The whole bottle to forget

Merihem & Dara

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New York, Etats-Unis d'Amérique

Cela faisait bientôt un an que je n’étais plus prisonnière-employée du Mystic Swan. Cela faisait un an que j’avais récupéré une vie à l’extérieur et un simple travail au Mystic Swan. En ressortant, je m’étais de nouveau reconcentrée sur ma carrière. Même après six ans d’emprisonnement, forcée à chanter, je n’avais jamais abandonné mon rêve à l’extérieur. Je l’avais même atteint. J’étais devenue la grande star que je souhaitais être. Beaucoup de travail plus tard, j’avais pu signer dans une maison de disques, sortir des albums et faire mes premiers “vrais” concerts. J’en étais ravie, j’étais connue, et cela ailleurs qu’au Mystic Swan. C’était une fierté, je n’allais pas me cacher. J’avais de nombreux avantages à présent.
Comme celui d’être l’invitée d’honneur au défilé de la nouvelle collection du grand créateur Christian Dior. Je l’avais rencontré lors d’un gala de charité et nous nous étions entendus. Du moins, professionnellement et je n’en attendais pas plus. Pas de la part d’un si grand homme. C’était sûrement pour cela que j’avais été quelque peu choquée de recevoir, il y a quelques semaines, une invitation pour le défilé de ce soir. Bien sûr, j’avais été honorée de pouvoir répondre présente et j’avais même acheté de nouvelles robes pour cette occasion. Je trouvais cela disgracieux et bien trop provocateur pour un tel honneur que d’arriver vêtue d’un autre couturier. De ce fait, j’avais épluché les boutiques Dior à la recherche de la pièce qui ne serait pas forcément nouvelle mais qui pourrait être remise à la pointe de la mode en la vêtissant. Mes longues journées dans les magasins et même sur internet avaient finalement été concluantes. Cela m’avait coûté une petite fortune que je pouvais maintenant me permettre en vue de mon occupation principale et de ma place au Mystic Swan.

La mode étant revenue à la mode de la haute société londonienne durant la Régence anglaise grâce à la série La Chronique des Bridgerton, j’avais pu acheter une robe en dentelle et en flanelle blanche cassée, aux manches longue en dentelle et large ce qui me donnait un air de la sorcière Morgane, que j’avais ornée d’un corset-ceinture. Ce dernier, que j’avais choisi exprès d’un marron-beige, mettait parfaitement en avant mes seins, les relevant avec ardeur et les faisant légèrement dépasser du décolleté de la robe. De cette manière, la robe laissait apercevoir ma généreuse poitrine sans en faire un bourrelet. C’était l’effet que je recherchais et il était parfait. Etant donné que la robe était en flanelle, elle n’avait pas vraiment de tenue sur le bas de mes jambes. Comme le centre était resserré sur moi, le tissu ne pouvait que se poser gracieusement sur mon arrière train et ainsi mettre la courbe haute de mes fesses en valeur. Elle ne moulait aucune la forme arrondie de mes fesses étant donné qu'elle ne moulait pas mes jambes mais elle laissait apercevoir une courbure généreuse au bas de mes reins. Comme quoi, muscler mes lombaires n’était pas une perte de temps. Elle se finissait en une jolie dentelle qui permettait de mélanger un style hippie, redevenue à la mode aussi, tout en restant présentable. La tenue n’était pas de celle qui serait la plus publicité de l'événement mais je n’étais pas le centre d’attention, il fallait que ce soit les mannequins avant tout alors j’étais satisfaite du style apprêté et à la mode que j’abordais, ce soir. J’avais bien entendu aussi opté pour un maquillage doucereux. J’avais unifié mon teint pour commencer avant de procéder à un léger contouring pour mettre en avant mes fossettes. J’avais mis un fard à paupière beige-rosé unis avant d’ajouter une touche de blanc brillant dans l’intérieur de mes yeux pour faire un rappel de couleur ce qui ne pourrait que faire ressortir mes yeux bruns. J’avais aussi appliqué un peu de highlighter rosé sur mon nez et mes pommettes. Ayant maquillé mes yeux, j’avais décidé de ne faire qu’un mince effort sur mes lèvres pour que le rendu ne soit pas too much. J’avais donc mis un peu d’encre à lèvre rose et le tour était joué. Vêtue de cette manière, j’étais entrée très simplement dans la salle du défilé accompagnée de mon invitation de marque.
Le défilé avait débuté quelques longues minutes plus tard après que l’on m’ait placé au premier rang pour une meilleure vue de la collection. J’étais ravie de pouvoir me tenir si prêt du podium, je savais d’avance qu’en venant ici, je me devrais d’acheter une pièce de la collection pour, au moins, montrer mon soutien au créateur qui m’avait si gentiment invitée. C’était comme cela que des relations s’entretenaient. Le Mystic Swan m’ayant bien appris comment entretenir des relations avec le temps. Les lumières s'étaient finalement faites plus douce aux niveaux des places assises pour se diriger entièrement vers le podium. Dès ce moment-là, le défilé commença et je fus, une nouvelle fois, ravie d’avoir été invitée. Les robes étaient magnifiques. Les mannequins les portaient à merveille, j’en pris plein les yeux.

Lorsque les lumières se rallumèrent, sonnant la fin du défilé, je sautais sur mes talons vers le podium sur lequel était encore les mannequins qui acceptaient et prenaient respectivement fleurs comme compliments. Je n’en avais même pas prévu. J’avais simplement oublié, toutefois je m’approchais tout de même des mannequins. Culottée diriez-vous ? Seulement car là-bas, j’avais cru reconnaître un visage que j’avais pu voir sous plusieurs coutures. Dans différents contextes. Je voulais simplement en être sûre et je fus rapidement fixée en m’approchant légèrement. Je venais de croiser son regard et c’était bien elle. Dara était là, sous le nom de la célèbre mannequin Everleigh Hutington. Je l’avais bien entendu déjà vu dans des publicités ou sur de grandes affiches mais jamais en vrai. Enfin, si. Au Mystic Swan. Mais là, ce n’était pas pareil. Dans cette vie - la vraie -, c’était différent. Décidée, c’était vers mon ancienne rivale que je me dirigeai. J’attendis même patiemment que ceux qui la félicitaient pour son incroyable travail et même pour sa superbe beauté tracent leur route. Avec des compliments comme cela, pas étonnant que son ego ait la taille du Mont Everest. D’ailleurs, je crois avoir levé les yeux au ciel face à certains compliments vraiment très lèche-bottes. Elle avait dû les entendre bien trop de fois !

— Toujours aussi professionnelle, c’est un plaisir de t’admirer sur un podium,

lui dis-je en me faisant une place face à elle.

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Dara & Merihem

◊ ◊ ◊

Autre temps, autre vie ...

A une certaine époque, je déambulais sur les podiums de mannequinat. Je posais pour des évènements tels que le salon de l'auto.
C'était d'ailleurs la bas que tout avait commencé, mon premier client : un homme riche, un médecin ou un homme d'affaire je ne sais plus. Il était repoussant, mais riche et il avait réussi à m'obtenir dans son lit en augmentant les prix, c'était ce jour la que j'avais réalisé qu'avec mon cul je pouvais gagner plus qu'avec un joli sourire et des tenues ridicules.
Puis il y avait eu le Mystic Swan, la gloire, les jambes en l'air pratiquement tous les soirs et l'argent n'était pas la seule chose qui m'avait motivée : le fait de monter au dessus des classements, de déclasser la plupart des tètes d'affiches pour m'imposer comme LA Jewel number one

Puis j'ai rencontré cette fille ...

Merihem, belle comme un cœur, sexy à damner un saint et je n'ai pas su comment réagir. Je voyais sa beauté et je l'ai vue comme une rivale dès le départ, me montrant de plus en plus désagréable avec elle, chaque rencontre était une autre occasion de lui lancer une pique acerbe et de me faire piquer à mon tour.
Puis il y avait eu Verascyel, une soirée dans un plan à trois, quelques fessées, plusieurs paires de menottes, des langues se perdant dans des bouches, dans des intimité sur des orteils, des mains passant sous des vêtements et de la peau nue. Tout cela s'était passé comme un match handicap ou Verascyel nous avaient dressées avant que nous nous rebellions et que nous subissions notre punition méritée.

Nous avions fait cela ensemble ...

Et cela avait changé quelque chose dans notre perception réceptive : s'embrasser, se toucher, être forcée d'être aussi proche nous avaient rapprochées Merihem et moi et des sentiments contraires dansaient dans mon cœur. C'était un fait : je ne la voyais plus comme une rivale, même si une part de moi continuait à la taquiner, mais c'était plus dans un sens amical que piquant.

Lorsque les émeutes ont eu lieu et que Verascyel était devenue la patronne nous avions été promue Merihem et moi au rangs de coordinatrices : les Swans pour Merihem, les Jewels pour moi. Certes, nous nous voyons beaucoup moins depuis, mais c'était un fait : je me surprenais à remarquer qu'elle me manquait.

L'avantage de notre promotion c'était de pouvoir sortir prendre l'air, quelques semaines plus tôt, je m'étais aventurée dans un magasin de prêt à porter pour Christian Dior. J'étais nostalgique, à l'époque ou j'étais mannequin, mon agent m'avait dit qu'il tentait de m'obtenir un contrat, mais comme cela ne bougeait pas, j'avais laissé tomber et m'étais engagée au Mystic Swan.

Autre temps, autre vie ...

C'est la que je l'avais recroisé : Aaron Weatherly, mon ancien agent. J'avais été boire un verre avec lui et au fil des discussion j'avais appris qu'il ne m'avait pas menti : il pouvait vraiment m'obtenir un contrat avec Dior à l'époque, mais lors de ma disparition, il avait engagé une autre fille.

Le destin est une sacrée salope : j'étais bien dans ma vie actuellement : coordinatrice des Jewels, pétée de thunes littéralement, mais maintenant la vie m'offrait une autre opportunité : devenir officiellement mannequin Dior pour uen soirée et peut-être, si ma prestation et mon physique le permettait, revenir officiellement dans ce domaine en tant que mannequin de premier rang et me faire plus en quelques années que le MS me le permettait dans toute une vie.
Naturellement ce serait une trahison pour Verascyel, j'ignorais si elle enverrait quelqu'un m'enlever ou m'éliminer si je faisais ce choix, mais je pourrais me protéger sans soucis. Je doutais cependant que la directrice s'en prenne à moi, sachant très bien que jamais je ne nuirai au Mystic Swan ...

