Fiche de présentation

Kaitlyn Dewitt

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03/01/2023

Prénom & nom — Kaitlyn Dewitt
Age — 33ans
Sexe — Féminin
Groupe — Humaine
Rang — Fidèle
Orientation sexuelle — Bisexuelle
Préférence sexuelle — Rien à signaler mon capitaine, mais toujours ouverte à de nouvelles expériences
Caractère — Têtue, je n'aime pas qu'on remette mon avis et mes décisions en question. Je sais que j'ai raison, qu'on l'accepte ou qu'on le rejette et je ne m'écoute même pas moi-même : si j'ai énoncé l'idée, même si ma petite voix intérieure me dit de ne pas le faire, je le ferai quand même.
Rebelle et grande gueule, si ta tète me reviens pas, je dirais ce que je pense. Il m'arrive d'arrondir les angles si je n'ai pas le choix, ca veut dire : si t'es mon boss ou si t'as un flingue chargé et la gâchette qui te démange, en dehors de cela, je ne mâche pas mes mots et je ne m'écrase devant personne, même si je dois calmer le jeu, en d'autres therme : si je ne t'aime pas, tu le sentirais tout de suite.
Intuitive et réfléchie, c'est l'un des aspect de mon job que j'aime le plus : la réflexion, recouper les indices, explorer les pistes, comprendre comment ça fonctionne dans le cocotier des gros méchants pas beaux, c'est mon truc.
Curieuse, j'aime me découvrir au travers de mes expériences, c'est peut-être comme ça que j'ai fini par me bruler les ailes ...
Sensible, bien plus que je ne veux l'admettre. La gentille, les compliments, ça me touche, même si je ne le montre pas toujours, à l'inverse les attaques, la méchancetés auront tendance à m'ébranler bien plus qu'on ne pourrait le croire.

Physique — Je suis une rouquine, une vraie. Les cheveux incertains cependant, l'obscurité peut donner une impression de brun et le soleil me faire virer carrément blonde. Pourquoi ? Aucune idée, j'imagine qu'il y a des gens comme ça. C'est un peu comme mes tâches de rousseur : je n'en ai pas beaucoup, mais elles apparaissent particulièrement au soleil.
Côté physique, je m'entretiens sans être bodybuildeuse. J'ai un corps plutôt correct, sans être la bimbo des magazines, mais j'ai les épaules un peu carrées pour une femme, ça se voit surtout quand je porte un sweat, peut-être que c'est juste le vêtement qui accentue ce côté "épaules de catcheuse" je ne sais pas.
(Par contre j'ai des fesses à tomber ...)
En revanche, je n'aime pas mon visage. Les gens, surtout les hommes, me décrivent comme une jolie femme, mais moi je me trouve assez banale : le visage un peu long peut-être, les paupières trop larges, les lèvres pas assez, les pommettes trop rentrées, bref ça dépend des jours. Cela parait évident, mais pour ceux qui n'auraient pas compris : je n'ai pas une folle confiance en moi.
Pas de tatouages particuliers, j'adore ça, mais chez les autres. Si je devais en faire un j'aurai l'impression d'avoir un truc accroché à la peau dont je ne peux pas me débarrasser et je deviendrai folle à force.
J'ai la chance de ne pas avoir de cicatrices ... Pour le moment, mais vu le train de vie que je mène et la manière dont j'arrive à m'enfourner dans les emmerdes, ça ne saurai tarder.
Histoire — Perdue, hébétée. Le regard dans le miroir, les yeux débordants de larmes en me martelant le crane d'une seule et unique question.
Comment avais-je pu en arriver la ? ...
Ma main tremblait en tenant le trente-huit spécial contre mon cuir chevelu et mon doigt fébrile était tellement humide de sueur que je commençais à me dire qu'une glissade malencontreuse sur la gâchette prendrait la décision à ma place ...

Si seulement j'avais été moins conne ...

Et tout à coup je réalisais que tout cela n'avait toujours qu'autour d'une seule personne, un seul maître du jeu qui m'avait fait danser dans sa main comme une putain de marionnette.
Oh ça oui, j'avais dansé, comme la bonne petite ballerine que j'étais sans me poser la moindre question, tout semblait si évident maintenant, si limpide alors que je m'apprêtais à me foutre en l'air.

Une larme coulait le long de ma joue tandis que je fermais les yeux et prenait enfin ma décision ...

*BANG*

Okay, on ralenti un peu. Tout le monde ne va pas comprendre.
Vous voulez savoir comment j'ai fini ainsi ? A hésiter de faire du Jackson Pollock avec ma cervelle ? Revenons en arrière, le mieux c'est de tout reprendre depuis le début ...

Le tout début tant qu'à faire et si je vous présentais mes parents ?

Ma mère était irlandaise, le genre qu'on fait pas chier, barmaid dans un vieux restoroute, elle a rencontré mon père, un policier londonien, ça a fait tilt.
J'étais une enfant comme toutes les autres sympa, un peu peste, un peu garçon manqué, j'avais beaucoup d'amis garçon et j'aimais bien leur faire un peu mal, pensant un peu naïvement que les garçons ne souffrait jamais. Une erreur, mais rien de grave, je n'ai pas démembré mes amis de l'époque non plus, mais j'étais clairement une petite sadique que la souffrance (légère) des autres faisait beaucoup rire. Je me suis un peu adoucie avec le temps, en même temps, je n'ai pas eu trop le choix. Mon style un peu masculine n'a pas trop eu la cote auprès des autres filles de mon âge, si bien que j'ai fini par être la mal aimée, la ratée du groupe. Les autres filles ne m'aimaient pas, comme une tache sur leur si beau paysage, si bien que j'ai eu droit à de jolies déclaration d'amour telles que : mes affaires dans les toilettes, la poubelle sur la tète, de la boue sur ma chaise ou encore des insultes et des menaces de mort sur mon bureau. Chaque jour était une nouvelle occasion de me faire sentir que j'étais de trop, mais tout cela restait encore supportable.

A seize ans mon père est décédé tragiquement, probablement tué par une bête sauvage : il avait été déchiqueté.
Ma mère aimait mon père, elle l'aimait à en crever, plus qu'elle ne m'aimait moi.
C'est la que les choses ont changées : la première fois, elle m'a frappé pour une bonne raison : elle avait trouvé des cigarettes dans mon sac, ce n'était pas les miennes, mais elles n'avait aucun moyen de le savoir, je me suis pris une gifle si puissante que ma tète à heurter le bureau et que je m'étais ouvert le front.
Sur le coup je me suis dis que ça pouvait arriver, que ce n'était pas volontaire. Je voyais déjà ma mère se précipiter, inquiète et se répandre en excuse.
Ben non.

Elle s'est contenté de prendre une sèche et de l'allumer entre ses lèvres sans même un regard pour moi.
Au départ les coups étaient du à de bonnes raisons, certes, c'étaient des punitions sévères pour les bêtises commises : oublier de sortir les poubelles, rentrer tard le soir, revenir avec un garçon etc ... Mais petit à petit, maman me frappait parfois sans raison, juste parce qu'elle aimait pas ma gueule.
Quand elle ne me frappait pas, j'avais systématiquement droit aux mêmes brimades que les pestes de l'école m'infligeaient, j'étais ainsi : une crasseuse à l'hygiène douteuse, je "sentais d'en bas" comme toutes les rousses, j'étais l'envoyée du diable, sans âme, j'étais un mec qui se prend pour une meuf, j'étais laide avec un visage a faire peur ou une tète de sorcière, bref rien de très agréable. Venant des pétasses de l'école je m'en foutais, mais le fait que ma mère me le répète inlassablement ... J'étais ado, incapable de comprendre que c'était la mort de papa qui l'avait faite vrillée. J'absorbais ce qu'elle disait comme une éponge et me persuadait qu'elle devait surement dire la vérité ...

En ce qui concerne les connasses de l'école, certains profs essayaient bien de parler avec moi pour que ça aille mieux, mais j'avais la sensation que cela ne pourrait être réglé que lorsqu'elles auraient payé. C'est surement à cette époque la que j'ai eu l'impression qu'il était plus important de punir les coupables que de défendre les victimes que ce soit vrai ou non, c'était ma vision.
Quant à ma mère, cela allait se régler d'une autre manière ...

