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Cleyn - Lauren / 3 / What did she -you- come here for

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Ergheiz

Ergheiz
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MessageSujet: Cleyn - Lauren / 3 / What did she -you- come here for Cleyn - Lauren / 3 / What did she -you- come here for EmptyMar 14 Nov - 21:08



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J.Webb & L.Little

◊ ◊ ◊



Novembre. Ciel gris, lambeaux de feuillage pendus aux branches frémissantes. Silhouettes ternes, courbées sous le vent frais et humide. Faciès mornes. Joel Webb arborait pourtant un grand sourire. Pour les gens de sa profession, la saison était fastueuse. Une moisson de billets verts comme s’il en pleuvait. Chaque année après la rentrée universitaire, la même rengaine : des parents fortunés s’inquiétaient pour leur progéniture et payaient des détectives privés afin de les rassurer. Diverses rumeurs accusaient les bâtiments de l’université d’héberger des lupanars ou des laboratoires de méthamphétamine. On y célèbrerait des bacchanales peu chrétiennes, au cours desquelles les jeunes adultes étaient initiés à diverses perversions par ceux-là mêmes censés leur apprendre le droit, la philosophie stoïcienne et la physique des ondes gravitationnelles.
Joel ne contredisait jamais ces rumeurs. Pas plus qu’ils ne les confirmaient.
Certains parents mieux renseignés désiraient simplement s’assurer que le fils ou la fille prodige ne franchisse point les limites de la découverte et de l’expérimentation propre à cet âge. Plus rarement, on demandait à l’ancien policier de vérifier les performances réelles de leur apprenti narcotrafiquant. À ceux-là, le détective répondait : « Je refuse ce type d’enquête. Et je vous suggère d’encourager votre génie du commerce à pratiquer ses leçons d’économie autrement. Cleyn compte des gardiens de la loi honnêtes et compétents – ou plus dangereux pour vous : des parents susceptibles de m’employer si leur enfant unique périt d’une overdose. » Puis il coupait court à la conversation.
À tous les autres, Joel Webb déclarait aimablement : « Je vais enquêter. »

Ce jour-là, il investiguait un lot de quatre étudiants. Deux garçons et deux filles de bonne famille. Une tournée fructueuse qui mettait de bonne humeur. Le détective n’était pas avare, mais il avait des factures à payer comme tout citoyen relativement honnête. Il arpentait les couloirs de l’université dans un somptueux costume taillé sur mesure. La couleur bleu Klein s’harmonisait avec l’iris de ses yeux et la luminescence saisonnière. Une cravate noire soigneusement nouée pendait élégamment sur une chemise d’un blanc immaculé. Maintien droit, barbe soigneusement taillée, cheveux gominés. Joel endossait pleinement ses apparats d’enquêteur. Une figure d’autorité qui présente bien obtient de meilleurs résultats auprès des professions intellectuelles dont le corps enseignant composait le socle.
Il consulta ses notes sur téléphone. Vérifia l’heure. Repéra un étudiant avec des lunettes rondes, cheveux bouclés, veste marron et serviette en cuir. L’archétype de l’intello lettré. Joel le héla :

— Tu sais où se trouve l’amphi Minds in Bloom ?

— Euh… Bloom, c’est d’la beuh–euh bio ? … Logie ?

Paye ton archétype. Les gouttelettes de parfum que Joel avait vaporisé sur son torse combattaient vaillamment les vapeurs d’herbes.

— Littérature. La floraison des esprits, le bourgeonnement de l’intellect, l’efflorescence de la pensée. C’est une métaphore subtilement poétique.

Les yeux de l’étudiant s’agrandirent comme si les secrets de l’univers venaient de lui être révélés. Ils avaient les pupilles dilatées.

— Oh putain … C’est puissant ton truc …

Joel passa son chemin.

Atteignit sa destination juste à l’heure, alors qu’une cohorte d’élèves fuyait le grand amphithéâtre baptisé Minds in Bloom.
Le détective attendit que le flux se tarisse, puis entra par la porte du bas.
Une professeure, allure studieuse, rangeait ses affaires étalées sur un large bureau.
L’homme s’annonça au moyen d’un léger bruit de gorge.

— Madame Lauren Little ? Bonjour, je suis Joel Webb, détective privé.

Il montra sa licence de détective privé, tenue à hauteur d’épaule. Sa présentation suscitait presque toujours une réaction de surprise. Un battement de paupières plus tard, la conscience fouillait la mémoire en recherche d’actes coupables et posait l’inévitable question : « Qu’ai-je fait pour qu’un détective m’interroge ? » Joel ne perdait jamais une miette du précieux spectacle. On apprend beaucoup des réactions subtiles et incontrôlées d’un visage.
Celui de Lauren Little affichait des traits gracieux et matures. Grands yeux expressifs, iris bleu-gris qui brillaient d’intelligence. Bien plus jolie de près que de loin.
Elle n’avait pas la conscience tranquille. Du tout.
Pas le problème du détective. Il n’était pas rémunéré pour débusquer les travers de la professeure de lettres.

— Auriez-vous du temps à m’accorder ? Je ne vous prendrai pas plus de vingt minutes.

Formule volontairement allusive. Curiosité gratuite : un coiffeur observe mécaniquement la partie supérieure des crânes, un enquêteur cherche spontanément à deviner ce qui trouble la conscience d’une épouse convenable.
Il considéra le petit groupe d’étudiants qui trainassaient dans les gradins supérieurs.

— Je peux m’occuper de débarrasser la salle, ou nous pouvons discuter ailleurs.

Quarante-deux minutes avant le prochain cours. Joel s’était renseigné. Il savait aussi que les professeurs ne lambinaient pas entre les séances. Fixa les yeux de son interlocutrice et décréta d’une voix neutre, polie mais laissant planer des conséquences néfastes en cas de refus.

— Il vaut mieux pour tout le monde que notre entretien reste confidentiel.

