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Cerberus & Dara

◊ ◊ ◊

Cerberus avait passé une journée plutôt calme et ordinaire, du genre qui arrivait à le satisfaire pleinement. Cela avait été une belle journée d’été, qui s’était passée sans heurts, et ce à tel point qu’il avait pu se permettre de ne pas être trop regardant sur les activités des pensionnaires. Ce jour-là, personne n’avait tenté de sortir du rang, et il n’avait donc pas eu à intervenir pour remettre qui que ce soit sur le droit chemin. Cela lui avait laissé un peu de temps devant lui dans la journée pour penser à ce qu’il comptait faire une fois la soirée arrivée. Ce n’était pas à lui qu’il avait songé, mais plutôt à Dara. Le brun avait observé de loin sa liaison poussée avec le médecin du Mystic Swan, s’étonnant certes d’un tel choix de la part de la jeune femme, mais n’ayant rien fait pour intervenir d’une quelconque manière. Dara et lui avaient partagé quelque chose de puissant, mais cela remontait à un certain temps à présent. Il avait trouvé son compte dans leur relation amicale et complice, qui avait énormément de naturel. Ils étaient sur la même longueur d’ondes, se comprenaient instinctivement et avaient les mêmes ambitions pour l’hôtel, l’envie de protéger ces lieux qui étaient une maison et un havre pour eux. Bien entendu, ils avaient gardé cette petite tension amusante entre eux, cette façon de plaisanter et de se taquiner avec une complicité évidente. Cerberus n’avait vraiment cessé ses plaisanteries façon fausses avances amoureuses que par égard pour la relation de Dara avec Raphaël.

Mais désormais, les choses avaient changé. Le Guardian avait constaté que la coordinatrice avait mis fin à sa liaison, et il avait eu la discrétion de ne pas la questionner à ce sujet. Du moins, pas trop vite. C’était la raison pour laquelle il avait prévu de passer un moment avec elle dans sa suite, ce soir-là. Pour parler très sérieusement, essayer de voir comment elle se sentait, si elle avait envie d’en discuter. Il ne comptait pas la forcer à quoi que ce soit. Mais dans tous les cas, il lui proposerait aussi de passer une soirée de détente sans se prendre la tête, et pour ça, il avait prévu un bon repas et suffisamment d’alcool pour passer un bon moment.

Cerberus avait glissé l’invitation à Dara en cours de journée, au détour d’un couloir. Cela lui ferait du bien, à elle aussi, de penser à autre chose que les exigences de leur place à l’hôtel. Même en adorant y vivre et en ayant embrassé le mode de fonctionnement de ce lieu si particulier, cela faisait aussi parfois du bien d’oublier un peu qu’ils vivaient dans un véritable huis clos. Bien entendu, au vu de leur position, personne ne les empêchait de sortir, et ils le faisaient plus ou moins fréquemment en fonction de leurs envies. Mais personne ne pouvait nier l’ambiance particulière dans laquelle ils évoluaient au quotidien, de manière positive ou négative.

Le brun avait pris la peine de préparer lui-même la table pour deux dans le coin dédié de sa suite. Il y avait mis un soin méticuleux, perfectionniste. Le tout était sobre et élégant, et il avait même prévu des bougies pour donner une ambiance plus chaleureuse. Ce serait détendu, mais néanmoins pourvu d’une certaine élégance. Cerberus avait choisi des plats savoureux et de l’alcool de qualité, qui leur seraient apportés directement à sa suite. Il avait ensuite été prendre une bonne douche, s’était taillé la barbe et coiffé avec soin. Même si la tenue qu’il choisit n’était pas son habituel costume mais quelque chose de plus détendu, en simple chemise et beau jean sombre, il voulait tout de même faire un petit effort. Ce n’était pas parce qu’ils allaient passer une soirée détendue entre amis qu’il ne pouvait pas faire l’effort de se rendre présentable. C’était la moindre des choses, après tout. Au bout du compte, il fut prêt largement à l’heure, et il ne lui resta plus qu’à patienter jusqu’à l’heure d’arrivée de Dara.

