Mon unique concurrente

Dara & Merihem

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UN AN PLUS TOT

J'étais une pute ...

Si vous me connaissez, vous savez que prononcer ces mots semble me diminuer et ce, malgré mon égo surdimensionné, mais c'était un fait, c'est ce que j'étais : une pute, une donneuse de plaisir et vous me direz "mais Dara, comment se fait-il qu'une femme aussi égocentrée que toi peux assumer ce fait et surtout pourquoi faire ce travail ?" et je vous répondrai "de quel droit m'adressez vous la parolue foutu manant ?" mais si j'étais quelqu'un d'un peu sociable je vous dirai simplement que c'est un métier dans lequel des hommes et des femmes louangeaient mon physique, tout en dépensant de l'argent pour cela, que j'étais logée, nourrie, blanchie et que j'adorais cette vie.
Pour finir, ceux qui critiqueront mon choix ne sont que des puritains ou des gens tellement laids que jamais ils n'arriveraient à obtenir quoi que ce soit de la part d'un client.
D'ailleurs personne ne m'arrive à la cheville ...

Sauf une ...

sacrée épine dans le pied que cette Merihem, elle est aussi belle que moi (enfin, selon les gens, parce que selon moi, personne ne peut atteindre ma voute plantaire en terme de beauté et ce, même en se hissant sur une échelle) elle est douée, douce et a sa façon d'accrocher les guests.

Moins je la voyais, mieux je me portais et si, de nos jours, cette rivalité s'est un peu détendue du string, à cette époque elle était comme une autre face d'un même miroir.

"En l'occurrence je ne suis que mon unique concurrent, le combat est écœurant car je suis loin de me connaître par cœur ..."

Ce jour la, je venais de finir avec un client. Un gros ponte si j'en croyais la taille de ses bagues, en particulier sa bague de mariage. Des hommes comme lui, nous avions plein, certains ne le niaient pas, d'autres, comme lui, avaient l'impression de devoir se justifier, trouvant des excuses "elle m'a trompé" "elle ne suce pas" "elle a un chat surgelé dans le freezer ..."
Bref, pas de fantasmes particulier comme on pouvait en voir ici, certain fantasmaient sur une femme soumise, d'autre sur une dominatrice. Certains fantasmaient sur des talons, des pieds, des cheveux, des aisselles et j'en passe et des meilleures. Quand on faisait ce travail on s'habituait à voir de tout.

Mais lui était différent, je ne dirais pas plus "normal" car je ne jugeais pas et que la barre de la normalité restait fine, mais je parlerais plus d'être plus ... "Classique" : petite gâterie buccale pour démarrer les hostilités, puis une cowgirl pour le chauffer, un missionnaire endiablé ensuite et une conclusion en levrette pour son plus grand plaisir.

La petite discussion d'après séance pour briser encore plus la glace (ça n'était pas comme s'il avait visité mon intérieur avec son "agent immobilier" quelques secondes plus tôt, je n'avais jamais compris à quoi servait de perdre du temps avec le client après. Il s'en tapait de votre vie et vous aussi, du coup j'utilisais l'after pour me refaire une beauté, non que j'en ai besoin, mais sublimer le sublime le rendait encore plus sublime que voulez vous ?

J'en finissais enfin avec monsieur qui se justifiait pour la quatorzième fois, non Jean Charles, "mes enfants sont chiants" n'est pas une excuse pour tromper ta bourgeoise, mais peu importe.

En sortant, je tombais sur elle ... Merihem ... La mangouste de mon serpent, le grain de sable dans ma culotte, le caillou dans ma chaussure, le rouage qui grippe.

Je ne la saluais pas, je me contentais de lui lancer un simple regard noir ...