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Dernière édition par Ergheiz le Mar 14 Nov - 21:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Cleyn - Lauren / 3 / What did she -you- come here for Cleyn - Lauren / 3 / What did she -you- come here for EmptyMar 14 Nov - 21:41



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◊ ◊ ◊



Première journée de travail et, il fallait s'y attendre, dans une ville pareille, aucun étudiant n'avait daigné m'accorder son attention, une véritable catastrophe, mais au moins n'en était-ils pas à danser sur les tables.
Au bout du troisième "silence" sans succès, j'avais décidé de donner mon cours comme si de rien n'était, il allait falloir que je trouve une autre solution pour capter leur intérêt, personne n'a dit que ce serait facile d'être professeure à Cleyn, mais c'était le prix à payer pour vivre ... Mon pêché ...
Pour cette première journée de cours je portais une paire d'escarpins à talons moyens, pour la tenue, j'avais choisi un tailleur-pantalon plutôt classique, rien de très sexy, vu la réputation de Cleyn, j'avais préféré éviter qu'en plus de parler pendant les cours, j'aie droit à des regards appuyés, à quarante ans je prenais plutôt bien soin de mon corps, il fallait l'admettre.
Je rangeais mes affaires dans ma serviette pour la pause déjeuner, retirant mes lunettes de lecture de mon nez avant de les plier soigneusement dans la petite pochette prévue à cet effet.
Je sortais une petite boite en plastique contenant deux tartines au fromage pour mon déjeuner, mais n'eut pas le temps d'en profiter qu'un visiteur s'approchait de moi.
Mes yeux papillonnèrent de stress

— Un d... Détective privé ? ...

Est-ce que mon mari avait réalisé ou compris ? En temps normal, une simple réflexion d'un individu normal serait arrivé à la conclusion que ce n'était pas moi qui était incriminée, un détective aurait été directement montrer à mon mari les activités que j'avais faite en ces lieux, hors, hormis un petit écart, je n'avais encore rien osé faire jusqu'ici ...
Peut-être n'avait-il jamais avalé cette histoire de renvoi ? ou avait-il contacté l'école ?
Bien entendu, je ne me fis aucune réflexion salvatrice, comme toute personne en faute, le stress grignotait mes capacités d'analyse et pour moi l'évidence était claire : mon mari n'avait pas eu confiance en moi et j'allais le payer cher.

— Je ... Oui ... Bien-sûr ...

Je rangeais à la hâte mes tartines dans ma serviette et glissait la sangle de celle-ci autour de moi.
Mon regard suivait le sien, un groupe d'étudiants étaient en train de discuter, de quoi ? Aucune idée, mais sûrement pas de littérature , Platon, Socrate ce n'était pas leur truc.
L'enquêteur me proposait d'évacuer la salle, mais compte tenu de ce que je croyais qu'il allait me dire, je préférais faire plus simple, d'autant que mon interlocuteur insistait sur le caractère privé de la situation ce qui ajoutait encore une dose de stress, d'autant qu'il était largement imposant, j'avais déjà lu des romans de gare, mais souvent les détectives privés y sont décrit comme petit, en surpoids, dégarnis, hors, l'homme qui me faisait face était bien bâti et plutôt bel homme avec un regard ténébreux qui ne me rassurait en rien.

— Ce ne sera point utile, il y a un espace rangement de ce côté ...

Je marchais vers le fond de la salle, il y avait une petite porte avec un grand cagibi renfermant des chaises et autres matériel audiovisuel en cas de besoin, je déverrouillais avec la clef que l'on m'avait confié. Le concierge avait précisé que certains étudiants s'y bécotaient pendant les cours, le petit sourire qu'il avait eu en me regardant ne m'avait pas vraiment rassurée.
J'entendais vaguement les étudiants rire et faire des sous entendus entre moi et l'inconnu me conseillant de bien m'amuser, mais je préférais les ignorer, après tout, en deux heures de cours, eux ne m'avaient accordé aucune attention. J'étais quand-même honteuse, comme une petite fille prise en faute, j'avais envie de leur hurler qu'ils se méprenaient, mais la peur de la suite des évènements étaient plus fortes, je n'avais pas envie de perdre mon mari pour un fantasme !

La pièce était un désordre énorme : des chaises étaient empilées sur les côtés, il y avait des armoires contenant des archives dont l'école n'avait plus besoin, mais qu'ils se refusaient à jeter, de l'autre côté un tas de caisses contenant du matériel audio, des projecteurs et des écrans repliés, un tableau trônait, presque seul, au bout de la pièce, éclairé par la lumière tamisée et vieille de la pièce qui provenait d'une ampoule nue et poussiéreuse.

Je pris deux chaises et les installaient face à face, quelque chose me disait que cela allait durer plus de vingt minutes ...

— C'est mon mari qui vous envoie ?

Autant crever l'abcès tout de suite ..

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MessageSujet: Re: Cleyn - Lauren / 3 / What did she -you- come here for Cleyn - Lauren / 3 / What did she -you- come here for EmptyMer 15 Nov - 22:23



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◊ ◊ ◊



Joel fronça les sourcils. Un cagibi, génial. Ça lui rappelait les salles d’interrogatoires des commissariats de L.A. Ça faisait remonter quantité de mauvais souvenirs.

— Comme vous voulez

Consentit l’ancien policier sans feindre un sourire.

Il suivit madame Little qui n’était pas si petite, bien qu’elle semblait se ratatiner sous un fardeau de crainte et de honte. Joel éprouvait l’envie de la rassurer, de la mettre à l’aise. Toutefois la curiosité l’emportait sur la compassion. Quelque chose clochait chez cette professeure. Elle paraissait étrangement ordinaire – trop pour cette ville. Ses réactions à vif, ses postures inconfortables dépareillaient avec la population locale. Joel avait déjà interrogé plusieurs de ses collègues. Passé le bref instant de sidération, ils s’exprimaient avec aplomb. Certains avec provocation. Un prof de mathématiques et une conférencière en archéologie avaient même flirté avec lui. Le matheux portait une alliance à l’annulaire. L’archéologue croisait les bras sous sa lourde poitrine et se léchait les lèvres entre chaque prise de parole. À Cleyn, la tendance générale était d’assumer ses envies sans complexe, voire de les afficher ouvertement.
Pour une raison qui intriguait Joel, Lauren Little nageait à contre-courant.