Un soir je lui ai tenu tète, suffisamment pour qu'elle pète une pile modèle quinze et finisse par aller trop loin : une gifle suffisamment puissante et je m'étais pris la porte. Je l'avais fais exprès, je voulais faire constater mes blessures par la police, mais ma mère ne s'est pas arrêtée la : frappée contre la porte comme un motard dans une bagarre de rue, jetée dans les escaliers, tabassée à coup de pied, frappée avec le tisonnier de la cheminée. Mon calvaire s'est terminé quand elle a constaté que je ne bougeais plus et m'a cru morte.
Ce devait surement être l'électrochoc qui lui avait fait réalisé ses erreurs, puisqu'elle a appelé le neuf-un-un en panique et qu'une ambulance est venue me chercher dans l'heure.
A l'hôpital elle s'est rependue en excuses, alors j'ai fais ce que j'avais à faire : j'ai pris mon air le plus méprisant possible et je lui ai dis d'aller crever comme papa.
Je ne le pensais pas bien sur et cela m'avait fait mal de cracher sur la mémoire de mon père que j'aimais tellement, mais je savais que ça la ferait réagir.
Elle a été punie, pas comme je le voulais : dépression, alcool, drogue, elle était devenue une vieille femme seule ...
A l'époque, j'avais essayé de la faire condamner, on n'a jamais voulu me croire, me sortant des excuses, des statistiques ou me sortant carrément que plutôt que d'essayer de salir une brave femme comme ma mère je n'avais qu'à être une meilleure fille. Ce jour la j'ai compris que n'importe quel coupable pouvait s'en sortir en jouant les bonnes cartes.

Fort de cette impression je me suis engagée dans la police après l'école, c'était important pour moi de faire quelque chose qui permettrait de calmer le jeu et de rétablir un peu de justice. Je n'étais clairement pas la flic qui allait réconforter les victimes en mode psy, mon job à moi c'était de mettre les méchants en prison ... Du moins sur papier, parce qu'en soit, le boulot de pervenche ou d'hôtesse d'accueil n'était pas la joie, mais j'étais motivée et impliquée.
Après quelques années à tirer la bourre, j'ai fini par passer l'examen, je suis montée en grade, petit à petit vers un boulot plus intéressant, un pas après l'autre. D'abord les patrouilles, puis en uniforme sur les scènes de crime et enfin inspectrice

A cette époque un tueur en série a commencé à se faire connaître. "Le barbare" "Le sauvage" et bien d'autres petit surnom collant à sa personnalité ... Particulière : Les victimes étaient retrouvée démembrée, griffée avec une arme tranchante inconnue et enfin dévorées par une bête sauvage de type canidé, probablement un gros chien ou un loup.
J'ai hérité de l'affaire, un peu par défi et une prise de tête avec mon supérieur afin de le pousser à me confier le boulot. Je ne pouvais pas passer à côté, pas pour donner un coup de fouet à ma carrière, mais parce que cela me rappelait furieusement comment mon père était décédé et je ne pouvais pas m'empêché d'y voir un rapport. Mon père aurait-il été tué ? Je devais en avoir le cœur net.

A l'époque j'étais en couple avec un jeune serveur du centre ville, je n'avais jamais vraiment cru que cette relation irait quelque part, malgré que lui y voit une belle opportunité, lui voulait visiblement que ça aille plus loin et plus il s'accrochait, plus je le trouvais collant et je réalisais que je sortais juste avec lui pour tromper l'ennui.
Ce n'était pas mon premier copain, mais je n'étais pas amoureuse, je ne l'avais jamais vraiment été, même si je l'avais parfois cru, au final, il était sympa, mais ça s'arrêtait la.
On pourrait dire que c'était mon obsession pour cette affaire qui a fini par briser notre couple, moi je savais au fond de moi que je m'étais investie un maximum pour le pousser vers la sortie. Un matin je suis revenue après avoir passé ma nuit à étudier des indices et j'ai retrouvé notre appart sans dessus-dessous et les affaires de mon "copain" disparues et la seule chose qui m'avait vraiment fait mal ce jour la était de réalisé que je ne pouvais décemment plus déjeuner sur son lieu de travail par peur de voir un gros mollard reposer profondément au fond de mon omelette ou de mon café.

Mais cette obsession possiblement feinte avait fini par payer, du moins le pensais-je : je cru avoir trouvé une piste : les photos prises sur les différentes scène de crime montraient une demoiselle observant les lieux, j'ai tenté de la retrouver d'enquêter sur elle. Toujours à la poursuite de mon tueur, cela pouvait-il être elle ? J'imaginais plutôt un homme vu la barbarie et la violence des morsures et l'état des corps, mais on ne soupçonne que rarement la bestialité dont une femme pouvait faire preuve.
Et puis, il n'y avait rien de vraiment sorcier à abandonner une pauvre victime à une meute de chiens d'attaque.
Alors j'ai commencé à la suivre et à force de la suivre, elle a fini par me repérer.
Elle m'a coincée un soir dans une ruelle, ma parlé avec douceur et gentillesse en me conseillant royalement de laisser tomber.
Il y avait quelque chose chez elle, une sorte de magnétisme. J'ai voulu en savoir plus, alors je l'ai suivie, encore, elle le savait et j'avais l'impression que cela l'amusait.
Un jour elle m'a carrément inviter à boire un café et m'a proposé de lui poser toutes les questions dont j'avais besoin. J'étais à cent lieux de penser encore à mon enquête, quand je la suivais elle, c'était parce que je voulais la découvrir elle.
Notre relation a avancé, évolué, puis petit à petit je devais me rendre compte de la vérité : j'étais tombée amoureuse d'une femme, moi, qui avait toujours été hétérosexuelle, jamais je n'avais imaginé jeter mon dévolu sur une femme et pourtant ...
Et visiblement c'était réciproque ...

Nous avons eu une relation, elle était intense, sincère. Je me demandais toujours pourquoi je ne pouvais la voir que la nuit, elle prétextait avoir un travail prenant qui la faisait bosser la moitié de la journée et dormir l'autre moitié et je n'avais aucune raison de lui mentir.
Un soir, alors que nous étions chez-moi, elle m'a précisé avoir faim, je lui ai proposé de se servir dans le frigo, mais elle a prit le temps de me dire gentiment, qu'elle n'allait pas bien et qu'elle avait besoin de sang.
Au départ j'ai cru qu'elle parlait d'une transplantation, mais elle 'ma tout avoué : sa nature de vampire, son besoin de boire, je ne l'ai évidemment pas cru, mais elle me l'a prouvé.

Quand vous découvrez que vous êtes bisexuelle alors que vous étiez persuadée d'être totalement hétérosexuelle, ça fait un choc, mais découvrir que la première femme a qui vous avez offert votre cœur est une créature surnaturelle, ça file une énorme claque dans la gueule.
A cet instant, je lui avais hurlé de sortir de mon appartement, elle s'était exécutée, elle n'avait fait aucun scandale. Je tentais de l'oublier en me réfugiant dans le travail, utilisant les informations qu'elle m'avait donné pour recouper et comprendre : mon tueur était probablement un lycan.
Lorsque je repris contact avec elle, ce n'était au départ que pour des informations, mais très vite je réalisais à quel point elle me manquait et en quelques rendez-vous, je retombais sous sa coupe.
Désormais je vivais pour elle, mon amour était sans limite, la voir avec une autre me crevait le coeur et j'étais prète à tout pour la rendre heureuse.
Et si pour cela il fallait qu'elle boive mon sang, alors qu'importe, je le lui donnais, parce que je l'aimais et que j'étais persuadée qu'elle m'aimait aussi. Nous n'avions pas une relation exclusive, mais cela me convenais, j'étais heureuse du moins le croyais-je et je mettais de côté tout ses défauts et les interrogations qui me pourrissaient la tète, car seul comptait notre amour.

Si seulement j'avais su lire en elle, si seulement j'avais compris qu'elle était en train de se foutre de moi, j'aurai tout stoppé, au lieux de ça, j'ai fini seule, devant mon miroir, avec un revolver chargé ...

Fin du flashback ...

C'est la, je crois que nous sommes entré en scène ...

Mes yeux embués de larmes contemplant mon propre reflet, cette fois ci déformé par le miroir brisé dans lequel je venais d'enfoncer la crosse de mon flingue, un trou béant s'affichant juste au dessus de la glace a l'endroit où j'avais finalement tiré.
J'avais eu besoin d'appuyer sur la gâchette, comme pour me réveiller.

