Civil War

Dara & Raphael

◊ ◊ ◊

Quelle soirée ...

Les choses avaient été très chaudes ce soir la et beaucoup d'évènements s'étaient enchainés les uns aux autres. J'aurai pu devenir mannequin chez Christian Dior et gagner un paquet d'argent, Verascyel n'aurait jamais pu m'atteindre et je doutais même qu'elle le fasse : elle connaissait ma dévotion pour le Mystic Swan, jamais je n'aurai vendu la mèche aux autorités.
Mais j'avais refusé cette offre. La soirée passée avec Merihem m'avait rappelé que j'aimais cet endroit et ma vie à l'intérieur et surtout que j'avais fuis une seule chose : ma rupture, déchirure douloureuse au fond de mon cœur. Francis Knight alias Raphael, mon premier véritable amour qui, au final, était un type trop bien pour moi. Ce n'était la faute de personne si nous n'étions pas compatibles, au fond de mon âme j'en étais totalement consciente, mais je suis Dara, la princesse du MS, je ne souffre pas de remise en question.

Néanmoins, même si je tâchais d'éviter Raphael, il y avait des moments et cela risquait d'être inévitable. Après la soirée avec Merihem je m'étais envoyée en l'air et je n'avais pas prévu de plastique, grosse erreur puisque j'avais maintenant un retard de règle, de peu de temps, certes, mais je ne voulais négliger aucun aspect de ce genre de risques et voulait donc vérifier si je pouvais être enceinte.
L'angoisse me frappait pour plusieurs raisons : premièrement, il était hors de question qu'un créature abjecte me gonfle dans le ventre, deuxièmement, l'avortement risquait d'abimer la perfection de mon physique et troisièmement ...
Ma dévotion pour le MS faisait que je ne pouvais pas cacher cela à Verascyel et donc je voulais que cela se passe au MS, mon angoisse était due au fait que je risquais de croiser Raphael au centre médical du MS, mais j'avais cru comprendre qu'il était de sortie aujourd'hui pour récupérer du matériel médical ou quelque chose du genre.

J'étais donc venue vêtue simplement d'un jeans slip, une paire de bottines à moyens talons et un t-shirt à manches longues. Je jetais un œil pour remarquer que Raphael n'était pas la. Discrètement j'arrivais auprès de l'infirmière de garde qui n'était pas celle habituelle.
Expliquant mon problème, cette dernière me proposait de m'installer sur une chaise et d'attendre pour que je puisse exposer mon problème à la personne en charge, visiblement ce ne serait pas elle.

Sauf que j'avais fais une petite erreur : ce n'était pas Raphael qui était de sortie aujourd'hui, mais l'infirmière habituelle et voir apparaître le visage familier de mon ex petit-ami me surpris autant que cela ne m'était déplaisant.
Il était toujours aussi beau, de ce charme animal, mais retenu, comme il l'avait toujours été. Son regard lançait des éclairs de haine ou d'incompréhension. Je sentais mon cœur se déchirer, la rupture était trop récente, trop douloureuse. Je ne voulais pas qu'il sache pourquoi j'étais venue.

Hélas, je n'avais pas préciser à l'infirmière l'importance de confidentialité auprès de Raphael et elle lançait d'un ton neutre que j'étais venue vérifier si j'avais un polichinelle dans le tiroir, dans des termes plus retenu, mais au regard de Francis, je pouvais deviner que ça allait mal se passer.

— Crotte ...

Murmurais-je pour moi-même ...

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Civil War

Raphael & Dara

◊ ◊ ◊

Les corps passent dans mon bureau, comme une ribambelle de papier troué qui ne s’arrête jamais. Les dossiers s'enchaînent, les ordonnances volent et tout est bon pour occuper mon esprit. Cela fait plusieurs semaines que je me jette corps et âme dans mon travail, prenant toutes les gardes disponibles, évitant de me retrouver seul dans ma chambre étrangement silencieuse. Plus de cris, plus de soupirs que ce soit d'exaspération ou de plaisir. Plus rien depuis que nous avons décidé que nos routes devaient se séparer. J’étais trop gentil, trop discret et toi, tu es… Trop toi, je crois. Je n’ai jamais compris pourquoi tu avais accepté ma première invitation, ni pourquoi tu avais accepté de me revoir mais je pensais que nous nous faisions du bien tous les deux. Apparemment, je me suis bien planté. La princesse du MS veut plus qu’un médecin ennuyeux dans son lit. Notre dernière conversation s'est terminée dans les cris et les mots qui blessent. Depuis c’est le silence radio. Alors quand je croise ton regard dans la salle d’attente, je passe par mille émotions avant de me fixer sur une que je connais bien, la colère.

L’infirmière devant moi, me tend ton dossier en me donnant les raisons de ta visite en quelques mots. Rapports non protégés, retard de règle, suspicion de grossesse. Chaque mot est un coup de poignard qui se plante en plein dans mon palpitant. La colère enfle dans mes tripes et un autre sentiment vient s’ajouter à ce cocktail explosif, le dégoût. De moi, de toi, du gâchis de ce foutu truc entre nous. Je hoche la tête et remercie rapidement l’infirmière avant de repartir vers mon bureau.

— Viens.

Je ne prends pas la peine de te regarder, je sais très bien que tu m’as entendu. Et pour être honnête, je me fous bien de savoir si tu vas me suivre ou prendre la fuite. A ton regard étonné, tu ne pensais pas me voir aujourd’hui. Malheureusement, j’entends tes talons claquer contre le parquet jusqu'à un des fauteuils face à mon bureau. Je me laisse tomber sur ma chaise, ton dossier posé devant moi. Je prends une profonde inspiration pour tenter de calmer mes émotions qui explosent sous ma boîte crânienne et relève le regard vers toi. Je ne sais pas ce que contient le tien, je ne prends plus le risque de faire des suppositions à ce sujet. Le passé m’a prouvé que je ne savais pas lire en toi.