Les allusions salaces des étudiants, qui fusaient tandis qu’elle déverrouillait la porte, dressaient pourtant le portrait d’une professeure débauchée, adepte de la fornication entre deux exposés de littérature.
Le détective repensa à l’étudiant binoclard enfumé jusqu’aux neurones. Sauf si ces gamins racontent n’importe quoi.
Il pivota dans leur direction, la mine revêche. Brandit un poing, pouce et index déplié en forme de demi-croix. Une geste d’autorité traduisible en : Défense d’approcher, les gars, ou c’est mon poing entier que vous prenez dans la tronche.
Il entra dans l’espace de rangement et referma la porte derrière lui.

La salle était bordélique, remplie d’éléments familiers et inoffensifs qui la rendaient plus accueillante qu’une salle d’interrogatoire. Aucune odeur d’urine ou de vomissure n’agressait les narines. Les remugles habituels d’une pièce insuffisamment aérée. Joel détecta également les flagrances subtiles d’un parfum féminin, celles plus fortes de sueur rance. Peut-être aussi des miasmes de luxure, à moins que son esprit lui jouât des tours après ce qu’il venait d’entendre.
L’endroit ne donnait pourtant aucune envie à se livrer à des activités de débauche. À moins d’utiliser le matériel audio-vidéo pour un tournage olé olé : un nombre croissant de jeunes finançait leurs études de cette manière. L’éclairage évoquait les bâtiments publics du siècle précédent, quand le miracle de l’ampoule à incandescence avait remplacé les lampes à pétrole. Le tableau évoquait une période encore plus ancienne. L’attrait pour le vintage, peut-être. Il y avait des goûts bien plus étranges à Cleyn. Joel aussi avait les siens.

— Merci

Dit-il poliment en approchant de la chaise déplacée à son intention. Au lieu de s’assoir, il fit le tour de la pièce, comme pour se l’approprier.

— C'est mon mari qui vous envoie ?

Joel souleva la chaise par le dossier, la décala de sorte à avoir la lumière dans le dos, puis imprima une rotation à 180 degrés. Mouvement souple, précis, précautionneux, sans autre bruit dans la pièce que la respiration nerveuse de la professeure. Ensuite, il pinça son pantalon au niveau des cuisses et s’assit sur le siège, avant-bras en appui sur le dossier.
La manœuvre lui avait laissé le temps de réfléchir aux mots de l’épouse Little. Aux émotions dans sa voix. À sa peur. À la manière dont il allait gérer cet imprévu.
Il la regarda dans les yeux.

— Il s’agit effectivement d’une affaire de "mari". Mais pas le vôtre, en ce qui me concerne. J’enquête sur Mary Davis, une de vos élèves de première année. Sa famille m’a communiqué de vives inquiétudes après avoir entendu des rumeurs accablantes sur cet établissement. Les Davis se réclament honnêtes et bons chrétiens. Je ne peux rien affirmer quant à leur foi, en revanche j’ai vérifié leurs antécédents. Leur casier judiciaire est aussi vierge que la figure illustre ayant inspiré le prénom de leur fille, si je puis me permettre, et leurs activités sont blanches comme neige. Ils n’attendent pas de Mary qu’elle conserve cette teinte immaculée – bien que ça leur ferait plaisir. Les Davis appartiennent à un courant progressiste qui prône l’acceptation des mœurs de notre époque, du moins ceux qui résultent de choix personnels et ne nuisent pas à la société ou aux individus. En d’autres termes, ils veulent s’assurer que leur fille se porte bien et ne subisse pas les influences délétères qu’on prête à cette université. En tout cas, pas au point de la métamorphoser en petite diablesse. Ils ne tiennent pas non plus à la recueillir en larmes avec un polichinelle dans le tiroir avant la fin du semestre. Vous comprenez ?

Joel se leva de sa chaise. Déboutonna sa veste de costume et desserra légèrement sa cravate. Le manque d’aération rendait l’atmosphère lourde et épaisse. Des particulières de poussière paressaient dans la lumière ocre. Ils auraient été mieux installés dans l’amphi Minds in Bloom, aucun doute. D’un autre côté, l’inconfort motivait à boucler cet entretien au pas de course. Joel passa machinalement une main dans ses cheveux, puis posa à nouveau son regard perçant sur la professeure.

— C’est avec vous que Mary Davis partage le plus d’heures de cours, qui plus est de la littérature. Je m’adresse à vous, car vous êtes une adulte responsable susceptible de relever un changement d’attitude de sa part. Il peut s’agir de gestes emportés, de réactions inhabituelles et soudaines, de pensées troubles ou douloureuses couchées dans ses compositions écrites. Je vous demande donc de réfléchir avant de me répondre : avez-vous observé des signes inquiétants chez Mary Davis ?

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Dernière édition par Ergheiz le Jeu 16 Nov - 9:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Cleyn - Lauren / 3 / What did she -you- come here for Cleyn - Lauren / 3 / What did she -you- come here for EmptyMer 15 Nov - 22:52



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Je sortais un mouchoir pour l'appliquer sur ma bouche et mon nez. Quelle idée stupide j'avais eu de venir ici, l'endroit était irrespirable et en même temps pas réellement conçus pour que deux personne y passent du temps, bon sang, comment des étudiants pouvaient ils s'adonner à la luxure en pareil endroit ? Un tel lieux devait leur agressé les poumons. Rien que déplacer deux chaises me déchirait la respiration alors faire ... Ce genre de chose ...
L'inspecteur prenait son temps, faisant pivoter la chaise ce qui me plongeait encore plus dans un inconfort désagréable, si mon mari demandait le divorce, j'aimais autant le savoir tout de suite, qu'il m'achève comme un lapin à la chasse plutôt que de jouer ainsi avec moi telle le chat avec une souris.

Un soulagement visible se fit en moi tandis qu'il évoquait un "mari" mais pas le mien, je soupirai même de soulagement, mauvaise idée face à quelqu'un qui était venu vous interroger, mais maintenant que la peur était partie, je me sentais presque invincible.
J'écoutais attentivement les explications de l'enquêteur, une situation grave qui refit monter mon anxiété, pas pour moi, mais pour cette fille : Mary Davies, une jeune fille croyante, dont le prénom avait été choisi visiblement en fonction de la sainte vierge, comme ma propre fille.
Mes deux garçons portaient les noms de deux apôtres : Matthew et Luke, ma fille s'appelait Mary, âgée de dix-neuf ans, une coïncidence troublante qui suscitait mon empathie. Ce n'était plus la professeure ou la femme, mais la mère qui écoutait maintenant attentivement l'homme qui lui faisait face.

