Fever !

A.Winger & A.J.Richardson

◊ ◊ ◊

Il y a des soirs comme ça ...

Des soirs ou on n'a qu'une seule obsession, ce n'était pas une spécificité des hommes : tout être humain avait ses limites.
Cela ne vous est jamais arrivé d'être si excité que vous n'arrivez pas à dormir ? Moi c'était le cas à l'instant : une excitation telle que j'avais tout fait pour penser à autre chose : réviser mes notes sur les enquêtes en cours ? Check ! Regarder la télé ? Check ! Faire des pompes ? Abdos ? Squats ? Check ! Me masturber ? Check !
J'étais à cours d'option quand je jetais un œil sur le prospectus sur mon frigo : le fameux donjon, club BDSM de la ville avec de très bonnes évaluations sur internet ...
J'y avais déjà été, plusieurs fois, mais cela avait toujours été très soft et j'avais du mal à trouver des partenaires : personne ne veut s'occuper de la petite coincée qui se limite à se faire claquer un peu le cul à coups de cravache.

— Et puis merde !

Une fois n'était pas coutume, j'avais envie d'y retourner et j'étais déterminée à découvrir un peu plus de choses que quelques fessées, après tout, l'on ne se découvre qu'en franchissant ses limites. Je fouillais rapidement dans mon armoire à la recherche d'une tenue plus féminine que ce que je portais en règle générale.
Au Donjon, il y avait celle qui avait envie de provoquer et, bien que l'idée de déambuler en sous-vêtements sexy (voir pire) au milieu d'une foule qui pouvait me voir, je préférais rester soft pour le moment.

J'attrapais la robe que je portais aux enterrements : elle était relativement sexy, mais discrète. Juste ce qu'il me fallait, elle m'arrivait au dessus des genoux et les bretelles étaient croisées. J'attrapais une paire de chaussures à talons ouvertes. Je savais d'avance que ce ne serait pas facile de marcher avec ces saloperies, alors plutôt que risquer une chevilles cassées, j'enfournais les chaussures dans mon sac à main et me contentais d'une paire de tennis facile à enfiler.

Un taxi plus tard, je déambulais de le salon. Mon sac à main contenait maintenant la paire de tennis et dormait gentiment au vestiaire tandis que je faisais un effort pour ne pas me casser la figure en talons ce qui n'était pas simple.

Et comme d'habitude, je trônais au bar, mon verre de whisky à la main, attendant que l'on vienne m'aborder. Le soucis c'est qu'étant assez "handicapée de la sociabilité" je préférais attendre que l'on m'aborde. Souvent, j'étais ignorée, n'étant pas le prototype de la bimbo blondasse et quand l'on venait me parler et que l'on découvrais à quel point j'étais inexpérimentée, ça fuyait et si malgré tout, par chance, cela passait, alors il suffisait que l'on me demande mon job pour que tout foire.

Coup d'épée dans l'eau ce soir encore ?

(c) oxymort

Fever !

A.Winger & A.J.Richardson

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Je n’ai pas sommeil ce soir. Ce qui dans ma vie est, il faut le souligner, assez rare. La dernière fois que j’ai regardé l’heure, il était presque minuit et pour m’éviter une frayeur, j’évite de regarder l’heure de nouveau. C’est simple comme décision. La pratique, cependant, est un peu plus complexe à mettre en œuvre. Je tourne à droite, puis à gauche dans mes draps trop grands. À un moment, je fais une petite story Instagram où j’annonce à mes abonnées que je vais répondre à leurs questions. Et voilà… j’ai échoué. Il est minuit et trente-trois. Mon occupation m’accapare une vingtaine de minutes, stimulant davantage mon éveil que ma fatigue. Je tourne encore plusieurs minutes avant de finalement me lever du lit. Il était temps, devrais-je me dire. Que faire maintenant ? Jouer aux cartes ? Au Monopoly ? Naaaaaaaaaaaaaa. Beaucoup trop facile et puis je ne serais pas capable de résister a l’envie de tricher contre moi-même pour me vaincre !

