Des problèmes divins

Wonderous Man & Wonder Woman

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La journée aurait pu être belle. La journée aurait pu être radieuse. Cette nuit j’avais dormi avec Anna, nous avions fait l’amour, tantôt tendrement, tantôt pas du tout, mais nous avions passé un moment délicieux à deux et nous avions fini par nous assoupir ans son lit, et le matin était venu. Le matin était venu avec son lot de taches héroïques à faire. Bon, je ne râlais pas de l’entretien de la propriété, même si j’avais avancé sur le sujet, il y avait encore quelques trucs à retaper, entre autres mais bref . j’aimais cela c’était ce qui me détendait, sans doute, et un peu la cuisine, mais ce n’était pas le sujet.

Cette ile était un vrai petit bonheur pour nous, l fallait bien le reconnaitre. Tous les quatre ici, nous étions heureux. Peut-être y ajouterai-je un chien, mais c’était vrai que c’était très isolé. Heureusement la House of Heroes permettait de nous déplacer plus rapidement. Et maintenant, j’étais dans notre tour de contrôle à observer un peu le condensé du monde… je pouvais observer, faire des recoupements d’informations, et ainsi de suite. Et il y avait quelque chose qui me gênait. La position de Thalarion, la Thalarion d’ici... je la guettais et l’observais, et le peu que j’en captais… je n’aimais pas cela. Mais n’étant pas de ce monde, je n’avais pas eu très envie de me mêler directement de tout cela. C’était pourquoi j’avais donné rendez-vous à Diana en Europe méridionale, sur les côtes de la crète. A quelques miles nautiques de la cité cachée de Thalarion, l’ile « jumelle » de Themyscira. Sa localisation, come prévue, était celle de la Themiscyra de mon monde. Facile donc de la garder à l’œil.

— Diana, merci d’être venue …

Je ne portais pas de costume de héros, pas plus qu’elle. Elle le savait comme moi, nous portions des armures de guère. C’étaient cela que nos costumes étaient, il fallait le reconnaitre, depuis les bracelets jusqu’aux spartiates montantes jusqu’à mi mollet, depuis le lasso jusqu’à l’épée solaire en passant par le bouclier.

— Je suis désolé de t’avoir fait venir ici, chère sœur, mais je suis inquiet… sens-tu ce qui se passe au sud ?

Cette aura, c’était celle des enfants de la guerre. Ce qui signifiait que si les fils étaient là, le père n’était pas loin… dommage que je ne puisse pas en appeler à leur sœur. Une femme merveilleuse, douce, gentille, et sans doute la seule à pour faire se retirer ses frères et son père d’un conflit…

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Depuis que j'avais enfilé la "peau" de Diana Prince, conservatrice d'œuvre d'art et de pièces de musée, j'avais eu l'occasion d'être interpellée par plusieurs types de personnes : il y avait bien sur la ligue de justice et plus particulièrement Batman avec qui nous enquêtions sur le phénomène des portails, mais également mes sœurs de Themyscira, j'avais l'habitude d'être sollicitée et le pouvoirs confiés par les dieux me permettaient de me déplacer assez rapidement d'un point à un autre.
Pour autant la dernière invitation avait quelque chose de singulier et pour cause : les fameux portails s'ouvraient sur d'autres réalités, un genre de multivers mettant en scène d'autres versions de nous. J'avais eu la visite de l'une de ces versions : une version masculine de moi : Dane Prince ou Wonderous Man, une sorte de reflet miroir déformé de ma réalité, une réalité ou je suis un homme visiblement.
A défaut de voir nos esprits accepter la réalité d'être les deux face d'une même pièce, nous avions décidé que nous étions frères et sœurs ce qui semblait le plus coller à la réalité.

C'était donc en tenue d'amazone que je m'étais rendue sur place afin d'y rencontrer mon "frère" non loin de mes sœurs. Pourquoi un tel endroit au vu de l'accueil qu'elles lui avait réservé ? aucune idée, sans doute pensait-il qu'il me serait plus facile de le rejoindre ?

— Bonjour Dane ...