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Dara & Cerberus

◊ ◊ ◊

L'eau brulante de la douche coulait sur mon visage et descendait le long de mes cheveux tandis que je chassais mes dernières pensées. Depuis combien de temps n'avais-je plus pris soin de moi déjà ? Depuis ma rupture.
Dire que les choses s'étaient bien passées serait mentir. Sans être inconsolable, j'avais pris un coup dur dans la gueule, mais j'allais m'en remettre. Le plus dur allait être de le croiser dans les couloirs.
Dire que nous avions prévu cette journée dehors pour renforcer notre couple et qu'on avait juste réussi à le démolir.

Cerberus m'avait proposé une soirée, histoire d'en discuter. En temps normal, j'y verrais une jolie façon de me proposer une soirée baise sans réflexion, mais je n'avais pas besoin d'être dans la tète de mon vieux copain pour savoir qu'il savait que je n'allais pas bien et je me doutais qu'il m'avait proposé de le voir pour me changer les idées.

La chaleur estivale était une horreur, une véritable bouffée lourde et insupportable, heureusement qu'il y avait lair conditionné sans quoi je serai restée chez moi à comater sur mon lit. Pour éviter les coups de chaleur, j'avais opté pour une tenue simple : une petite robe noire et blanche à bretelles et une paire de sandales à talons, du classique, quelque chose de frais.

Je déambulais dans les couloirs, gardant ma consistance habituelle, ce n'était pas parce que j'avais rompu que je devais me montrer faible. La princesse du MS était loin d'avoir flanché, elle était tout au plus ébranlée.
Je ne mis pas longtemps à rejoindre la loge de Cerberus pour venir toquer. L'envie de faire une fausse voix sensuelle me vint, mais je la fis taire dans l'instant, l'heure n'était pas à la plaisanterie : je le savais, lui aussi.

— Hey, c'est Dara !

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Cerberus & Dara

◊ ◊ ◊

Cerberus attendait patiemment, un livre à la main, un verre de vin dans l’autre. Il était un homme patient. Cela avait toujours été le cas, et il pouvait faire preuve d’encore plus de patience quand il était question de gens à qui il tenait. Il savait que Dara ne le ferait pas attendre de manière excessive. Généralement, elle était ponctuelle, il n’avait jamais eu à se plaindre. Mais peut-être que sa rupture l’avait ébranlée. Il ne savait pas trop comment elle allait réagir à tout ça, comment elle se sentait. Depuis les longues années qu’ils se connaissaient, même avec le passé commun qu’ils avaient et la complicité qu’ils partageaient, il ne savait pas vraiment comment il allait se comporter. Ils avaient toujours continué à badiner, même lorsque leur relation n’avait plus été au goût du jour. Ou plus totalement. Mais le brun se disait que cela serait potentiellement déplacé, ce soir. A moins, bien entendu, que ce ne soit quelque chose dont elle ait besoin. Assurément, il aviserait le moment venu. Pour l’heure, son regard parcourait les lignes de texte, mais son esprit était un peu ailleurs. Parfois, il divaguait un peu au gré de ses réflexions, et il s’en rendit compte en relisant trois fois la même phrase avant d’en prendre conscience.

Quand il entendit frapper à la porte, il leva la tête et tourna son regard dans la direction du bruit. Le temps pour lui d’attraper son marque-page et de le glisser dans son livre à l’endroit adéquat, et il se leva pour rejoindre la porte. Il entendit la voix de Dara lui indiquer que c’était elle qui était arrivée, et il ouvrit la porte pour la découvrir sur le seuil. Elle avait misé sur une robe légère, simple et sobre, qui lui allait tout de même bien. Cela fit naître un petit sourire sur ses lèvres.

— Je vois qu’on a tous les deux décidé de faire ça sans chichis. Tu me diras, on s’est déjà vus avec bien moins que ça sur le dos !

Le Guardian s’écarta pour la laisser entrer, refermant la porte derrière elle. Dans le fond, ils étaient suffisamment proches et intimes pour se passer de tous les faux-semblants qu’ils pouvaient servir au reste du monde. Ils auraient aussi bien pu enfiler les tenues les moins seyantes de l’univers et ne pas faire le moindre effort, cela aurait eu peu d’importance. Cerberus nota la douce odeur qui émanait de la jeune femme, qui était sans doute à imputer à son gel douche et à une discrète note de parfum. Même sans y penser, son esprit avait tendance à enregistrer tous les détails. Cela lui avait toujours hautement servi. D’un geste élégant, il l’invita à aller s’installer dans les fauteuils pour se mettre à l’aise. Le repas n’était pas prévu pour tout de suite, mais cela ne les empêchait pas de commencer à partager un verre.