J'avais eu cette impression de défaite alors que j'allais appuyer sur la détente et s'il y a une chose dont j'ai horreur c'est de perdre.
Il reste des zones d'ombres a découvrir sur moi, comme la raison qui m'a poussée a cet extrême, mais ce sera pour une autre histoire, un autre chapitre ...
Avatar — Elisabeth Olsen
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Kaitlyn Dewitt

Liste des rps

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RPS EN COURS :

01.Lost & found ft. Amelia D.Jenkins

RPS TERMINES :

[url=LIEN]00.TITRE[/url] ft. PARTENAIR(E)

RPS ABANDONNES :

[url=LIEN]00.TITRE[/url] ft. PARTENAIR(E)

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Kaitlyn Dewitt

Liste des liens

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HUMAINS

NOM —

LYCANS

NOM —

LYCAMPIRES

NOM —

SIRENES

NOM —

PECHES

NOM —

VAMPIRES

NOM —

VERTUS

NOM —

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Lost & found

K.Dewitt & A.D.Jenkins

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Le premier chapitre de mon histoire commence réellement ici.

J'aimerais vous dire que mon histoire commence par du drame, de la violence ou un feu d'artifice d'action. Que je m'étais réveillée ce matin la avec l'intention d'accomplir de grandes choses. Que j'avais trouvé la lumière ou quelque chose comme ça, mais non, mon histoire commence sur un truc on ne peut plus banal.

Le bus en acier qui devait me ramener du boulot était en retard, crachant et fumant de tout côté. Si l'on pouvait deviner quand un humain ou un animal était en voie d'y passer, j'avais l'impression que c'était aussi le cas pour les véhicules. Je n'y connaissais rien en transport en commun, mais j'aurai pu jurer que dans moins de trois ans cette vieille carcasse allait tout simplement disparaître dans un gigantesque écran de fumée, de bruit de tôle rouillée et périrait dans une complainte grinçante.
On en est tous la après tout : on vient au monde dans un cri, on disparaît en se chiant dessus et entre les deux il y a un tas de souffrances et d'emmerdes qui sont, soit dues aux autres, soit à soi-même.

Pourquoi je suis la ? Parce que ma bagnole a pas attendu le bus pour clamser et que le garagiste va encore me demander une blinde pour une réparation qui va lui prendre cinq minutes et quatre fois moins que ce qu'il demande. Je m'achèterai bien une autre tire, mais mon salaire m'empêche déjà de m'acheter des fringues correctes alors une bagnole ...

Je sortais du bus, bien heureuse de retrouver l'air frais de janvier. L'intérieur de cette carlingue sentait les pieds et le dessous de bras. Habitude évidente quand on prend les transports en communs à Londres ... Ou n'importe ou en fait ...

Mes bottes claquaient sur le sol en béton tandis que je me dirigeais vers le centre commercial pour ... Bah peu importe, tout le monde a toujours une bonne raison de se rendre au centre commercial, je trouverai bien la mienne en visitant.
En vérité je n'avais aucune envie de rentrer chez moi, pour faire quoi ? Me foutre pieds nus devant la télé pour regarder un navet ? Sans moi.

Alors j'étais la, quelques minutes plus tard, perdant mon regard sur une magnifique veste en cuir rouge. Elle était magnifique, du faux cuir, cela va de soi, sans être écolo ou végane, j'aime autant évité autant que faire se peu la fourrure ou le cuir de pauvres bêtes qui n'ont rien demandé à personne.
Ma main caressait presque la vitre tant je trouvais cette veste magnifique ... Puis mon regard se perdait sur le prix ... Ouais, magnifique lui aussi ...

Dépitée, je reculais et me posais sur l'un des bancs réservés aux visiteurs. J'avais besoin de réfléchir, je pouvais me la payer, mais j'aurai besoin de me serrer la ceinture pendant un moment. Je partais donc dans ma tète pour un jeu très habituel de "j'achète ? J'achète pas ?" Celle que j'avais encore tenait plutôt bien si on exceptait le fait que je pouvais faire coucou aux gens avec la main dans la poche.

Ok, j'achète !

Je me redressais prête à aller pleurer devant le caissier en dépensant une somme astronomique pour une veste dont je n'avais pas réellement besoin, mais alors que je me redressais, mes doigts effleurèrent quelque chose, une forme rectangulaire qui glissait sur le bois et que je rattrapis juste à temps avant qu'il n'aille se taper au sol.

Un téléphone portable ...

Quelqu'un l'avait, semble-t-il abandonné sur place, en fait ... "Perdu" aurait été un terme plus approprié.
Je passais mon pouce sur l'écran pour voir si je pouvais voir un indice quelque part, mais rien. Ce serait donc à déposer au poste dès demain. Pour l'heure, j'avais une veste à acheter ...

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Lost & found

A.D.Jenkins & K.Dewitt

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En voiture, il parait qu'il faut être concentré. Pourtant, là, je ne l'étais pas. Distraite par mes pensées, j'avançais, je roulais sans savoir vraiment où j'allais. J'avais toujours ces pensées qui allaient en direction de Scarlet, inquiète. Et si son bourreau la retrouvait ? Cette louve barbare, qui était donc en vie malgré l'intervention des Soul pour libérer la belle rouquine.  Elle avait donc réchappé à la mort, encore. A croire que les méchants s'en sortaient toujours, mais dans un sens, je ne pouvais peut-être pas m'exclure de cette catégorie. J'avais fait des choses horribles moi aussi, quand bien même Jared, Kalia et Scarlet avaient pu me pardonner, car j'avais fait mes excuses, mais cela n'enlevait rien: j'avais commis ces actes, je devrais les assumer, vivre avec.

Je revins à moi, sortis de mes pensées lorsque je manquai de percuter une voiture qui arrivait en face. Coincée dans mes pensées, je n'avais pas fait gaffe que je roulais en contresens. Je me remis donc brutalement sur la bonne voie, heureusement que je n'étais pas sur une route très fréquentée. Une idée me vint alors à l'esprit, pour un peu oublier mes tracas: du shopping. Cette activité remontait toujours le moral, quand bien même j'étais seule. Je bifurquais donc sur la route qui pouvait amener au centre commercial. Je roulais, encore et encore, jusqu'à arriver sur le parking, sur lequel je me garais après avoir trouvé une place somme toute assez bien placée. Je sortis ensuite de ma voiture et je regardais aux alentours. Il y avait du monde, c'était toujours agréable de voir un lieu vivant, même si les lieux calmes m'allaient tout aussi bien. Je m'avançais vers les boutiques, faisant dans un premier temps du lèche-vitrine. Je ne savais même pas encore si j'allais acheter quelque chose, mais rien que regarder me permettrait de me distraire.  Je rentrais alors dans une boutique de vêtements.  Alors que je progressais, je posais mon téléphone portable sur une étagère le temps de me baisser pour regarder ce qu'il y avait en bas. Je finis par me redresser et je quittais finalement la boutique avant de me rendre compte d'une chose...

— Bordel, ça faisait longtemps.

Je fis demi tour pour me rendre dans la boutique à nouveau, espérant y retrouver mon téléphone. C'est alors que je le vis, dans les mains d'une jolie jeune femme. Bon, il était donc clair que j'allais lui laisser, mais autant aller taper la discute, non ? Je m'approchais lentement d'elle, pour ne pas l'effrayer.

— Bonjour, je vois que vous avez retrouvé mon téléphone. Enfin, "mon", c'est le votre désormais, vous pouvez le garder.

Je me grattais l'arrière du crâne, elle devait probablement se demander quoi. Une femme qui débarque comme ça et qui vous dit que vous pouvez garder son téléphone? Il fallait dire que j'en avais plusieurs en réserve, j'avais tendance à garder ceux de mes proies, cartes SIM mises à part, pour pallier justement à ce genre de situation. Comme ça, en plus, je ne laissais rien qui pouvait permettre de localiser les corps. Ou de les identifier. Je n'étais pas une tueuse de sang froid, estimais-je dans mes pensées, je le faisais pour me nourrir, la plupart du temps, bien que j'étais capable de tuer quelqu'un sans le dévorer si la situation l'exigeait.

— Je m'appelle Amelia.