Je ne pensais pas le revoir aussi vite, mais il semblait évident que ce n'était pas un rendez-vous de courtoisie. Actuellement la réalité faisait face à des problèmes que nous étions incapables de voir venir et personne à la ligue de justice ne savait réellement quoi faire. Pas même Batman, le plus intelligent et calculateur d'entre nous.

Ce qu'il se passait au Sud ? Mes sens étaient-ils émoussés ou seul la version masculine de mon moi réel était-il capable de le sentir ? Peut-être un peu des deux.

— Non ... que se passe t-il ?

Quoi que ce soit, ce devait être sérieux, Dane avait l'air préoccupé et je sentais moi-même que quelque chose n'allait pas, sans aller jusqu'à dire que je comprenais ce dont il me parlait. Nous avions à faire à quelque chose de particulier et d'inattendue, se pouvait-il que d'autres catastrophes nous arrive dessus de manière aussi inattendues que ces portails ouvrant sur d'autres réalités ? Encore une belle occasion pour cette pimbèche de Mera de rappeler combine les atlantes doivent survivre et qu'elle s'en fiche pas mal des humains ...

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Qu’elle me rejoigne était quelque chose d’agréable. J’avais confiance en elle. Confiance en ma « sœur », ma jumelle. Aussi, je lui avais demandé de l’aide et elle était venue. C’était rassurant de trouver en ce moindre quelqu’un sur qui compter au-delà de mes amours … le monde s’ouvrait, doucement. C’était une bonne chose selon Claira, une chose acceptable selon Anna … et un danger potentiel qu’il faudrait surveiller selon Bryce. Mais bref. Je faisais signe de tête dans la direction de l’ile jumelle de Themyscira …

— Je le sens peut être parce que je suis un homme alors … Il y a une énergie que je connaissais dans mon monde. Une énergie, hélas, que tu dois connaitre aussi. Même si tu ne sens pas cela …

Je soupirais et je lâchais le morceau.

— Les deux héraults d’Arès. Tu les connais, non ? Deimos et Phobos … C’est ce que je sens. Et s’ils y sont, c’est toujours pour préparer la venue d’Arès… c’est peut être pour ça que je le sens davantage que toi … Arès a toujours trouvé que les hommes étaient plus sensible à ses tentatives que les femmes, non ?

Enfin, ce n’était peut-être que mon avis. Je me trompais  peut être rien n’était moins sur. Je spéculais sur cette inversion que nous avions constaté entre nos mondes. Arès encourageait plus souvent les femmes à la violece et la guerre quye mes hommes. Alors ici, ce devait être inversé, en toute logique.

— Stopper Arès c’est comme éteindre l’incendie une fois qu’il a pris de l’ampleur. Quant à Phobos et Deimos … c’est une autre histoire. Il y a une personne qui peut les renvoyer dans leurs pénates sans casse si tu sais où elle se trouve, leur sœur cadette, leur amour, Harmonie,. Sinon… eh bien deux Dieux mineurs contre deux héros à l’aune des mythes … peut-être que ça suffirait.

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L'énergie, comme une sorte d'impression ... Non plutôt ... Un "instinct" ... Je répondais en hochant la tète par l'affirmative.
Le sang me glaçait à l'évocation du nom de Ares, instantanément me revinrent en mémoire, le combat contre ce dernier, un combat que j'avais bien failli perdre.
Si Ares était de retour, il était évident que les choses sentaient mauvais pour Dane comme pour moi et pour n'importe qui de vivant sur cette planète.
Ares avait toujours eu à cœur de corrompre le cœur des hommes et si, avec les siècles, les femmes s'étaient montrées capables des pires atrocités, c'était bien les hommes qu'il avait ciblés en premier, même si, ainsi qu'il me l'avait révélé lui-même : les hommes n'avaient pas eu besoin de lui pour développer cette noirceur au fond de leurs âmes ...

— Effectivement ...

Le retour d'ares ne pouvait pas être quelque chose de positif. N'importe quel divinité était en général bienveillante et ne se mêlait que rarement des histoires humaines, mais Ares ... C'était la guerre assurée avec mort, désolation, larmes et bien d'autres joyeusetés du genre. Ares était l'un des pires adversaires que n'importe qui aurait pu connaître, toute la Justice League comprise ...