Sans trop m’en rendre compte, je pianote sur mon téléphone en naviguant sur les vagues de diarrhée que les utilisateurs de Facebook partagent en temps réel. Certaines personnes sont irritables quand elles ont faim, moi j'ai la méchanceté gratuite lorsque je suis fatiguée. Parce que oui, je suis fatiguée. Je ne trouve simplement pas le sommeil. Nuance. Je ferme l’application, fait pivoter l’écran de mon téléphone désormais verrouillé pour qu’il soit face aux draps, puis je réfléchis. Le donjon. L’idée me submerge, comme si c’était naturel de visiter ce lieu, aussi naturel que faire ses courses à l’épicerie. Un peu de présence humaine, même de loin, pour égaillée ma nuit. Un peu de musique pour éveiller mes sens, un gentil barman pour me faire la discussion et des courbes féminines pour me rappeler que je suis seule. Ouais… Un programme charmeur ! C’est donc sur un coup de tête, sans trop m’être arrêter sur l’absurdité de mon activité pour parvenir a trouvé le sommeil que je me prépare. Je me maquille légèrement, soulignant mes yeux avec de l’eye-liner, rehaussant mes lèvres avec un rouge a lèvre foncer et en appliquant un fond de teint pour, je l’espère, faire disparaitre les cernes qui commencent à apparaitre sans faire disparaitre mes taches de rousseur. Bien entendu, je ne procède pas dans cet ordre pour le maquillage. Voyons…

Je me coiffe d’un chignon négligé, d’un chandail blanc à ras le cou puis d’une veste épaisse. Il ne faut pas me juger ! Je suis fatiguée, c’est la nuit alors je sais que je vais avoir froid ! Je termine mon habillement d’un jean slim a taille baise auquel je mets une ceinture et une fois au rez-de-chaussée de ma demeure, j’enfile des ballerines sans mettre de bas. Je quitte mon appartement avec mon téléphone ainsi que mon sac à main et un trajet en Honda Civic plus tard, je me retrouve au Donjon. Ce fameux lieu que j’ai découvert grâce à Félicia et qui … adorait se montrer en public. D’ailleurs, c’est ici qu’elle a fait son tout premier show devant publique. Punition ? Récompense ? Je ne m’en souviens plus trop. Chose certaine, ce n’était probablement pas une punition pour l’hispanique. Il y a quelques couples ici au Donjon, quelques personnes seules aussi. Des gens occuper, d’autre non. Contrairement aux idées reçus, un endroit comme celui-ci est propice aux rencontres et la vie va me donner raison.

Pourquoi est-ce que je prends le tabouret directement a la gauche de la SEULE femme seule ici ? Je veux dire, le bar a une dizaine de tabourets de libre, si ce n’est plus encore. Pourtant, malgré toutes les opportunités que j’ai, c’est ici, près de l’inconnue que je choisis de m’installer. Le barman me regarde et je lui souris.

— Un verre d’eau avec de la glace s’il vous plaît. Et euh… sans eau si possible. Juste … juste de la glace.

De l’eau, c’est gratuit, mais avant qu’il ne peste à ma drôle de commande, je pose un petit billet sur le comptoir et je le glisse dans la direction de l’employé. Avant qu’il ne peste ? Jamais personne ne peste ici. Tout le monde est beaucoup trop gentil. Tous les employés sont toujours trop avenants. Jamais je n’ai entendu un mot plus haut que les autres, jamais je n’ai été témoin d’un énervement ou d’un quelconque jugement. En même temps, le jugement serait de trop ici. Je récupère mon verre, je le fixe un instant, puis je tourne mon regard à ma droite pour regarder les mains de la jeune femme. Elle a des mains fines. Elle n’a pas de bague. Elle n’a pas d’alliance. À ses poignets, il n’y a aucun bracelet, aucun signe d’appartenance. Ses bras, sans être maigre, son délicat.

— Votre breuvage est plus alléchant que le mien, je vous envie.

Sur 10, vous me donnez combien ?

(c) oxymort

Fever !