Alors j'avais accepté, non pas de m'engager, mais au moins de faire ce défilé et voir ce qu'il en résulterait. J'étais chamboulée avec ma rupture récente avec Raphael et la manière dont Cerberus avait tenté de m'aider. Je voulais avancer autrement, comme si j'avais besoin de changement. Au moins dans le mannequinat, je ne risquais pas de croiser Raphael ...

Le défilé s'était bien passé, comme toujours, les lumières m'avaient empêchées de voir le public, ce qui était une bonne chose pour éviter le stress après tant de temps loin des podiums. La soirée terminée, je me tenais encore dans cette tenue ridicule rappelant au mieux une méchante de jeux vidéos de combat des années quatre-vingt : une paire de talons hauts aux multiples lanières qui auraient rendues British fou de désir, et une robe transparente noire surmontant un top et short court sombres, le tout surmonté d'un béret français absolument ridicule. Je saluais calmement les divers connaisseurs et autres visiteurs ayant assistés au défilé, recevant myriades de compliments qui me faisaient chaud au cœur et me chamboulaient encore plus.

Devais-je vraiment renoncer à une telle vie de strass et paillettes ? Je devrais peut-être quitter le Mystic Swan et suivre ma propre voie, Saffron ferait une excellente coordinatrice ...

J'en étais la de mes réflexions quand j'apercevais un visage familier, mon cœur fit un bond dans ma poitrine en la voyant darder ses yeux sur moi comme à chaque fois. Des flashbacks de notre nuit me revinrent en tète tandis qu'elle me saluait : Merihem, coordinatrice des Swans, mon ancienne rivale ...

— Evidemment, je suis la meilleure voyons !

Répondais-je à ses compliments, mais mon ton n'avait plus rien à voir avec celui que j'utilisais avec elle avant. C'était de l'humour et cela se ressentait.
Comment nos caresses avaient changées si radicalement notre entente ? Je l'ignorais, mais je préférais largement que cela se passe ainsi ...

— Tu es ... Magnifique ...

Je n'avais pas pu m'empêcher de l'ajouter, cela avait le mérite d'être vrai, j'étais subjuguée par son visage, son corps, son sourire, sa tenue ...
C'était moi la mannequin, mais c'était elle qui était le centre de mon attention et moi, j'hésitais à quitter la partie et m'éloigner d'elle et de tout ceux avec qui je m'entendais au MS ...

Autre temps, autre vie ?

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Merihem & Dara

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Revoir Dara était un réel plaisir pour moi. Je devais avouer que cette petite peste m’avait pas mal manqué depuis que nous avions chacune été promu. On se voyait beaucoup moins, chacune étant occupée par ses propres responsabilités. Bien une chose qu’elle comme moi prenions très au sérieux. Nous avions quelque point commun finalement. Dommage que nous ne les avions découvert que très tard. Ce changement dans notre relation -ce revirement à 180 degrés plutôt- n’était même pas de notre fait, en plus. Tout cela c’était grâce à Verascyel. Si elle ne nous avait pas tendu ce piège, si elle ne nous avait pas défié de cette manière alors nous en serions toujours au même point : des rivales aux fiertés se confrontant sans gêne sur chaque sujet. C’était la relation que la blonde avait instauré et que j’avais, bien évidemment, entretenue alors qu’elle défiait ce que j’étais. Je savais ce que je valais et je voulais qu’elle l’accepte.
Et elle l’avait accepté… Elle n’avait pas eu le choix de se soumettre et de prendre conscience que j’étais aussi belle et aussi douée qu’elle. Nous étions les deux stars de notre époque au Mystic Swan. Chacune dans sa section. Nous nous étions vues comme des rivales alors que nous aurions pu être comme des sœurs. Actuellement, nous ne l’étions pas non plus. On se voyait même beaucoup moins, faute de temps. Pas d’envie, ou du moins pas de mon côté. Après cette soirée, j’avais appris à apprécier Dara. J’adorais l’admirer comme elle adorait qu’on l’admire. Elle était si belle aussi ! J’avais aussi compris comment elle fonctionnait alors à présent cela ne me dérangeait plus qu'elle se vante. Sa confiance débordante me volait toujours un sourire moqueur et un plus sincère lorsqu’elle me complimentait. Nous n’avions plus peur d’être franches l’une avec l’autre, à présent. Nous n’étions plus en compétition après tout. Nous étions maintenant libres surtout.

Je lâchai un petit regard à sa tenue originale. Il y avait quelques bons éléments par-ci par-là mais l’assemblement était un peu tordu à mon goût. J’étais sûre que mon amie n’en pensait pas moins. Elle avait beau se jeter des fleurs, ces vêtements changeaient beaucoup de ceux qu’elle portait à l’accoutumée et même s’il lui allait bien. Ce n’était pas les vêtements qui la mettait en valeur. Elle mettait en valeur les vêtements. Elle faisait le tout. Pour le coup, c’était le mannequin qui donnait envie d’apprécier la tenue et pas l’inverse. Et ce béret français, c’était pourquoi faire ? La pièce n’apportait rien à la tenue, bien au contraire, elle en faisait ressortir tout le ridicule. Si cet événement avait eu des fins humoristiques, cette pièce était la parfaite blague. Or Dior, c’était bien trop sérieux pour en rire. Je me permis tout de même un commentaire que je chuchotais à ma collègue du manoir.

— Tu es bien plus ravissante dans tes tenues habituelles, celle-ci est quelque peu… décadente, gloussai-je à son oreille.

Je n’avais trouvé aucun autre mot que décadent. C’était le moins vénéneux pour décrire cette tenue et en chuchotant de cette manière, je doutais qu’on m’ait entendu. Toutefois, je ne restais pas à l’oreille d’Evie pour autant. Nous étions entourés et si nous avions du temps à rattraper, nous pourrions le faire après. Je ne pouvais pas la déranger trop longtemps sur ce podium et dans cette tenue. Je me redressai donc en acceptant son compliment à la volée. Je souris, j’étais heureuse qu’elle me trouve jolie dans cette tenue. C’était la première fois que je la mettais et j’aimais beaucoup la porter mais ce compliment me réconfortait un peu plus. Je ne faisais pas tâche, ici. Je n’avais pas vraiment eu de crainte là-dessus mais il valait mieux en être sûre, j’étais nouvelle à ce genre d’évènement après tout.

— Merci beaucoup, ça me touche

Répondis-je en souriant.

— Je t’attends à la sortie si tu n’as rien de prévu, on peut se faire un truc ce soir ?

On avait plein de choses à rattraper, c’était un fait. J’étais au courant de quelques trucs qui s’étaient passés dans sa vie, les rumeurs fusaient dans n’importe quel endroit où des humains vivaient. Un manoir éloigné du monde n’y coupait pas alors j’avais entendu parlé de son histoire avec Raphaël. J'avais été étonnée qu’elle se tape le doux médecin, mais pourquoi pas ! Puis de sa rupture… Je n’avais jamais eu le temps d’aller la voir alors qu’ils étaient ensemble. De lui demander comment tout cela était arrivé et si elle était comblée. Nous n’étions pas meilleures amies techniquement et on ne s’était jamais confié l’une à l’autre. Je ne savais pour ainsi dire rien de cette histoire. Avait-elle été heureuse ? Comment vivait-elle cette rupture ? Je me fichais pas mal de ce qui avait pu se passer pendant la relation. Si elle ne souhaitait pas en parler, ce n’était pas grave. J’étais curieuse mais je n’avais rien du vautour, j’espérais simplement qu’elle aille bien. Au fond, je la voyais comme une amie, une femme qui avait vécu au même endroit que moi et qui avait pu voir des choses similaires aux miennes alors je voulais qu’elle aille bien. Qu’elle soit heureuse et si je pouvais l’aider en faisant ce qu’elle voulait alors j’étais prête à le faire. Maintenant, nous étions libres et nous ne nous étions jamais rencontrées toutes les deux en extérieur alors c’était bien le moment d’en profiter.
Tout oublier pour simplement faire ce que le Mystic Swan nous avait empêché de faire pendant des années : vivre pour nous amuser. Et non pour vivre.

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Dara & Merihem

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Je ne pu m'empêcher de glousser à la remarque de Merihem. Qui l'aurait cru quelques années plus tôt qu'un jour nous aurions ce genre de complicité ? Pas moi en tout cas, vu comme elle m'insupportait à l'époque, vestige de ma jalousie insurmontable. La princesse du MS ne souffrait aucune comparaison, mais peut-être qu'au final si je la haïssais autant c'était aussi et surtout parce que sa beauté m'attirait et après notre folle nuit avec verascyel, j'étais sure que c'était bien le cas. Les baisers et caresses échangées m'avait fait comprendre mon erreur.

Je me penchais à l'oreille de Merihem après qu'elle ait chuchoté à la mienne, passant de l'autre côté, nos lèvres à quelques centimètre pendant une micro seconde, juste assez pour me causer un trouble ...

— En toute honnêteté, j'ai toujours trouvé les tenues de défilé assez ridicule ...

Et de fait, j'en avais vu des trucs stupides et ma tenue actuelle n'était même pas au sommet du lot. Tout le monde avait du voir ce défilé avec des mannequins accrochés tète en bas à d'autres mannequins. A quelle fin ? Les tenues n'étaient-elles pas censées apporter une nouvelle mode ? Parce que si c'était le cas, c'était bien con.

Merihem semblait vouloir que l'on sorte et j'en étais retournée. Décidemment ce n'était pas ma soirée, mais cette proposition me fit chaud au coeur.

— Oui, bien sur, laisse moi enfiler un truc plus "adapté" et j'arrive.