— Si ce que tu dis s'avère juste, alors c'est extrêmement inquiétant ...

Il était clair que la présence d'Harmonie nous serait plus qu'utile. A deux nous étions puissants, mais peut-être pas assez.

— Hélas non, aucune idée ...

Je me maudissais de ma propre impuissance :a voir voulu avoir une vie proche des humains, m'avait fait perdre de vue l'essentiel : la connaissance de notre monde. Je savais que certaines de mes soeurs ne voyaient pas d'un très bon œil ma présence ici, au sein de la communauté humaine, mais le fait était qu'ils avaient plus besoin de moi que n'importe quelle amazone.

— Est-ce que tu a un autre plan d'attaque ?

Bien sur j'aurai pu demander l'aide de la ligue, mais c'était les problèmes des amazones, masculins comme féminines, je ne voulais pas tout mélanger, tous les membres de la ligue avaient aussi leur problème en dehors et chaun les réglaient à sa manière, il fallait que je fasse pareil ...

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Oui, cette impression me donnait envie de me gratter au niveau des bras, genre furieusement, au sang, tant elle me mettait mal à l’aise… je me retenais, mais l’idée était là… et je savais que les "miens" étaient dans la tourmente. Mais savoir si je devais y aller, c’était une autre histoire… je regardais l’ile restant silencieux un moment.

— Je sais que tu me comprends. Je veux intervenir auprès de ceux qui seraient mes frères, mais j’ai aussi peur de ce que je vais trouver. Très peur.

Je ne demandais en aucun cas une épaule sur laquelle pleurer, une où geindre, ou autre du même genre. Mais je savais qu’elle pourrait comprendre cette situation. Le dilemme lié à cela …

— C’est effrayant. On ne parle pas de cavaliers faisant une grande charge héroïque, on parle d’hommes, de héros, qui ont été relevés des morts pour leur bravoure. On parle d’Achille, de Hector, et ainsi de suite, au travers des âges, les meilleurs guerriers de l’histoire qui se battent ensemble, en phalanges, derrière des armures aussi résistantes que les vôtres … certes, il ne doit y avoir que trois phalanges, mais imagine ce qu’ils pourraient faire sous cette influence …

Je soupirais de nouveau.

— Je voudrais que tu m’aides, la seule solution que je vois, c’est de trouver Harmonie et la convaincre de nous aider. C’est la seule solution que je vois qui ne ferait de mal à personne. La seule issue pacifique. Mais les dieux sont trop hors de notre portée le plus souvent pour que nous puissions placer nos espoirs sur ce plan… le seul moyen que je vois, ce serait une infiltration, à la faveur de la nuit, pour trouver Phobos et Deimos et leur botter le cul en douce…. Ou au moins les attirer hors de l’ile le temps que leur influence cesse d’exercer …

Je me tournais vers Diana.

— Tu as peut-être une autre idée, ma sœur ?

J’avais espoir qu’elle ait une meilleure solution, mais je n’y croyais pas vraiment …

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Je comprenais enfin la véritable raison de ma présence, outre de lui prêter main forte : il ne voulait pas affronter cela seul. Des notre première rencontre je l'avais pris pour un roc, véritable force de la nature sans peur, mais il était mon reflet du même miroir, un autre moi, sous son assurance apparente, il avait aussi ses doutes et ses craintes et ça je pouvais le comprendre : je n'étais pas la pour qu'il s'éplore sur mon épaule, mais parce qu'a cet instant précis, personne ne pourrait le comprendre mieux que lui-même et donc, dans ce cas précis : un autre version de lui.

— Tu n'es pas seul, je suis la !

Le problème était réel et bien inquiétant ! La situation était grave : trois phalanges c'était déjà beaucoup compte tenu de la puissance des guerriers évoqués, aussi favoris des dieux puissions nous être, nous avions nos limites. C'était un problème face auquel nous étions seuls.
Mon cœur battait la chamade à l'idée d'un tel défi et en même temps, une part de moi appréciait un peu ce à quoi nous devions faire face, peut-être que, au final, nous avions plus en commun que nous le pensions.