— Donc. Suspicion de grossesse. Tu baises comme une débutante maintenant ?

Ces mots, cette vulgarité, ce n’est pas moi. Je suis un mec gentil et bienveillant normalement. Mais à ce moment précis, impossible de faire autrement. Le feu de la haine brûle dans mon ventre et détruit tout sur son passage. Notre relation et les mois passés dans cet hôtel m’ont foutu en l’air et je ne suis plus le Raphael qui a poussé les portes du MS pour la première fois. Ni le Françis qui a vu sa vi et sa carrière détruite pas une femme. Je bouge la souris de mon ordinateur pour allumer l’écran et clique à plusieurs endroits pour afficher un document.

— Je vais devoir faire un rapport. Verascyel veut savoir quand ce genre d’inconvénient arrive.

Et bordel, il fallait que ça tombe sur toi. Pendant que je repassais chaque minute de notre relation pour savoir où j’avais merdé, toi tu t’envoyais en l’air avec tout l’hôtel. J’aurai dû m’en doute que tu n’allais pas perdre de temps sur la tombe de notre relation. Je suis tellement en colère contre moi que je ne peux même plus regarder dans ta direction de peur de laisser des mots que je regretterais bien trop vite sortir de ma bouche. Nouvelle inspiration pour reprendre une contenance.

— Tes dernières règles, c’était quand ?

Je vais me concentrer sur la partie médicale. Tu n’es qu’une patiente comme une autre. Même si je préférerais endosser un bracelet écarlate le temps d’une journée plutôt que de passer une minute de plus dans ce bureau avec toi.

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Civil War

Dara & Raphael

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"Viens ..."

C'etait froid et mordant comme la neige en Décembre. Il m'en voulait, comme je lui en voulais et pourtant ce n'etait la faute de personne si notre relation n'avait pas pu marcher. J'étais peut-être un peu trop volage, lui pas assez. Peut-être voulais-je faire trop d'effort, lui aussi, au final nous étions parti à l'époque, dans un concours de sacrifices pour comprendre qu'aucun de nous ne serait jamais capable de tenir ses engagements. Le quitter m'avait fais mal, mais il valait mieux que cela arrive d'un coup sec comme on arrache un sparadrap ou on achève sa proie lors d'une chasse. Faire souffrir est totalement inutile ...

Alors je le suivais, il ne me jetait même pas un regard, ce qui, comme je m'en doutais, me perçait le cœur avec violence. Bien sur que je l'aimais, je n'avais pas offert mon cœur à qui que ce soit de manière aussi sérieuse : Francis avait été le seul et pourtant, de base, j'étais sure et certaine que jamais je ne pourrais tomber amoureuse d'un homme aussi gentil et c'était justement ça le problème : sa gentillesse, il était bien trop pur pour moi.
En fin de compte, n'avais-je pas eu un peu l'impression de ne pas le mériter ?

Une fois dans son bureau, il ne me faisait pas de cadeau, m'envoyant une énième pique pour me faire du mal comme il savait si bien faire. J'aurai pu apaiser les tensions, calmer le jeu, mais c'était trop tard. Qui apprécierais apprendre que son ex était peut-être enceinte alors que la rupture, bien que peu récente était quand même arriver assez proche et que je m'étais arrangée pour qu'il sache que je m'envoyais en l'air à tour de bras.
Ma vie sexuelle ressemblait à un mauvais porno avec plus de saucisses qu'a l'Oktoberfest, pas étonnant qu'il ait envie de m'arracher les yeux ...

— Je deviens toujours moins prudente quand j'ai un vrai mec entre les cuisses ...

Une répartie cinglante et blessante, je voulais qu'il le sente passer. Raphael avait toujours été un excellent amant en vérité, peut-être un peu plus "conventionnel" que d'autres, mais il m'en avait donné du plaisir, cependant, je ne pouvais pas dire que l'autre soir j'étais tellement alcoolisée que je n'avais pas pris mes précautions parce que j'étais à cent lieux d'y penser.
Je ne me voilais pas la face : baiser à outrance n'avait que deux buts : le premier était de blesser Francis dans son orgueil, le second pour oublier, le temps d'une étreinte notre amour perdu.

— C'est pour cela que je suis la ...

Dis-je, en me radoucissant un peu.

— J'aurai pu faire ma vérif dans un hôpital dehors, mais je voulais que Verascyel soit au courant, tu connais ma dévotion pour le MS.

Il était vrai que j'aurai pu être plus discrète et si j'avais voulu faire du mal à mon ex, je n'aurai pas pu faire mieux, mais pour une fois, ce n'était pas mon intention, d'ailleurs pour ma défense, je le croyais sorti s'occuper d'une affaire, pas qu'il enverrait une sous-fifre.
La fameuse question des règles, connaissait-il mes habitudes menstruelles ? Il y avait fort à parier que oui, si l'amoureux ne les connaissaient pas, le médecin surement, mais je préférais préciser.

— Trente jours, ce qui veut dire que j'ai deux jours de retard. Je sais que ce n'est pas grand chose, mais je m'inquiète ...

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Civil War

Raphael & Dara

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L’air dans le bureau est lourd, chargé de non dit qu’on se refuse de prononcer. Un malaise m'envahit, comme un monstre sournois qui enroule ses tentacules autour de mes membres. Mon regard fuit, mes doigts s’occupent sur le clavier en écrivant des notes complètement inutiles. Tout est prétexte à fuir cette situation. Ni toi, ni moi n’avons envie d’être ici. Et encore moins pour parler d’un éventuel fœtus qui est en train de se faire une place dans ton utérus. Dès que je ferme les paupières, je te vois en train de te faire prendre par plusieurs mecs et ton visage plein d’extase me donne la nausée.

— On est au moins d’accord sur un point. Un vrai mec entre les cuisses change la donne.