— Je comprends ...

L'homme défit sa veste et descendait sa cravate, moi-même je ne me sentais pas au mieux ici, c'était vraiment une idée stupide, mais c'était le seul endroit ou je pensais que nous serions bien et sans écoutes extérieures. L'amphithéâtre n'était pas une bonne idée à cause des jeunes et je ne voulais pas de démonstration de force qui aurait pu me retomber dessus, la salle des profs, pareil et l'extérieur n'en parlons même pas. J'avais essayé une fois, quand mes tartines ont nourri le sol vaillamment poussées vers ce dernier par un ballon de football, j'avais renoncé, surtout avec le regard que le quarterback m'avait lancé.

— Oui, je vois qui est Mary ...

Je n'aurai jamais soupçonné qu'elle puisse avoir une famille si proche de la mienne, il faut dire que Mary était une jeune fille particulière.
Je remontais ma serviette sur mes genoux, fouillant dans cette dernière pour en extirper une petite chemise de plastique, récupérant quelques feuilles de cette dernière. Au bout d'une petite fouille rapide, je réussissais à mettre la main sur un devoir de Mary.

— Cela pourrait peut-être vous aider ?

Cette jeune fille était une rebelle, comme beaucoup d'autre, bien qu'elle n'en avait pas vraiment le look : blonde, toujours tirée en queue de cheval, chemises, veste de cuir, jeans et bottines, mais pas la dernière pour faire du chahut.
Pourtant, bien plus sensible dans ses écrits, des rares élèves qui m'avaient rendu leur devoir, elle y écrivant un texte d'une beauté incroyable, le sujet de la dissertation étant "si vous étiez un personnage de littérature, comment raconteriez vous votre vie actuelle ?" la ou, la plupart s'était contenté d'une moitié de page, Mary m'avait pondu l'équivalent de trois pages Word, le texte, bien que beau, aurait pu être inquiétant : elle n'y évoquait pas sa propre vie, mais une métaphore, parlant d'un oiseau qui quittait sa cage, mais qui, bien que libre, avait toujours l'impression d'être enfermé dedans, demandant à notre seigneur pourquoi lui avoir rogné les ailes ? Le texte était emprunt d'une mélancolie et d'une tristesse telle que j'en avait été retournée, elle n'était pourtant pas du genre travailleuse, mais j'avais la sensation que ce travail lui avait permis de s'exprimer sur un mal-être profond.

— Ce travail la c'est ce qu'elle m'a rendu de mieux. Quand elle écrit c'est rarement mauvais, pourtant en cours, elle est complètement dissipée, comme le reste de l'amphithéâtre ...

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MessageSujet: Re: Cleyn - Lauren / 3 / What did she -you- come here for Cleyn - Lauren / 3 / What did she -you- come here for EmptyJeu 16 Nov - 9:41



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La professeure reprit une belle assurance, comme délestée du fardeau qui voûtait ses épaules. Pourtant l’inquiétude n’avait pas déserté son visage vermillonné par l’émotion et la luminosité ambiante. Une anxiété nouvelle hantait ses traits harmonieux, différente de la précédente. Joel éprouva un élan de sympathie. Cette femme avait du cœur, elle se souciait de ses élèves. Elle n’était pas la seule de l’université, bien qu’on reprochait quelquefois aux professeurs de Cleyn de se soucier très intimement de leurs ouailles.
Regard figé sur le visage expressif de Lauren Little, il attrapa la copie de Mary Davis.

— Merci.

Feuillets à hauteur de menton, tournés de sorte à ce que le papier capte la faible lumière, il déchiffra les caractères en effectuant de petits pas. Webb aimait travailler ses muscles et ses neurones simultanément.
Bigre, c’était un long devoir. Lecteur aguerri, le cerveau de l’ancien policier s’était néanmoins rodé avec des rapports, des articles de presse, ainsi que des ouvrages d’auteurs émérites passés à la moulinette des éditeurs. Rien à voir avec un devoir de classe rédigé par une jeune adulte. Les premières lignes annonçaient une prose lyrique, imprégnée de sensibilité. Difficilement interprétable au moyen d’une lecture superficielle.

— Je ne suis pas un critique littéraire. Quelle est votre analyse personnelle ?

Il écouta les commentaires de la professeure tout en poursuivant sa lecture. Rapidement, il en vint à sauter des paragraphes. La fin l’intéressait davantage. L’essentiel se trouve toujours dans la conclusion. Dans le message qu’on souhaite véhiculer.

— La liberté, les entraves du passé et l’appréhension de l’avenir… Ce sont des problématiques habituelles chez les jeunes adultes, en particulier quand on suit un chemin tracé depuis la naissance. Il est délicat d’émettre un jugement sur la base d’un seul devoir. La qualité de son travail devrait toutefois se répercuter dans ses notes et rassurer les Davis. Comme vous le soulignez, la plupart des élèves sont dissipés. Ils profitent de la vie et nous savons tous les deux que ces bâtiments sont imprégnés d’hédonisme jusqu’aux fondations. Beaucoup alternent entre les périodes d’euphorie et de mal-être, pareils à de jeunes oiseaux soumis au turbulences du grand air. Heureusement, l’immense majorité apprend à voler et traverse les années universitaires sans trop de dégâts. C’est ce que nous désirons tous pour Mary.

Il acheva la lecture sur un sentiment de perplexité. Tira une petite carte professionnelle de sa poche, la glissa sous son pouce, puis remit les feuillets à la professeure.

— Rien d’autre ? Je ne vois pas de signaux alarmants dans ce que vous me dites, toutefois une vigilence s’impose. Rien ne vous y oblige, mais je vous serai gré de m’alerter si vous décelez une aggravation de son état. Mes coordonnées figurent sur cette carte. Vous n’aurez jamais à craindre d’être jugée ou mal reçue, comme ce peut être le cas pour les membres de la famille ou la police.

Le détective laissa madame Little digérer les informations, poser des questions si elle en avait. Il retroussa les manches de sa chemise, les pliant soigneusement au niveau des coudes. Ce geste montrait que l’entretien n’était pas achevé ; Webb aurait bien voulu.
Il traina sa chaise puis s’installa juste en face de son interlocutrice.