Le meilleure solution serait de trouver Harmonie, mais le problème étant de savoir ou elle se trouvait. C'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin. La solution de mon "frère" paraissait la plus possible actuellement, même si bancale, on reconnaissait bien la le style de Dane qui avait avoué apprécier le combat.

— Aucune idée particulière, sauf si tu connais un moyen de retrouver Harmonie. Mes oseurs pourraient peut-être le savoir, mais j'en doute, je pourrais les contacter à condition de perdre un temps précieux, pas sur que nous ayons le temps ...

Fichu téléphone portable dont les ondes ne passaient pas à travers "l'atmosphère" particulière de l'ile des amazones et aller jusque la pour un coup d'épée dans l'eau, risquait de nous faire perdre plus de temps que nous ne pouvions nous le permettre.

— Nous pourrions communiquer avec Deimos et Phobos ...

J'avais une petite idée derrière la tète. Devant l'interrogation que je lisais dans le regard de Dane, je comprenais rapidement qu'il allait falloir que j'explique mon "plan"

— Pas pour les raisonner bien entendu, mais on peux peut-être trouver quelque chose qui pourrait les tenir occupé, suffisamment éloigné de ce monde. Ares est un tout puissant leader, certes, mais ses deux hérault ont peut-être une volonté, des aspirations, des attentes ou même des plaisirs qu'ils cherchent à assouvir. Nous pouvons surement trouver quelque chose qui nous ferait gagner du temps ... Le temps de trouver Harmonie ...

Honnêtement c'était un plan extrêmement bancal, mais au final, peut-être que tout cela nous permettrait de finir cette histoire même avant qu'elle ne commence ...

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Non, en effet, je n’étais pas seul. J’avais Bryce. J’avais Anna et Claira. Et même, maintenant, j’avais une sur, si l’on pouvait dire. Et parce qu’elle était cette « jumelle » … elle me comprenait mieux que n’importe qui d’autre. Malgré nos légères dissemblances, nous avions trop de points communs pour que cela ne compte pas. Je lui fis un sourire avant de finalement lui faire un signe de tête.
Non, je n’étais pas seul.

Enfin, au moins nous savions tous les deux dans quelle direction nous nous dirigions. Je lui fis un sourire avant de finalement me dire que trouver Harmonie était bien trop flou. Bien moins que tout ce que nous pouvions trouver d’autre. Je m’affaissais un peu devant son aussi rand manque d’idée que moi. Ça faisait clairement du mal…
Mais d’un coup, elle sembla sortir une idée. Elle avait tout d’une absurdité, cette idée. Je la regardais, interrogatif. Comptait-elle négocier avec eux ?
Au moins elle n’avait pas la bêtise d’espérer les raisonner.

— Les Phobos et Deimos de ce monde… les as-tu déjà rencontrés ? Ou as-tu déjà discuté avec eux ?

Chez moi, ils avaient tout de dégénérés. Pas cramés façon camés, mais les deux se délectaient tellement de leur rôle que rien ne les faisait changer d’avis…

— Mais je doute que l’on trouve plus isolé que cette île, hélas …

Non, j’en doutais moi-même.

— Au moins, nous sommes exactement semblables sur ce point aussi. Nous sommes tous les deux un peu désemparés face à ce mal …

C’était à la fois rassurant et effrayant à la fois. Nous étions trop semblables et en même temps trop différents. Ni identiques, preuve étant nos différentes idées, ni dissemblables, elles étaient bancales toutes les deux.
Anna me l’avait dit : c’était comme un miroir déformant. Dans quelle mesure les enfants d’Arès pouvaient-ils être différents ? Je ne le savais pas. Ce qui faisait qu’elle devait les connaitre mieux que moi.

— Mais bon, si tu le sens plus que de leur botter les fesses, on peut faire ce que tu proposes. Tu connais ce monde bien mieux que moi.

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Je devais avouer que non : je n'avais pas eu l'occasion de leur parler.
Depuis mon affrontement avec Arès il ne s'était pas passé grand chose. Aussi m'étais-je contentée de vivre ma nouvelle vie et m'arranger pour me construire une identité. Bien sur, il y avait eu quelques aventures, mais rien d'aussi énorme qu'un affrontement avec des créatures divines. Contrairement à ce que s'imaginaient les civils, la vie d'un héros était plus tranquille qu'on ne l'imaginait.