Donc, on en est là. A s’envoyer des piques à la gueule juste pour le plaisir de voir un éclair de souffrance briller dans les yeux de l’autre. Ma mâchoire se contracte et je ne serais pas surpris d’entendre une de mes dents se briser sous la pression. Quand je relève le regard vers toi, je me surprends à avoir pitié de nous. Ce mec assis en face de toi, ce n’est pas moi. Je ne suis pas ce type qui aime faire mal, qui balance des atrocités à tour de bras juste pour le plaisir. Ou peut-être que si. Tu as le don de faire ressortir le pire en moi comme j’aimais me vanter de faire ressortir ton bon côté.

Je pousse un soupir de lassitude.

— Ca pour être dévouée au MS …

Ma colère est partie se planquer quelque part dans mon ventre. Elle n’a pas disparu. Elle est toujours là quelque part, à attendre le bon moment pour ressurgir. Mais je suis ici en tant que médecin, pas en tant qu’ex blessé et j’ai un travail à faire alors… La boule de rage que je comprime tente de faire un retour en force quand on parle de ton retard de règle. Mes doigts se resserrent autour de ma souris, faisant blanchir mes phalanges. Je suis médecin, tu es ma patiente, c’est tout. Si je me le répète assez de fois, peut-être que je pourrais survivre à cette consultation. La force de l'auto persuasion et toutes ces conneries.

Je note ton retard dans ton dossier et pousse un nouveau soupir. A ce rythme, je vais bientôt pouvoir alimenter tout l’hôtel en électricité si on me colle des éoliennes sous le pif. Je peux déjà apercevoir un logo représentant un œil sur le dossier indiquant que quelqu’un d’autre le consulte en même temps que moi. Tu m’étonnes, le terme grossesse doit déclencher des alertes rouges dans tous les bureaux de la direction. Je décide d’abandonner mon ordinateur pour te conduire dans ma salle d'auscultation. Elle a déjà vu nombre de nos ébats mais aujourd’hui, elle sera uniquement spectatrice de notre nouvelle rivalité.

— On va faire une prise de sang. Installe toi.

Je décroche mon regard de ta silhouette qui pourrait me donner envie de faire une grosse connerie. Du genre de celle que je regretterais avant même qu’elle soit terminée. Et vu ta moue, je ne suis pas sûr que tu me laisses t’approcher. Je ne suis même pas sûr d’en avoir réellement envie. Tout ça, entre nous, c’est juste une réaction chimique entre nos corps qui ont pris l’habitude d’être proches. Rien d’autre. La princesse n’aime personne d’autre que son nombril.

Je prépare mes instruments dans le silence. Une seringue, une aiguille, des compresses, de quoi désinfecter ton bras. Et au bout de tout ça, une vérité que je n’ai pas envie de savoir. Mon regard percute le tien et je ne peux retenir un sourire en coin devant le ridicule de la situation. Deux amants qui se livrent une guerre ouverte pendant que l’un deux est peut-être en train de fabriquer un mini être humain. C’est donc ça qu’est devenue ma vie. Admirer celle que j’ai aimé profondément pendant qu’elle offre son corps à toutes les âmes de cet hôtel. Bien joué, Doc !

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Civil War

Dara & Raphael

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La contre attaque de Francis m'avait surprise, pas parce qu'il me donnait raison, mais parce que ce n'était pas son style. Il fallait croire que lui aussi m'en voulait et ce n'était pas très étonnant. Peut-être que les choses auraient pu être adoucies si lui et moi avions discuté de tout cela à tète reposée, mais force était de constater que j'étais trop fière pour revenir vers lui et que lui devait penser qu'il refusait de ramper une fois de plus pour moi.
Peut-être me haïssait-il à présent ?
Et moi, que ressentais-je ?
Une chose était sure : le voir ainsi ne me procurait point satisfaction, j'en avais le visage gonflé tant je ravalais mes sanglots.

Je me doutais que Verascyel avait déjà du avoir la nouvelle, les choses allaient très vite dans ce genre de cas et je priais vivement le ciel de ne pas avoir de mioche, plutôt crever que de devoir affronter les vergetures et toutes ces saletés. Comment les femmes pouvaient-elles avoir tant envie de passer par autant de souffrances pour un être ingrat qui leur prend leur jeunesse, leur argent et les colleront dans un hospice sans même sourciller ? cela me dépassait.

La prise de sang donc, je ravalais une pique sur Francis m'enfonçant un truc trop fin pour que je le sente, d'abord parce que ce serait faux, ensuite parce que la situation s'apaisait un rien et je ne voulais pas l'aggraver. Francis était comme une poupée vaudou : chaque fois que je lui faisais mal, je me faisais mal. Je pensais que sa souffrance m'apaiserais, mais il n'en était rien. Allais-je pour autant renoncer à l'idée de lui faire du mal ? Pas sur, les mauvaises habitudes ont la vie dure et nous avons des réflexes idiots, nous ne serions pas humains si nous n'en avions pas ...

Nous quittons donc ce fameux bureau ou nous avions fait l'amour pour la première fois. Je me revois encore allongée dessus, les jambes écartées et Francis qui me ... Bref ... Inutile de se pourrir la tète avec ça, j'avais connu d'autres amants depuis et ils étaient tous très bien ...
Pourtant ce n'est pas leur image qui me trottait dans la tète, mais bien la sienne. L'aimais-je encore ? Oui, sans hésitation, je l'aimais à en crever. Avais-je envie que cela reprenne ? Oui, aussi, sans hésitation. Est-ce que nos différences pouvaient s'atténuer pour le bien d'une relation ? Non, absolument pas, nous étions bien trop différents : Francis était le genre d'homme à rêver d'une petite vie bien rangée avec mariage et peut-être enfants, moi j'étais plus volage, plus libertine. Peut-être un jour me calmerais-je, mais jusqu'ici je n'en avais pas eu envie.