— On va nous apporter un bon repas, tout à l’heure. En attendant, on peut déjà boire un verre. J’ai quelques bonnes bouteilles.

Cerberus se targuait d’être un homme de goût, pour le moins raffiné. De par sa place au sein du Mystic Swan, on aurait pu s’attendre à une brute, et pourtant, c’était tout le contraire. Des brutes, il en côtoyait assurément pour faire l’encadrement au sein du Purgatoire. Mais il ne comptait pas faire partie du lot. Même lorsqu’il officiait dans son art, c’était toujours d’une manière qui lui permettait d’être qualifiée ainsi. Le brun disparut dans une pièce adjacente, où il avait sa petite cuisine. Il avait mis une bouteille de champagne au frais. Non pas qu’ils aient quelque chose à fêter, mais surtout pour honorer cet instant. Et aussi pour bien lui montrer à quel point elle comptait toujours pour lui. Quoi qu’il advienne, Cerberus ne comptait pas faire faux bond à Dara. Jamais. Ils étaient bien trop liés pour ça. Le Guardian ouvrit la bouteille et servit deux flûtes de champagne, avant d’en proposer une à la jeune femme et de s’installer face à elle avec douceur.

— Alors, comment tu te sens ?

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Dara & Cerberus

◊ ◊ ◊

Avec Cerberus, pas de prise de tète. Je n'avais pas droit à "ma pôvre chérie, vient pleurer dans mes bras" il n'était pas du genre conventionnel et je n'avais pas besoin que quelqu'un s'inquiète. Personne, pas même Raphael n'arriverait à me faire ployer genou.
Non, Cerberus m'accueillait avec une référence à nos habitudes, il n'était pas du genre à s'épancher, mais plutôt à jouer sur l'humour. Nous étions amis proches et nous couchions ensemble avant ma relation avec Raphael. Cerberus était comme mon frère ... Si nous venions du nord ...

— Voyons, Dara pourrait porter une salopette de fermière, elle serait toujours sexy, Dara est parfaite comme tu sais ...

Et c'était un fait, ma tenue était simple, mais sexy et encore plus lorsque c'était moi qui la portait. Raphael n'allait certainement pas assassiner mon égo. Je mettrais un peu de temps pour m'en remettre, mais la princesse du MS ne souffre aucun obstacle.

Cerberus faisait les choses élégamment, comme toujours. Que ce soit dans son attitude générale ou même lors de nos parties de jambes en l'air, que nous utilisions des menottes ou non, cela restait toujours avec élégance. Pas de réelle vulgarité ou de méchanceté gratuite, juste la classe. J'entrais donc à son invitation, entendant le bruit des sandales étouffé par la moquette et sentant le bas de ma robe frotter contre mes genoux.

— Un repas ? Et que va-t-on manger ?

Je n'avais aucune envie de manger, comme toute bonne rupture qui se respecte, celle-ci calmait toute envie de se nourrir, mais j'étais trop fière pour me laisser aller. Je me forçais, même si je mangeais peu, si l'un d'entre nous devait être au trente-sixième sous sol, c'était Raph, pas moi.

Je posais mes fesses sur le siège, attendant que Cerberus me serve, toujours dans son côté gentleman. Je souriais, un peu gênée sans trop savoir pourquoi. Peut-être parce que la dernière fois que nous étions dans cette situation et que j'étais célibataire cela avait fini par du peau contre peau et des cris de plaisir ? Mais sans doute pas ce soir, encore que ... Non , pas une bonne idée.
En fait je ne savais pas ce que je voulais, mais si je m'étais ouverte à mon amant, cela aurait été pour une mauvaise raison : faire du mal à Raphael et bien que l'idée soit tentante, pour le moment, la seule chose que je voulais mettre dans ma bouche était l'alcool et je ne me privé pas pour enfiler la première lampée cul sec.

— Comment je me sens ? Ca va ...

Pas de mensonges, pas avec Cerberus ...

— Je mentirai en disant que cela ne m'a pas touchée, mais je fais de mon mieux pour ne pas être celle qui a du mal à se relever. La princesse du MS peut remplacer ce crétin d'un claquement de doigt, même si ...