Plus adapté, mais surtout moins ridicule. A son départ, je filais directement dans ma loge, enlevant le tout à vitesse grand V, mon cœur battant à tout rompre. J'étais heureuse de passer du temps avec elle.
Le temps s'était un peu refroidit, Décembre approchait et, avec lui, l'hiver, aussi on commençait à se peler un peu ... Bon ok, j'étais peut-être juste un peu frileuse, en vérité pour un mois de Septembre il faisait même plutôt chaud.
Je portais un chemisier blanc, une veste en cuir légère, un jupe fendue classique et des talons ouverts assortis, le tout en noir à l'exception du chemisier. Une ceinture marquée de la marque Dior enserrait ma jupe, cadeau reçu pour ma prestation, probablement une ceinture invendue, mais peu importe : il était écrit "Dior" dessus.

Vingt minutes m'avaient suffit pour me changer, pas besoin de maquillage, j'étais déjà peinturlurée comme il fallait à coup de paillettes chelous et de gloss sur les lèvres, merci le défilé.
Je sortais rapidement des lieux pour retrouver Merihem juste devant.

— Hey, j'ai fais au plus vite ...

Les lumières de la ville sublimaient sa beauté. C'était incroyable, comme si la perfection avait finalement pu être faite femme : pas un trait indélicat sur son visage et chaque situation la mettait encore plus en valeur.

— Je connais un pub sympa pas loin d'ici si cela te tente ?

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Merihem & Dara

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Je gloussai à la réplique de mon ancienne ennemie. Pouvais-je l’appeler mon amie à présent ? Cela me semblait un petit peu bizarre mais étant donné l’évolution de notre relation, c’était le plus logique. On ne pouvait pas dire que nous nous détestions encore, nous savions toutes les deux que ce n’était pas le cas depuis cette fameuse nuit avec Verascyel. Cependant le terme “amies” me faisait toujours bizarre. Qui l’eut cru ? Pas moi, c’était sûr pourtant nos conversations étaient bien mieux maintenant. Maintenant que nous ne prenions plus n’importe quelle phrase de l’autre pour un pic. Nous avions eu de très bonnes réparties pendant très longtemps, c’est sûr. Certaines auraient même dû être encadrées. Comme le jour où elle m’avait dit : “C'était sympa ta journée familiale avec grand papy ?” alors qu’un Guest ayant passé le plus clair de sa séance à me nettoyer les pieds avec sa langue était sorti de la pièce quelques minutes auparavant. J’avais été si gênée que je ne me rappelais même plus comment je m’étais rattrapée. On aurait pu en rire si seulement nous avions été amies à cette époque.
En tout cas, il n’était jamais trop tard pour rattraper le temps perdu.

Alors que Dara avait accepté ma proposition et était partie se changer, je faisais volte face pour rejoindre le hall de la salle. Quelques serveurs déambulaient par-ci, par-là et je ne me fis pas prier pour leur soutirer une coupe de champagne. La grande pièce était superbement décorer. Mieux que les robes. ”Ce n’était pas vraiment difficile de faire mieux” me murmura ma conscience qui me fit doucement sourire alors que je portais la coupe à mes lèvres pour goûter le champagne. Je n’étais pas étonnée que ce dernier soit délicieux. Dommage qu’on ne passerait pas la soirée, ici. D’un côté, il n’y avait pas de quoi vraiment s’amuser et discuter en toute discrétion de notre secret partagé dans un lieu comme celui-ci. Chaque millimètre de la pièce était couverte par des caméras et j’étais presque sûre que les serveurs portaient des micros sur eux au cas où. Valait mieux ne pas être médisant avec cette collection pitoyable si l’on voulait être ré-invité à cet événement… ennuyant ? Les tenues n’avaient rien d’une future nouvelle mode, et moi qui avais fait un effort pour être à la pointe de ces derniers jours, je n’étais entourée que de personne en tenue excentrique. Ces gens-là devaient acheter les tenues de défilé pour les porter seulement et uniquement à d’autres défilés. Quelle perte d’argent !

Je prie tout de même quelques minutes pour remercier l’organisateur de ce défilé. Savez-vous le temps qu’il faut pour réussir à dire deux mots à Christian Dior, même à un événement en plus petit comité comme un défilé ? Une plombe. Voilà ce qu’il faut ! Et ça, c’est le minimum. Au départ, j’avais décidé d’attendre tranquillement comme une gentille invitée en signant quelques autographes par-ci par-là. Puis j’avais vite été énervée d’attendre, je ne voulais pas me comporter comme une diva mais je n’avais pas l’habitude d’attendre. Sans parler que je n’avais ni patience, ni vraiment quelque chose d’important à dire à M. Dior à part des remerciements et un tissu de mensonges visant à flatter sa nouvelle collection immonde. Finalement, je me contentais simplement de laisser un petit mot de remerciement avant de finir ma coupe cul sec et d’en attraper deux nouvelles sur le plateau d’un nouveau serveur. Dara avait travaillé, elle avait bien le droit de goûter à ce champagne qui nous accompagnerait durant le chemin. Il ne restait plus qu’à réussir à passer la sécurité avec ces deux petites merveilles en cristal. Malheureusement, je n’étais pas sûre que mettre ma poitrine en avant serait très efficace à ce jour. Il allait falloir employer la ruse. Je fis un nouveau tour de salle en réfléchissant et- BINGO !

Je sortis par la grande porte, les deux mains vides. Je me permis même de souhaiter une bonne soirée aux deux vigiles avant de me placer sur le côté pour attendre Dara. Il allait falloir qu’elle se grouille un peu si je voulais espérer récupérer les coupes de champagne. Finalement, elle me rejoignit sans plus tarder. Ce qui était bien chez elle, c’est qu'elle savait toujours quoi faire. Elle était un exemple de femme indépendante alors je n’étais pas du tout étonnée qu’elle me dise qu’elle savait déjà où aller pour ce soir. Y avait-elle réfléchi en se changeant ou était-ce venu d’un coup comme une illumination ? Peu importe, on avait un lieu et c’est tout ce qu’il comptait. On avait même de quoi nous hydrater. Il n’y avait plus qu’à aller le chercher !

— Super mais suis-moi d’abord. Je dois aller chercher un truc.

Sans plus attendre, je me dirigeai en direction de là où j’avais laissé mes coupes de champagne. Je longeai tranquillement le bâtiment, puis tournais à son intersection, me trouvant maintenant du côté gauche de ce dernier. Là où se trouvaient les toilettes, parfait. S’il y avait bien un endroit qu’on ne pouvait pas surveiller par des caméras, c’était bien les toilettes. Et S’il y avait bien un endroit où il y avait toujours des fenêtres pour s’échapper, c’était bien les toilettes des dames. Heureusement, ce bâtiment n’avait que des fenêtres grandes et donc plutôt basses. Je n’eus qu’à me mettre à la pointe des pieds et chercher à tâtons avant de retrouver mes trésors. Je pris la première coupe et la tendis directement à Evington, puis je me saisis de la seconde tout sourire aux lèvres. Ma tâche accomplie, je me remis sur mes talons et me retournai vers Dara. Était-elle ahurie ? Elle ne s’attendait peut-être pas à cela de ma part ? Où était-ce de la malice que je lisais dans ses yeux ? Je n’étais pas une voleuse, mais je prenais toujours ce que je pensais me revenir. Une ou deux flûtes n’allait pas les tuer. Dans tous les cas, je sentis le besoin de me justifier -je ne faisais pas cela souvent- alors, en haussant les épaules, je dis :

— Après avoir bossé et assisté à un défilé aussi barbant, on mérite bien ça, non ? La collection est pitoyable mais le champagne est très bon

Commençai-je.

— Et puis c'est pour le chemin, on peut pas se déshydrater en route, enfin !

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Dara & Merihem

◊ ◊ ◊

Juste avant de vider les lieux, mon regard se posait sur les tenues immondes de certains mannequins qui restaient plantées la comme de vieux flans. Etait-ce le monde que j'enviais quelques heures plus tôt ? Bien sur j'aurai pu être dubitative, si mon regard n'avait pas croisé celui de Aaron qui semblait ravi de ma prestation et me fit un pouce vers le haut avec un grand sourire.
Mon regard s'était alors attardé sur les lieux somptueux ou s'étaient déroulé le défilé. Le strass, les paillettes et bien sur le fric : tout ce que j'aime : l'argent et la gloire. Mon esprit vagabondait, m'imaginant dans une jolie chambre d'hôtel luxueuse, attendant le défilé à Milan ou Los Angeles en portant les plus belles robes et les plus beaux bijoux.

Oui, peut-être devrais-je accepter cette proposition ...

Aaron me fit signe qu'il comptait m'appelait plus tard. Le connaissant ce serait surement demain ou dans la soirée. Je sortais mon portable et en activait la sonnerie afin de ne rien louper.

Mon arrivée devant Merihem me fit douter à nouveau. Il y avait clairement quelque chose de très fort qu s'était passé entre nous, suffisamment en tout cas pour que l'idée de laisser Verascyel ne m'ennuyait pas plus que ça, mais l'idée de ne plus la revoir me crevait le cœur. Peut-être était-ce parce que j'avais trouvé ma première véritable amie ... A moins que ... Non ... Impossible, j'étais encore sous le choc de ma rupture avec Raphael et je compensais depuis quelques temps en couchant avec tout ce qui bouge jusqu'à ce que ça soit suffisamment que pour ne plus bouger. La drôle d'impression que j'avais en cet instant était surement dicté par cela, mais je ne pouvais pas, je ne couchais pas avec des gens pour qui j'avais du respect en tout cas pas pour une raison aussi futile qu'une rupture avec un grand imbécile incapable de supporter mon côté volage et les sacrifice que j'étais prête à faire pour lui. Merihem méritait tellement mieux.

Cette dernière semblait vouloir récupérer quelque chose, alors je la suivais docilement, un peu comme j'étais Jewel et que je suivais des gardes me menant à la chambre du guest prévue. Une habitude révolue de nos jours, Verascyel misant sur le fait que nous savions qu'il était dans notre intérêt de nous diriger vers le guest prévu sous peine de sanction au Purgatory. Certes, la rouquine en chef était plus humaine que son prédécesseur, mais n'était pas naïve ou trop gentille pour autant : elle gardait toujours une menace sous le coude.
Tout à l'heure en arrivant sur place, un employé en costume de pingouin m'avait docilement mené à la loge, ce n'était pas très différent, au final Jewel ou mannequin, nous étions tous contrainte de suivre les lignes jaunes jusqu'à l'endroit ou il faudrait donner de notre personne et ne pas croire qu'il était plus aisé d'être mannequin, défilé était épuisant, il fallait marcher dans des talons hauts vertigineux, souvent très petits, mais pas seulement : tout doit être parfait, cela indique également la posture, le déhanché, le balancement des bras etc ... Tout était jugé au millimètre prêt et ce dans des positions qui, si aux yeux des néophytes semblaient normale, elle n'en n'avait rien, aucun de ses mouvements n'avait quelque chose de naturel et ça c'était uniquement quand on avait la chance de ne pas se voir imposé une démarche particulière par un couturier bizarre.