A.Winger & A.J.Richardson

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J'en étais à mon trente-et-unième soupir. Un homme avait bien tenté sa chance : il avait posé ses fesses sur le tabouret à ma gauche, puis avait prétexté se gratter le mollet en remarquant une autre femme bien plus élancée, bien mieux fournie niveau poitrine et bien plus jolie que je ne le serai jamais. Il était donc parti dans sa direction et vu le temps qu'ils avaient disparus, je devinais que la négociation s'était très bien passée.
Alors je restais seule, encore. Certains habitués que j'avais déjà croisés m'ignoraient royalement. Je vous l'avais dis : le fait de ne pas oser aller plus loin que quelques fessées, ça n'attirait pas les foules et comme ma confiance en moi était à peu près aussi basse que le niveau scolaire dans le Queens je ne risquais pas de me trouver un cavalier ou une cavalière.

Je prenais une décision, dans ma tète c'était clair : je terminerai le verre devant moi et j'allais me casser. De toute façon je ne manquerai à personne ce soir.
Comme si le destin m'avait entendue, une magnifique rouquine se posait juste à mes côtés et je ne pu m'empêcher de me dire que j'avais des hallucinations, déjà parce que les rousses c'est ma préférence en matière de femme, mais parce qu'en plus elle avait un visage adorablement angélique. Sa tenue me rappelait le genre de tenue que je portais dans ma vie de tous les jours, le genre de tenue que je n'avais pas trouvée assez classe pour venir ici.

Pas assez classe sur moi, parce que cela lui allait à ravir. Elle était charmante et se posait juste à côté de moi alors que mon aura de pestiférée avait fait fuir tout le monde. Elle aurait pu se poser n'importe ou, mais avait choisi ce tabouret la ou l'autre avait fait semblant pour m'esquiver juste après avoir vu mon visage.

Elle demandait un verre rempli d'eau avec des glaçons et sans eau. Qui faisait ce genre de choses ?

Un horrible doute m'assaillais : se pouvait-il que j'étais en pleine crise de paralysie du sommeil ? D'habitude j'étais consciente du lieu ou je me trouvais, mais à cet instant précis j'avais peut-être une hallucination bien plus grave que d'habitude.

Mais s'en était une, pour une fois elle était agréable : pas de corps écorché, de monstre tordu ou de scènes de violence extrême : juste un endroit sympa avec une femme charmante.

— Je ... Vous en voulez ? J'en suis à mon troisième et à une heure pareil ce n'est sans doute pas une bonne idée ...

Je devais avoir l'air tellement timide. D'ordinaire, j'étais du genre à répondre sans détours. Etre flic impliquait de savoir s'exprimer et répondre aux gens qui vous manquent de respect, mais quand je rencontrais quelqu'un qui me plaisait, 'javais toujours un peu du mal à m'affirmer.

(c) oxymort

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A.Winger & A.J.Richardson

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— Non merci. J’ai ce qu’il me faut.

Je lève mon verre de plusieurs centimètres, peut-être une dizaine de centimètres pour prouver mes propos tout en parlant pour ensuite venir le déposer sur le comptoir du bar. Le Barman récupère l’argent que j’avais placé devant moi à son attention et j’offre un sourire que j’espère radieux à ma voisine de tabouret. Mon regard bifurque sur son verre et j’observe avec attention le contenu. Plusieurs secondes passent avant que mes yeux ne s'orientent de nouveau sur son visage.

— Avec de tels propos, j’imagine que vous ne résister pas très bien aux effets de l’alcool. Je ne suis pas ici pour vous dicter vos actes, ni même pour vous faire la morale, mais c’est une preuve d’un jugement inadéquat. Dans ce genre d’établissement, il est préférable de toujours rester maître de soi en toute circonstance.

Je récupère un glaçon présent dans mon verre, il n’est pas très gros. Pas aussi gros que ceux que nous pouvons fabriquer dans nos congélateurs. Il fait la taille d’une bille et il est aussi rond que celles-ci. Identique en tout point aux autres glaçons dans mon verre, il ne se démarque en rien. Entre mes doigts, il commence déjà à se réchauffer. Je pivote dans la direction de la femme d’une trentaine d’année et je tends mon bras et ma main dans sa direction. Mon bras forme un v et je tiens le glaçon avec mon pouce et mon index.

— Si vous êtes avec quelqu’un, si vous êtes une maîtresse ou encore si vous êtes la soumise de quelqu’un, veuillez excuser mon comportement probablement déplacé. Si tel est le cas, je n’ai aucun droit de vous parler ainsi. Si cependant, comme moi, vous êtes ici seule, alors je ne m’excuse pas de vous dire ce que je pense. Il est trop facile pour une personne non-initiée de se retrouver entre les griffes d’un prédateur. En fait, initié ou non, sous l’effet d’alcool, il est facile de se faire hameçonner par un tiers.