— Il me reste deux questions à vous poser. Des questions qui dans l’immédiat me turlupinent davantage que le dilettantisme de Mary Davis, à vrai dire.

Il leva un index.

— Premièrement : selon vous, pourquoi ce devoir en particulier vous émeut ? Comme je vous l’ai dit, je ne suis pas critique littéraire. Encore moins professeure de lettres. Mais je ne suis pas stupide. Et ce texte, bien que joliment écrit, rencontre peu de résonnance chez un homme de mon âge.

Un âge que Lauren Little semblait avoisiner.

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MessageSujet: Re: Cleyn - Lauren / 3 / What did she -you- come here for Cleyn - Lauren / 3 / What did she -you- come here for EmptyVen 17 Nov - 10:10



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Evidemment, mon statut "d'experte" allait être mis à contribution, en tant que professeure, j'étais plus à même de pouvoir comprendre les intentions derrière son texte, du moins cela aurait du être le ca,s mais être professeure à Cleyn n'était pas comme être professeure dans un collège privé de L.A, les élèves se fichaient pas mal des cours, les garçons pensaient surtout à ploter les filles et les filles à se faire pelotter par les garçons ...

— Et bien ... Je ne suis pas psychologue, mais ... Je la sens tiraillée, comme si cette débauche de luxure qui lui est offerte ici, à Cleyn ne suffisait pas à son bonheur ...

L'analyse de l'inspecteur était, cependant, bien plus positive, je n'étais pas forcément d'accord, mais ne voulait pas le contredire, après tout, c'était son domaine d'expertise, qui étais-je ? Moi ? Pour oser le contredire ? C'était lui l'enquêteur, moi je ne pouvais que lui apporter des éléments que je connaissais.
Et cela s'arrêtait ainsi ? Il me remit une carte de visite, semblant vouloir conclure en cet instant, mais il n'en était rien, il s'approchait de moi, envahissant mon espace personnel, mais qu'importe, en cet instant seul le bien être de mon élève comptait, même si elle était si dissipée que j'étais à peu près sure qu'elle ne me reconnaitrait pas dans la rue ...

— Monsieur Webb ... Webb c'est ça ?

Je n'étais plus très sure, il s'était présenté, mais je ne voulais point commettre d'impair. Cela m'énervait personnellement quand les gens m'appelaient "Liddel" parce que l'idée que quelqu'un s'appelle "Petit" était un problème pour leur cerveau étriqué : des Little aux States il y en avait un sacré paquet.

— Je pense que vous ne devriez pas prendre cela à la légère, comme dit ce texte est la meilleure chose que Mary ait écrite, peut-être est-ce grave ! Moi j'y vois une jeune femme qui a voulu se réfugier dans la luxure et la débauche et qui n'y trouve pas son compte, peut-être est-elle malheureuse, voir déprimée ou peut-être est-elle sous l'emprise d'un quelconque camarade de classe ?

Mon regard soutenait le sien, il avait beau se la jouer policier imperturbable, je trouvais quelque chose de rassurant dans sa manière de regarder, comme une sorte de tristesse ou de mélancolie. Il y avit quelque chose d egentil qui s'évaporait de lui comme un loup domestiqué ou quelque chose dans ce gout la. Je n'avais pas l'impression qu'il me soupçonnait de quoi que ce soit et s'il avait compris que je n'étais pas très claire concernant mon mariage, il ne s'en était pas formalisé ou n'en donnait, en tout cas, pas l'impression.

— Quelle est votre seconde question Monsieur Webb ?

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MessageSujet: Re: Cleyn - Lauren / 3 / What did she -you- come here for Cleyn - Lauren / 3 / What did she -you- come here for EmptySam 18 Nov - 3:04



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◊ ◊ ◊



— C’est ça, Webb. Comme le télescope spatial qui sonde les mystères du cosmos à travers le rayonnement infrarouge. Ou le réseau qui collecte de larges quantités de données. Ou encore la toile qui capture les insectes ravageurs.

Léger sourire en coin. C’étaient les trois principales astuces mnémoniques pour retenir son nom – toutes convenaient à son activité. On l’appelait rarement par son prénom. La plupart des gens l’appelaient « Webb », sans le monsieur poli de la professeure de lettres. Ça lui convenait très bien. Son patronyme était plus facile à porter que celui des Little. À coup sûr, les étudiants railleurs de l’amphi s’étaient défoulés dessus. Petite… plein de choses salaces et vulgaires. Webb aurait bien aimé déloger ces têtes de nœud. Un rappel autoritaire du respect dû aux personnes qui les instruisent et veillent sur eux, ou du moins qui s’y efforcent.
Quoi qu’il en soit, la petite femme craintive s’était transcendée en lionne farouche. Regard franc, voix forte et claire, elle défendait son élève comme si Mary Davis appartenait au clan familial. Webb appréciait. Les passionnées comme Lauren Little détiennent le pouvoir de toucher l’âme des gens. Il y avait un fond de candeur en elle, une force belle et pure qui rappelait au détective ses débuts dans la police. Combien de temps brillerait ce joyau dans le cœur avant que la corruption de Cleyn ne ternisse son éclat ?

— Je suis d’accord avec vous sur ce point, madame Little : Mary Davis ne trouvera pas le bonheur dans la débauche et la luxure, comme l’immense majorité voire la totalité de l’humanité. Je serais ravi de débattre avec vous sur la distinction entre le plaisir, éphémère par nature, et le sentiment durable de bonheur qui exige une certaine discipline de l’esprit. Mais vous arriveriez en retard à votre prochain cours, et moi à mes prochains entretiens.