Je reconnaissais ce côté du bâtiment. Au départ de la nuit j'étais tellement nerveuse que je m'étais rendue dans les WC pour vomir, finalement rien n'était sorti et j'avais réussi à prendre l'air à la fenêtre.
J'observais avec amusement, Merihem se tendant sur la pointe des pieds et tendre les bras vers la fenêtre, me demandant ce qu'elle était occupée à faire, détaillant chaque trait de son visage tendu, la bouche ouverte, tentant de se tendre au maximum. Comment était-il possible que personne ce soir ne lui ai proposé de faire carrière dans le mannequinat ? Elle était belle, magnifique, un véritable joyeux, magnifique et éclatante comme un émeraude ou un diamant.
Ce fut le moment ou je pris conscience d'une chose très perturbante pour ma petite vie bien rangée, une chose que j'avais sans doute toujours su et qui avait surement motivé cette petite rivalité ridicule : Merihem était fort probablement la seule femme que je reconnaissais plus belle que moi et pour quelqu'un d'aussi nombriliste que la princesse du MS, c'était particulièrement douloureux à accepter ... et je trouvais que je l'acceptais plutôt bien ...

La fin de mission de Merihem me sortait de ma torpeur et je fus ravie de découvrir une coupe de champagne. J'étais tellement pressée que je n'avais pas eu le temps de gouter le fameux breuvage, je l'attrapais d'une main et le finissait cul-sec alors même que Merihem, inattentive me parler de le boire sur le chemin.

— Hein ?

Répondais-je d'une manière un peu à l'ouest en jetant le verre derrière moi façon Bar-mitsvah qui allait se briser sur le sol dans un joli petit *cling* cristalin.

Mon regard se posait sur la demoiselle pour la je-ne-savais-combien-ième fois de la soirée et j'affichais un petit sourire en coin. Pourquoi allait se terrer dans un pub ?

— Les pubs c'est chiant ! Et si on allait en boite plutôt ? Ca te dit pas d'aller danser ?

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The whole bottle to forget

Merihem & Dara

◊ ◊ ◊

Je ne savais pas vraiment pourquoi j’avais baissé les yeux sur ma flûte de champagne en expliquant mon geste. Avais-je eu honte durant une seconde de voler ces coupes comme une pauvre femme alors que j’avais les moyens d’en acheter bien d’autres ailleurs ? Peut-être. Ou peut-être était-ce simplement parce que je le faisais face à Dara. Notre relation changeait petit à petit et si j’avais l’impression qu’elle avait pris un grand tournant lors de notre nuit avec Verascyel, peut-être qu’elle était encore fragile. Plus que je ne le pensais. Peu importe ! Ce n’était pas mon genre de baisser les yeux, pas la femme fatale qu’était Merihem, ni la chanteuse en vogue qu’était Flor Velazquez. Je redressai la tête vers ma nouvelle amie qui… venait de siffler d’une seule gorgée la flûte de champagne que je m’étais embêtée à voler !

Nan mais- !

Elle avait même jeté la coupe !

J’hallucine…

Plus fort que moi, j’explosais de rire. Beaucoup de nervosité passait dans ce rire pourtant il n’était pas nerveux, simplement libérateur. Cela faisait quelques minutes que sans me rendre compte, j’avais peur qu’elle ne m’envoie bouler comme la Dara que j’avais toujours connu. J’appréhendais et rien n’était venu. Elle avait descendu la coupe avec tellement d’entrain que je me rendais enfin compte que cette soirée, elle voulait peut-être vraiment la passer avec moi. Que je ne lui avais pas forcé la main en lui proposant et qu’elle n’avait pas osé refuser. Même si “ne pas oser” était l’antonyme direct de Dara. Et puis de quoi je doutais, moi ? Pourquoi ne voudrait-elle pas passer du temps avec moi ? J’étais sympathique et drôle, puis on s’entendait bien maintenant ! Surtout qu’à nous deux, on ferait un duo de choc où que l’on aille. L’une n’étant pas plus belle ou plus moche que l’autre. En fait, notre amitié me faisait vraiment bizarre mais je l’aimais bien. Elle était différente, elle était à notre effigie. Elle avait commencé par une guerre d’ego et se finirait, je l’espère, par un soutien sans faille …?

— T’en loupe pas une ! C’était pour le chemin, Dara !

m’exclamais-je entre deux fous rires.

Réalisant ce que je venais de dire à haute voix, je m’arrêtai net. Merde ! Décidément, aujourd’hui n’était pas mon jour. Déjà, le défilé était nul et maintenant ça. Je ne pouvais pas utiliser son pseudonyme, ici : Je connaissais son prénom, en plus. Il était très original et lui allait d’autant mieux étant donné que cette femme n’avait rien d’ordinaire. Sa beauté ne l’était pas et son caractère d’une force herculéenne l’était encore moins. Everleigh, il fallait que j’y pense. En attendant, je préférais faire comme si de rien était. Mon fou rire avait été coupé dans son élan et Dara reprenait sur notre destination.

La boîte de nuit plutôt que le pub ? Il est vrai que je préférais bien plus l’idée d’aller danser. J’aimais l’ambiance de la nuit et notamment celle des clubs de nuit. Était-ce mes origines latine qui parlaient ? Sûrement et je ne comptais plus le nombre de fois où j’avais été en boîte juste pour danser. Cela faisait un petit moment à présent, avec l’arrivée des nouveaux Swans, je n’avais pas vraiment eu le temps de sortir la tête du Mystic Swan. Ils étaient tous arrivés d’un coup ! Maintenant que la montagne de paperasses et d’explications à donner était passée, je pouvais aisément vivre ma nuit comme je le sentais. Et aujourd’hui, je voulais sortir, j’avais besoin de m’enlever ce nouveau Swan de la tête. Ce Icaro, je ne l’avais pas encore vu en répétition mais simplement pour dans mon bureau pour lui annoncer la couleur de l’hôtel et il avait mis à mal toute ma libido. Comment quelqu’un avait pu provoquer autant de désirs en moi rien qu’en me posant des questions basiques sur cet hôtel aux règles plutôt malsaines ? Je n’en avais foutrement aucune idée pourtant c’était réel. Je me souvenais avoir voulu qu’il me prenne sur mon propre bureau et c’était tout sauf professionnel. Vraiment malvenu de ma part. J’avais retenu tout mon désir pendant ce qu’il m’avait semblé une éternité et encore maintenant, je pensais à lui et à cette sensation irrépressible de désir. Je devais voir d’autres hommes pour me changer les idées. Me prouver qu’il n’y avait pas que lui pouvant solliciter ce genre d’instinct primaire chez moi ! C’était sûrement pour se changer les idées aussi que Dara préférait la boîte à un pub où nous aurions pu parler. Je comprenais et je n’allais pas la forcer à me parler. Elle gérait le deuil de sa relation comme bon lui semblait. J’étais simplement là pour elle. Peut-être devrais-je lui dire ?
Pas tout de suite, ce n’était pas le moment !

— Allons éblouir ces mortels sur une piste de danse !

dis-je en lui faisant un clin d'œil.

— Quelle boîte préfères- tu ?

Je bus ma coupe de champagne cul sec, comme Dara-... Evie ! l’avait fait plus tôt et contrairement à elle, je posais la coupe sur le bord du trottoir. Je n’avais aucune envie de me tordre la cheville sur un bout de verre. Je tenais sur mes talons mais je ne voulais pas non plus tenter le diable ! J’étais à présent prête à partir en direction de notre super destination de soirée. Suffisait juste de savoir quelle boîte maintenant. Avec ma réputation d’artiste, j’avais accès à des boîtes de nuit très huppées dans New York et il devait en être de même pour Dara. Voulait-elle se diriger vers quelque chose de chic ou simplement une boîte basique ? J’avais tendance à choisir les boîtes selon les musiques et je n’avais aucune honte à affirmer que je préférais les chansons latines qui laissaient mes hanches s’exprimer librement. J’espérais aussi que ce soit le cas de Evie.

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Dara & Merihem

◊ ◊ ◊

Je me mis à rire à mon tour. Ce n'était pas vraiment malin d'avoir sifflé la coupe, mais sur le coup, c'était ce qui me paraissait le plus logique à faire. Le froid estival nous mordait gentiment les joues et donnait à celles de Merihem un côté un peu rougeâtre plutôt agréable. Pas besoin de fond de teint, mais pour l'avoir vue sans maquillage, elle n'avait besoin d'aucun artifice, belle au naturel, comme moi.

— Tu me connais, je ne fais pas dans la demie mesure ...

Elle était d'une beauté tellement naturelle quand elle riait, pas étonnant qu'elle ait autant de succès au sein du MS et nous avions clairement quelques adversaires dont Cinnamon, cette petite saleté qui haïssait le MS et à qui j'avais essayé, en vain, de faire peur. En même temps, des jolies femmes au MS ce n'était pas cela qui manquait, alors pourquoi m'étais-je sentie menacée par Merihem en particulier ? Elle avait un "jenesavaisquoi" que personne ne pouvait égaler au sein du MS, ni Cin, ni Sylvana, ni Ruby, ni bien d'autre ...

Pas même moi ...

Je me sentais soudain très mélancolique et pour une fois Raphael n'y était pour rien. Avais-je gâché ma vie et ma jeunesse en venant au MS alors que j'aurai pu défilé sur les plus grand podium de couturier ? Après tout, j'avais un plan qui pouvait beaucoup me rapporter, mais je n'oubliais pas que j'avais trente ans, soit un âge approchant fort de la retraite, un âge ou les podium ne seraient qu'un lointain souvenir et ou je n'apparaîtrait plus que sur le fond des couvertures de magazines. Pourtant, Aaron m'avait assuré que je pourrais faire une carrière incroyable, comme quoi Dior voudrait commencer à faire des défilés montrant des mannequins plus âgées. Je m'étais bien rendue compte ce soit que j'étais la moins jeune des participantes.