Mon regard se perdait un instant dans la bordure du récipient contenant le liquide alcoolisé absent. J'avais du mal à maintenir une voix égale à mon habitude. J'avais bien sur envie de craquer, pour une fois, un homme me voyait au travers d'autre chose que le sexe, cela m'avait fait plaisir. Mais ma fierté fut plus forte que la tristesse et la voix ne se brisait pas, tandis que je plongeant à nouveau mon regard dans celui de Cerberus.

— Même s'il va me manquer ...

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Cerberus & Dara

◊ ◊ ◊

Cerberus avait volontairement éludé la question du repas quand Dara l’avait posée. Il voulait qu’elle découvre ce qu’il avait commandé, et ne pas lui gâcher la surprise. Bien entendu, il était conscient qu’elle n’aurait peut-être pas faim, si sa rupture l’affectait trop, mais il comptait bien réussir à lui faire manger quelque chose. Il la laissa s’installer tranquillement, et il l’imita quand elle but le champagne qu’il venait de lui servir. Il l’écouta attentivement, sans l’interrompre, tandis qu’elle lui expliquait comment elle se sentait. Le brun avait l’habitude de lire dans les gens. C’était sont travail, de savoir détecter les émotions, se douter de ce qu’il se passait dans leur tête. En cet instant, il savait que la jeune femme était partagée, qu’elle ne savait pas si elle devait donner le change ou alors se confier à lui honnêtement. La réponse qu’elle lui fit était assurément entre les deux même si avec lui elle n’avait pas besoin de se cacher derrière son rôle. Cerberus l’étudia par-dessus son verre avant de lui répondre doucement, quand elle lui annonça que le médecin lui manquerait.

— Dara, la princesse du Mystic Swan, est donc celle qui gardera la tête haute et qui le remplacera sans souci. Mais qu’en dit Evie ?

Le Guardian aurait pu se contenter de la confession qu’elle lui avait fait, ne pas chercher plus loin. Mais il savait que dans le fond, elle n’était pas entièrement honnête avec lui. Elle avait sa fierté, il pouvait le concevoir, mais ils étaient probablement au-delà de tout ça. Ils se connaissaient bien, étaient très complices, avaient longtemps été amants. Ils connaissaient tous deux le vrai prénom de l’autre, et c’était aussi pour cela que Cerberus l’avait employé. Pour bien lui signifier qu’il était inutile de jouer de faux-semblants avec lui. Il se cala doucement contre le dossier de son fauteuil, scrutant Dara de son tranquille regard bleu.

— Je crois que je ne suis pas le mieux placé pour donner des conseils en la matière. Je n’ai pas vraiment eu de grandes histoires sérieuses. Mais tu sais que si tu as besoin de moi, je suis là. Le temps aidera sans doute pas mal, même si le croiser dans les couloirs ne sera sans doute pas facile.

Cerberus se pencha légèrement en avant, posant sa main sur celle de Dara dans un geste qui signifiait clairement son soutien, et la véracité de ses paroles. Il n’était pas un expert de l’amour, car tant qu’il avait vécu sous le joug de la surveillance paternelle pour sa propre sécurité, il n’avait pas été question de badiner. Par la suite, quand il était arrivé dans le Maine, il avait eu des histoires avec des femmes et même un ou deux hommes, mais si ses sentiments avaient été sincères, cela n’avait jamais duré trop longtemps, et il n’avait jamais été suffisamment épris pour être dévasté par la rupture. Il se voyait donc mal s’ériger en donneur de leçon sur le sujet. Comme pour toute blessure, le temps finissait par améliorer les choses.

Des coups à la porte signalèrent l’arrivée du repas. Le Guardian jeta un regard à la jeune femme avant de se lever et d’aller récupérer le chariot sur lequel étaient disposés divers plats, tenus au chaud par des cloches. Le Shade qui avait tout apporté s’effaça dans le couloir avant même que la porte de la suite ne soit refermée. Cerberus amena le tout près de la table voisine, qu’il avait déjà dressée. Il avait choisi un menu d’inspiration française, et il s’était dit que malgré la rupture, un bon repas pouvait aider à remettre d’aplomb.

— Rassure-moi, princesse, tu vas quand même faire honneur au repas ? Il ne faudrait pas que Dara tombe d’inanition devant ses Jewels parce qu’elle se laisse mourir de faim ...