Le plus drôle c'est que ce n'était pas nos différences qui avaient mit le feu aux poudres, mais le fait que nous voulions chacun travestir la réalité en faisant des concessions pour l'autre, concessions que nous n'étions pas prêts, ni lui, ni moi, à faire.

Un sourire sur son regard et je n'arrive pas à savoir s'il se fiche de moi et de l'ironie de la situation ou si c'est juste un reflexe de médecine pour calmer le jeu. Avant de savoir ce qu'il ressentait pour moi, je me jouais de lui, le faisant faire des erreurs, il renversait son café, bégayait, boutonnait mal sa chemise ou que sais-je. Aujourd'hui il avait prit une sacrée dose d'assurance et ce n'était pas pour me déplaire.

L'ironie de la situation était un bon gros "bien fait pour ta gueule Evie" par colère et pour oublier j'avais enfilé les amants et les amantes ainsi que les fantasmes divers et variés et aujourd'hui je vivais dans la crainte de voir grandir une saloperie de parasite en moi façon "Alien" il y avait de fortes chance que si je me révélais sans enfants, j'arrêterai mes conneries, il était temps.
De toute évidence, Raph avait assez souffert et moi aussi. J'ignorais si je garderai cette état d'esprit, mais j'en étais consciente, la, maintenant, alors qu'il tentait de savoir si j'avais fais la plus grosse bêtise de mon existence ...

— Je ... Rien ...

Je quoi ? Putain Evie, si t'as un truc a lui dire c'est le moment !

— J'ai été conne ...

Au moins la confession était sortie, allais-je prendre la route la plus évidente de la redemption en avouant mes bétises récentes et en m'excusant ou mon côté arrogante allait-il prendre le dessus et allais-je lui rentrer dedans ? Aucune idée, mais je n'avais pas envie de rentrer en guerre avec lui alors peut-être était-ce le moment de faire taire mon égo même si ça ne devait pas durer longtemps ...

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Civil War

Raphael & Dara

◊ ◊ ◊

Une ambiance étrange flottait dans la salle d’auscultation. Un curieux mélange entre malaise et désir qui faisait légèrement trembler mes doigts. Voilà donc ce que nous étions devenus tous les deux, un mélange de malaise et de désir. Deux cœurs battants à l’unisson qui pourtant prenait le risque de basculer dans le vide à chaque nouveaux mots prononcés. Le Francis d’Evie aurait mis tout de suite fin à cette ambiance pesante en prononçant des excuses pour son attitude froide et ses réflexions déplacées. Il aurait rampé une nouvelle fois à ses pieds juste pour apercevoir ce sourire qui lui retournait le cœur. Mais je n’étais plus Francis, j’étais Raphael, un homme plein de rancœur et d’amertume. L’hôtel changeait ses occupants et ce n’est pas mon bracelet vert qui me protégeait de son aura sombre.

Quand mon regard se pose sur tes lèvres que j’ai tant désirées et que je continue de vouloir prendre à la moindre occasion, je suis surpris par l’once de colère qui déploie ses ailes dans ma poitrine. Je ne sais pas trop d’où sort cette colère, je ne sais pas si elle vient du fait que tu m’a collé dans une case de gentil garçon sans me laisser l’opportunité de te prouver que je suis bien plus que cela, ou si c’est parce que je m’en veux de ressentir encore des sentiments après ta trahison. Parce que ce qui grandit potentiellement à l’intérieur de ton utérus est une trahison, un putain de coup de poing dans la tronche du bon et gentil Francis.

Ta voix me tire de mes pensées. Je détourne le visage pour te fixer mais tu te ravises.

— Je … Ok.

Depuis quand c’est aussi difficile entre nous ? Depuis quand ça nous demande des efforts d’exprimer nos sentiments ? Surement depuis le jour où on a découverts tous les deux qu’on était amoureux d’une personne qui n’existait pas. On faisait semblant d’être quelqu’un d’autre et on s’est perdu dans tous ses masques qu’on se forçait à porter pour maintenir l’attention de l’autre, pour entrer dans le moule de ses désirs. Evie, Dara, je ne sais plus où commence l’une et où s’arrête l’autre. Je ne sais plus de qui je suis amoureux, je ne sais plus qui je fuis. J’applique un désinfectant sur une compresse et m’interdit de ressentir quoique ce soit en l’appliquant sur la peau fine à l’intérieur de ton coude. Je ne suis plus cet amoureux transi qui répondait à la moindre de tes envies. Je ne veux plus être cet homme. Et je compte bien te le prouver. Tu n’es pas la seule à fréquenter d’autres bras, d’autres ébats.

Je noue une bande plastique pour révéler tes veines mais quand j’attrape mon aiguille, mon geste se fige sous le coup de ta confession. Je ne sais pas si tu parles de nous ou de ton dernier écart de conduite qui t’a mené à mon cabinet. Dans tous les cas, je suis relativement d’accord avec toi. Je hoche la tête et décide de prendre le chemin le plus facile, celui qui ne me demandera pas d’exposer des faiblesses que j’ai recouvertes d’une grosse couche de terre.

— Oui, ce n’était vraiment pas prudent. Il faut que tu fasses attention.

Je me retiens d’ajouter qu’il faut que tu prennes soin de toi parce que ca me tuerai de ne plus t’avoir à l’hôtel. Même si mes sentiments sont confus, je ne supporterai plus de ne plus t’apercevoir au détour d’un couloir ou en train de charmer les hommes qui prennent le risque de poser les yeux sur ta silhouette qui frôle la perfection. Je reporte mon attention sur mon geste et enfonce l’aiguille dans ton bras en remplissant un tube en plastique avec ton sang. La vérité se trouve dans ce flacon écarlate, ton destin aussi. Je me laisse aller à un nouveau soupir avant de recouvrir le point ensanglanté que j’ai laissé derrière moi par un pansement.