— Non ... Je le confesse, mais je me dis que tout le monde à un but, des envies ou des attentes et que si nous trouvons les leurs, nous pourrions avoir un sacré avantage. Négocier avec eux me parait impossible, mais mettre la main sur quelque chose qui les intéressent peut faire pencher la balance en notre faveur ... Tout dépend du temps que nous mettrions, si cela dure trop longtemps, il n'y aucun intérêt ...

Plus isolé ? Difficile. L'espace peut-être ? Le QG de la Justice League ? Non, je ne pouvais pas imposer cela à mes partenaires il fallait que l'on se débrouille seuls.
Je soupirais en regardant mes bottes, décidemment cela n'allait pas être facile. Un peu d'action allait devoir s'imposer si nous ne pouvions les faire dégager par la ruse, ce serait par la force.

Une autre solution ? Non, je n'en voyais aucune et Dane me mettait la pression. De fait, nous ne pouvions pas épiloguer la dessus éternellement. Devais-je demander à Batman ? Un fin stratège tel que lui pourrait avoir une solution. Il m'avait confié une fois avoir un plan pour chacun d'entre nous, même, lui même, mais face aux héraults d'un dieu ?

— J'ai bien peur que l'attaque frontale reste la seule possible. Je ne vois pas du tout comment contourner le problème ...

Nous étions visiblement dans une impasse et si je devais faire appel à la ligue ce serait vraiment en dernier recours, cela incluant la possibilité d'un affrontement, Dane et moi contre les deux affreux ...

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Elle avait un côté paisible, presque naïf, un peu … enfin, c’était l’impression qu’elle me donnait en présentant les choses comme ça. Je lui fis un sourire et j’opinais du chef. Oui, je comprenais ce qu’elle voulait dire et je le comprenais. Essayer de sortir d’une impasse sans bain de sang était une bonne chose ; ce n’était pas parce que je trouvais le combat galvanisant que je ne savais pas accepter des options non belliqueuses … et si elle en avait une, je la prendrai avec plaisir. Mais elle était aussi bancale que la mienne…

— Il n’y a qu’une seule chose qui, dans mon monde, les ferait changer d’idée. Ce serait de rouster leur père, chose qu’ils n’ont jamais réussi à faire. Ce sont les enfants du Dieu de la guerre et l’un comme l’autre adorerait prendre la place de leur père s’ils le pouvaient … enfin, là d’où je viens. Ici, je ne sais pas trop… Arès est un César à détrôner : on lui obéit jusqu’à ce qu’il s’affaiblisse où qu’on l’affaiblisse.

Je souris avant de finalement lui dire.

— Voilà ce que je te propose : on y va, on s’infiltre, et on avise. Qu’en dis-tu ?

De toute façon, nous verrions bien. Ce qui me faisait me demander.

— Vous avez des éléphants de guerre ou des pégases en monture sur ton ile ? Histoire que tu ne sois pas surprise. On a même des éléphants de guerre volant avec deux trompes et trois yeux… histoire que tu ne sois pas surprise …

Oh allez, ça devait bien la surprendre un peu, non ? Je me souvenais de la première sortie d’Achille, lors de ma guerre contre les humains, même les amazones femmes avaient eu une réaction de surprise devant Mysia. Et les humains… disons qu’ils avaient eu la trouille.

— Enfin, pour être précis il n’y a pas beaucoup de ces éléphants à trois yeux et deux trompes. Et ils sont sous les ordres de puissants Héros du passé, comme Achille.

Une petite exaltation se mettait à poindre en moi.

— Enfin allez, trouvons une barque, et comme disaient les frenchies "en avant Guingamp" !

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Massacrer leur père ? La situation semblait plus complexe que celle de départ, avoir vaincu Ares n'était pas gage de sureté me concernant. Je l'avais vaincu affaiblit et il n'en était pas mort. Pendant une seconde j'avais envisagé que cela serait suffisant pour leur faire miroiter une solution, mais je n'avais pas réellement de quoi pavaner, au final, la solution "taper comme des bourrins" semblait largement plus indiquée.
Pourquoi fallait-il que ce soit si complexe ? Je me sentais impuissante et frustrée de ne pouvoir trouver une solution qui aurait pu nous faciliter les tâches, mais quelque fois nous n'avions pas le choix, il fallait tirer les marrons du feu à mains nues.