C'était sans doute pour ce côté mélancolique que je voulais changer mes plans, pour autant Merihem ne s'attendait pas à ce qui l'attendait si je puis m'exprimer ainsi. J'avais une idée très particulière qui risquait de lui plaire ou en tout cas la surprendre.

— J'ai une idée particulière, il faut juste que je trouve un taxi ...

j'utilisais l'application sur mon téléphone portable pour en trouver un. Quelques minutes plus tard, nous montions à l'arrière d'une voiture conduite par un homme en surpoids qui n'hésitait pas à jeter des regards pervers vers Merihem, déclenchant, de ma part, un regard noir envers le conducteur.

Encore quelques minutes et un dialogue insupportable avec le chauffeur, nous arrivâmes à l'hôtel "The Standard" dans lequel nous pénétrions. Quelques mots échangés avec le responsable d'accueil et nous prenions l'ascenseur pour l'endroit très particulier ou nous allions nous rendre.
Dans l'ascenseur, je jetais des coups d'œil furtif à Merihem, toujours plus belle quelque soit la luminosité qui touchait son visage. Lorsque son regard croisait le mien, je me sentis un peu gênée, mais ne me démontais pas pour autant, en rebondissant sur notre destination.

— J'espère que tu n'a pas peur d'être mouillée ...

Au moment ou je terminais ma phrase, le "ding" caractéristique de l'ascenseur sonnait et les portes s'ouvraient. Je ne quittais pas du regard Merihem pour voir sa réaction au moment ou elle réaliserait ou nous nous trouvons : "Le bain" une boite de nuit située au dernier étage de l'hôtel "The Standard" mais pas n'importe quelle boite de nuit : coupée en deux avec une partie piscine dans laquelle les gens se jetaient tout habillés.

Tandis que Merihem se faisait à l'idée, j'avais déjà retiré mes talons et ma veste, sautant dans la piscine sans réfléchir. L'eau tiède était agréable et faisait flotter mon chemisier dans tous les sens. Mon regard se posait sur Merihem tandis que je plaquais mes cheveux en arrière pour les empêcher de gâcher la vue de la jolie princesse qui m'accompagnait.

— Si tu n'aime pas, on peux aller ailleurs ...

Fis-je alors que j'étais déjà trempée jusqu'aux os, mais il y avait toujours moyen de trouver des vêtements secs quelque part.

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Merihem & Dara

◊ ◊ ◊

Dara avait prévu une boîte de nuit et pourtant lorsqu’elle me lâcha ces quelques petits mots “idée particulière”, je savais déjà qu’elle n’avait pas prévu quelque chose de simple. La connaissant, idée particulière ne voulait rien dire d’autres que “soirée du siècle” et elle l’avait dit avec une telle mine malicieuse que sur le moment je n’avais rien trouvé à répondre. J’étais restée éblouie devant son côté “on n’a qu’une vie” qui lui allait si bien. Il n’y avait pas à dire cette femme était bien plus libre que moi. Je n’étais pas coincée mais j’avais un minimum de… self control ? Non, j’étais complètement control freak alors il fallait que je prévois toujours les choses en avance. Cette soirée, je lui avais proposé pour qu’elle se change les idées, pour que nous pensions à nous. J’étais déjà sortie de ma zone de confort et pourtant, face à cet air qu’elle empruntait à je ne sais quelle divinité, j’étais obligée de céder. Quitte à ne pas tout contrôler, je pouvais bien vivre un truc de ouf !
Je lui faisais confiance après tout Enfin, je crois…

— Je te suis alors !

Je lui avais dit ces quelques mots alors que ma langue se déliait enfin et que Dara appelait déjà un taxi. Elle avait dû prendre ma stupéfaction et mon admiration pour elle pour un “oui”. Elle n’avait pas tort au fond, c’était un oui. Un grand oui que j’espérais ne pas regretter. Un peu comme lorsqu’on dit à une demande en mariage. On disait oui et c’était après, une fois engagée, qu’on se demandait si on allait pas le regretter au final. Pourtant, je savais que du moment que je passais la soirée à rire avec elle, je ne regretterais pas mon “oui”. Et comment ne pas s’amuser avec une femme aussi extravagante et extravertie que Dara ?

Partante pour aller jusqu’au bout du monde avec elle s’il le fallait, comme une bonne amie, j’entrai dans le taxi sans même regarder derrière moi. Je m’installai confortablement sur la banquette arrière sans savoir pour combien de temps nous en aurions. Evie, à côté de moi, avait donné une adresse qui m'était complètement inconnue. Bien que j’ai fait une multitude de club de nuit depuis ma sortie du MS il y a bientôt deux ans, je ne les avais visiblement pas toutes faites. J’appréhendais légèrement le lieu, je faisais confiance à mon amie toutefois je ne pouvais pas non plus m’empêcher d’être moi-même. Alors j’y pensais et réfléchissais à toutes les boîtes les plus saugrenues que l’on pouvait faire dans le coin. Mon esprit déviait vers pleins de choses, mais toutes ces boîtes se rapprochaient bizarrement de l’ambiance du Mystic Swan et d’un bel italien. On a dit boîte de nuit, pas club échangiste, concentre-toi Flor ! Au final, je décidais de regarder par la fenêtre pour ne plus penser. J’aurai pu aller voir sur internet ce qu’il se trouvait à l’adresse donnée cependant, je n’avais pas non plus envie de me pourrir la surprise. On avait dit moins de contrôle ce soir, après tout !

Le taxi s’arrêta finalement face à un grand hôtel. Hallelujah, merci ! Si j’avais voulu regarder New York de nuit, je n’avais pas pensé une seule seconde que le chauffeur nous ferait un descriptif de chaque rue en cherchant un dialogue. On ne pouvait pas tomber sur pire, je savais déjà que Dara était du même avis. Pourtant nous n’avions rien dit à ce dernier, nous avions pris l’habitude de prendre sur nous en toute occasion. Je suivis Dara jusqu’à l’ascenseur et la laissa appuyer sur l’étage qu'elle désirait. Je ne savais pas où nous allions de toute façon. “Mouilée” avait-elle dit ? J’étais habillée en blanc mais ma fierté me disait d’ore et déjà que non, je n’avais pas peur d’être mouillée. J’avais fait bien pire que de me mettre sous l’eau en étant habillée en blanc sans soutien-gorge.

— Pour qui me prends-tu, enfin ? Nous savons toutes les deux que je n’ai rien de la vierge effarouchée, dis-je pour la taquiner en sortant de l’ascenseur.

Nous arrivions dans une superbe pièce où une femme nous pris en charge. Elle nous demanda nos téléphones et tous autres objets électroniques ainsi que notre portefeuille. Pour payer, il suffisait de donner notre nom et tout serait mis sur notre compte ouvert pour la soirée. Selon elle, c’était par sécurité qu’il prenait tous nos biens personnels. J’aimais beaucoup cette ambiance “Ce qui se passe ici, reste ici” même si je trouvais ses mesures peut-être un peu trop invasives. A quoi bon ?

J’eus rapidement ma réponse quand je découvris dans quelle salle m’emmenait Dara. J’aurais dû m’en douter au simple nom de la boîte pourtant je n’avais pas percuté et voilà que Dara sautait tout habillée dans la piscine. Elle m’attendait et ne me voyant pas bouger, elle me précisa que nous pouvions partir si je le souhaitais. Voulais-je partir ? Je ne m’attendais franchement pas à ça pourtant, tout ce qui était ici resterait ici alors pourquoi ne pas se lâcher ? Il y avait un public certes mais ces gens n’auront pour seuls souvenirs que leur mémoire.
Nous allions rester, là !

Par contre, pour sauter comme ça, il me fallait quelques trucs à boire. Je n’étais pas autant extravertie que Dara et je devais admettre que je bloquais un peu. Peut-être trop sobre pour me jeter dès maintenant dans un bain qui ruinerait mes efforts faits sur mon teint avec ma jolie palette. J’arrêtai donc le serveur à côté de moi avant de lui voler les trois shots présents sur son plateau. Vodka, tequila et Bailey’s. Le dernier était un vraie régale pour mes papilles après que les deux précédents m’aient brûlé la gorge. Maintenant, ça allait mieux et l’alcool n’allait pas tarder à monter. Je pris tout de même le temps d’embrasser la joue du serveur pour le remercier avant de lui dire de mettre ça sur ma note. Au nom de Flor Velazquez. Je ne pris toutefois pas le temps de voir son expression en me reconnaissant, je sautais directement dans la piscine rejoindre une mannequin toute aussi en vogue que moi.

— Elle est bonne !, dis-je à Dara en ressortant de la tête. Ce lieu est fantastique !

Je débarassai mes cheveux de mon visage en les relevant en arrière des deux mains. C’était un mouvement que j’avais souvent pu voir dans les films et je l’avais adopté comme réflexe à force de le faire. Ma robe me collait à la peau et je ne doutais aucunement qu’en sortant de là, la vue serait magnifique sur mes tétons qui pointaient dû au choc de l’eau qui restait légèrement plus fraîche que l’air ambiant. Sans parler de mon joli tanga rouge, qui saurait être mis en valeur moulé par ma robe blanche mouillée. Je n’en avais rien à faire et dans tous les cas, nous serions deux dans ce cas car Dara aussi se trouvait être habillée en blanc.