Sans que je n’arrive à le contrôler, Francis fait son grand retour dans la pièce. J’ai l’impression d’être complètement schizophrène depuis plusieurs semaines. Mon tabouret roule jusque devant tes genoux ou je fais reposer mes mains.

— Est-ce que tu vas bien Evie ? Ce n’est pas ton genre … Tout ça.

Ou peut-être que si, c’est ton genre. Peut-être que je me berce tellement d’illusions sur ma princesse que j’en ai perdu de vue qui elle est vraiment. J'oublie fréquemment où je me trouve et qui nous sommes entre ces murs.

(c) oxymort

Civil War

Dara & Raphael

◊ ◊ ◊

J'ai été conne ...

Et c'était un fait.
Pas que je m'en veuille d'avoir quitté Francis après tout nos déboires et nos mésententes, mais parce que j'ai réagis de cette manière à nos embrouilles personnelles. Je ne cherchais pas le plaisir avec ces hommes ou ces femmes, juste de quoi oublier quelques instants qu'il était probable que personne n'était fait pur moi et que j'avais perdu le seul homme qui ne m'ait jamais désiré pour autre chose que mon corps, justement parce que nous étions trop différents.
J'avais voulu lui faire du mal parce que j'avais cherché un coupable, mais il n'y en avait pas, c'était la vie tout simplement. Peut-être que c'était irrémédiable, peut-être n'étions nous simplement pas prêt.

Je me perdais dans la contemplation de Francis faisant son office : compresse, bande de plastique. Mon bras n'attendait que la prise de sang, une chose que je n'avais jamais aimé, un problème d'aiguille, comme beaucoup de gens. Pourquoi ? aucune idée, la douleur engendrée par les aiguilles perçant la peau était largement moindre à celle de la souffrance qui saignait mon cœur de haut en bas.

La réaction de Francis était légitime. Il ne comprenait pas de quoi je voulais parler et, pour une fois, cela ne me procurait aucune colère, je voulais juste exprimer ce que j'avais sur le cœur. S'il fallait une fois mettre la princesse du MS au placard c'était maintenant, Evie devait exprimer ce qu'elle avait en elle.

— Je ne parle pas de ça ...

Il avait beau se donner un air froid et dur, il restait le médecin un peu empoté qui m'avait couru après pendant toutes ces années, mais au fond de moi, je savais très bien qu'il était plus que ça : c'était comme ça qu'il m'avait fait sa déclaration d'ailleurs : j'avais été jalouse qu'il passe du temps avec une jewel pour apprendre qu'en fait de sexe, elle lui donnait juste des cours de coréen. Francis avait compris que je ne supportais pas ne plus être le centre de son attention et avait décidé d'attaquer de front en m'avouant des sentiments que j'avais deviné depuis longtemps, mais le voir ainsi, confiant et courageux, ça m'avait fait réaliser à quel point Francis valait plus que tous les minables qui m'étaient passés sur le ventre.

C'est peut-être quand j'ai réalisé que Francis estimait que je valais plus qu'une grosse somme d'argent pour baiser que j'ai réalisé a quel point il était un homme intéressant ?

Francis semblait lui aussi tenté de calmer le jeu. L'ambiance lourde n'était pas disparue de cette petite infirmerie, mais elle était un rien plus calme, comme une petite accalmie dans une averse torrentielle, le genre ou l'on se demande si la pluie va revenir de plus belle ou se calmer définitivement et laisser une odeur humide sur le béton des routes. Mon regard fuyait, reposait sur mon bras avec le pansement, comme une manière de me narguer, de me rappeler que je n'étais plus aussi jeune qu'a mes débuts dans le mannequinat et qu'un jour ma perfection dont j'étais si fière se fanerai comme une rose.

— Comment pourrais tu le savoir ?

Et voila, la connasse faisait son retour ... Encore que ... Il y avait un côté doux dans cette phrase. Cerberus m'avait déjà fait ce numéro de se rendre compte que tout n'allait pas bien dans ma vie et que je pouvais me cacher derrière mes plaisirs à coups d'alcool ou de sexe sans limites, je n'étais pas heureuse.

— J'ai cherché un responsable Francis et je sais que ce n'était pas de ta faute si nous n'étions pas compatible, mais tu connais mon côté garce ...

Je ne pu m'empêcher de pousser un petit ricanement ridicule qui ressemblait plus à un soupir de soulagement, comme ci m'exprimer me permettait de relâcher la pression. Je levais les yeux vers le plafond de l'infirmerie.

— Non, je ne vais pas bien, j'enchaîne les relations d'un soir dont je n'ai même pas envie, heureusement, j'ai la présence d'esprit de ne pas le faire avec des gens proches. Je me fais des films toute seule, j'ai même cru pendant une seconde être amoureuse de Merihem juste pour fuir la réalité ... Merihem bon sang ! C'est ma meilleure amie ... Ca a duré une seconde et je me suis reprise tout de suite, mais j'y ai pensé ... et tout ça pour quoi ?

Mon regard se plantait dans celui de Francis, j'avais besoin d'extériorisé cette rage, mais aussi cette culpabilité que je cultivais en moi.

— Pour t'oublier ... Pour ne pas vouloir me rendre compte que ça n'est la faute de personne si cela n'a pas marché. Peut-être que je te rends responsable parce que tu m'a déstabilisé ce jour la, au parc, en m'avouant tes sentiments, alors que moi j'étais jalouse de Dandelion juste parce que je ne supportais pas la concurrence et que j'ai voulu faire ma Dara ...

Un sourire sincère et désolé passait sur mes lèvres, je devais l'admettre : me confesser à Francis m'avait fait beaucoup de bien, bien plus que toutes ses relations sans lendemain qui n'avaient ni queue, ni tète et qu'il allait falloir que j'arrête. Je ne trouvais pas mes réponses au fond du lit d'un ou d'une autre.

— Je suis désolée d'avoir été conne et ... Pfou, ça fait du bien de le dire, tu n'imagine même pas ...