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K.Dewitt & A.D.Jenkins

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Mon regard s'attardait sur l'appareil un moment. C'était bizarre d'abandonner comme ça un téléphone. Pas moyen de connaître l'identité de la personne, mais une fois refourgué au poste demain ce ne serait plus mon problème.
J'imaginais déjà une adolescente affolée en train de péter une pile parce que "omg gé pa pu postay sur insta pendan o moin une nwi kwa !"
Mais la propriétaire de l'appareil se fit remarquer plus vite que je ne le pensais et elle était loin d'être une ado en manque de réseau sociaux. Une jolie femme aux cheveux de feu, son roux était bien plus pétant que le mien et ça donnait un effet ...
Magnifique ...
Il fallait l'admettre, elle avait un visage parfait, pas un défaut, une vraie poupée. Des cheveux flamboyant, une carrure parfaite, pas d'épaules carrées de bucheronne comme la mienne. Grande de taille, des yeux perçant.
J'ouvrais la bouche, incapable de la refermer comme un poisson hors de l'eau avant de me ressaisir, mettant cette subjugation subite pour une autre femme sur le compte de ma fatigue ... Et peut-être mon attirance récente pour une demoiselle suspecte de l'affaire qui était en train de me vriller le cerveau.

Je travaillais trop, j'en étais consciente.

La demoiselle me précisait que je pouvais garder le téléphone ce qui m'interloquait encore plus. Mon cerveau en était tout retourné. Ok, j'étais épuisée, mais pas à ce point la, je l'avais bien distinctement entendue m'offrir un téléphone, sans que je sache trop pour quelle raison.
Je regardais le téléphone un instant.

— Heu ... C'est un jeu télévisé ?

Je ne voyais que ça comme explication : ses émissions de caméras cachés ou l'on voyait parfois un aveugle avec plusieurs boite d'I Phone qui manquait se casser la figure, si vous voliez le matériel, vous ne gagniez rien, si vous aider l'aveugle il vous en donne un. Un style de vidéo très populaire sur certains réseaux soociaux.
Je regardais partout autour de moi à la recherche d'une caméra, amis ne trouvait rien. S'il y en avait une elle était bien cachée ...

Encore que ...

Cela n'avait pas de sens, je n'avais aidé personne et n'avait pas donné l'impression de chercher la propriétaire du téléphone, je m'étais contentée de tente de le déverrouillé, je le faisais pour voir des indices sur le ou la propriétaire, mais vu de l'extérieur, je pouvais juste avoir l'air d'une inconnue ayant récupéré un téléphone et m'assurant qu'il n'était pas verrouillé pour le garder pour moi.

— Je ... J'allais le remettre au poste de police, je ... Je travaille la bas alors ...

Bref, mon regard se perdant dans la contemplation de son visage de poupée. Cette fille avait du avoir un succès fou au cours de sa vie. Je ne pouvais pas me plaindre non plus, mais j'avais toujours eu un doute sur mes propres caractéristiques physiques, à cause de mon passé.

— Je ... Kaitlyn ...

Me présentais-je enfin, en lui tendant son portable.

— Je vous jure que je n'avais pas l'intention de le taxer.

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Lost & found

A.D.Jenkins & K.Dewitt

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Perdre mon téléphone, j'avais cru cette mauvaise habitude partie, mais apparemment, chassez le naturel il revient au galop. En revenant sur mes pas, je me disais que ça faisait peu de temps que je l'avais oublié, que c'était peu probable que quelqu'un l'ait déjà embarqué, alors je me disais que peut-être j'aurais juste à le récupérer et à repartir. Mais en revenant, je vis une jolie jeune femme qui l'utilisait. Et dans ce genre de cas, j'avais pour principe de le laisser à la personne. Ca pouvait surprendre, mais je n'étais pas forcément accrochée à mes objets, sauf s'il s'agissait d'objets de famille ou de proches. Or, un téléphone avait pour moi une valeur significativement neutre. Je n'étais pas du genre à tout garder à l'intérieur, j'avais même pas un fond d'écran défini.

Lorsque j'abordai celle qui avait pris mon téléphone, elle sembla incapable de sortir le moindre mot. L'avais-je prise en flagrant délit ? Quelles auraient été ses intentions concernant mon téléphone ? Je n'en savais rien, mais cela m'importait peu, elle aurait pu le garder, peut-être fut-ce même son intention. Elle me demanda alors si c'était un jeu télévisé, je souris alors, un sourire bienveillant.

— Pas du tout.

Dans le même temps, elle sembla regarder autour, cherchant quelque chose. Elle avait l'air surprise, ce qui m'amusait clairement. Alors certes elle n'avait montré aucun signe qui laissait penser qu'elle allait le rendre ou quoi, mais je ne lui en tenais pas rigueur. Elle ne semblait pas seulement surprise, mais également perturbée, elle ne s'attendait visiblement pas à ce que je lui dise de le garder. Je plongeais mes mains dans mes poches alors qu'elle bégaya qu'elle allait le déposer au poste de police, qu'elle travaillait là bas. Alors je devrais être prudente dans mes mots, ne rien dévoiler de trop sensible qui pourrait la mettre sur ma piste. Mon nom n'était pas un secret, mais ma nature d'hybride devrait peut-être le rester.

— Une policière, intéressant !

Cette fille sembla me contempler, me décrire du regard, un effet que je ne faisais pas forcément en général. "cette fille" se présenta d'ailleurs sous le nom de Kaitlyn. Elle me tendit alors mon portable, que je ne pris pas.

— Enchantée Kaitlyn, ne vous en faites pas, vous pouvez le garder sans soucis. C'est ma faute de l'avoir perdu, et c'est peut-être immature ce que je vais dire, mais trouver c'est trouver, reprendre c'est voler !

Je lâchai un petit rire. Pas que voler me dérangeait, mais puisque j'avais pris la décision de lui laisser le téléphone, j'assumais. Je repoussais délicatement sa main vers elle, avec le téléphone.

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K.Dewitt & A.D.Jenkins

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Non apparemment ce n'était ni un jeu télévisé, ni une blague, apparemment la demoiselle était très sérieuse, aussi bizarre que cela pouvait donner l'impression.

— Vous êtes milliardaire ou quoi ?

La question se posait. Lâcher un téléphone portable comme ça à la première petite nénette venue n'était pas une réaction habituelle pour quelqu'un qui laissait tomber ce genre de couteux appareil et se le faisait piquer par la première fille venue.
Visiblement elle ne voulait pas le récupérer, bon, je n'allais pas insister trois-cent-ans. Il était possible aussi que ce ne soit pas son téléphone. Je verrai bien ce soir quoi en faire. Le déposer au dépôt ou le garder pour moi. Je pouvais jouer les imbéciles et dire que la propriétaire présumée du téléphone me l'avait donné ... Ouais ok ça ne marcherait pas. Je verrai bien.

Elle me confirmait donc que je pouvais le garder. Ok parfait, je lui fis un sourire et le posais dans la poche de ma veste. C'était quand même étrange, mais même si la possibilité qu'elle me mène en bateau était plausible, je la sentais curieusement sincère. Je ne pensais même pas avoir à faire à une tiltée, mais plutôt à une fille qui s'en foutait, peu importait ses raisons.

Pour autant, je me sentais un peu coupable ...

— Sure ?

Je tenais encore le téléphone déjà enfoncé dans ma poche, mais si elle m'avait dit vouloir le récupérer je le lui aurai rendu, pour autant je ne voulais pas laisser les choses comme ça, je me sentais pas à l'aise. Oui, peut-être faudrait-il que je fasse quelque chose pour au moins la remercier.

— Je peux vous offrir un café ? ... Ou autre chose ? ... Pour vous remercier ...

Après tout, il n'y avait pas de mal, en plus je ne connaissais pas grand monde dans cette ville, peut-être pourrions nous entendre ? Ca me ferait du bien d'avoir un vrai entourage et pas seulement gueuler sur ma télé ou sur le voisin qui tape parce que je faisais du bruit ... En gueulant sur ma télé ...

— A moins que vous n'ayez-pas le temps ?

Je m'en serai voulue qu'elle se retrouve à perdre du temps à cause de moi, surtout que je venais probablement de lui chourrer son portable, ce n'aurait pas été correct de lui imposer ma présence.
"Imposer" c'était vraiment le mot. J'étais stupide, elle avait surement autre chose à faire.

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A.D.Jenkins & K.Dewitt

◊ ◊ ◊

Non, je n'étais pas milliardaire, mais je n'étais pas à plaindre non plus. Avec le temps, la fortune s'accumulait, et puis comme je le disais, j'en avais d'autres. Et puis il y avait aussi que dans la situation inverse, j'aurais probablement gardé le téléphone, donc j'étais mal placée pour venir le réclamer. Alors oui, ça pouvait surprendre, surtout compte tenu du prix de ces petits joujoux, mais j'avais cette mentalité. Cela ne faisait pas de moi une bonne ou une mauvaise personne, juste une personne qui s'en fiche d'un téléphone. Même la carte SIM, j'irais en faire une autre. Je voyais Kaitlyn qui doutait, qui se demandait quoi faire de cet appareil. Sa réaction était quelques peu amusante, j'aimais également la réaction des gens quand je leur disait qu'ils pouvaient le garder. Certains refusaient, d'autres ne faisaient pas plus d'histoires que ça. Kaitlyn semblait être de la seconde catégorie puisqu'elle rangea le téléphone dans sa poche, me demandant si j'étais sûre. J'acquiesçai de la tête.