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Dara & Merihem

◊ ◊ ◊

Décidemment, même en dehors du MS, tout nous ramenait au sexe : Flor et moi, vêtue de blanc, sans soutien-gorge, laissaient un regard impérissables aux personnes présentent au "bain" de NY, quelques hommes se jetèrent à l'eau sous le prétexte fallacieux d'être venus pour ça, mais j'avais bien vu que c'était pour cacher une érection.
Pour ma part, j'avais une vue imprenable sur le corps de mon amie, mais si j'avais pu avoir quelque doute sur mon  attirance pour elle et la possibilité de sentiments plus ambigu, il était clair, maintenant que je me sentais mieux que je passais juste un agréable moment avec une amie et si la vue de sa poitrine tendu à travers sa tenue aurait pu raviver les souvenirs de nos baisers et caresses, sur le moment je pensais plus à m'amuser et danser dans l'eau qu'a m'envoyer en l'air, chose que je faisais beaucoup ... Trop ... Ces derniers temps.
Et coucher avec Flor juste pour me vider la tète de ma rupture avec Raphael n'était pas respectueux pour elle, pas plus que de me sentir investi de sentiments plus forts qu'ils ne l'étaient et de lui faire croire au grand amour, bien que je doutais fort qu'elle ait ce genre de sentiments envers moi. Ce qui nous unissaient état fort, mais pas ce genre de force.

Il avait fallu à Merihem une bonne dose de courage pour se jeter à l'eau, mais la demoiselle une fois le cerveau explosé à trois alcools différents avait enfin prit la décision de me rejoindre et nous étions toutes mouillées, mais pas dans un sens pervers. J'avais envie de rire et m'amuser sans penser à Raphael ou à ma carrière possible dans le mannequinat, si je devais accepter cette proposition, Merihem allait me manquer, tout comme Francis, même si je me refusais à l'avouer, mais si je devais quitter le Mystic Swan alors je voulais emporter un bon souvenir de ma plus grande rivale et mon amie inattendue et quel meilleur souvenir que nous deux nageant et dansant dans l'eau d'un hôtel de New York au sommet de ce dernier ?

J'avais envie que cette eau fasse disparaître ma tristesse et réveille mon envie d'aller mieux et de tourner la page, comme si ce liquide christique, presque saint pouvait laver toutes les erreurs de ma vie, me faire oublier ma rupture récente et la difficulté des choses. Merihem était quelqu'un d'exceptionnel, si j'étais venue seule, nul doute que je me serais mise à pleurer à peine dans l'eau, mais pas à cet instant, je profitais du moment au milieu de l'eau qui révélait mon corps à travers mon chemisier en me fichant des regards indiscrets. Si il devait y avoir du sexe ce soir ce serait plus tard, il y avait ici suffisamment de beau jeunes hommes pour me faire plaisir, mais pour l'instant je voulais profiter de ma soirée avec la jolie demoiselle qui m'accompagnait.

— Ca fait longtemps que je voulais venir !

Oui, car même si je connaissais l'endroit je n'y avais jamais mis les pieds en vérité, mais je l'avais toujours voulu. Ce soir je devais faire le deuil de ma relation et peut-être de ma carrière au Mystic Swan.
Bientôt peut-être serais-je sur la couverture d'un magazine et Raphael n'aurait plus que ses yeux pour pleurer et sa main droite pour penser à moi, mais ce soir je ne voulais pas penser à lui, ce soir je voulais penser à moi ... et a Merihem bien sur ...

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Merihem & Dara

◊ ◊ ◊

Je n’allais pas mentir dans cette piscine bondée de monde, je n’avais d’yeux que pour Dara. C’était de loin la plus belle créature qui puisse exister dans cette eau fraîche illuminée par des leds de mille et une couleurs. Elle n’avait rien à envier à personne, elle pourrait même faire complexer la plupart des femmes si elle le voulait. Je le savais, je m’étais longtemps sentie menacée par elle. Dans nos niveaux respectifs, nous étions chacune la meilleure mais en beauté, nous étions sans cesse en compétition. Elle représentait la belle blanche décolorée aux yeux clairs comme les cieux quand j’étais son opposée la plus stricte, la belle latine aux courbes plantureuses et au regard brun abyssal. J’avais pris quelques années au sein du MS avant de comprendre que je n’avais rien à lui envier. Nous n’attirions pas les mêmes hommes. Nous étions toutes les deux magnifiques dans des goûts complètement différents. J’avais simplement continué notre petite guéguerre par égo et maintenant, j’affirmais haut et fort que dans cet océan, elle était une des plus belles sirènes que l'on ai jamais connu. De caractère, elle n’était pas simple mais elle n’avait rien de méchant pour autant. Enfin, quand elle vous laissait passer les frontières de la garce. J’avais pris longtemps à escalader ces remparts et j’avais même eu besoin de l’aide d’une certaine Guest. Je n’avais jamais pensé à remercier cette femme mais je devrais y penser pour plus tard. Là, tout de suite, il n’y avait que Dara et ses magnifiques seins apparents derrière sa tenue blanche.

Je lui souris, la situation était totalement loufoque ! Je n’aurais jamais cru me retrouver dans une piscine comme celle-ci et encore moins dans un accoutrement devenu maintenant transparent. Pourtant, je m’y sentais parfaitement bien. J’étais détendue et tout ce qui me préoccupais s’était envolé. Nous avions la soirée pour nous amuser comme nous nous l’étions dit silencieusement et c’était bien ce que je comptais faire. Je tenais d’ailleurs aussi à tenir ma parole que je m’étais faite à moi-même. J’étais là pour Dara, pour son bien-être. Nous ferions ce qu’elle veut faire. Nous parlerions si elle le voulait sinon nous pouvions aussi sauter dans l’eau tout habillées ! C’était drôle aussi, surtout une fois que l’alcool avait détendu le contrôle que je m’imposais à moi-même.

— Qui aurait pu croire que le jour où tu mettrais les pieds ici ce serait avec moi, chère rivale ?

Dis-je en la taquinant.

Je lui envoyais de l’eau à la figure en nouant mes doigts afin de faire une vraie vague jusqu’à elle. Elle n’était pas loin et comme cela, elle s’en prendrait plus sur la tête. Je lui tirai même la langue après qu’elle se soit faite éclaboussée comme il le fallait. Je n’avais pas dit ça comme un pique, j’étais sincèrement étonnée qu’on en soit là toutes les deux mais j’en étais aussi très heureuse car ce soir, il n’y avait pas eu un moment où j’avais perdu mon sourire. Depuis que je l’avais aperçu sur scène et encore après, je n’avais jamais arrêté de sourire ou de rire.
Ce n’était toutefois pas parce que je m’amusais avec Evie que je ne remarquerais pas tout ce monde nous rejoindre. Homme comme femme, il y avait bien plus de monde depuis que nous avions sauté dans l’eau. Je n’étais pas sûre de savoir si c’était dû à nos vêtements devenus transparents. Je pense que c’était tout simplement dû à nous en tant que personne. Peut-être notre aura ? En tout cas, cela flattait mon égo d’éponger tous ces regards d’envies et de curiosité. Je savais que je ne devais m’attendre à rien. Préférait-il mon statut social de chanteuse populaire ou bien mon physique ? Peut-être les deux ? Dans tous les cas, ils ne pouvaient pas être là pour mon caractère, ces gens ne me connaissaient pas pourtant j’avais tout de même l’impression de les voir se rapprocher. La piscine n’était pas petite mais tous étaient agglutinés autour de nous. Ils gravitaient autour de nous. C’était flatteur mais légèrement oppressant. Surtout parce que personne ne venait nous aborder directement. Ils ne faisaient que réduire notre espace vitale petit à petit alors que la piscine se trouvait être vraiment spacieuse. Après tout, elle prenait bien la demi-place de la grande pièce. Ce n’était pas rien !

— Même en dehors de notre enfer luxueux, on attire autant de gens

Constatai-je à voix haute.

— Nous ne sommes vraiment pas personne !

Je rejetai mes yeux en arrière pour ponctuer ma phrase avant de sourire à mon amie. C’était tout à fait son style de phrase.

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Dara & Merihem

◊ ◊ ◊

Merihem était encore plus magnifique ainsi, je ne parlais pas de sa tenue blanche qui devait en masquer aussi peu que pour moi, mais bien de son regard, son visage lumineux par l'humidité et ses cheveux humides plaqués à sa peau parfaite.
Nous étions ainsi, profitant de notre jeunesse ou ce qu'il en restait pour ma part. Certes, trente ans c'était jeune, mais dans le mannequinat c'était presque un pied dans la tombe.
Avais-je donc gâché ma vie en travaillant au MS ? Etait-ce l'occasion de revenir dessus ? Le destin m'offrait-il une chance de revenir dans le game ou faisait-il preuve d'un étrange sens de l'humour ?

La situation ressemblait à une mauvaise parodie ou à la fin d'un teen movie des années quatre-vingt dix ou tout fini bien dans un énorme jacuzzi et ou les couples se forment, sauf pour la méchante qui complotait derrière tout le monde et qui fini toute seule et cette fille, c'était moi. Francis et moi ça avait cassé et indirectement peut-être cela était-il une des raisons pour laquelle j'avais accepté cette promesse un peu bancale d'une carrière dans l'industrie du mannequinat en espérant réellement qu'ils allaient réhaussé l'âge moyen des représentantes de marques ?

Quand je regardais Merihem, je n'étais sure de rien, il y a encore un an je lui aurai arraché les yeux, puis il y avait eu ce fameux soir et être forcées de se rapprocher ainsi avait tout changé, ça allait de la de se coller nos langues respectives dans la bouche ou ailleurs. Il y avait eu une vraie connexion ce soir la, comme si nous avions compris que nos différences faisaient nos forces et si cette amitié était toute récente, je pouvais malgré tout en sentir le plein potentiel.

J'attrapais une bouteille de champagne passant par la sans même me foutre de savoir si elle était apportée par un employé ou si c'était pour un client. Je payerai s'il le fallait. Je débouchais le bouchon en liège avant de m'engouffrer le goulot sur les lèvres pour boire directement à la source ...

... Avant de me faire éclaboussée par Merihem qui, visiblement trouvait très drôle que nous nous retrouvions ainsi dans cet endroit. Je la regardais faussement choquée avant de me mettre à rire et de lui envoyer de l'eau à mon tour.

— Personne, pas même nous et même pas Verascyel je pense !