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Dara & Cerberus

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Qu'en dit Evie ? Nathanael avait cette capacité à voir au plus profond de moi. Dara n'était-elle qu'un rôle ? Everleigh était-elle plus sensible, plus ... Faible ?
Non, j'étais Dara bien avant d'en avoir le nom, ce n'était qu'un pseudonyme, évidemment que Evie pensait comme Dara.

— Evie est ...

C'était une évidence : je suis forte, la princesse du MS, celle que tout le monde envie ou craint, celle qui a ravi le cœur de Verascyel et de Merihem, celle qui a le rôle le plus important au sein de ce foutu hôtel !

— Evie est ...

Evie est quoi pauvre conne ? Incapable de se laisser aller à sa souffrance ? Incapable de comprendre que Raphael avait eu un impact significatif sur mon existence ? Mes sentiments ? qui je suis ?

— Evie est probablement un peu cassée ...

Finis-je par concéder à Cerberus. C'était vrai, Raphael et moi ça aurait pu marcher, mais nous étions trop différent. Il était trop coincé, trop gentil pour moi. S'il était resté avec moi il s'en serait brulé les ailes. En vérité c'était à moi que j'en voulais, mais mon arrogance et mon égo refusaient de me reconnaître comme seul responsable de cette rupture parce que j'étais trop ... Moi-même ...
Du coup j'en voulais à Raph de ne pas être plus compatible, de m'avoir fait tomber amoureuse, de ... D'exister, tout simplement.

— Quand je le croise dans les couloirs, ça me donne juste envie de lui crever les yeux, du coup j'ai envie de mettre la main sur ce gars qui aime se faire broyer les couilles pour me soulager un peu. Comment il s'appelle déjà ? Britanic ?

En vérité, je ne perdrais pas mon temps à cela, j'aime qu'il y ait du répondant en face et je préférais largement avoir un vrai mec entre mes cuisses.

— Depuis la rupture, je ne fais pas grand chose pour oublier, mais je m'envoie en l'air c'est le principal ...

Et avec à peu près tout ce qui me passe sous la main tant que cela me plait visuellement.

La main rassurante de mon ami se posait sur la mienne. Cerberus avait une vie bien moins compliquée : coucher avec ce qui lui plait, je n'étais pas sure qu'il ait eu une relation ou quoi que ce soit de ce genre. Pour moi c'était juste l'amusement qui régissait sa vie amoureuse et la pimentait.

Le bruit à la porte indiquait qu'il allait être temps de se sustenter. Le Shades apportant les repas n'avait même pas eu la correction de faire rouler le chariot dans la pièce pour que nous n'ayons pas à le faire, c'était scandaleux !
Qu'importe, les cloches gardaient au chaud nos repas et j'entendais Nath faire une réflexion sur mon envie de manger, mettant en avant mon côté Dara. Il savait que mon égo réagirait.

— Ce n'est pas un petit pharmacien de comptoir qui va me bousiller au point que je me laisse mourir, ouvre donc ces cloches, je meurs de faim.

En vérité non, je me fichais royalement d'avaler quoi que ce soit, mais Nath avait raison et ce que j'avais dis était vrai aussi : je refusais de laisser une rupture me mettre au sol ...

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Cerberus & Dara

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Cerberus n’interrompit pas Dara alors qu’elle lui avouait que cette histoire avec Raphael l’avait tout de même touchée. Il lui avait un peu arraché cette concession en lui parlant à elle directement, à celle qui se cachait sous le rôle et le pseudonyme de Dara. Il n’avait pas eu le moindre mal à le faire, et avait joué de son talent naturel pour percer les gens à jour et aller un peu plus loin dans leur tête. Si ce n’est que pour elle, il ne l’avait pas fait en pensant à mal. Il voulait qu’elle laisse de côté le rôle qu’elle tenait pour les yeux de tous, et qu’elle se sente libre d’être elle-même et naturelle face à lui. Ils avaient partagé beaucoup de choses depuis qu’ils se connaissaient, et avaient une complicité suffisamment importante pour connaître la réelle identité de l’autre. Le fait de faire partie des Guardians facilitait également les choses. Après tout, ils étaient libres de se programmer des choses en dehors de l’hôtel et d’en sortir comme bon leur semblait. Le brun adressa un long regard à la jeune femme quand elle lui avoua être un peu cassée par cette histoire, et même s’il ne fit aucun commentaire oral, il savait qu’elle avait compris son regard ainsi que la main qui s’était posée sur la sienne.