— J'ai bien peur qu'il ne nous reste que la solution "à l'ancienne" ...

S'infiltrer et aviser, c'était le même genre de plan qu'avait eu Oliver, le jour ou j'avais voulu analyser la manière de se battre des "sans-pouvoirs" et j'avais été plutôt agréablement surprise. Peut-être était-ce cela la solution : l'on ne peut pas toujours tout prévoir, des fois il faut aller au feu sans préparation.
Je hochais la tète en signe de confirmation. Pas le choix, si Dane était mon reflet, nous devions avoir une expérience et des facultés de combat similaires, il était peut-être un peu plus fort et moi plus rapide, mais cela nous le découvririons sur le moment et quand bien même : nous serions complémentaires au final.

— Allons-y !

Je devais donc m'attendre à être surprise. Des éléphants ? Ok, décidemment son ile n'avait rien à voir avec la mienne. Nos montures étaient plutôt des chevaux classiques et j'avais monté un kangourou une fois, mais rien d'aussi particulier qu'un éléphant à deux trompes.

— Nous avons des animaux plus traditionnels ... "Classiques" disons plutôt ...

Je voyais bien ce que Dane tentait de faire : m'en mettre plein la vue et c'était plutôt réussi. Monter sur l dos d'un éléphant m tntais pas mal, mais cela ne collait pas vraiment avec l'idée "d'infiltration" de Dane. Dommage, mais j'aurai surement une occasion plus tard.

— Une barque, ça je peux trouver ...

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— Je trouve cela triste, un peu… les choses semblent ne jamais changer. Les némésis ne changent pas et les affrontements se répètent au travers du temps, de l’espace, sans jamais vraiment varier. Oh, le contexte et l’issue ont des variations, mais rien de plus…. Ça a un côté un peu désespérant, je t’avoue …

Je lui fis un sourire un peu navré.
Enfin, nous avions arrêté une idée y aller et nous infiltrer.

— Oui, je vois, je n’ai rien contre le classicisme. En fait c’est pour éviter que tu ne paniques sur place devant certaines merveilles que je suppose …

Je ne pouvais être sûr de rien, bien sûr… mais je supposais qu’il y en aurait ici aussi… mais dans le doute… enfin bref. Je regardais la jeune femme avec un sourire en coin, en imaginant sa réaction. Je fouillais dans mon sac à dos et je sortis de longs morceaux de tissus. Deux longues capes. Voilà qui ne devrait pas être de trop.

— Nous nous approcherons à la faveur de la nuit, pour passer inaperçu des rondes …

Je sortais aussi autre chose, une sorte d’armure en dure, un pectoral en cuir durci et bouilli qui était un peu trop petit pour moi, ainsi qu’une grande feuille de papier pliée en quatre. Je posais le tout par terre en m’asseyant. Trouver une barque était une moindre chose. Mais il y avait des points à régler avant.

— Voici, là, la carte de l’ile de mon monde et ce pectoral, ça permettra de cacher une paire d’attributs trop féminins, sous une tunique. Nous ne pouvons pas y aller en armes, je ne connais pas exactement l’armement ou l’héraldique utilisée. Ou du moins je ne peux pas être certain… au mieux on pourra emporter nos épées, mais le reste… et je suis bien moins à l’aise à l’épée qu’à la lance hoplitique, par contre, je préfère te prévenir …

Je dépliais la carte et je la lui montrais.

— Sa géographie est assez similaire à celle que tu connais, mais je me suis dit que la revoir ensemble ne serait pas une mauvaise chose.

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Je ne pouvais qu'approuver ses dires. Il était déprimant de constater que, chaque fois que nous coupions une tète de l'hydre, deux autres poussaient, c'était notre pain quotidien : devoir faire face aux mêmes menaces encore et toujours, mais l'acquiescer ne l'aiderait pas à retrouver le moral s'il en avait besoin.
Il fallait trouver les bons mots pour le rassurer un minimum, mais sur le coup c'était moi qui réalisais à quel point il était rassurant de voir que mon alter égo n'avait pas perdu son humanité.