Peut-être que tout au fond d'elle-même, Everleigh Huntington n'était peut-être pas foutue et pouvait ne pas être seulement la petite princesse capricieuse aux pieds de qui tout le monde se jette ? Encore que ... Cela reste agréable d'être la plus belle femme du Mystic Swan ... Avec concurrence bien sûr ...

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Civil War

Raphael & Dara

◊ ◊ ◊

Mes doigts pose le pansement sur ta peau douce, la même peau que j’ai embrassé et chéri de nombreuses fois. Aujourd’hui, je ne me sens plus en droit d’en profiter et pourtant, je ne peux m'empêcher de laisser courir la pulpe de mes doigts quelques secondes de trop sur l’intérieur de ton coude. Je déteste ressentir ces picotements dans la poitrine à chaque fois que nos épidermes entrent en contact. On s’est fait beaucoup trop de mal pour que je retombe dans le piège de la princesse du MS une seconde fois. Alors je décolle mes doigts de ton bras et mon regard de ce visage faussement angélique, je m’occupe les mains avec les instruments pour fuir cette intensité que je ne suis pas prêt à affronter.

Mais prêt ou pas, tu décides qu’il est temps de jouer cartes sur table. Tu as toujours été comme ça, à foncer tête baissée sans te soucier de ce que veulent les autres. La vie à tes côtés, c’est comme une partie de poker. On mise sur des cartes, on calcule nos chances de remporter la partie en spéculant sur les prochaines actions mais on ne sait jamais vraiment quel atout va sortir de tes manches. Le Françis qui venait de débarquer au MS et fantasmait sur la femme le plus insaisissable de l’établissement se serait mis à genoux, implorant un dernier moment charnel juste pour le plaisir de prendre son amante dans ses bras. Le nouveau Françis a le courage d’entrer dans la danse et d’abattre sa première carte. Même si elle est traître, elle est sincère. Je sais que tu ne vas pas bien. Je peux le voir dans cette lueur étrange qui brille dans tes yeux. Ta réponse fait aussi mal que si tu m’avais giflé.

— Je te connais Evie, malgré ce que tu sembles croire.

La cloche retentit, on est parti pour un deuxième round. Le moment d'accalmie n’aura pas duré longtemps. Nos voix reprennent des inflexions tranchantes pour blesser l’autre, lui faire regretter ce moment de faiblesse. Je ne sais pas pourquoi on se sent tellement obligé de se faire du mal alors qu’on s’est offert tant d’amour. J’étais prêt à tout pour toi, à tout te donner, à tout quitter. Mais le MS sera toujours prioritaire, ton statut de princesse n’est pas comparable à celui que je te proposais à mes côtés. Quand tu ouvres de nouveau les lèvres pour parler, un flot de paroles s'écoule. Des vérités qui me percutent et refont saigner ce cœur que j’ai mis tant de semaines à panser. Je t’écoute calmement, presque timidement, gêné par tes révélations. J’oscille entre colère et pitié. J’ai autant envie de te foutre dehors pour retrouver ma sérénité que de te prendre dans mes bras. Tu as le don de faire naître des sentiments contradictoires en moi.

— Evie … Je …

Les pensées se bousculent dans ma tête. Je ne sais pas quoi dire, quoi faire. Je suis perdu, une fois de plus. Le regard fixé sur le tien, je cherche à savoir ce que tu ressens vraiment derrière ce masque qui commence à se fissurer. Je pense à Dara, à Evie et à ceux qui gravitent autour de moi. Wolf, Icaro, Cliona. Je prends une profonde inspiration avant de reprendre.

— Tu as raison sur un point, on était pas compatible. On aurait rien pu faire contre ça. On ne fonctionne pas de la même manière, on a pas les mêmes envies, ni les mêmes attentes.

Je hausse les épaules, résigné. Je crois que c’est à mon tour d’être honnête avec toi. Je ne suis toujours pas sûr d’être prêt pour cette discussion mais maintenant que nous sommes au pied du mur, je n’ai plus vraiment le choix.

— Je suis désolé aussi pour tout ce qu’il s’est passé. J’ai eu l’impression que tu m’avais utilisé, que je n’étais qu’un passe-temps pour toi et… Ma réaction a été aussi merdique que la tienne. Mais notre histoire m’a pas mal fait évoluer, j’ai réfléchi à ce dont j’avais vraiment envie et, c’était un mal pour un bien je crois.

Le sourire qui s’affiche sur mes lèvres est aussi triste que déterminé. Le goût de la vengeance laisse un voile amer sur ma langue. Je voulais te faire tomber de ton piédestal, piétiner ta foutue couronne et te montrer la vérité crasse. Mais devant ton regard, je ne suis plus sûr que ce que j’ai mis en route soit bien judicieux. Il est trop tard pour arrêter la machine maintenant.

— On peut essayer d’être ami. Si tu as besoin de parler, ma porte sera toujours ouverte.

Je pose ma main sur ton genou qui paraît minuscule entre mes doigts. Une amitié est tout ce que je peux te proposer pour le moment même si elle risque de voler en éclat dans très peu de temps quand la rumeur aura commencé à se répandre.

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Civil War

Dara & Raphael

◊ ◊ ◊

Ma respiration s'accélérait en sentant les doigts de Raphael sur moi. Je ne pouvais le nier : j'avais encore envie de lui. J'étais toujours amoureuse t c'était pour ça que j'avais autant de mal à tourner la page et envie de chercher un responsable, envie de tout détruire, de démolir la vision positive que Raphael avait de moi. Je n'avais eu aucun plaisir à me vautrer dans le luxe et l'envie.