Dara sembla alors mettre de côté cet instant de faiblesse, et annonça qu’elle s’envoyait au moins en l’air depuis la rupture, même si elle ne faisait pas grand-chose d’autre pour oublier. Cerberus arqua légèrement un sourcil, ne sachant trop comment prendre l’information. Il se demandait si c’était une bonne ou une mauvaise chose, dans le fond. Dans tous les cas, il n’aurait pas dit non au fait de partager à nouveau la couche de la jeune femme. Ils avaient toujours eu une belle entente entre les draps, tout comme en dehors, d’ailleurs. Le Guardian choisit alors une approche un peu plus légère et taquine, lui adressant un sourire amusé.

— C’est vrai ? Ca me chagrine que tu n’aies pas pensé à moi, alors !

Le brun adressa un clin d’oeil à son amie avant de se lever pour aller récupérer le repas. Il n’avait pas joué innocemment avec son ego, sachant qu’elle ne supporterait pas de baisser les bras face au challenge. Il l’avait mise au défi en disant que jamais Dara ne se laisserait mourir de faim, et sa fierté allait au moins la contraindre à manger quelque chose. Cerberus s’inquiétait vraiment pour elle, et il comptait aussi veiller sur elle à sa manière. Il avait beau être le chien de garde des enfers, un chien avait aussi un grand sens de la fidélité. Il avait prévu un bon repas pour elle, et espérait qu’elle allait y faire suffisamment honneur pour faire du bien à son organisme. Ce n’était pas en se laissant à moitié mourir de faim que les choses iraient mieux, et que son chagrin allait s’apaiser. Cerberus fut plutôt satisfait de l’entendre lui affirmer qu’elle mourait de faim, même s’il savait pertinemment que c’était un mensonge. Peu importait, il fit comme si de rien n’était, alors qu’il arrêtait le chariot à côté de la table qu’il avait déjà dressée.

— Tant mieux, parce que j’ai pris un menu plutôt alléchant. En entrée, carpaccio de Saint-Jacques, et pour le plat, coq au vin. Le dessert, c’est une surprise.

Le Guardian écarta une chaise de la table pour elle, l’invitant à y prendre place et attendant qu’elle y soit installée pour la faire avancer. Dans sa famille, on avait toujours pris soin de l’éduquer à savoir donner le meilleur de lui-même et soigner les apparences. Il fallait toujours savoir jouer de son prestige, de son élégance. Même s’il avait été tenu à l’écart de la famille et du clan à cause de la menace de ses aînés, Cerberus avait reçu une éducation élitiste voulue par son père, qui avait tout supervisé de loin. Et il ne s’en plaignait pas aujourd’hui. Quand la jeune femme se fut installée, il déplia la serviette en tissu et la posa sur ses cuisses, avant de venir déposer devant elle l’assiette de l’entrée. Il alluma les bougies avant de prendre place face à elle, mais avant de songer à commencer le repas, il lui adressa un regard intense et lourd de sincérité.

— Dara, si tu as besoin de moi pour quoi que ce soit … Tu sais que tu peux compter sur moi.

(c) oxymort

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Dara & Cerberus

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Je souriais à la remarque de Nath, non je ne l'avais pas contacté et il y avait une bonne raison à cela.
Certes, il était bon amant, ouvert à tout un tas de pratiques plus variées et originales que je ne l'eut cru de prime abord, lui qui était toujours si propre sur lui, si bien sapé, si respectueux, l'ont aurait du mal à imaginer qu'il était l'un des guardians les plus sadique du Purgatoire et tout cela psychologiquement plus que physiquement.

— Je ne voulais pas que ce soit toi ... Je ne voulais pas quelqu'un pour qui j'avais du respect ...

Mes plans n'avaient été que des plans d'un soir, je me fichais pas mal de leur briser le cœur ou de me servir d'eux, mais Nath, même s'il n'aurait pas été dupe, je ne voulais pas me servir de lui de cette manière. Il avait cette personnalité si unique que j'avais l'impression de pouvoir tout lui dire, aussi perfide et menteur puisse-t-il être, c'était uniquement pour du travail, avec moi il était ... Différent ... Unique, à l'image de cette guest qui, après la Saint Valentin s'amusait à mettre des fessées à tout le monde pour on ne savait quelle raison ...