— Je suis d'accord, mais plus nous les affrontons, plus nous découvrons comment les mettre en échec, jusqu'au jour ou nous arriverons à les vaincre une fois pour toute ...

Je ne pu m'empêcher de sourire à sa remarque. Il était clair que je m'attendais déjà à quelque chose d'énorme. Je répondais à ses dires d'un sourire confiant. J'aimais être émerveillée, donc si tel était le cas, je n'en serai que plus heureuse et commençais même à trouver dommage que la surprise aie été ainsi révélée avant l'heure.

J'attrapais la cape qu'il me tendait et l'enfilait sur mes épaules, tout en écoutant ses explications : la faveur de la nuit évidemment. L'infiltration n'était pas réellement mon fort, mais la mission avec Oliver avait porté ses fruits sur ce domaine la. J'avais eu l'occasion de voir comme il faisait et si je ne pouvais me vanter de faire pareil, je pourrai en tout cas être plus discrète qu'avant.
Tout en m'emparant du pectoral j'écoutais la suite. Pas étonnant qu'il soit plus à l'aise à l'épée qu'a la lance, puisque c'était mon cas et qu'il était quasiment mon double à l'exception de son sexe.
D'ailleurs en parlant de ça ...
J'attrapais mes cheveux et les nouait en queue de cheval, retirant mon diadème pour l'accrocher à la cape. Le pectoral en place, je continuais d'écouter patiemment.

— Tu as raison mon frère. Il se peut qu'il y ait quelques différences entre ton ile et la mienne. Explique moi la topographie et ensuite, au boulot !

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Le mal était une hydre aux multiples têtes et dont chaque nouvelle pouvait s’avérer pire que la précédente. Je lui fis un sourire un peu triste. C’était l partie de mon travail que je détestais, l’impression que chaque victoire était presque comme donner un coup d’épée dans l’eau. Enfin on, parce qu’à chaque fois le coup d’épée devait être plus fort et à chaque fois l’eau devenait un peu plus solide. Et un jour, le coup d’épée ne serait plus assez vaillant… c’était quelque chose qui pouvait facilement venir

— C’est vrai, tu as raison, mais ça a un côté déprimant car l’inverse est vrai aussi. Plus ils nous affrontent plus ils sont en mesure e contre-attaquer … c’est aussi ce qui rend les choses aussi compliquées …

Mais hauts les cœurs ! Il ne fallait pas renoncer. Je l’avais fait une fis et il avait fallu les femmes que j’aimais pour me stopper, et c’était ce qui avait été longtemps une fracture entre nous. Le temps avait guéri la majeure partie de ces cicatrices, mais pas toutes, hélas… je lui fis un sourire avant de finalement lui donner de quoi s’équiper. Elle s’équipait et je faisais de même… je regrettais que mon bouclier ne puisse venir compléter la panoplie, mais bon, il était trop encombrant t je subodorais que l’héraldique, étant différente, nous aurait trahi… je fixais les sanges de mon linothorax puis je faisais coulisser la lame dans son fourreau. Je prenais aussi deux petits poignards que je fixant sûr à la taille, cela pouvait s’avérer pratique. Même si je n’aurai probablement pas à l’es utiliser. J’avais déjà tué, je recommencerai, mais je ne voulais pas que mes frères soient mes victimes.

— Sur mon ile, voilà comment elle se présentait…. Tout est orienté autour de l’allée du Départ. C’est l’allée centrale qui reliait le temple d’Athéna au temple d’Arès. Entre les deux, il y a le temple de Zeus et en face, le palais d’Elysion, où résident les princes et dirigeant de notre ile. Puis ensuite, elle est divisée en plusieurs zones concentriques, avec les différentes installations, et ce, jusqu’à la plage où nous avions plusieurs trous de garde.

Je lui indiquais les différentes installations sur la carte.

— C’était réglé comme un camp militaire, donc très facile de s’y repérer. Je te laisse essayer de retenir un peu la carte, car on ne pourra pas l’emmener, cela risque de faire plus de problèmes que de solutions.

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