Je tourne mon poignet et je porte à mes lèvres le glaçon qui a perdu en volume. J’ai une discrète ligne d’eau qui a glissé de mes doigts jusqu’à mon coude. Le glaçon "force" le passage entre mes lèvres pour se glisser confortablement dans ma bouche et discrètement, je me mets à le sucer pour qu’ainsi, il puisse fondre plus ou moins lentement. Je récupère un autre glaçon avec mon pouce et mon index et je reviens à ma position initiale. Mon bras forme un V et le glaçon est dans ta direction, comme s’il t’était offert.

— L’eau est bien meilleure pour désaltérer, sauf si bien sûr, le but recherché n’est pas l’hydratation. Auquel cas un bar plus… standard serait probablement plus adéquat.

C’est un drôle de manège qui se déroule en ce moment. Est-ce que j’essaie à ma façon de prendre soin de toi ? Est-ce que j’essaie d’apprendre les raisons de ta présence ? Est-ce que j’essaie de savoir si je peux avoir une conversation avec toi ? Voire même à te connaître sommairement ? Je suppose que la réponse à cette question est oui, car sans m'en rendre vraiment compte, j'ai initié le contact avec toi et d’ici va dépendre le reste de notre soirée.

(c) oxymort

Fever !

A.Winger & A.J.Richardson

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La demoiselle refusait mon invitation, ce que je trouvais assez curieux. Qui boit un verre rempli uniquement de glaçons ? Bah, après tout, qui suis-je pour juger ? Niveau culinaire je n'étais pas exactement Gordon Ramsay, donc je pouvais bien excuser un écart de boissons de la part d'une inconnue. Celle-ci se remit à me parler, évoquant mon inaptitude à boire de l'alcool, en vérité ce n'était pas réellement la raison de mon manque d'envie de boire.

— Ce n'est pas exactement ça, disons que je souffre de quelques petits soucis de paralysie de sommeil et que l'alcool n'aide pas vraiment.

De fait ce n'était pas exactement la vérité : la plupart du temps, picoler permettait un peu de calmer le jeu, mais cela avait un cout, le verre de trop et c'était des hallucinations assez difficile à supporter. D'ordinaire, c'était très graphique, sans doute du à mon travail, j'avais déjà du mal à m'y faire, mais l'alcool mal ingurgité et c'était l'escalade dans l'horreur, j'aurai pu faire un meilleur "Conjuring" que James Wan ces jours la, si seulement j'avais suffisamment de souvenirs ... Et un diplôme de réalisatrice ...

Je n'avais jamais eu honte de ces problèmes, seuls les collègues l'ignoraient, j'aimais autant ne pas être celle qui risquait de craquer pendant une interpellations ou autre chose, puisqu'en dehors de la paralysie du sommeil, j'avais des soucis récurrents de crise d'angoisse et allez expliquer à vos supérieurs que ça n'arrive jamais quand vous êtes concentrée sur votre travail, pas sure qu'ils m'auraient écoutée.

La jeune femme me tend alors un glaçon et, étant abasourdie par la situation je ne comprenais pas ce qu'elle voulait quand elle se mit à parler. Elle me croyait possiblement accompagnée, si bien que je résistait à l'envie de la jouer ironique et de faire semblant de fouiller derrière le bar à la recherche de mon ou ma partenaire, mais je me contentais de sourire.

La demoiselle me tendait un autre de ces petits cercles congelés utilisés pour refroidir les boissons. Je comprenais ce qui était en train de se passer, même si mon manque de confiance en moi me dictait que je devais surement me faire des idées.
Néanmoins je ne répondais pas à la questions, mon regard se retrouvait accroché à ce glaçon entre ses doigts fins. Il était en train de fondre et humidifiait le pouce et l'index de la demoiselle. J'aurai pu me vexer à sa remarque, mais e savais qu'elle ne voulait pas me pousser vers la sortie, elle essayait juste de me mettre en garde quant aux dangers de l'alcool.