— Oui, ne vous en faites pas.

Maintenant, la jeune femme semblait gênée, elle avait peut-être l'impression de me le voler, mais cela n'avait rien d'un vol, après tout je lui avais donné. En tout cas, cette histoire nous avait permis de nous rencontrer, c'était peut-être une bonne chose... Mais si elle était flic, comme elle avait précisé qu'elle travaillait au poste, je pouvais m'attirer des ennuis. Après tout, je tuais des gens pour me nourrir, mieux valait garder ça secret. Mais il fallait encore que je découvre mes faiblesses d'hybride, je ne les avais probablement pas toutes découvertes. Alors certes j'étais plus puissante que les vampires et les lycans, mais les faiblesses étaient probablement plus nombreuses. A chaque force son équilibre. Ce dont j'étais sûre, c'est que les pleines lunes étaient intenables. La faim était plus intense lors de ces moments, et donc il me fallait être prudente. Bref, Kaitlyn me proposa un café, pour me remercier.

— Avec plaisir ! Ne vous en faites pas, j'ai le temps.

Il serait mal venu de refuser. Elle n'avait pas refusé mon téléphone, alors je me devais d'accepter son café, c'était la moindre des choses non ? Je n'avais de toute façon rien de prévu aujourd'hui.

— Vous vouliez peut-être acheter quelque chose ? S'il le faut je peux vous attendre !

Je n'étais pas des plus patientes, mais je pouvais bien attendre quelques minutes qu'elle fasse ses achats avant de partir. De toute façon, il y avait un café pas très loin, nous pourrions y être à une ou deux minutes à pied. Ce qui me faisait penser à une chose ... Je n'avais rien acheté non plus ! C'était pas trop grave. Je la laissais faire ce qu'elle avait à faire... Ou ne pas faire plus d'achats, dépendant de sa réponse. Ensuite, nous prîmes la route du café ...

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K.Dewitt & A.D.Jenkins

◊ ◊ ◊

N'étant pas du genre à trop me prendre la tète, je n'épiloguais pas dessus pendant cent-vingt-ans et acceptais le cadeau. C'était une super occasion après tout, avec mon salaire de flic j'avais de quoi me payer un bon téléphone, mais j'y avais toujours renoncé arguant du fait que cela ne me servirait à rien et qu'il valait mieux mettre de côté pour quelque chose de vraiment utile comme ... Une veste par exemple que je ne prendrai pas aujourd'hui, mais je la notais dans un coin de ma tète.

Bizarrement, j'avais la sensation qu'elle était encore moins prise de tète que moi. Il y avait surement une raison psychologique derrière tout ça, mais en toute honnêteté, la psychologie et moi ce n'était pas vraiment le mariage ultime, par conséquent, il ne m'était pas possible de le savoir et, honnêtement je m'en fichais : elle avait l'air sympa et je n'avais aucune envie de rentrer, passer un moment autour d'un verre avec quelqu'un d'agréable me changerait un peu des abrutis qui bossaient au poste et me changerait les idées.

Elle me précisait de ne pas hésiter à faire mes achats et je sentais le piège venir : elle était trop gênée pour refuser mon invitation et allait surement se tirer le temps que je le fasse. Qu'a cela ne tienne, je ne voulais pas qu'elle se sente oblige. Je jetais un dernier coup d'œil à la veste, sure de mon choix et pénétrais dans le magasin, en attrapant une du même modèle que sur le présentoir et passant à la caisse. Je sortais des lieux tout en mettant ma nouvelle veste par dessus l'ancienne, vu le modèle de ma vieille veste ça passait parfaitement.

A ma grande surprise, elle m'avait attendue, je n'avais pas mis des plombes, mais je m'étais vraiment attendue à ce qu'elle me laisse plantée la comme un vieux flan, fallait croire que non. j'arriverai presque à avoir l'égo de me convaincre qu'elle en avait autant envie que moi de ce café.  

— Bien, on peux y aller si ça vous va !

Je souriais, plutôt contente de mon achat, même si j'allais le sentir passer en mangeant des pâtes au ketshup pour au moins deux repas ... Non, ok j'exagère, la police ne paie pas si peu ... Encore que ...
Tout en marchant, je profitais de l'instant. J'étais bien mieux ici que comatant sur mon canapé et cette fille avait une personnalité assez intriguante que j'avais de plus en plus envie de découvrir.
Nous arrivâmes bien vite et m'installais à ma table habituelle par reflexe, mais je doutais que cela la dérangerait.

— Vous voulez boire quoi ?

Question légitime et bateau. Une fois la réponse obtenue, je hélais la serveuse pour qu'elle nous ramène nos boissons, me contentant d'un "déca" histoire d'arriver à dormir cette nuit.
Mon regard se reconcentrais sur la demoiselle, nous étions si différentes : notre roux n'était pas le même, elle était plus grande que moi, un visage et un corps parfait, j'imaginais qu'elle devait avoir un mari, sans doute pas d'enfants, elle n'avait pas l'air assez fatiguée pour ça.
J'en avais un peu marre de deviner, je voulais curieusement en savoir plus.

— Alors Amelia si vous me parliez un peu de vous ?

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Je la laissais aller faire son shopping, sans doute pensait-elle que j'en profiterais pour m'éclipser, mais elle apprendrait que je n'étais pas du genre à me défiler. De plus, je ne refusais jamais un bon café, même si celui ci n'aurait probablement aucun effet sur moi, après tout j'étais naturellement en forme, et un café n'était donc pas nécessaire. Mais je ne pouvais pas dire à la première personne venue ce que j'étais réellement, et encore moins à une flic. Elle comprendrait directement que je dois tuer pour me nourrir, et ce serait les ennuis assurés. Nous n'étions pas dans un jeu vidéo, une fois que tu avais la police à dos, ça ne s'arrêtait pas lorsque tu étais hors d'atteinte. Encore moins pour une créature comme moi, à mon avis si j'étais repérée, la consigne serait du genre "tuez à vue".

J'attendis donc Kaitlyn pendant qu'elle faisait ses achats. Je la vis revenir avec une veste qui devait coûter une blinde. Elle avait bien raison, moi-même je portais des vêtements qui n'étaient clairement pas du premier prix. Quand l'on a de l'argent, pourquoi ne pas l'utiliser ? Pourquoi ne pas se faire plaisir ? Finalement, nous nous mîmes en route. Le café n'était pas très loin, nous y arrivâmes bien vite. Kaitlyn semblait être une habituée des lieux puisqu'elle s'installa bien vite à une table. Je l'accompagnais donc, m'installant en face d'elle.

— Je prendrai la même chose que vous, je ne suis pas difficile.

Kaitlyn sembla à nouveau me décrire du regard. J'en fis de même, observant sa chevelure rousse, mais d'un roux moins pétant que le mien, niveau taille elle semblait légèrement plus petite que moi. Mais l'essentiel était ailleurs: elle semblait emplie de doute concernant elle-même, du moins c'était l'impression qu'elle me donnait, loin d'être sûre d'elle. En témoignait les difficultés à réagir lorsque je lui avais offert mon téléphone, mais j'étais loin d'être une experte en psychologie. Pourtant, elle était magnifique, je me disais qu'elle devrait pouvoir avoir qui elle voulait, mais je savais que le physique ne faisait pas tout. Certaines personnes vous aiment pour la personne que vous êtes à l'intérieur. Là aussi, je trouvais qu'elle était magnifique à l'intérieur, bien que je ne la connaissais pas, elle avait l'air d'être une femme bien. Contrairement à moi. Finalement, elle me demanda de lui parler de moi. Je lâchais un petit rire gêné, accompagné d'un grattement à l'arrière du crâne.

— Ah, euh ... Et bien disons que je suis ... compliquée. Je ne saurais pas trop me décrire, que dire... Je suis à Londres depuis quelques années maintenant, avant cela j'ai beaucoup voyagé.