Le repas avait l'air plutôt frugal et de très haute facture, le genre de bouffe que l'on servait à la bourgeoisie. Pas ma came d'ordinaire, mais cela ressemblait tout à fait à ce que Cerberus aimait manger et je ne détestais pas, je ne partageais juste pas ses gouts pour la grande gastronomie, mais ce n'était pas étonnant : je ne mangeais que pour me nourrir, même avant Raphael, je n'avais aucun attrait pour la nourriture et ne me remplissais l'estomac que des nutriments essentiels assez de protéines pour conserver un corps parfait et un teint de pêche, être la princesse du MS, ça se mérite !

La table était dressée et Nath m'avait tiré la chaise, je pris place, posant ma serviette de la même manière que mon partenaire de repas. J'attrapais la fourchette, mais attendait son signe. Il prit quelques secondes pour me rappeler que je pouvais compter sur lui et ça je le savais bien, il n'avait pas besoin de le dire. J'en avais déjà eu l'aperçu plusieurs fois.

— Ca dépend ... Ca implique des menottes et d'autres pratiques de mots crus ou tu veux dire dans un sens plus matériel ?

Je trollais pour le plaisir, mais en vérité, cela me touchait profondément.

— Merci ... J'apprécie ...

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Cerberus & Dara

◊ ◊ ◊

Cerberus n’aurait su dire pourquoi, mais il se sentait étrangement satisfait. Ce sentiment lui paraissait un peu décalé, sachant qu’il tenait sincèrement à Dara, et qu’il ne voulait que son bien. Mais peut-être qu’il avait envie de la retrouver plus totalement que cela n’était possible quand elle voyait Raphael. Il n’avait même pas besoin de se questionner beaucoup pour s’en rendre compte. En revanche, il ne pouvait décemment pas se réjouir de sa rupture, et ce n’était d’ailleurs pas le cas. En réalité, il s’inquiétait un peu de sa santé et de son état psychologique. Combien de gens avaient déjà fait des bêtises, après une rupture ? Il ne pensait pas Dara capable d’en faire autant, mais il préférait veiller au grain.

Il haussa légèrement les sourcils quand la jeune femme lui annonça que si elle n’avait pas fait appel à lui pour ses parties de jambes en l’air, c’était parce qu’elle avait eu besoin d’hommes dont elle se moquait, et pas de quelqu’un qu’elle respectait. Le Guardian hocha doucement la tête en signe de compréhension. Il pouvait concevoir pourquoi elle avait agi de la sorte. Lui aussi avait une façon de voir les choses assez différente en fonction de s’il se retrouvait face à un partenaire d’un soir, sans attaches, ou quelqu’un qu’il appréciait davantage. En revanche, quand il lui déclara qu’il était prêt à la soutenir pour quoi que ce soit, et qu’elle lui fit une allusion salace à peine voilée, il ne manqua pas de lui sourire avec amusement.

— Oh, ça peut impliquer tout un tas de choses. Tu sais que je peux facilement m’adapter, y compris aux pratiques que tu cites …

Cerberus avait pris un pied d’enfer quand il avait couché avec Dara, et ce plus d’une fois. Une chose qui était réciproque, d’ailleurs. Il aurait menti s’il avait dit qu’il n’avait pas hâte de recommencer, et peut-être que ce serait effectivement possible dans les prochains temps. Il était de toute façon un homme patient, capable d’attendre le bon moment pour agir. Si la coordinatrice avait besoin d’un peu de temps pour trouver ses nouvelles marques, ses nouveaux repères, alors il prendrait son mal en patience jusqu’à ce qu’elle lui donne les signaux qui lui diraient qu’il avait le feu vert, et qu’elle en avait envie aussi.

Les deux amis commencèrent à manger ensemble leur entrée, le brun appréciant clairement le raffinement du carpaccio de Saint-Jacques. Il était satisfait de voir Dara manger, car il savait que lorsque le mental n’allait pas bien, cela ne donnait guère envie de manger. Au bout d’un moment, Cerberus finit par exprimer ce qu’il avait ressenti durant un long moment, quand il était resté spectateur de cette relation qu’elle avait entretenu.

— Pour être honnête, je ne pensais pas qu’il serait le genre d’homme qui trouverait grâce à tes yeux. Ca m’a un peu étonné.