Pour la deuxième fois en une journée je faisais une chose imprévue : je me penchais, jetant un dernier regard à la demoiselle avant de prendre le morceau de glace entre mes lèvres, suçant sensuellement, mais furtivement les doigts de la rouquine avant d'avaler d'un coup en la regardant.

— Je ne suis avec personne, je ...

Réalisant tout à coup ce que je venais de faire je sentis le rose me monter aux joues.

— Désolée ... Je ne sais pas pourquoi j'ai fais cela ...

(c) oxymort

Fever !

A.Winger & A.J.Richardson

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Nous y voilà.
C’est maintenant que tout se joue.

C’est LE moment.
Le moment ou l’inconnue ; le « elle », devient une connaissance, deviens « tu ». C’est une belle prouesse que tu as réussi à faire en quelques minutes. Passé d’un statut quelconque à un statut de privilégié. Parce que oui, me côtoyer est un privilège ! Bon. Ok, trêve de plaisanterie. Sur mes lèvres se dessine un véritable sourire lorsque tu te redresse. Tu as pris en bouche le glaçon tout en t’attardant une petite seconde sur mes doigts. Un battement de cils, un simple mouvement de trotteuse fut suffisant pour me permettre de comprendre toute la complexité de la situation. De nouveau assise sur le tabouret du bar, le dos presque parfaitement droit, tu débutes une phrase que tu ne termines jamais. Tes joues se parent d’une teinte plus flamboyante tandis que je viens poser à plat ma main sur le comptoir. Mon regard s’ancre à tes yeux et durant de très longues secondes, je reste silencieuse. Le glaçon dans ma bouche fond à son propre rythme et lorsqu’il a complétement fondu, je me permets de te répondre.

— Ne t’excuse pas lorsque ton instinct prend le dessus. Bien que plusieurs personnes refusent de l’admettre, l’être humain est un animal et notre instinct, aussi fort que celui de n’importe quelle autre espèce animale, sait lorsqu’il faut agir.

Je pianote avec mes doigts sur le comptoir et je romps notre contact visuel en regardant ma main.

— Et tu as agi. Peut-être impulsivement, mais tu as agi. Ton instinct t’a dicté ce qui était bon à cet instant pour toi. Il….

Je fais un petit sourire accompagné d’une expiration qui démontre une certaine satisfaction.

— Je me risque à le dire. Il sait où est ta place.

Dans un autre contexte, cette dernière réplique serait totalement offensante. Mais avec le lieu, l’atmosphère, le contexte, c’est une phrase qui a du sens. Je suis consciente cependant que tu peux prendre cette phrase de la mauvaise façon. Auquel cas, je saurais que rien ne pourrait être possible ce soir avec toi. Moi qui étais venue sans plans, simplement pour ne pas être seule, je me retrouve a songé sérieusement a partager un moment de complicité avec une inconnue. Non. Tu n’es plus un "elle", tu es un "tu". Je reformule. Moi qui étais venue sans plans, simplement pour ne pas être seule, je me retrouve a songé sérieusement à partager un moment de complicité avec toi. D’ailleurs, il m’apparaît plus clair désormais que les traits de ton visage, bien que tirée et fatiguée, sont délicats. En termes de corpulence, tu sembles mince, mais pas maigre. Tes vêtements laissent deviner une silhouette avec des formes, mais des formes faites de simplicités et discrètes. Tu n’es pas une femme sur laquelle toutes les têtes se tournent. Tu n’es pas une Jennifer Lawrence, une Emma Stone ou encore une Blake Lively, mais tu as beaucoup de charme. Ce n’est pas saisissant comme beauté, il faut s’y attarder. Il faut la découvrir et c’est ta force. Il faut s’intéresser à toi. Il faut prendre le temps de te voir, de te regarder pour comprendre l’immensité de la bêtise qui était la nôtre que de ne pas avoir ouvert les yeux plutôt. Tu es belle. Je relève les yeux vers toi, toujours un petit sourire sur le visage.

— L’alcool n’aide pas et pourtant, tu es ici. Assise à boire de l’alcool qui ne t’aide pas. Moi, je peux aider. J’en suis convaincu.