Voilà, c'était un début. Je ne pouvais clairement pas tout dire, je préférais éviter de parler de ma famille, histoire de ne pas leur attirer des ennuis si jamais j'avais des soucis avec la justice.

— Et vous ?

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K.Dewitt & A.D.Jenkins

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La même chose que moi ...

Pas simple d'analyser quelqu'un quand il se contentait de suivre le mouvement. "L'épi plein baisse la tète" dit le proverbe et j'avais cette sensation qu'elle était quelqu'un d'étrangement humble.
En toute sincérité je me livrais à ce petit jeu d'analyse pour mon seul plaisir. Je n'étais pas fine psychologue, mais c'était un domaine intéressant, j'étais, hélas, beaucoup trop nerveuse pour pouvoir m'adapter à ce style de réflexion, j'étais plutôt du genre fonceuse donc analyser les gens était, pour moi, assez difficile.

Je jetais un œil à mon déca avant d'en boire un coup, c'était bien dégueulasse comme toujours, mais largement meilleur que le jus de chaussettes du commissariat. Vous savez ? Dans les séries quand ils disent que le café est infecte ? Ben ce n'était pas un cliché de cinéma, c'était réel, je pense que ça devait venir du fait qu'ils prenaient le café le moins cher et donc le moins travaillé.

— Une voyageuse ? Intéressant ...

Je n'avais pas beaucoup voyagé dans ma vie et mes origines irlandaises était la seule chose de non Londonien chez moi. J'étais l'anglaise typique, accroc au café, qui aimait et la morosité.

Evidemment, l'on ne pouvait pas décemment poser ce genre de question sans y avoir droit aussi. Je lui fis un petit sourire en quoi, ma marque de fabrique. Mon ex disait souvent que c'était le sourire "Dewittéen" car personne d'autre n'avait cette habitude, d'après ce qu'il disait j'avais d'autre tiques physique, comme l'habitude de plisser un œil et de relever la commissure des lèvres quand j'étais surprise ou de poser ma main gauche sur mon oeil gauche quand je réfléchissais, ce dernier point était vérifié d'ailleurs.

— Je suis Londienne et irlandaise. Je n'ai pas vraiment beaucoup voyagé. J'ai eu une enfance compliquée ce qui m'a tourné vers l'insigne, même si je ne suis pas toujours sure de lui faire honneur.

Sans aller jusqu'à dire que j'étais une ripoux, il m'arrivait de contourner gentiment la loi, mais toujours dans une mesure respectable, bien que je remarquais qu'avec le temps je prenais quelques aisances qui aurait pu me valoir une sacrée tape sur les doigts, mais pas de quoi me couter ma plaque ... Pas encore ...

L'ennui quand on rencontre quelqu'un d'inconnu c'est qu'on a vite plus grand chose à se dire. Mon regard se perdais quelques secondes dans la contemplation extérieure avant de revenir à la rouquine.

— Vous perdez souvent vos téléphones ? Ca doit vous couter une fortune !

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A.D.Jenkins & K.Dewitt

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Je ne m'étais pas compliqué la tête lorsque Kaitlyn m'avait demandé ce que je voulais prendre. La même chose qu'elle, donc puisqu'elle prit un déca, j'en prendrais un aussi. Cela ne me dérangeait pas, j'aimais bien m'adapter à mes interlocuteurs, dans tous les domaines. Je sentais bien que la jeune femme en face de moi cherchait à m'analyser. J'avais déjà vu faire suffisamment de personnes, elle voulait clairement en savoir plus sur la personne que j'étais. Cela dit, c'était légitime, moi aussi j'aimais bien savoir à qui je parlais, mais son boulot de flic semblait ressortir, et j'avais la ferme impression qu'elle adorerait me faire subir un interrogatoire. Je lui parlais donc de mon manque de stabilité concernant mes lieux d'habitations, sans donner plus de détails. Je ne pouvais pas trop lui en dire non plus, sinon j'en viendrais à mes nombreux meurtres et ce serait malvenu.

— Oui, mais j'ai trouvé une stabilité à Londres. Bien que l'envie de partir me soit venue à plusieurs reprises.

Lorsqu'Enora avait disparu, par exemple, et que j'avais fait du mal à tous ceux que j'aime. Mais c'aurait été choisir la facilité. Au lieu de ça, j'avais réussi à recoller les morceaux. Et si jamais Enora revenait, il ne fallait surtout pas que je lui refasse confiance. Toutes ces promesses, ces belles paroles, n'étaient que mensonges. Tout ce qu'elle disait, n'était que mensonges. C'était une menteuse invétérée, je le savais désormais, et je pouvais m'en prémunir. Bref, Kaitlyn me parla à son tour d'elle, de ses origines londoniennes mais aussi irlandaises, de son enfance compliquée qui l'avait poussée à aller travailler à la police. Cela dit, elle émit des doutes sur le fait qu'elle fasse honneur à l'insigne.

— Je suis sûre que vous lui faites honneur.

Je ne la connaissais certes pas, mais elle semblait agréable à vivre. Après, je ne savais clairement pas ce qu'elle faisait en tant que policière, mais je ne doutais pas qu'elle soit talentueuse dans son travail. Bien qu'elle fréquentait une tueuse en série à l'heure actuelle, mais ça ce n'était pas facile à distinguer. D'ailleurs, peu importe les raisons pour lesquelles je tuais, justement je tuais, et je tuais beaucoup de monde. Ce qui faisait donc de moi une tueuse en série. Du moins, aux yeux de la justice, moi de mon côté n'étant pas humaine, c'était comme si un humain tuait des vaches pour en faire des steaks. Kaitlyn me demanda alors si je perdais souvent mon téléphone.

— Un peu moins ces derniers temps, mais chassez le naturel il revient au galop. Et ne vous en faites pas, l'argent n'est pas un problème. Dans ma famille on en a toujours eu beaucoup.

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K.Dewitt & A.D.Jenkins

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Je l'coutais parler avec une curiosité avide. J'étais clairement en sa compagnie que devant ma télévision et je ne perdais pas une miette de son histoire.
Ainsi donc avait-elle trouvé stabilité à Londres ? Ce n'était pas surprenant, d'aucun aurait pu dire ue la ville avait ce pouvoir d'attraction, ce magnétisme si spécial qu'il pouvait s'apparenter à de la magie ... Après tout, nous étions dans la ville de Harry Potter non ? Ok, j'ai conscience que c'était une fiction, mais quand on savait ce qui se cachait dans les recoins de Londres, on n'était pas très loin de l'univers de J.K Rowling.

Elle tentait poliment de me rassurer sur ma place de flic, ce qui me poussait encore plus à la croire sincère et surtout d'une gentillesse fort bien présente dans la personnalité de cette jeune femme. Je poussais un petit ricanement.

— Je ne crois pas que mon chef serait d'accord avec toi ...

Le tutoiement m'était venu naturellement, après tout, elle venait de me filer un téléphone et moi un café, nous n'étions pas quitte et je ne saurai jamais autant la remercier qu'elle le mériterait, mais sans être intime ça créait des liens.
Puis il fallait dire que j'appréciais sa présence. Elle était douce comme une crème caramel ... Ok, maiuvaise exemple, mais j'avais l'impression de voir un concentré de gentillesse, comme si elle était trop gentille pour son propre bien, trop naïve pour survivre dans un monde aussi pourri.
Elle avait peut-être des ressources insoupçonnées ceci dit ...

Le masque tombait, elle était pétée de fric, ceci expliquait cela. Pourtant elle ne me faisait pas l'effet d'une gosse de riche qui donne ses jouets couteux au mépris de l'argent de ses parents qui s'achèteraient un yacht comme on s'achète un café dans un gobelet de carton au coin de la rue, j'avais plutôt l'impression d'une fille qui se fichait pas mal des possessions matérielles si bien que perdre un téléphone ne lui importait que peu.

— Tu es à Londres depuis longtemps ?

Question simple et facile, je ne voulais pas donner l'impression de lui faire subir un interrogatoire, mais ma déformation professionnelle me donnait l'impression de donner à tout ce que je disais l'air d'une flic hargneuse voulant savoir ce que vous faisiez samedi entre vingt-deux heure et vingt-deux heure trente, mais c'était peut-être seulement dans ma tète.

— Il y a des endroits ou tu sors ? Tu connais des coins sympas ? Peut-être même des coins que je ne connais pas ...

Je ne pu m'empêcher de sortir le téléphone de ma poche, la touillette encore humide du déca dans ma bouche tendue comme une cigarette prête à être allumée.