(c) oxymort

Mon unique concurrente

Merihem & Dara

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On ne me louait jamais. Enfin si, mais très peu souvent. L’avantage d’être une Swan était que j’étais avant tout ici pour exercer mon art et non pour donner du plaisir aux hommes. De ce fait, je coûtais trop cher. Même si j’étais bien consciente que la plupart des hommes n’écoutait mon chant que pour mater mon corps. Je me savais belle, bien entendu, mais je ne cherchais pas à en jouer, jamais. Je n’étais pas là pour faire reconnaître aux autres que je suis belle, enfin plutôt magnifique selon les dires, mais pour prouver mon talent. Enfin à la base, c’était pour ça…
Je ne veux même pas penser à l’idée de m'être fait piéger qui continue à me mettre en boule. Je pensais être une artiste et être engagée comme telle, mais ce ne fut pas le cas : pour eux, je n’étais qu’un objet. Une source de désir qui chante plutôt bien. Le lion du cirque, quoi. S’il y avait bien l’idée que j’étais talentueuse, j’ai été engagée à 70% pour mon physique.

Pour mon plus grand malheur, on m’avait louée ce soir-là. Je ne me suis jamais sentie fière d’être louée, surtout lorsque c’est un riche vicelard. Il n’y avait qu’eux qui avaient les moyens de m’acheter pour quelques heures. Ils dépensaient une somme coquette pour me voir ramper à leurs pieds comme, je cite, “une chienne”. En aucun cas, après ces mots-là, je ne pouvais me sentir fière d’être leur pute, ne serait-ce qu’un soir. Mais, malgré tout, j’étais payée et menacée donc je m’attelais toujours à ma tâche avec un sourire feint mais convaincant. Je restais professionnelle avant tout même s’il m’était vraiment difficile de me montrer douce et chaleureuse avec eux. Je ne l’étais pas de base.
Ce jour-là fut un peu différent des autres. Ce mec-là ne voulait pas la même chose que les autres, il ne voulait pas d’une chienne. Pour une fois. Il cherchait, au contraire, quelqu’un pour le dominer et c’est donc ce que je fis pendant toute l’heure de ma location. Honnêtement, c’était un rôle qui me représentait mieux. Après tout, c’était plus près d’un comportement naturel pour moi, j’étais déjà plus à l’aise. Même si je n’appréciais pas forcément de fouetter cet homme ou de me faire lécher mes pieds. L’heure passa plus vite, j’eus cette impression même si ce que cet homme me fit par la suite me dégoûta tout autant que d’habitude. Je me laverai deux fois le corps en frottant fort, ce soir. Mais dans l’immédiat, je n'avais plus qu’à sortir de cette salle et reprendre mon service de Swan.

Après avoir échangé quelques mots avec… on va dire Robert, je sortis enfin de la chambre. Une fois fermée, je me permettais un petit soupir. Bon débarras. Après avoir fermé la porte avec précaution, je détournais la tête de cette dernière pour finalement croiser le regard de Dara.
Ah ! Dara, Dara, Dara…
J’avais été loué, ce qui faisait déjà de cette journée, une journée merdique. Mais la croiser en plus, rendait la journée digne de l’enfer. Comme d’habitude, je ne distinguais dans ses yeux rien d’autre qu’une haine profonde pour moi. Je savais pertinemment pourquoi, bien entendu, je l’avais appris avec le temps. Nous étions égales auprès des clients, aussi douées et jolies l’une que l’autre dans nos spécialités. Elle n’était donc pas la meilleure pour une fois et ça la rendait malade. Je n’avais rien contre elle, je me fichais pertinemment que nous soyons à égalité, je n’avais pas besoin d’un stupide classement pour savoir ce que je valais. Pourtant, face à son hostilité, je répondais toujours par de l’hostilité moi aussi. C’était plus fort que moi. Si j’étais froide de nature, avec elle je devenais plus froide que l'Antarctique.
Mais, comparée à elle, j’étais polie.

— Salut grognais-je presque, avec un sourire visiblement forcé.