En terminant mes mots, ma main sur le comptoir s’approche de toi jusqu’à venir saisir sans méchanceté le verre d’alcool qui a élu domicile entre tes doigts. Je le tiens par le rebord et sans forcer le passage, je le tire vers moi pour te le faire lâcher. Je n’ai pas réfléchi avant d’agir. C’est instinctif. Je t’attire dans mes filets. C’est… comme ça. Tout simplement. Sans l’avoir pensé, mon envie, mon désir a décidé que toi, tu serais ma victime. Mon heureuse victime.

(c) oxymort

Fever !

A.Winger & A.J.Richardson

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Je restais interdite. La soumise en moi avait prit le dessus devant cette réaction. Me tendre le glaçon ne voulait pas dire qu'elle voulait que je le prenne. Avait-elle tenté le coup ? Voulu voir si je le prendrais ? Ou était-ce juste une posture qu'elle avait et venais-je de faire un acte absolument ridicule ?
J'avais honte et le silence qui en suivait ne m'arrangeait nullement. Il allait peut-être être temps de partir, même le serveur jetait un regard curieux à la situation comme pour essayer de comprendre ce que je venais de faire, fort heureusement, il dut interrompre son investigations pour s'occuper d'un client.

Enfin elle desserrait les lèvres, semblant me dire que j'avais agi par instinct. J'avais envie de me défendre, de répliquer, de dire que si elle ne m'avait pas tendu le glaçon je n'aurai pas pensé à le prendre, mais il était une évidence : c'était mon choix, c'était moi qui m'étais penchée et avais sucé ses doigts. J'étais la seule responsable.
Elle m'achevait d'un coup franc en me disant que mon instinct savait sans doute ou était ma place : docile, soumise, mangeant dans la main de quelqu'un. Cette fille était une dom, j'en avais eu la sensation quand elle avait commencé à parler, mais à cet instant précis c'était devenu une évidence.

Elle était belle, le genre de femme que l'on pouvait voir en boite, celles que l'on voyait devant les caméras et que tout le monde draguait avec la promesse d'un râteau évident. c'était le genre de femme que l'on aurait pu voir sur des affiches publicitaires.

— Je ...

Je quoi ? Qu'avais-je à dire la dessus ? j'étais grillée à cent pour cent et je devais l'admettre : j'étais excitée qu'elle m'ait percée à jour et je bougeais à peine, tandis qu'elle récupérait le verre dans ma main. Je n'opposais aucune résistance, comme hypnotisée par la situation. Tremblante, pendant une minute, je cru qu'elle voulait me saisir la main, mais ce n'était visiblement pas le cas.

— Je ... Je veux bien de l'aide ...

De "l'aide" oui bien sur ... A qui j'essayais de faire croire cela ? Nous savions toutes les deux ou cela nous mènerait. J'en oublié de préciser mes limites, mais ça n'était pas plus mal : Elle n'en avait pas parlé non plus. Chaque chose en son temps ...

(c) oxymort

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A.Winger & A.J.Richardson

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Tenant ton verre dans ma main, je le porte à mes lèvres. Je hume l’odeur de ta boisson, trempe mes lèvres presque subtilement, puis je le dépose sur le comptoir du bar. Du revers de la main, je le pousse du côté serveur, pour faire comprendre à l’employer, s’il n’est pas trop loin, que cette consommation est terminée. « Je veux bien de l’aide. » Dis-tu. Nous savons toutes les deux ce qu’implique mon aide. Ce qu’implique ta demande. Le petit jeu de séduction entre nous augmente d’intensité lorsque je viens saisir ta main qui tenait précédemment le verre d’alcool. Je rapproche ta main de moi, te forçant a allongé ton bras dans ma direction, et même, a bouger le haut de ton corps pour suivre mon mouvement. Toujours assise sur ton tabouret du bar, tu as le haut du corps presque allongé sur le comptoir. Je me penche au-dessus de ta tête et je murmure au creux de ton oreille, le plus naturellement du monde…

— C’est ainsi que tu oses demander mon aide ? Aucun s’il te plaît ? Aucune forme de politesse ?

Je relâche ta main, me redressant sur mon siège tout en récupérant un glaçon. Mon verre commence à avoir un petit fond d’eau dû à la fonte des glaces. Je te présente le glaçon que je tiens avec mon pouce et mon index et je souris presque bêtement.