Torse en appui contre le dossier de sa chaise, Webb tendit le bras et posa une paume qui se voulait rassurante sur la main de son interlocutrice. À l’inverse de sa carne de combattant, elle avait la peau douce et fraiche. Le temps d’un bref échange de chaleur, il affirma :

— Je vous assure que je ne prends pas le bien-être de Mary Davis à la légère. Certes, on me paye pour cela, mais uniquement parce que j’ai accepté ce contrat qui résonne avec mon éthique personnelle. J’ai l’intime conviction que nous devons tous passer par des périodes de mal-être pour apprendre à gérer nos émotions, ainsi que nos désirs. On peut le comprendre intellectuellement en étudiant Spinoza ou diverses œuvres littéraires, mais seule l’expérience du réel nous l’enseigne concrètement. C’est ainsi que nous grandissons, que nous mûrissons et accédons au bonheur. Mary traverse actuellement une tempête, comme la plupart des gens de son âge. Mon rôle n’est pas de l’extirper ou de l’enfermer dans une bulle protectrice, ainsi que ses parents ont pu le faire jusqu’à sa majorité. Cette jeune femme est à une période de sa vie où elle doit apprendre à naviguer parmi des eaux troubles et trouver son propre cap. C’est pourquoi je parlais de vigilance : notre responsabilité consiste à vérifier qu’elle ne court aucun risque de chavirage, et qu’en effet des personnes mal intentionnées ne profitent pas de son trouble pour abuser d’elle. Ce n’est pas très différent de l’enfant que nous surveillons et protégeons des dangers extérieurs pendant qu’il apprend à marcher, tout en sachant que des chutes et des pleurs sont inévitables.

Il retira sa paume. Désigna l’extérieur d’un geste ample du bras.

— Mon enquête sur Mary Davis ne se limite pas à notre entretien, bien qu’il soit le plus précieux de tous. Comme vous pouvez vous en douter, il est difficile d’investiguer parmi ses camarades de classe. Pas impossible, mais difficile. Cela exige de la finesse, et donc du temps.

Ainsi que maintes subtilités que Webb ne tenait pas à révéler.
Les faits et les subtilités composaient respectivement les fondations et les plans d’architecture d’une enquête. En dix minutes, Lauren Little en avait cumulé suffisamment pour devenir une enquête à part entière.

— Quelle est votre seconde question Monsieur Webb ?

On y était. Le moment de vérité.
Le détective se leva à nouveau. Marchant en cercle, il réévalua ses conclusions et ses interrogations à l’aune de ce qu’il venait d’entendre. Plusieurs hypothèses, aucune certitude.
Au diable les subtilités ! L’heure tournait et il n’était pas question de quitter ce local étouffant sans avoir écarté l’hypothèse la plus inquiétante. Il retourna à sa chaise, face à la professeure, mains en appui sur le dossier :

— Ma deuxième question est possiblement en lien avec la première. Pour quel motif votre mari enverrait un détective privé à votre rencontre ? Cette idée vous effraie, terriblement. Je vous prie de ne pas insulter mon intelligence en prétendant le contraire. J’ajouterai que vous n’avez pas l’air dans votre élément au sein de cette université, sans vouloir vous offenser. Quelque chose coince chez vous ; je suis peut-être le premier à vous le dire, mais sûrement pas le premier à le penser. Rien ne vous oblige à me répondre, évidemment. Vous pouvez retourner à vos occupations sur-le-champ, avec la promesse que je n’aborderai plus cette question si nous nous reparlons au sujet de Mary Davis.

Il contourna la chaise et s’accroupit devant la professeure. Laissa s’exprimer la flamme chaleureuse de son humanité, mise à mal par une longue carrière au sein de la police et la vie à Cleyn. Sa voix adopta le timbre doux et empathique de la confidence.

— Je veux que vous sachiez que si vous avez des problèmes, ou besoin de parler, je suis à votre écoute. J’ai tiré toutes sortes de personnes de toutes sortes d’embarras. C’est mon métier, ma vocation, de la même façon que votre sacerdoce est l’enseignement. Mais je comprends vos réticences : se livrer à un inconnu est un pari risqué.

Son index tapota la petite carte blanche qu’il lui avait remise. Il releva les yeux et plongea dans les siens :

— Je vous propose un moyen simple et efficace d’établir une relation de confiance : soyez ma cliente. Versez-moi un dollar symbolique et nous serons liés par un contrat. Mon intégrité professionnelle sera engagée. Rien de ce que vous pourrez dire ou faire en ma présence ne sera divulgué sans votre accord explicite. Comme pour un médecin ou un avocat. Ce contrat ne vous engage à rien, sinon à être honnête avec moi dans l’intérêt de tous.

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MessageSujet: Re: Cleyn - Lauren / 3 / What did she -you- come here for Cleyn - Lauren / 3 / What did she -you- come here for EmptyVen 24 Nov - 1:40



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J.Webb & L.Little

◊ ◊ ◊



Plus je défendais le cas de Mary Davis, plus une inquiétude naissait en moi : trouver le bonheur au milieu de la débauche et de la luxure, mais réaliser que tout cela n'était que poudre aux yeux, n'était-ce pas ce qui me pendait au nez ? Avais-je réellement fait le bon choix de rejoindre cette ville ? Une grosse part de moi-même s'imaginait déjà braquer avec le Break familial pour m'envoyer dans le décor et oublier cette vie morne et triste, c'était une image, je ne l'aurais pas fait bien sûr, le suicide étant un pêché ...
Mais les mots de Monsieur Webb me piquaient au cœur, semblant confirmer cette impression que je me dirigeais vers le même souci que mon élève : la luxure ne suffira peut-être plus un jour et que faire à ce moment la ? Démissionner et reprendre ma place dans mon ancienne école ? Reprendre ma place auprès de mon mari ? Je l'ignorais.

La main de Monsieur Webb sur la mienne était agréable, même si l'on sentait qu'il avait du passer par de dures épreuves physiques, mon regard croisait le sien et j'écoutais attentivement ce qu'il me disait, comprenant que son rôle de brute sans cœur n'était que cela : un rôle pour se vouloir intimidant et récolter les informations demandées. Il parlait avec une certaine passion et c'est en cet instant que je pouvais voir toute la force qu'il tirait de son travail, ce n'était pas une fouine comme beaucoup d'autres, mais bien un passionné.

La seconde question me frappait comme un coup de fusil et j'avais conscience d'écarquillé les yeux comme une biche prise dans les phares d'une voiture, bien sûr qu'il avait compris, ça je le savais depuis longtemps, mais de la à ce qu'il veuille en savoir plus alors même que l'entretien semblait toucher à sa fin, j'étais perturbée par la question.
Dans un premier temps, je voulais répondre que cela n'avait rien à voir avec son enquête, mais il se levait, contournant sa chaise pour venir s'accroupir, me laissant dans la position dominante, tout en emplissant la pièce de son charisme, me proposant une relation de confiance, un plan fou, mais qui pouvait fonctionner.