Ce n’était pas une critique, mais juste une constatation. Le Guardian avait été vraiment étonné de voir une relation sérieuse s’établir entre Dara et Raphael, en dépit de leurs grandes différences. De ce qu’il en savait, qui se ressemble s’assemble. Mais il semblait également que les contraires pouvaient également s’attirer. Quoi qu’il en soit, il avait fait le choix de respecter la relation que son amie avait décidé de mener, raison pour laquelle il s’était mis un peu en retrait et avait fait une croix sur la partie la plus intime de leur relation. Du moins, celle qui tournait autour de contacts charnels. A présent qu’elle en avait fini avec cette histoire, il aurait été plus qu’heureux de reprendre comme avant, si tant est qu’elle en avait envie, elle aussi. Ne voulant pas non plus remuer le couteau dans la plaie, il embraya avec un sujet différent.

— Comment ça se passe, en ce moment ? Tes Jewels se tiennent tranquilles ?

(c) oxymort

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Dara & Cerberus

◊ ◊ ◊

Claquement de langue de ma part à l'évocation de nos diverses "entrevues" cela avait toujours été très plaisant et, en toute honnêteté "plaisant" était un euphémisme. Si Merihem et Verascyel avait été mes partenaires féminines favorites, Cerberus était de loin mon partenaire masculin préféré, même devant Raphael qui, pourtant était bon amant, mais moins ouvert dans sa manière de faire.

— Ne me tente pas ...

tentée, je l'étais, mais actuellement ce n'aurait pas été correct envers lui. Peu importait mes amants ou amantes d'un soir, je m'en fichais de chacun d'eux ou d'elles, mais face à quelqu'un qui comptait pour moi, cela m'aurait fait mal de m'en servir comme d'un vulgaire sextoy. Question de principe : il n'est pas grand chose dont la princesse du MS puisse avoir honte, mais c'était l'une de mes rares limites.

La nourriture était raffinée et plutôt bien préparée, il faut dire que c'était plutôt délicieux, comme toujours. Les chefs de cuisine étant plutôt doué. Mais, même malgré cela, je ne pouvais nier que ma rupture récente avait fortement impactée mon appétit. Je repensais à cette phrase dans "Pirates des Caraïbes", lorsque Barbossa dit "ma nourriture devenait cendre dans notre bouche" j'avais exactement cette impression : c'était comme si la nourriture n'avait aucun gout ou que mes papiles gustatives avaient toutes décidées de faire la sieste.

Fort heureusement, j'eu droit à une petite pause alors que je mâchais machinalement comme l'on mordille un chewing gum qui n'a plus de gout et que l'on n'a aucun droit décent ou le jeter. Nath se posait des questions concernant ma relation et je ne pouvais l'en blâmer : je m'étais posé les mêmes questions.

— Pour être honnête moi non plus au début ... Mais ... Il m'a fait comprendre qu'il m'aimait pour des raisons que personne n(a jamais trouvée attirante chez moi ... Il m'a fait réaliser que j'avais d'autres qualités que mon joli cul et ça m'a fait ... Du bien je pense ...

remarquer que j'étais plus qu'un simple objet de désir m'avait fait plaisir.

J'ignore si ce fut parce qu'il estimait le terrain casse-gueule ou par désintérêt pour Raphael, mais Cerberus décidait de changer de sujet pour se renseigner sur mon job.
Depuis ma rupture j'avais été un peu moins sur le dos des Jewels, pas de quoi alerter Verascyel, mais suffisamment pour me faire réaliser que je me laissais aller sans trop savoir comment faire pour reprendre la bride.

— Plutôt oui ... Cinnamon prétend être rentrée dans le rang, mais j'en doute fort et j'ai un peu peur que Sylvana finisse par suivre le même chemin, malgré ses bons résultats. J'ai la sensation qu'elle en a un peu ras-le-bol et besoin de se défouler.

Sacrée Sylvana, j'avais été mise au courant de son altercation avec un guardian à son arrivée et Saffron lui avait sauvé la mise. De toute façon, à l'époque j'étais juste conseillère des Jewels et non coordinatrice, ce n'était donc pas mon boulot, mais je savais que Sylvana n'avait jamais fait de séjour au Purgatory, contrairement à Cinnamon qui allait bientôt avoir un abonnement annuel "après dix tours le onzième est gratuit"

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