— Il faut croire qu’avec ta bouche, tu n’es pas forcément douée pour faire des demandes, alors fait quelque chose dont tu sembles avoir la maîtrise.

T’offrir le glaçon n’est pas suffisant, je dois faire plus. Je l’approche un peu plus de toi. Non, ce n’est toujours pas suffisant. Je le colle à tes lèvres. J’essaie même te forcer le passage sans méchanceté. Non parce que… la "méchanceté" viendra peut-être plus tard… Toutes les deux, il y a quelques instants, nous avons réalisé ce qui se jouaient entre nous. Nous avons accepté les risques associés et maintenant que nous avons commencé à jouer, je cherche à tester jusqu’où tu semble prête a aller. Qui es-tu réellement ? Que cherchais-tu en venant ici ce soir ? Tu sais, je ne suis pas vanille. Je sais me montrer douce, gentille, avenante. Mais ce soir, j’ai besoin d’autre chose. J’ai besoin de bestialité, de force, d’humiliation, de claque, de fouet. J’ai besoin d’une soirée sauvage. Quel es ton nom ? J'ai tellement de question pour toi!!!! Si tu acceptes de jouer selon mes règles, nous allons avoir TOUT le temps nécessaire pour faire connaissance.

(c) oxymort

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A.Winger & A.J.Richardson

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Je me sentis soudain mal à l'aise et honteuse.

Non pas parce que je venais de lécher les doigts d'une inconnue, mais parce que cette même inconnue me fit la leçon quant à la manière de "demander de l'aide" ce n'était effectivement pas ainsi qu'une soumise montrait sa soumission.
Alors honteuse et confuse, je posais mon regard sur le comptoir, comme si je n'arrivais plus à la regarder dans les yeux.

— Je ... Je vous demande pardon pour mon insolence Madame ...

J'espérais que ma petite tirade ferait son effet et qu'elle apprécierait mon mea culpa. Je voulais vraiment m'excuser et j'espérais qu'elle le comprendrait. Elle était sublime et je m'en serai voulue de rater une telle occasion, surtout qu'elle éveillait en moi une envie de me mettre à genoux pour elle.

Elle récupérait un nouveau glaçon et je savais ce qu'elle attendait de moi. Sa tirade humiliante acheva de me pousser à obéir et, docilement, je me penchais vers les doigts de la demoiselle, mais celle-ci le collait contre ma bouche, récupérant l'objet froid en suçant les doigts de la demoiselle, recourbant mes lèvres sur mes dents comme s'il s'agissait d'un sexe d'homme. Je voulais l'exciter. Je savais que je n'avais pas un physique très attrayant alors je comptais jouer avec ma façon de sucer pour la séduire. Sucer, je savais faire, aucun mec ne s'en était plein.

Pour rajoutait, je caressais doucement les avant-bras de la demoiselle, jetant un regard à cette dernière. Qu'est ce qu'elle était belle ! Je ne pu m'empêcher de sucer avec plus d'entrain, jouant de ma langue sur ses ongles. Il y avait bien longtemps que le glaçon avait fondu, mais je m'en fichais, je voulais juste montrer à cette dominatrice ce dont j'étais capable, je voulais l'exciter.

Enfin je me dégageais, relâchant ses doigts pour plonger mes yeux dans les siens et de ma voix la plus soumise possible, je demandais :

— Est-ce que cela vous satisfait Maîtresse ?

(c) oxymort

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A.Winger & A.J.Richardson

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Je m'y attendais, alors je ne suis pas trop surprise lorsque j'entends des plaintes émanées de toi. Sauf que je ne vais rien t'épargner et ça, tu le sais très bien. Lorsque tu émets des sons, je saisis ta chevelure, te forçant ainsi à te cambrer, car je tire ta tête vers moi, tandis que de mon autre main, je te maintiens toujours fermement contre le comptoir. Je me penche vers toi et je crache à ton oreille mon venin.

— Ferme la Cochonette, je ne veux entendre de toi que ton silence. Tu me fais honte devant tes spectateurs. Tu donnes un spectacle, fait le bien grosse truie.