Un instant je restais à le considérer, réfléchissant sérieusement à la question. Rie  ne bougeait chez moi à part ma poitrine au rythme de ma respiration avant de me mettre à m'animer comme un automate dans lequel on aurait enfin glissé des piles. J'attrapais mon portefeuille et j'en extirpais fébrilement un dollar que je tendais à Monsieur Webb.
Ce n'était pas tant donner de l'argent, le souci, c'était la suite qui serait compliquée.

— Je m'appelle Lauren Little et j'étais professeure à Los Angeles ...

Ca il le savait déjà, quant à la seconde informations, cela n'avait aucune espèce d'importance, mais je tenais à être la plus précise possible.

— Je suis maman de trois enfants, les deux garçons portent les noms de deux apôtres et ma fille ... s'appelle "Mary"

Comme Mary David et pour exactement les mêmes raisons ...

— J'ai déménagé à Cleyn en faisant croire à mon mari que j'ai été renvoyée de l'école ou je travaillais ...

Et tous les jours j'y pensais à mon mari, un homme admirable et vraiment sympathique, toujours prévenant, qui travaillait dur sans relâche, mais je n'en pouvais plus, j'avais eu besoin d'autre chose, mais je savais que cette situation n'était pas seule responsable.

— Je voulais découvrir un autre monde, une autre façon de vivre : tout dans ma vie est régie par la foi, je me lève, je prie, je vais travailler, je rentre, je fais à manger, on prie, je me lave, je vais me coucher, je prie encore ... Le dimanche je vais à l'église. Je n'ai jamais laissé aucun désir prendre la direction de ma vie et ... Cela me rongeait ...

Je m'humectais les lèvres avec ma langue, j'avais la gorge sèche, des tremblements dans les mains, mais mon regard était déterminé, planté dans celui de Joel Webb qui me faisait face, toujours en attente de la suite.

— J'ai fais le pari risqué de m'installer ici pour connaître autre chose que ma vie bien rangée, sans quoi je me serais surement volontairement jetée dans un platane avec ma voiture ... Je voulais cesser d'être la croyante, la mère, la professeure ou l'épouse. Je voulais savoir ce que ça fait d'être observée par un homme qui n'a qu'une seule idée en tète et peut-être même céder à la pulsion, je voulais sentir l'odeur du danger tout autour de moi, je voulais arrêter d'être le cliché d'une femme et en être une pour de vrai ...

Mes yeux étaient humides, pas parce que je vivais une quelconque désillusion, au contraire, j'avais été comblée en arrivant ici et je n'en avais toujours pas assez, non, j'étais sur le point de fondre en larme parce que je m'en voulais d'infliger une épreuve pareille à mon mari, même s'il l'ignorait.

— Mon mari n'est pas au courant et, honnêtement, il mérite mieux que ça, c'est un homme bon et je m'en veux de lui faire subir une telle chose, mais plus les choses avancent , plus je réalise que je n'avais pas réellement le choix ...

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MessageSujet: Re: Cleyn - Lauren / 3 / What did she -you- come here for Cleyn - Lauren / 3 / What did she -you- come here for EmptyMar 28 Nov - 1:32



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J.Webb & L.Little

◊ ◊ ◊



Webb reçut un dollar. Le tarif d’une bière pression. Par ce geste, Lauren Little passait du statut d’informatrice à celui de cliente. Un changement subtil s’opéra dans l’atmosphère confinée de l’espace de rangement.

La nouvelle cliente était une grenouille de bénitier. Rien d’étonnant pour une professeure de lettres : la Bible était le bouquin le plus populaire de la planète et il trônait sur les tables de chevet de millions de foyers américains. Comme Webb et maints travailleurs de Cleyn, elle venait de la cité des anges. Jusque là, seulement des informations banales. Utiles néanmoins pour établir un profil – que le détective brossait par automatisme. Deux fils aux prénoms d’apôtres. Une fille, Mary, probablement encore vierge et qui atteindrait un jour prochain les dix-neuf ans de Mary Davis.
Voilà pourquoi la copie de l’étudiante touchait particulièrement la professeure.
Le cœur du détective enflait d’empathie tandis que simultanément, son cerveau analytique établissait de froides connexions. Éducations religieuses strictes, coïncidence des prénoms, peut-être des traits physiques en commun, Lauren Little projetait sur la Mary Davis de Cleyn certains affects concernant la Mary Little de Los Angeles.
Webb opina de la tête, encourageant sa confidente à poursuivre. Il avait toujours le sentiment qu’il y avait autre chose. Un lien personnel, plus viscéral encore. Un litige avec son époux qui la terrifiait.

Lauren Little était aussi une menteuse, à l’instar de chaque âme incarnée dans ce monde imparfait. Les pieuses autant que les autres. Unique différence, d’après les observations de Webb : les croyants zélés (se) pardonnent plus difficilement les infractions à loi divine. Les péchés.
Celui de madame Little était presque un cas d’école.
Webb souffla de soulagement. La professeure ne fuyait pas un mari opprimant. Elle ne craignait pas les représailles d’un époux violent. Elle redoutait simplement que sa bienaimée famille découvre ses frasques adultérines.

— Je comprends

mentit le détective, se redressant sur ses jambes. Il n’avait jamais aimé une femme au point de lui jurer fidélité devant l’autel. Jamais éprouvé l’envie d’élever des enfants. Il jouissait d’une sexualité épanouie selon ses critères et côtoyait le danger sans interruption depuis vingt ans. La vie de Lauren Little suivait une trajectoire radicalement opposée à la sienne. Jusqu’à récemment, du moins.

Webb fouilla sa veste de costume et en sortit un mouchoir blanc soigneusement plié. La pièce de tissu doux et absorbant faisait partie de la panoplie de l’enquêteur : les confidences génèrent des émotions parfois vives ; les émotions vives stimulent les glandes lacrymales et dévastent le maquillage. Webb en fut témoin des centaines de fois. Il offrit le mouchoir à sa cliente au bord des larmes, posa une main rassurante sur son épaule.