Oui, il me connaissait, clairement et je n'avais jamais dis le contraire. Francis me connaissait t avait une vision de moi qui me renvoyait à quelque chose de plus positive que de me trouver simplement belle et m'apporter gloire et argent. La vision que Francis avait de moi était plus respectueuse de ce que j'étais : il m'avait aimé pour ma personnalité et j'ignorais avoir eu besoin que l'on me voit ainsi, avant que Francis ne le fasse. Je m'étais sentie si bien en apprenant sa manière de me voir.
Etais-je amoureuse de sa vision ? Non, pas seulement, mais cela avait été l'élément déclencheur.

Et aujourd'hui j'étais baisée ... Et pas de la manière agréable que j'affectionnais ...

Je l'avais désarçonné et pourtant mon égo, pourtant maître de ma personnalité n'en ressentait aucune satisfaction. J'avais juste envie de calmer le jeu, d'être en paix avec ma conscience et l'aider à guérir de tout le mal que j'avais pu lui faire. Je m'en voulais, clairement et pourtant je me savais déboussolée au même titre que lui, j'avais simplement ma façon de faire le deuil et lui la sienne, preuve supplémentaire si nous en avions besoin que nous n'étions pas compatible.

Comme si mes pensées étaient écrites dans un quelconque texte fictif dans un livre ou sur un forum internet, Francis y répondait comme s'il lisait ce fameux texte. Il reconnaissait que nous n'étions pas fait pour être ensemble ce qui sciait mon cœur avec véhémence. Je m'en voulais d'être comme ça, mais je devais le reconnaître : ce qu'il me fallait c'était moins de romance. J'étais une libertine dans l'âme. Paradoxalement, ce qui m'avait fait craquer était une des raisons pour lesquelles cela ne pouvait pas marcher.

Je posais une main sur le poignet de Francis.

— Jamais je ne t'ai utilisé ...

Bon, je l'avais fais tourner en bourrique quand il me tournait autour et que je croyais qu'il vivait juste dans l'espoir d'un fantasme "Daraphael" pour une nuit dans un lit pour une danse endiablée, mais même après la première séance de sexe qui fut digne d'un "Andrew Blake" il était resté, preuve qu'il était sincère.

— Jamais je n'ai voulu que ça tourne aussi mal et si notre relation n'a pas fonctionnée ça n'est pas pour autant que cela ne nous a pas permis d'évoluer comme tu viens de le dire. Grace à toi j'ai découvert que j'avais un côté plus gentille et moins tranchante, même si je reste cette connasse de Dara ...

Avais-je conclu en pouffant. Dara la princesse du MS avait la réputation d'être une sacrée pétasse, mais Raphael m'avait permis d'évoluer et de développer un côté plus gentille. Je m'en étais rendue compte lors de l'audition de Wolf : je ne lui était pas rentrée dedans, je m'étais cachée derrière un prétexte, mais je savais que mon côté cinglant était émoussé désormais.

— Une amitié, ça me conviens ...

Je lui souriais, un sourire sincère, comme seul lui l'avait vu. Je le pensais sincèrement, nous aurions dur, mais je ne voulais pas qu'il disparaisse de ma vie et je ne voulais plus de cette mesquinerie qu'on se lançait au visage depuis notre rupture.

— Bon ... Des que j'ai les résultats, promis je te laisse tranquille ... Mais j'aimerais bien qu'on se retrouve un jour autour d'un verre ... En ami ...

Pas demain, ni même la semaine prochaine. Cela prendrait probablement un moment, mais je refusais de renoncer à Francis et si une relation amoureuse ne pouvait pas fonctionner, nous pouvions être des amis proches ...

(c) oxymort

Civil War

Raphael & Dara

◊ ◊ ◊

On se cherche, on s’évite, on se trouve. Notre relation est un jeu du chat et de la souris permanent. Plus l’un de nous s’éloigne et plus l’autre à envie de le poursuivre. On ne sait pas rester chacun dans notre coin même si nous avons conscience que ce serait la meilleure chose à faire. Je devrais laisser tomber, faire le deuil de notre relation mais j’en suis incapable, bien trop heureux de pouvoir danser sur ses cendres. J’ai été blessé, bien plus profondément que je ne voudrais le croire. La preuve en est ma relation avec Wolf. Je me détache d’une louve pour me lier un loup. Alors que je me rêve chasseur, peut-être que je ne suis qu’un agneau destiné à me faire manger par de plus grands prédateurs.

Mon regard se décroche de ton visage pour se poser sur tes doigts qui tombent sur mon poignet. Je déteste ressentir ces picotements sur mon épiderme. Je voudrais pouvoir rejeter tout ce qui te concerne, être dégoûté par ce contact que j’ai trop souvent cherché. Mais soyons réaliste, je ne pourrais jamais effacer tout ce que nous avons vécu, tout ce que tu m’as fait ressentir. Je ne suis plus le même Francis qu’à mes débuts et pourtant, je ne pourrais jamais m'en défaire totalement. J’ai pris en confiance mais je reste toujours cet homme un peu gauche, impressionné par le charisme de la belle et grande Dara.

J’ai envie de croire en tes mots. Je crois profondément que les gens peuvent changer et que tu peux offrir bien plus que ce masque de connasse comme tu le décris toi-même. Pourtant, quelque chose me gêne dans ton discours sans que j’arrive à mettre le doigt dessus. Ton discours sonne faux, comme si tu me disais juste ce que je veux entendre. Je te rend ton sourire en étirant mes lèvres mais mes yeux restent sérieux. Je te fixe comme si je voulais percer le secret de la princesse du MS mais je commence même à douter que tu caches réellement quelque chose. Peut-être que tu aimes juste t’amuser et que je n’ai été qu’un jouet de plus dans ta collection malgré ce que tu peux me dire. Je ne sais plus quoi penser avec toi. Un jour tu es une vipère et le lendemain, un agneau.

Tes doigts sont toujours sur mon poignet, est-ce que tu te rends compte de ce contact ? Est-ce que toi aussi la pulpe de tes doigts se réchauffe à mon contact ? Je fais glisser ta main dans la mienne dans une poignée de main improvisée. Faisons la paix pour le moment, ce sera toujours mieux que de s’envoyer des assiettes au visage.