Je m’excuse auprès de l’homme qui t’administrait les claques et je lui accorde l’opportunité de recommencer ta fessée de zéro. Je ne voudrais pas que ton audience ait une mauvaise opinion de moi et qu’il trouve que tu performes mal, car après tout, il en va de ma réputation en ce moment. Après l’homme qui a repris du début et donc, qui t’a administré dix-huit fessées à en faire pâlir d’envie les fétichistes de la fessée, il y a deux autres volontaires qui ne s’adressent pas la parole. Je crois qu’ils ne se connaissent pas. Il y a une femme et un homme. L'égalité des sexes oblige, l’homme prend les devants et t’administre les neuves fessées qui te sont dû d’une façon que je pourrais qualifier de laxiste après le traitement royal dont tu as été l’actrice principale.

La demoiselle d'une quarantaine d’années l’observe, le visage impassible. Puis, vient finalement son tour à la femme et, comme je pouvais m’y attendre, elle est un peu plus violente que les hommes. Comme si, ici aussi, tout comme dans les emplois généralement masculins, elle semble avoir quelque chose à prouver. Comme si elle avait besoin de prouver qu’elle était égale ou meilleure que les messieurs présents. Elle, elle est plutôt violente, énergique et sur son visage, je peux voir qu’elle aime ce moment. Lorsqu’elle a terminé les fessées, tes fesses ne sont plus tout à fait rouges. Elles ont plusieurs couleurs. On dirait presque une constellation. Un petit peu de bleu ici, du rouge, du violet. Tu n’as pas été ménagée.

Tu as été utilisée comme un vrai sac d’entraînement et cette idée me plaît énormément. Je glisse deux doigts dans mon verre d’eau, l’eau est froide et ensuite, je viens les présenter à ton intimité. J’insère mes deux doigts dans ton vagin et avec mes doigts, je t’emmène à moi. Tes fesses se posent contre mes hanches. Je te maintiens contre moi.

— Il est temps d’avoir un peu d’intimité, suis mes doigts.

J’insère mes doigts un peu plus en toi et je les fais bouger comme si, chaque doigt était une jambe. Un devant, un derrière, puis inversement. Je les courbe un peu, les allonge. Chose certaine, je te dirige en te forçant à me suivre de reculons. Je nous fais ainsi traverser la salle, nous gravissons les escaliers et après quelques mètres, je déverrouille la porte de la pièce numéro neuf et je nous fais entrer.

(c) oxymort

Fever !

A.Winger & A.J.Richardson

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La critique, en plus de me rendre honteuse, m'excitait à un degré que je n'aurai su calculer. J'étais comme dans un état second et j'adorais cela.
Je ne répliquais pas, bien que l'envie humiliante de répondre "oui madame" me frappait très fort à l'instar des énormes fessées que j'étais en train de prendre.

L'homme recommence alors les fessées sous les ordres de ma dominante et ne se privait pas de me mettre d'énormes coups da battoir. Je pinçais les lèvres et enfonçais mes propres dents dans ma chair pour résister à l'envie de hurler. C'était au delà de tout impact play que j'avais connu, au delà de ce que j'avais expérimenté jusqu'ici ... Et j'adorais cela ...

Puis vint le tour d'une dame.

Je ne l'avais pas vue, mais je sentais à ses mains qu'elle était plus délicate, plus douce ... Enfin ... "Douce" ... Pas exactement, au contraire : la violence de ses fessées étaient en train de resonner de mes fesses dans tous mon corps, jusqu'au bout de mes orteils.

J'avais énormément de mal à ne pas prononcer de cris tant la violence des coups me faisait horriblement mal. J'avais l'impression que la peau se détachait de mon corps. Des larmes coulèrent le long de mes joues, mais je tenais bon.

Puis vint les doigts en main, la "délivrance" si l'on peut dire. Ma dominante avait décidé de me faire déplacer à la force de ses doigts, aussi commençais-je à me déplacer vers l'endroit ou elle désirait que j'aille, me dirigeant comme une marionnette perverse. Je devais me déplacer sur le bout de mes orteils, sans trop pouvoir redescendre. En vérité, elle ne m'avait donné aucune instruction, j'aurai pu jouer les rebelles, mais je choisissais d'être obéissante parce que je voulais qu'elle soit fière de moi.

Et enfin nous arrivions dans l'arène de notre futur "combat" ...

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