— Vous avez fait le bon choix. Je veux dire : en choisissant cette ville. Pour moi, les choses sont simples : vous avez des besoins et vous essayez de les satisfaire sans détruire le foyer que vous chérissez. L’université de Cleyn est un choix cohérent et relativement sûr. Le personnel et les étudiants s’adonnent copieusement à la débauche, cependant la délation ne figure pas dans l’ADN des gens d’ici. Le scandale non plus. À moins de vous filmer et diffuser vos ébats sur internet, rien ne filtrera de vos nouvelles activités à sensation. Le plus grand danger, c’est vous et ce que vous ramenez à Los Angeles. Duper ses proches n’est pas chose facile. Mais vous êtes une personne intelligente, votre esprit s’est affuté sur les grands récits littéraires. Je vous en crois tout à fait capable.

Le regard de Webb se posa sur le vieux tableau abandonné contre le mur. Les traits de pinceau représentaient un groupe d’élèves en vêtements anciens, assis en demi-cercle face à un jeune enseignant. Paysage de printemps en fond. Sur le côté, des hommes et des femmes d’âge mûr longeaient un grand bâtiment austère aux multiples fenêtres. Style désuet, message intemporel.
Le détective tendit la main à la professeure, l’invitant à se lever. Passant délicatement un bras derrière sa taille fine, il l’orienta face à la toile et tendit l’index.

— Symboliquement, votre première année scolaire à Cleyn signe un renouveau. Le printemps après un hiver long et gris, malgré les joies du foyer et la douceur de l’âtre. Nul ne peut présager ce que les mois à venir vous apporteront, mais il est certain que cette expérience vous apportera quelque chose. Vous êtes l’oiseau qui s’extrait de sa cage bénie et se heurte au libertinage du monde extérieur, comme Mary Davis et de façon plus mesurée ces personnages peints. Il y aura des moments d’extase, d’autres où vous vous maudirez. Mais vous apprendrez sur vous-même et quoi qu’il advienne, cette connaissance intime vous renforcera.

Webb rompit le contact, se dirigea vers le tableau évocateur, puis se retourna face à la professeure.

— Faites quand même attention, hein ? Votre famille a besoin de vous. Vos deux fils et votre fille Mary ont besoin de vous. À l’image du jeune maître sur cette œuvre picturale, je vous crois même capable d’inspirer Mary Davis et vos autres étudiants. Eux aussi ont besoin de vous et de vos précieux enseignements, bien que peu en aient conscience. En parvenant à concilier l’activité d’apprentissage, l’expérimentation et l’assouvissement de vos désirs, je pense que vos ouailles seront plus nombreuses à vous respecter et vous suivre.

Webb redescendit les manches de sa chemise et s’attaqua aux boutons de manchettes. Travail terminé. Madame Little n’avait guère besoin de son aide ; ses pensées se tournaient déjà vers l’entretien suivant.

— Si par malheur vous chavirez, si les griffes du danger vous attrapent et vous tirent dans l’abyme, vous avez ma carte et vous êtes ma cliente. N’hésitez pas à m’appeler. De même, n’hésitez pas à parler directement avec Mary Davis si l’inquiétude vous ronge. Elle se confiera plus facilement à la professeure qui a lu ses écrits.

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MessageSujet: Re: Cleyn - Lauren / 3 / What did she -you- come here for Cleyn - Lauren / 3 / What did she -you- come here for EmptyMer 29 Nov - 3:01



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J.Webb & L.Little

◊ ◊ ◊



Voila, "faute avouée est à moitié pardonnée" disait le proverbe, j'espérais que c'était vrai, autant pour notre créateur que pour nous, car je venais de tout avouer à Monsieur Webb, pouvais-je lui faire confiance ? Etais-je trop naïve ? Aucune idée, mais cela m'avait fait un soulagement certain, je sentais ce poids sur ma poitrine disparu ou en tout ca sacrément allégé.
Mon regard posé dans celui de Monsieur Webb, j'avais les yeux embués de larmes parce que je me sentais mal, perdue et coupable de faire ça à un mari si aimant et agréable que Adam.
"Adam" c'était le nom de mon mari, bien sûr choisi en fonction du premier homme par ses propres parents. Nous avions tous les deux eu une famille très religieuse qui nous avait tous les deux mis sur le droit chemin et lorsque Adam avait demandé ma main à mes parents, ils avaient été soulagés de voir que j'avais choisi un homme qui fréquentait l'église aussi assidument que moi, ils avaient eu peur car, dans ma jeunesse, j'avais ramené à la maison un tas de petits amis différents, comme quoi, ma période rebelle n'était pas si bien cachée finalement, tellement rebelle que, malgré son prénom, Adam avait surtout joué la comédie, il n'était pas aussi croyant que moi, mais s'était adapté, disant le bénédicité, citant les saintes écritures et venant à l'église pour montrer à ses beaux parents qu'ils avaient fait le bon choix, mais il avait une vision très différente de la foi et une façon bien à lui de l'interpréter.
Peut-être que, lui aussi, me cachait des choses ?

Je tamponnais mes yeux avec le mouchoir de Monsieur Webb, je ne me mouchais, pas, d'une part car c'eut été impoli, d'autre part parce que ce n'était pas mon mouchoir.
J'étais un peu rassurée quant aux précisions de Monsieur Webb sur la discrétion de la population locale, cela eut été mal vu qu'un étudiant me fasse chanter avec une vidéo, chose que je ne ferai jamais, je n'étais pas si perverse.
Lorsqu'il vint me chercher, je me laissais guider jusqu'au tableau qui trônait, comme si quelqu'un avait voulu qu'on le voit directement, Monsieur Webb évoquait ce qu'il imaginait de ma propre vie et, sans doute avait-il raison. Je ne pouvais détacher mes yeux de cette œuvre, détaillant chaque coup de pinceau, cela ressemblait à du Gauguin en un rien plus moderne.
J'étais totalement happée par cette toile, alors même que mon interlocuteur me mettait en garde de ne pas négliger mon rôle de professeure et de mère.

— Aucun danger, mes enfants sont ma raison de vivre et mes étudiants ... Jamais je ne les laisserai tomber ...

Je repris la carte de Monsieur Webb entre mes doigts, l'observant un instant, tandis qu'il quittait la pièce, mon regard s'attardait à nouveau sur le tableau, je me sentais perdue, mais rassurée, comme si j'avais trouvé le centre d'un labyrinthe : la guerre n'était pas gagnée, mais une bataille avait été remportée ...

>FIN<

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