— Peut-être même que tu pourrais m'en montrer ? Ce serait sympa de se revoir après tout ... Tu as mon numéro de téléphone ...

Fis-je en souriant en laissant le téléphone se balancer entre mes doigts.

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Comme je venais de dire à Kaitlyn, j'avais réussi à trouver cette stabilité à Londres. Le fait que j'y avais rencontré certains, si ce n'est tous, de mes amis ici y jouait beaucoup, bien que mon pétage de plombs m'eût quasiment fait perdre toute raison de rester dans la capitale britannique. Bien sûr, il y avait eu cette période où je m'étais évadée de cette ville, mais au final j'y étais restée. Et grand bien m'en avait pris, puisque j'avais réussi à reprendre contact avec la majeure partie de ceux à qui je tenais.

Je ne voulais pas montrer un aspect hostile à Kaitlyn, encore moins depuis que je savais que c'était une flic. Et puis, malgré mon tempérament de feu, j'étais capable d'être on ne peut plus respectable, je savais me tenir, du moins en apparence. Ma nouvelle nature étais incontrôlable, et si jamais je venais à perdre le contrôle devant elle, j'aurais des emmerdes très rapidement. Je savais cependant qu'il faudrait probablement que j'aille bientôt me nourrir.

— Oh je vois. Mais je sais par expérience qu'il faut parfois savoir contourner les règles, surtout quand les personnes en face de nous ne les suivent pas forcément. Il faut savoir aller en hors-piste !

Je n'avais pas relevé le tutoiement. Après tout, ce n'était qu'un détail, j'allais simplement me mettre à la tutoyer en retour, je n'étais pas compliquée sur ce sujet. Elle me demanda alors si j'étais à Londres depuis longtemps. Je gardais un petit sourire amical, nulle moquerie ou autre chose du genre, un sourire tout ce qu'il y avait de plus normal. Cela contrastait avec la personne que j'étais réellement, ou ce que j'étais prête à faire pour protéger ceux que j'aime.

— Depuis plusieurs années maintenant, je ne saurais dire combien exactement, mais comme je te le disais j'ai su me poser. Et toi ?

Autant lui poser aussi la question, que ça ait moins l'air d'un interrogatoire car, je le savais, un interrogatoire était généralement à sens unique. Et puis, ça m'intéressait réellement de savoir d'où elle venait exactement. Elle m'avait dit être aussi irlandaise, j'étais curieuse de savoir si elle venait d'Irlande ou avait toujours vécu à Londres. Peu importe le cas, c'était très probable que nous ne nous soyons jamais croisées auparavant, Londres étant une grande ville. Elle me demanda ensuite les endroits que je fréquentais, en sortant le téléphone de sa poche. Elle me demanda si je pourrais également lui montrer des endroits qu'elle ne connaissait pas, me disant que j'avais son numéro de téléphone. Effectivement, si on prenait en compte celui que je venais de lui filer.

— Et bien oui, pourquoi pas, mais j'imagine bien que si tu as vécu longtemps à Londres il ne doit pas y avoir beaucoup d'endroits fréquentables que tu ne connais pas !

Bien que je me disais que je n'avais pas tout visité non plus. Notamment l'East Side, le quartier des vampires, que je n'avais jamais visité pour la simple et bonne raison que je n'avais pas envie d'avoir les vampires à dos. Après tout, j'étais jadis une lycane et j'en avais toujours une partie. Cela avait des airs de guerre de gangs, mais c'était la réalité. Bien que le conflit semblait être sur sa fin, je n'avais jamais pris le temps d'y aller. Après tout, Scarlet avait été rattrapée par ce conflit millénaire, que certains semblaient s'évertuer à faire prospérer, alors...

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Je savais qu'elle n'avait pas tort, "savoir aller hors piste" oui évidemment ! Je l'avais fait plus d'une fois au grand dam de ma supérieure qui n'attendait qu'une chose c'était de me voir virée ou rentrer dans le rang, ni l'un, ni l'autre n'avait une chance d'arriver, j'étais faite pour me battre et je savais contourner les règles de manière subtile, elle ne m'aurait pas si simplement.

— A qui le dis tu ...

Depuis combien de temps j'étais la ? Depuis une éternité ? Les maisons se ressemblaient toutes, le centre ville était bordélique, mais j'aimais beaucoup le coin à la gare de King's Cross et cela n'avait rien à voir avec un sorcier à lunettes.
J'évitais généralement les lieux touristiques, d'abord parce qu'il y avait du monde et ensuite parce qu'on les voyaient bien assez dans les brochures, films, séries.
Je me rappelle une fois être passée non loin de Buckingham Palace et avoir tenté de traverser la rue : grosse erreur. Le feu rouge m'avait rendue dingue, il ne s'arrêtait pas. J'avais sauté du bord du trottoir sur la route, mais l'écart était plus grand que je ne l'avais pensé. Je me serais crue dans une cinématique de jeu vidéo, j'ai atterrit, perdant complètement l'équilibre, me restabilisant juste à temps pour fuir une berline qui risquait de m'écraser, ce salopard n'avait même pas essayé de freiner.
Tout ça pour voir si le magasin en face était ouvert ...
Depuis j'évitais ce coin.

— Depuis toujours, je dirais. Je suis née ici.

Je ne pu m'empêcher de sourire à sa remarque, décidemment elle était impayable : elle paumait des téléphones qui valait clairement cher, les donnaient à des inconnues et en plus, elle ne comprenait pas ou je voulais en venir.
Je me penchais par dessus la table pour faire comme si j'allais lui confier un énorme secret ... Ou lui passer de la drogue discretos sous la table.

— C'était juste une excuse pour se revoir.

Fis-je avec un clin d'œil, l'on aurait pu croire à de la drague bien grasse, mais non. J'étais quelqu'un de très solitaire et pour une fois que je rencontrais quelqu'un de pas banal, je n'avais aucune envie de la laisser partir.
Alors que nous étions en train de parler, un bruit attirait mon attention vers la rue, comme quelqu'un cognant avec des mains ayant trop de doigts : la pluie, une pluie battante qui passait rapidement d'une petite bruine sympa à une véritable averse.

— Et merde ... Bienvenue à Londres ...

La pluaprt des touristes croient que Londres c'est trop bien, mais en verité on avait droit au crachin soixante pourcent du temps ...

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Visiblement Kaitlyn n'était pas une flic très... Orthodoxe. Et sa manière de faire ne plaisait pas forcément à tout le monde. Pourtant, je la comprenais. Peut-être parce que moi aussi je savais faire en dehors des règles s'il le fallait. Peut-être parce que j'étais souvent, en dehors des règles. Ah ! Si Kaitlyn savait... Elle me regarderait probablement autrement, comme n'importe qui. Parce que malgré tout cet apparat, j'étais et je resterais toujours un monstre. Et l'on aurait même pas cette discussion, si elle savait. Mais avec des "si", on refait le monde, n'est-ce pas ? Quand je lui demandais en retour depuis combien de temps elle était à Londres, elle sembla pensive. Peut-être se rappelait-elle certains détails, je n'osais pas prétendre, je ne lisais pas dans les pensées. Elle me répondit alors qu'elle était là depuis toujours. Donc ses origines irlandaises étaient vraiment des origines ! Loin de moi l'idée de la juger.

— Oh, je vois. Tu es plus sédentaire que moi !

Kaitlyn sembla amusée. Visiblement j'avais pris sa remarque un peu trop au sérieux. J'avais tendance à être très premier degré, donc c'était clairement possible. Elle s'approcha de moi, comme pour me murmurer quelque chose à l'oreille, je levais alors un sourcil. Elle m'expliqua alors que c'était une excuse pour se revoir. Je lâchai alors un petit rire amusé, et gêné en même temps.

— Oh, je vois. Désolée j'avais pas pigé !

Il ne manquerait plus qu'un silence s'installe à ce moment là. Mais si elle voulait me revoir, ce n'était pas de refus, bien que fréquenter une flic était pour moi quelque chose de risqué. Après tout, j'étais une criminelle ! Mais que valait la vie sans un peu de piment ? Alors que nous discutions, la pluie commença à tomber lourdement. Je me mordis alors la lèvre, à quel point serais-je mouillée en allant de ce café à ma voiture ? Je ne risquais pas de tomber malade, mais c'était quand même désagréable, la pluie ! Bien qu'à Londres ce soit habituel.

— Eh oui. Un beau temps bien de chez nous !

Mais ce temps ne me motivait pas vraiment à sortir de ce café. Je me mis au fond de ma chaise, l'air un peu dépité.