Rien d’extravagant. Pas de geste amical. Je ne lui demande pas non plus si ça s’est bien passé pour elle. Nous n’étions pas amies après tout.
Elle ne le voulait visiblement et je ne voyais réellement aucun point commun entre nous deux qui puissent nous rapprocher. Je n’en cherchais pas non plus. Elle était le contraire de moi dans les grandes lignes que je connaissais. Et vu son comportement vis-à-vis de moi, je ne voulais pas en savoir plus.

(c) oxymort

Mon unique concurrente

Dara & Merihem

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Merihem, ma rivale, la seule qui m'arrivait à la cheville et par "cheville" je devrai plutôt dire qu'elle était à ma hauteur. En vérité, elle m'était même supérieure, mais le reconnaître me donnerait la nausée. Je refusais de l'admettre, mais j'en étais consciente et ce n'était pas étonnant : elle était magnifique, je la trouvais aussi belle qu'elle ne m'énervait et plus elle apparaissait, plus j'avais envie de l'envoyer se faire foutre ... encore que, cela semblait être fait pour ce soir.

— C'est ça, salut ...

Animosité, mépris, haine, tout cela dans trois simples mots pour lui faire comprendre que je la détestais. J'étais jalouse, mais pas assez honnête avec mon petit égo que pour le reconnaître.
Après tout pour qui se prenait-elle ? Chanteuse de talent, elle couchait avec des clients comme tout le monde, de quel droit se permettait-elle de me regarder de haut ? Elle pouvait chanter comme elle voulait, les hommes n'en voulait qu'a sa croupe et, contrairement à moi, elle ne semblait pas heureuse d'être ici.

— Alors c'était quoi aujourd'hui hum ? Tu as du ramper à quatre pattes ? Il t'as prise en levrette comme une bonne chienne ? C'est dégradant hein ?

Je souriais, en vérité je n'en n'avais rien à foutre de la réponse si ce n'était pas "c'était humiliant, avilissant et j'ai détesté cela" et si elle pouvait ajouter un bon "Dara, toi quia  tant de talents comment fais-tu pour supporter un tel traitement ?" mais bien entendu je n'y aurai pas droit. D'une part, elle était très loin de voir les choses ainsi, d'autre part, elle était aussi fière que moi, même si elle l'avait pensé elle ne l'aurait jamais dit.

— Moi c'était du bon vieux classique, plutôt agréable avec un beau mec tout en muscle qui ...

Et évidemment l'homme sortait à ce moment la : pantalon informe sur les jambes, sans chaussettes, son ventre à bière débordant de son t-shirt et son air hagard perdu me regardant comme si je l'avais giflé. Hélas, il m'avait entendu et je pouvais voir au sourire sur ses lèvres bovines et dans ses yeux porcins, l'envie de faire une petite plaisanterie qui ne ferait rire personne à part lui ou comment m'enfoncer un peu plus ...

— Ok, j'ai peut-être exagéré le "beau mec tout en muscle" ...

"Mais si, c'est moi" fit l'homme se croyant drôle, tandis que je me sentais tellement humiliée devant Merihem qui, si ça tombe, avait eu une bien meilleure expérience que la mienne ... Pourquoi aujourd'hui fallait-il que je tombe sur un client aussi répugnant, j'avais eu le sosie de Liam Hemsworth l'autre jour, ça ne pouvait pas être lui aujourd'hui ? Ok il avait un fantasme chelou sur les écolières et me retrouver avec des couettes et une jupette à carreaux était un peu ridicule, mais bon sang, ce qu'il était beau ...

Au lieu de ça, je me tapais la honte avec ce sosie de ... De ... Purée, il était tellement banal qu'il ne ressemblait à personne de connu, sauf peut-être ce guignol qui jouait le méchant dans "Beethoven deux" bref j'avais fais la maligne avec ma rivale et je me retrouvais le bec dans l'eau ...

Moi et ma grande gu ...

(c) oxymort