— Amis, alors ...

Toujours ce sourire sur mes lèvres. Moi même je n’arrive plus à savoir s’il est sincère ou s’il fait partie du nouveau masque que j’utilise avec toi. Je hoche la tête doucement et libère ta main. Je me racle la gorge, signe habituel de nervosité chez moi. Le revoilà le médecin gauche, il n’est jamais très loin. Je t’aide à redescendre de la table d’auscultation et me lève à mon tour. Je te dépasse d’une bonne tête, j’ai toujours aimé la sensation que ça me procure. Ma main se dépose sur le bas de ton dos pour te guider dans mon bureau.

— J’aurais les résultats demain, repasse me voir en fin de matinée. Et pour le verre…. Ouais, quand tu veux. Tu sais où me trouver.

Je ne sais pas si ce verre est une bonne idée mais tu sais bien que je ne peux rien te refuser alors si tu veux aller boire un café, allons-y. Je ne risque pas grand chose après tout, notre relation est déjà partie en fumée. Quoique, je suis plutôt curieux de savoir ce que tu penseras de mon rapprochement avec un certain Jewel.

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Civil War

Dara & Raphael

◊ ◊ ◊

"Ami alors "dit-il, mais je sens que quelque chose ne va pas, comme la pointe effilée d'un couteau s'enfonçant dans ma nuque, juste le bout et juste doucement pour ne ressntir qu'un léger picotement. J'imagine qu'il ne me fait simplement pas confiance et je ne peux pas lui en vouloir : en toute honnêteté, je ne sais pas si je me ferais confiance à sa place.
D'ailleurs je n'ai pas confiance en moi, j'ignore réellement si j'ai compris cette leçon ou si je ne dis que ce que nous voulons tous les deux entendre. Le fait est que je me suis comportée bizarrement avec Wolf, moins "venimeuse" que d'habitude. J'adore les Jewels, ils sont mes protégés, mais tout comme en prison, il faut que la cheffe de meute montre les crocs pour se faire respecter et c'était ce que je faisais avec n'importe quel Jewel, je les aimais ces petits branleurs, mais à l'inverse, eux me haïssaient, à l'image de la regrettée Cinnamon, disparue sans même que je sache ni pourquoi, ni comment, une révolte de trop sans doute ou peut-être n'avais-je simplement pas eu l'occasion de la recroiser. Il y avait eu quelques départs de toute manière, mon vieil ami Cerberus avait quitté les lieux et tant mieux d'ailleurs, vu la nature de notre ancienne relation, les choses auraient été complexes entre moi et Raphael s'il avait su et heureusement il ne savait rien, nous avions été discret à l'époque. C'était une relation cent pour cent sexuelle, aucun sentiment autre qu'une profonde amitié et c'était avant que je sorte avec Francis, nous avons arrêtés nos rendez-vous charnels à ce moment précis.

— Amis ...

Oui "amis" évidemment "amis" nous n'allions pas pouvoir être chose : nous avions essayé de nous emboiter comme des briques de Tetris, cela n'avait pas suffit, alors nous avions tenté la même chose avec nos sentiments, mais notre vision des choses avait tout fait capoté et maintenant, nous étions deux enfants rangeant leurs Legos dans une boite, les briques représentant, bien entendu, nos cœurs en miette. Ce n'était ni sa faute, ni la mienne, mais on ne forçait pas un carré à rentrer dans un triangle ... Et il faut croire que le contact de nos mains actuellement connectées me donnaient des pensées désespérément sexuelles vu que je n'utilisais que des métaphores phalliques.

Il est donc tant pour mon ex petit-ami de me congédier et je me lève avec son aide de la table. Cet endroit ou nous avions fait l'amour une ou deux fois. Le plus compliqué dans une rupture c'est que votre cerveau vous renvoie en tète tous les bons moments et parmi ceux-ci, il y a bien sur les balades dans le parc, le petits mots doux au réveil, mais aussi bien sur les parties de jambes en l'air qu'il s'agisse d'une relation sexuelle préparée avec un bon pic nic dans un coin discret du parc de l'hôtel ou qu'il s'agisse d'un quickie sur son bureau.

Lorsqu'il évoque mes résultats, je reviens à moi, comme sortie d'une trans, les bribes des images osées qui me martèlent la tète, mêlant nos corps, nos lèvres et nos doigts ... Et un tas d'accessoires divers, n'oublions pas, s'estompent pour laisser place à ce fameux stress, pourtant disparu un instant plus tôt : la princesse du MS était-elle enceinte ? Allais-je vraiment voir l'état de mon corps se détériorer parce qu'un petit démon monstrueux allait grandir dedans ? Et d'ailleurs, comment l'hôtel allait gérer une grosses de guardian ? L'avortement me serait surement fort conseillé et à choisir entre me détruire le corps et me détruire le corps et en plus de voir m'occuper d'une petite boule de graisse chialeuse et inutile, j'optais pour la première option.

— A demain donc ...

La porte se refermait et j'imaginais bien que Francis avait du voir la même chose que moi : son visage, visibelement triste ou en colère j'ignorais, disparaissant derrière la porte qu'il était en train de fermer. Je souriais timidement en me tournant et me déplaçant vers ma chambre, croisant pas mal de monde et affichant le même sourire figé, ce ne fut qu'en fermant la porte de ma propre chambre, mon espace personnel, celui ou personne ne viendrait jamais me déranger que je me laissais aller à pleurer toutes les larmes de mon corps.

Personne, pas même Francis, Cerberus, Merihem ou Verascyel ne devait jamais me voir ainsi : la princesse du MS ne souffre aucune tristesse, c'est elle qui brise les cœurs et piétine votre amour propre sous ses talons aiguilles.

Et même si 'javais mal à en crever, je devais conserver ma légende à tout prix ...

(c) oxymort