— Et bien je ne bougerai qu'une fois que la pluie aura cessé.

Je croisais les bras et fis une moue boudeuse, comme pour signifier de mon caprice de gosse. Mais au fond, je m'en fichais un peu.

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"Sédentaire" un sacré mot, mais la demoiselle n'avait pas tort. Mes lèvres trempèrent dans le liquide chaud qui diminuait dans la tasse, tachant simplement l'endroit ou le décaféiné s'était trouvé un instant plus tôt.

— Possible, je n'aime pas le changement en règle général. J'aime que chaque chose reste à sa place ... Enfin, dans une certaine mesure, la surprise ça peut être drôle aussi ...

Comme quand une fille qui paume son téléphone vous le donnait sans se poser la moindre question par exemple, la situation était plutôt drôle.
J'avais du temps devant moi. J'étais épuisée, mais je passais un bon moment. De toute façon avec la pluie à l'extérieur, il valait mieux éviter de sortir, je venais d'acheter une nouvelle veste et n'avait pas envie de lui donner un baptême humide ... Ok, un baptême c'est toujours humide ...

— Désolé je suis peut-être un rien trop ... Subtile ...

Tu parle ! J'avais l'habitude de faire n'importe quoi et de foncer en droite ligne, mais sur le coup, oui, j'avais été assez discrète.
Honnêtement cela me ferait surement plaisir de la revoir, je n'avais pas beaucoup d'amis, j'étais plutôt du genr solitaire.
La pluie tapait et plus je regardais par la fenêtre, plus elle avait décidé de tomber plus fort.
Londres dans toute sa splendeur.
Visiblement, ma vis-à-vis n'appréciait pas forcément non plus, mimant une gamine capricieuse qui fait la gueule pour éviter de resortir.

— Ca me va, j'ai du temps ...

Je concentrais un instant mon regard dans le sien en souriant. Pourquoi se presser ? Je pouvais voir la serveuse placer ses poignets contre ses hanches en forme d'amphore (elle en avait le physique d'ailleurs) en regardant par la fenêtre sans doute elle aussi dépitée, nous étions à peu près cinq dans le café, peu de chance que d'autres personnes bravent la pluie pour venir profiter d'un café, cela voulait dire un moins gros chiffre d'affaire pour elle.
Un type au comptoir se mettait à jurer, payait sa part de tarte à la cerise et parti en relevant sa capuche sur tète, courant plié en deux sous la pluie jusqu'à sa voiture, l'on aurait dit qu'il essayait d'éviter les balles d'un sniper imaginaire.

— Par contre, tu es coincée avec moi du coup.

Ok, la c'était peut-être bien une drague un poeu grasse et je n'avais rien de particulier derrière la tète, mais je trouvais cela amusant.
Elle était d'une compagnie plutôt et plus cela avancait, plus j'espérais que la pluie ne cesserait pas ...

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Répondre en citant Aujourd'hui à 20:42
Kaitlyn était plutôt de bonne compagnie, ce n'était pas le cas de tout le monde. Bien sûr tout serait différent si elle savait à mon sujet, d'où l'idée de le lui cacher. Pourtant, c'était jouer avec le feu. Si elle était policière, alors elle devait avoir un sens du détail ou cette manie de toujours enquêter sur la personne qu'elle avait en face d'elle. J'aspirais un peu du liquide que je buvais avec mon interlocutrice du jour. Pour une fois, c'était du café. Encore une fois, il fallait que je me fonde dans la masse. Je n'avais de toute façon jamais trop apprécié être au centre de l'attention, bien qu'à l'époque où je servais Enora, celle ci eût tenté de désinhiber tout ça.

— Le changement peut être une bonne chose, comme une mauvaise. Ca dépend du point de vue.

J'en avais vécu dans ma vie, des changements. Le dernier changement en date: Les relations avec mes proches. Celles-ci avaient été proches de la destruction suite à mon comportement, mais j'avais su trouver le courage d'admettre que j'avais été en tort, notamment vis-à-vis de Jared, que je n'avais vraiment pas épargné. Enora m'avait fait péter les plombs, avant de disparaître comme une voleuse. On m'y reprendra à lui faire confiance tiens, à boire ses belles paroles. Clairement, si jamais elle revenait, je ne serais probablement pas à même de lui pardonner.

— Oh la subtilité et moi, tu sais... Je suis plutôt du genre à foncer d'abord et à réfléchir ensuite !

La pluie tombait fort dehors, et personne ne semblait ravi de cette météo. Je n'étais pas très égocentrique, mais je devais bien avouer que ce temps abîmerait ma coiffure, bien que cela n'était pas si désagréable d'avoir les cheveux mouillés. Ca avait ce petit côté... Je ne sais pas, mais de temps à autres ça ne faisait pas de mal, d'autant que je ne pouvais pas tomber malade ! Mais il ne fallait pas non plus que l'eau tombe à flot. Je feins de bouder, bien sûr cela n'était pas une véritable attitude, c'était trop grossier pour l'être, mais être coincée avec Kaitlyn, pour sûr il y avait pire.

— Et ça me convient ! Oh dieu, que ferais-je si j'étais seule ?

Vous voyez le petit smiley triste sous un nuage et de la pluie ? Désormais ma moue l'illustrait presque ! Bien sûr, c'était faux, et bien sûr, je taquinais cette chère Kaitlyn, bien sûr que j'acceptais sa présence, bien que je ne sois pas des gens les plus sociables, l'expérience était très agréable, bien que la rencontre ne soit pas très classique, du moins probablement pour elle. Moi... Disons que j'avais déjà expérimenté beaucoup de choses. je sirotais petit à petit mon café, prenant mon temps pour le terminer, profitant de la présence de la jeune femme...

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Lost & found

K.Dewitt & A.D.Jenkins

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Le changement ...

Beaucoup de choses changent sans même qu'on en soit conscient, l'arrivée d'internet par exemple : cela a donné la parole a beaucoup de gens plein de sagesse, mais aussi à des crétins finis, internet est une arme nucléaire qu'on a confié à des macaques et qui revient à de la révolte a deux balles. Il peut y avoir un massacre en centre ville, mais les gens vont taper scandale parce que le nouveau Spiderman n'a pas fait autant d'entrée que prévu et que les CGI du Rhino sont moches.
Le Rhino ou n'importe quel ennemi hein ? Je m'y connais pas trop en comics.
Le changement ça me connaissait, quand je l'avais rencontrée ... Elle ... Elle et ses boniments, ses mensonges, sa manière de me faire sentir spéciale ... Et elle n'avait pas hésité à me faire le plus de mal possible, si seulement je n'avais pas été aussi stupide ...

Amelia ignorait sans doute tout cela, elle ignorait ce qui se cachait dans le noir près à nous fondre dessus, elle ignorait que sous mes principes moreaux de flic respectueuse de la loi j'avais une arme prête à dégainer et que dans ma tète c'était constamment tuer ou être tuer, elle vivait dans un monde merveilleux ou on donne un téléphone à une inconnue en échange d'un verre dans un restoroute sous la pluie.

— Tu as sans doute raison ...

ME contentais-je de dire, je n'allais pas flinguer sa journée en racontant mon histoire ou en épiloguant sur le mot "changement" ce serait d'un rasoir.
Mon regard se perdait un moment sur les gouttes d'eau coulant le long de la vitre, me renvoyant à une soirée sombre et sans lune ou du sang avait goutté de la même manière, des cris, des larmes et la seule certitude qui m'était restée était la vengeance, une vengeance froide et prenante que j'aurai un jour, restait juste à trouver comment ...

La remarque de Amelia me fit sourire, cela me rappelait furieusement quelqu'un : foncer d'abord et réfléchir ensuite, comme si rien n'avait d'importance autre que la réflexion qu'on avait à l'instant T.

— Je connais, je suis pareille !

Et cela m'avait joué des tours ... Oh aller Kait, t'es en compagnie d'une belle fille qui a autre chose à voir que ton côté taciturne et renfermé, pour une fois dans ta fooking vie soit un peu humaine que diable !

Amelia n'avait pas l'air contre l'idée de se retrouver coincée ici en, ma compagnie et c'était tant mieux, après tout, c'était une rencontre beaucoup trop originale que pour faire comme si ce n'était pas arrivé et j'appréciais pour uen fois être en compagnie d'un être humain et pas de ma télé, un être humain qui n'avait ni badge, ni crocs de vampire.

Du moins le pensais-je ...

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