Sacrée Verascyel, elle aussi allait me manquer si je choisissais cette voie et tous les autres : Sylvana, Saffron, British, Beleth et même cette connasse de Cin risquait de me manquer. J'étais vraiment perdue dans mon choix, mais sur le moment, ce qui était important c'était la bataille de flotte qui allait prendre fin alors même que Meri remarquait l'arrivée des autres personnes se glissant les unes, les autres dans le grand bain.
Il y avait beaucoup de gens délurés, mais personnes qui n'avait sauté en tenue civile dans la flotte et je n'avais même pas réfléchis à comment nous en retourner vers le Mystic Swan sans risquer une pneumonie. Le froid extérieur ne nous épargnerait pas, mais il suffirait d'un taxi assez rapide et de deux peignoirs pour pouvoir rentrer (nous pourrions mettre nos vêtements dans des sacs après tout)

— En même temps les deux plus belles créatures de la plus grosse maison de fantasme d'amérique, ce n'est pas étonnant que l'on attire les regards !

Je riais à gorge déployée, oubliant Raphael l'espace d'une soirée grace à Flor qui, visiblement passait un bon moment. Je repris une gorgée de champagne avant de tendre la bouteille à Merihem et en profitait pour approcher mes lèvres de son oreille.

— On peux s'en aller si tu n'es pas à l'aise ... Ou alors ... On peux leur en donner pour leur argent ...

L'alcool devait probablement me monter à la tète alors que je défaisais les premiers boutons de ma chemise en effectuant une danse vaguement lascive. Mon regard n'accrochait pourtant personne en particulier, juste Merihem ...

Si ma vie devait s'arrêter à un moment clef, j'aurai aimé que ce soit celui-ci ...

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Merihem & Dara

◊ ◊ ◊

Je recevais les éclaboussements d’eau de Evie avec plaisir. Bien que nous soyons dans l’eau, j’avais tellement ri que je commençais à me réchauffer sans même bouger. C’était comme ça qu’avait évolué notre relation. Nous étions passé de la glace au feu car, avec Dara, nous ne faisions jamais dans la demi-mesure. A quoi bon ? Quand on savait être l’une aussi belle que l’autre, on pouvait bien tout se permettre. Ce n’était d’ailleurs pas l’un de ses multiples inconnus sautant dans l’eau qui allait nous en vouloir d’être nous. Fatale et souriante. On s’amusait à deux. Maintenant nous n’avions plus besoin de personnes pour nous entendre.
Bien que sans Verascyel tout cela n’aurait pas pu être possible. Dara aussi en avait conscience, ses propos étaient très clairs et je repensais à notre soirée terriblement charnelle. Verascyel m’était attitrée à cette époque et si j’avais pu mal le prendre qu’elle invite Dara dans un premier temps, cette dernière avait fini par m’époustoufler. Retenir mon attention et dans le bon sens pour une fois. Je me souvenais encore de ses gémissements et du goût de ses lèvres. Elle m’avait excitée comme Verascyel avait su le faire des nuits chaudes auparavant. Je savais que j’étais aussi bien attirée par les femmes que par les hommes mais j’avais toujours un peu plus de mal avec cette dernière. Pas n’importe qui ne réussissait à me donner envie comme elles avaient réussi à le faire cette nuit-là. C’était sûrement une de mes plus belles nuits au Mystic Swan. Une nuit où je n’avais eu personne d’autres en tête.

A présent tout avait changé. J’avais beau faire de mon mieux, aller voir à gauche et à droite pour trouver une attirance physique aussi forte, un plaisir qui pourrait me le faire oublier, rien ne fonctionnait. Ce soir était aussi une de mes chances de me le sortir de la tête. J’étais là avant tout pour Dara et aucun homme, aussi taillé soit-il, ne pourrait me détourner de cet objectif mais si elle me donnait le feu vert alors j’irai. Je savais d’ailleurs qu'elle était la première à utiliser cette solution pour oublier un homme ou pour se refaire une fierté, la connaissant je ne savais pas trop. Toutefois, ne voulant pas la brusquer, je me refusais de lui demander directement. Elle était grande et savait se gérer, sinon je la rattraperais dans sa chute.
En espérant qu’on ne chute pas ensemble …

Rigolant à son compliment sur nos physique bien plus qu’avantageux et au fait que les hommes se bousculeraient pour nous manger dans la main, je gardais en tête sa proposition. J’y réfléchissais même très sérieusement. Proposait-elle ça pour me mettre à l’aise ou utilisait-elle cette tournure pour sous-entendre qu’elle en avait envie ? Je connaissais plutôt bien Dara et je savais pertinemment que s’il y avait une chose qu’elle aimait par-dessus tout, c'était bien plaire. Et dans cette piscine, il y avait pleins de gens à qui plaire. Elle couchait avec qui bon le voulait au Mystic Swan alors peut-être ne se posait-elle pas non plus de limite en dehors de l’hôtel ? Au fond, je savais que même si elle proposait cela pour elle-même, cela m’arrangeait dans tous les cas. Moi aussi j’avais quelqu’un à faire décamper de mon esprit. Moi aussi, je ne voulais pas de ces milles idées saugrenues qui me sautaient à la tête lorsque j’entendais la voix d’un Swan italien, de ce Swan italien. Il n’était rien de plus qu’un bel homme et des bels hommes, je pouvais en avoir cinq dans mon lit par soirée si je le décidais ! Ils seraient peut-être même meilleur que lui dans un lit, ça je n’en savais rien. Je ne connaissais pas ces performances là. Je n’avais simplement jamais entendu de plainte sur son comportement dans une chambre.

Peu importe.

Ce n’était qu’une simple attirance.

Un truc qui finirait par passer avec le temps.

Comme un vulgaire maux de tête.

— Si c’est ce dont tu as besoin, faisons-le !

Je marquais une petite pause afin de bien lui faire comprendre que j’irai dans son sens quoi qu’il arrive. On pouvait parler comme des amies ou bien on pouvait agir comme la Swan et la Jewel que nous avions été. Nous savions faire les deux, il restait simplement à savoir lequel était le mieux dans cette situation. Je pouvais parfaitement comprendre qu’elle n’était pas prête à mettre des mots sur sa rupture et que, bien au contraire, elle préfère s’amuser. Se changer les idées plutôt que de faire face à une réalité : la seule relation qu’on lui avait connue était un échec. C’était terrible et elle devait en être horrifiée, elle-même mais ce n’était pas si terrible. Elle, au moins, avait su trouver quelque chose de plus fort que des conquêtes et une vulgaire attirance déplacée pour un sous-fifre. Peut-être était-ce bien parce qu’elle ne voulait pas en parler qu’elle m’avait fait cette proposition.

— Je suis toujours partante pour embraser les regards et les esprits, ajoutai-je en me passant ostensiblement et sensuellement ma langue sur ma lèvre supérieure.

Il y avait bien une chose que j’avais appris au Mystic Swan, c’était que je pouvais plaire pour mon corps et si cela m’avait dérangé durant de longues années dans cet hôtel car je voulais avant tout que l’on reconnaisse mon talent, ce n’était plus un problème aujourd’hui. Plus maintenant que mon talent était reconnu au sein de l’hôtel comme internationalement en dehors. Aujourd’hui, j’étais aussi fière de mon corps que de mon talent pour la chanson et je n’hésitais pas à m’en servir. J’étais peut-être stricte dans mon travail et toujours professionnelle, j’avais aussi appris à toujours avoir ce que je voulais et cela me rendait de plus en plus impatiente avec le temps. Il suffisait donc que je me décide à regarder la foule -ce que je n’avais pas encore vraiment fait en détail, offrant toute mon attention à Dara comme elle le méritait- pour choisir la personne qui serait ma tentation. Mon péché de ce soir.
Et naturellement, je l’aurai.

La lionne attrape toujours sa proie.

Partirons-nous donc à la chasse, ce soir ?

(c) oxymort

The whole bottle to forget

Dara & Merihem

◊ ◊ ◊

Au moins Merihem n'était pas contre et je retrouvais cette excitation si particulière de notre soirée avec Verascyel. Elle et moi devions faire monter la température et tout à coup je me posais la question : dans un contexte ou nous ne pouvions pas être achetée, y aurait-il des amateurs ou amatrices pour tenter leur chance ? J'avais très envie de me la jouer provocante, ma chemise entièrement déboutonnée collait contre mon corps à cause de l'humidité, un coup de vent aurait dévoilé ma poitrine et je repérais quelques regards curieux qui n'attendaient que ça. Même les videurs n'avaient pas bougés, ce n'était pas le genre de soirée ou l'on baise, mais je me doutais qu'il était probable que cela arrive et de toute façon les deux videurs étaient bien trop concentrés sur les deux sirènes dans la piscine que pour s'en formaliser.

Alors je commençais à chauffer la salle, m'approchant de Merihem, passant doucement une main sur sa hanche, tandis que l'autre caressait sa joue. Je jouais et je savais Merihem me connaître suffisamment pour faire la différence entre une tentative de séduction lui étant destiné ou un jeu de séduction destiné à ceux qui nous entouraient.
Je jouais à séduire Merihem pour motiver les spectateurs, mais je savais très bien que j'en avais tout aussi bien envie avec elle. En début de soirée je m'étais demandé si j'avais des sentiments pour elle, genre de questions que l'on se pose à soi-même quand on tente de se remettre d'une rupture. Cela aurait pu arriver bien sur, dans d'autres circonstances, sans Francis en tète qui me lacérait le cœur à coups de bistouri et si elle avait manifestés le moindre intérêt plus qu'amical à mon égard, j'aurai pu être tentée de découvrir ce qu'un couple composé des deux plus belles princesses du Mystic Swan aurait pu donner, mais nous n'étions pas dans ce genre de situation.

Non la situation me poussait à provoquer ceux qui nous observaient et, toujours dans cet ordre d'idée, je vins coller mes lèvres à celles de Merihem, dans un geste sensuelle avec juste une pointe de langue venant caresser le centre de sa lèvre supérieure en ricanant. Amoureuse de Merihem, je ne l'étais pas, mais j'assumais totalement avoir très envie de ravoir sa tète ou n'importe quelle partie de son corps entre mes cuisses, je pense que cela devait se sentir et excité pas mal de monde dans cette soirée.

Je profitais du chaste baiser pour lui glisser ma question à l'oreille.

— Alors il y a un joli monsieur ou une jolie madame qui te tente ce soir ?

Si l'on m'avait demandé, j'aurai répondu Flor Velasquez sans hésiter, mais il y avait bien la d'autres proies presque aussi appétissantes, donc un groupe de jeune tout juste arrivé à l'âge adulte qui se chambraient par peur d'en approcher l'une de nous, je jetai un regard brulant au plus timide des trois, juste pour le plaisir de voir ses copains le complimenter.
J'étais comme une déesse ayant accordé une toute petite attention à l'un de ses fidèles et j'adorais ça, mon égo plus particulièrement.

Je n'avais pas prévu qu'il ait le courage de se glisser dans l'eau à son tour, s'approchant de nous à pas de loup comme s'il craignait d'effrayer un oiseau. Tremblant comme une feuille, le genre très timide qui me donnait envie de jouer les garces, allais-je en être une ce soir ?

A peine était-il proche de nous qu'il ouvrait la bouche, probablement pour me proposer un verre ou simplement m'aborder, mon regard sans équivoque lui en ayant donné envie.
D'un geste rapide, je posais ma main sur son sexe tendu qui se dégonflait sous la surprise et voyait son propriétaire battre en retraite vers ses copains comme un gamin prit en faute.

— Le pauvre, je crois que je l'ai traumatisé ...

Glissais-je à l'oreille de Meri ...

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The whole bottle to forget

Merihem & Dara

◊ ◊ ◊

Je n’étais pas stupide, Dara et moi avions été élevées au même endroit. Nous avions toutes deux été rodées par le Mystic Swan, ce qui conférait un sacré désavantage à tout le reste de cette boîte. Pas un d’entre eux ne venait du Mystic Swan ou ne connaissait ne serait-ce que leur existence, de ce fait ils n’étaient très clairement pas capable de croire que l’on ne faisait que jouer avec eux. Avec leurs désirs. Avec leurs fantasmes les plus simples, notamment comme celui de voir deux femmes s’embrasser à pleine bouche. Dara posa ses lèvres sur les miennes, prenant une initiative que je n’aurais pas tardé à prendre non plus car je ne choisissais jamais une cible avant de voir la marchandise intéressée et celle qui ne l’était pas. Bien sûr qu’il devait y avoir des personnes non-intéressées par les femmes et je ne comptais pas gâcher du temps avec ces personnes-là. Nous étions là pour nous amuser et depuis quelques minutes, ce mot avait pris une tournure plus sexuelle qui ne me déplaisait pas.

Je n’étais pas du genre à coucher à gauche à droite comme mon amie. Je n’avais pas besoin de nourrir mon ego car je savais très clairement où me placer et je n’avais besoin de personnes pour m’emmener vers les sommets. J’avais prouvé ce que je valais dans un cabaret, puis j’avais été la Swan la plus en vogue durant de nombreuses années grâce à mon chant. A présent, j’avais acquis ma liberté, un boulot franchement bien payé dans un lieu que j’avais appris à aimer avec le temps et sûrement grâce à Verascyel. Devenir sa favorite avait été comme une bouffée d’air frais, je n’avais plus à arpenter les lits de tous les Guests et cela m’avait permis d’apprécier mon rôle. J’étais en quelque sorte intouchable alors les gens pouvaient enfin se concentrer sur mon talent et non plus sur de potentiels mouvements de hanches contre leur bassin. Bref, je n’étais pas personne. J’étais une femme accomplie, sûre d’elle et professionnelle alors oui, j’avais tendance à n’avoir que quelques partenaires réguliers. Le plus régulier était Venom, il pouvait faire ce qu’il souhaitait de son côté mais du mien, je préférais n’en avoir qu’un seul. J’aimais les choses organisées et je n’étais pas en vie pour tester toutes les queues d’Amérique. Je n’arrivais tout simplement pas à me lâcher comme Dara, je réfléchissais sûrement trop. En tout cas, j’admirais cette qualité qu’elle avait.
Et dont elle faisait souvent usage ces derniers temps.
En ce moment-même d’ailleurs.

Elle venait de me glisser quelques mots à l’oreille et je lui répondais par un vague haussement d’épaule. Je n’avais pas encore décidé mais j’aimais mêler défi, utile et agréable alors j’étais pratiquement sûr que mon choix se porterait sur un serveur. Une soirée aux consommations gratuites n'avait jamais fait de mal à personne, même aux plus fortunées. Toutefois, je n’étais pas encore sûre n’ayant pas trouver de serveur à mon goût pour l’instant et aucun dans l’eau non plus. Allais-je vraiment devoir sortir du bassin ? Je n’avais aucune réponse à fournir à Dara mais elle ne s’en formalisa pas le moins du monde. Au contraire, son regard dériva sur un groupe d'hommes et elle n’hésita pas à jouer de son charme. Je la reconnaissais bien là, aguicher tout le monde afin de pouvoir choisir dans une plus grande gamme de choix.
Quoi que …

En y regardant de plus près, ces hommes n’étaient aucunement le style de Dara. Enfin, c’était quoi le style de Everleigh ? Je n’en avais pas grande idée car nous n’en avions tout simplement pas le droit au Mystic Swan. On ne nous avait jamais demandé notre avis alors pouvais-je simplement dire qu’il n’était pas comme Raphaël et donc pas son style ? Je savais que je ne pouvais pas prononcer ces mots à voix haute mais ces hommes n’avaient rien d’un homme costauds pouvant porter l’égo de Dara -ou simplement la prendre contre un mur-, ils étaient frêles et ressemblaient plus à des informaticiens timides qu’à autre chose. Il semblait tellement timide que je fus surprise de voir la cible de Dara se glisser dans l’eau et avancer vers nous. Bon Dieu. Je savais déjà ce qui allait suivre et cela n’avait rien à voir avec des roulages de pelles et une partie de jambe en l’air dans la piscine. Pas vu le regard de chasseuse que les yeux de la blonde faisaient miroiter. Cela promettait d’être drôle !
Et ce le fut, ce qui me laissa échapper un petit rire.

[color=#663300]— Je pense qu’il n’approchera plus une femme de sitôt avec pour message un seul coup d’oeil !, m’exclamai-je en rigolant.

Toute timidité nous avait quitté concernant le sexe mais ce n’était pas le cas de tout New-York. Dara avait peut-être oublié de prendre en compte ce mince détail. Si nous n’étions pas choquées le moins du monde par l’idée d’un plan à trois, ce n’était pas le cas de la plupart des personnes. Même en 2022, les gens restaient encore très centrés sur le principe de dualité !

Je calmais mon rire et faisais un tour des spectateurs du coin de l'œil. Les personnes que nous avions pu exciter quelques minutes plus tôt tenait maintenant une petite moue méfiante sur leur visage. Leurs yeux criaient toujours d’excitation mais maintenant, ils allaient leur falloir un peu plus de courage avant de réussir à nous approcher. Ou bien … Un homme passa près de Dara et moi et alors que mon idée mûrissait tout doucement dans ma tête, je me jetai à son cou et l’embrassai à pleine bouche. Mué par la surprise, il prit quelques instants à me répondre. Nos langues s'entrelacèrent avant de se séparer et je le poussai légèrement vers Dara en m’écartant de lui. J’adressai un clin d'œil à cette dernière alors que notre assemblée recommençait à saliver.

— Ne traumatise pas toute la piscine si tu veux t’en taper un !

Chuchotai-je à peine en espérant qu’elle lirait sur mes lèvres car à présent d’autres personnes affluaient vers nous.

(c) oxymort

The whole bottle to forget

Dara & Merihem

◊ ◊ ◊

Merihem était une femme magnifique et, même si mon égo personnel me fait saigner de le reconnaître : plus que moi.
Dans un autre monde ou dans un autre univers, Merihem et moi étions rivales, dans un autre monde, un autre univers, nous aurions pu être sœurs, dans un autre monde, un autre univers, nous étions peut-être plus que cela et dans un autre monde et un autre univers ... Bref, notre relation aurait pu évolué de bien des façon, mais si l'on m'avait dit un jour que nous serions amies, je ne l'aurai pas cru.
Pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraître, c'était arrivé et même si j'étais la princesse du MS, je reconnaissais volontiers, qu'a part Raphael cette année, Merihem était la seule amie véritable amie que j'avais eu en ces lieux. Il y avait eu Cerberus, mais il était parti, sans doute pour toujours, sans doute transféré au Sakura Garden, il avait déjà parlé de s'y faire un nom.

Merihem était mon amie, ma seule amie, ma meilleure amie ...

Et ce soir, nous étions comme deux sœurs de la luxure faisant pousser les ronces du désir dans le cœur de ces messieurs et certaines dames. Je n'avais pas prévu que cela parte en baiser lesbien avec les tenues humides et les poitrines au su et à la vue de ces inconnus, si j'avais su, je l'aurai directement invitée au club libertin.

Mais pour le moment, je me contentais de chercher un peu, comme ce jeune homme aux hormones en ébullition. Nous étions surement les deux plus belles créatures sur lesquelles il avait posé les yeux de toute sa vie et ce soir il ferait surement un tète avec "mademoiselle cinq", à moins qu'il n'utilise la carte de papa auprès d'une de ses demoiselles qui n'aura pas la moitié du talent pour les plaisirs de l'amour que moi ou Merihem.

L'excitation montait d'un cran et pas seulement chez moi visiblement, puisque Merihem attrapait un jeune homme pour lui rouler la pelle de sa vie, probablement le baiser le plus suave qu'il n'aura jamais et je sais de quoi je parle, j'ai eu les lèvres et la langue de Merihem dans suffisamment de partie de mon corps pour ... Bref !
Merihem me passait le jeune homme comme un attaquant passe une balle de football à son équipier, me faisant signe de ses lèvres de ne pas traumatiser tout le monde si je voulais m'en taper un.

— Qui a dit que je n'en voulais qu'un seul ?

Dis-je en enfonçant à mon tour la langue dans le gosier de l'homme pour aller lui titiller la luette. Non, je n'allais sans doute pas me contenter d'un. Raphael et moi c'était du passé et j'allais montrer ce soir que j'étais toujours la princesse du Mystic Swan.

Je sais de quoi j'ai l'air et, après tout, quel mal il y a à cela ? Les femmes tueraient pour être ce que je suis, elles se laissent mourir de faim, font des piqures, elles se font charcuter en espérant, en priant qu'un jour elles auront l'air d'une pâle imitation de moi ...

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