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Asmodeus & Verascyel

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Verascyel. Vérace et tenace. Une femme qui a su faire fléchir un empire pour en devenir l'impératrice. Tu refuses de croire qu'il s'agit là que d'une chance insolente, d'avoir été présente au bon endroit au bon moment. Cette femme te paraît trop intelligente pour laisser le hasard des opportunités diriger sa vie. En cela comme pour bien d'autres de ses qualités et de ses défauts, tu nourris envers elle une certaine admiration. C'est notamment cette considération qui ne t'a pas fait hésiter une seule seconde à rester au Mystic Swan même après le départ des polonais. Ta loyauté va à celui qui sait la mériter, et plus qu'aux Guardians, tu l'avais attachée à cet hôtel. De fait, il suffisait d'un esprit suffisamment aiguisé à sa tête pour que tu y restes. Il te faut quelqu'un apte à prendre les bonnes décisions, avoir une ligne directrice fiable et pérenne.

Comme un fils qui attend après son père - ou sa mère - tu as toujours eu besoin de quelqu'un au-dessus de toi. Non pas qu'il te serait impossible d'endosser la pleine responsabilité de ce qui se trouve autour de toi, c'est beaucoup plus philosophique que ça. Plus freudien. Le fait que ton père t'ait abandonné, que ton aîné soit parti tôt, que ta mère ne pouvait s'occuper décemment de vous, tu as cette quête perpétuelle d'une personne qui prendra cette place d'autorité. En cela, tu fais un très bon suiveur, un très bon sous-fifre. Bon nombre de personnes pourraient se faire emporter par leurs ambitions. Les tiennes sont, par cette analyse, totalement inoffensives. Comme si tu te contentais de peu. Cela pouvait donner cette impression. Mais au fond, les personnes pour qui tu travailles y prêtent assez d'attention, quand bien même cela puisse prendre du temps, et savent t'accorder une certaine confiance.

D'ailleurs, ce n'est pas de ton impulsion que t'est venu le poste de coordinateur des Shades. Loin d'être le plus terrifiant des gardes du Purgatory, tu savais en imposer suffisamment pour recadrer les recrues que l'hôtel pouvait exploiter. Ton travail est fait avec sang-froid et une vision sur le long-terme. Ton côté minutieux sait gommer la personnalité parfois colérique et excessive dont il t'arrive de faire preuve dans un cadre plus privé. Tu ne t'en étonnes pas, mais bon nombre de Guardians qui te connaissent depuis ton arrivée pourraient l'être, à te voir tenir ce nouveau poste avec esprit et mesure. Tu as conscience des principaux enjeux de cette position et connais assez de Shades, Jewels, Swans, amenés contre leur gré pour savoir que la violence et les sanctions systématiques ne sont pas toujours des solutions adaptées.

Dans les jours qui viennent, cela fera deux mois que tu es à ce poste. Un premier mois passé sous les radars, à observer, tenter de te focaliser sur les Shades, leurs tâches, la façon dont ils exécutaient précisément leurs corvées. Et un autre, qui a démarré avec une courte entrevue entre eux et toi pour mettre les choses au clair. Une démarche qui a su étonner quelques têtes, déranger certaines, désintéresser d'autres. Un sentiment plus que mitigé mais en même temps, une relation à construire. Que tous ne jugent pas utile. Cela t'importe peu, tu as placé suffisamment de pions pour endiguer les inspirations rebelles et cibler les mal-être qui pourraient causer du tord à l'hôtel. Car ce ne sont pas tant les Shades qui comptent, mais le résultat de leur travail et la satisfaction des Guests. Un fil d'Ariane qui t'exempt de toute réelle empathie envers ces employés.

Pour faire le point sur la situation et revoir les attentes qui incombent à ton poste, à ta personne, une courte entrevue avait été fixée avec Verascyel. Tu n'as pas souvent l'honneur de la rencontrer, mais vous n'êtes pas non plus des inconnus. Vous fréquentiez tout deux l'hôtel en Guests avant d'être parmi les tauliers. Les années ont glissé sur ta peau, mais la sienne reste aussi raffinée qu'un pétale au printemps. Un constat qui te frappe en ouvrant la porte du bureau contre laquelle tu as frappé avant d'entrer. Peut-être est-ce par ses cheveux cuivrés qui illuminaient ses traits, ou bien les rayons du soleil qui traversent les fenêtres de l'office.

— Bonjour Verascyel, ravi de vous voir. Comment allez-vous ?

Quelques pas en avant après avoir fermé la porte derrière toi. Une politesse toute achetée, qui te vient assez naturellement face aux personnes que tu portes en estimes. On a beau dire, tu n'es pas qu'un ours mal léché. Si ça t'arrive d'être aussi mal rasé qu'un ermite et aussi bougon qu'un vieil aigri sorti d'une grotte, c'est loin d'être ton caractère. Tu es sois froid, mesuré et cynique, en tout cas avec les personnes que tu connais pas, soit respectueux, laconique ou, selon l'humeur, joueur et charmeur, pour ceux que tu connais un peu plus. Beaucoup s'arrêtent à la première impression et ne souhaitent pas forcément te croiser de nouveau. Mais en agissant de la sorte, ils se privent peut-être de ce que tu peux apporter de bon. En tout cas, le peu de bon que tu saurais apporter selon les circonstances.

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Verascyel & Asmodeus

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Le bruit étouffé de mes talons s'enfonçant dans mon tapis de Chine, je prenais un moment pour apprécier la vue depuis la fenêtre de mon bureau. Je possédais plusieurs bien immobiliers, mais le MS restait mon favori : le bureau était beau, ma chambre également et, contrairement à tous mes autres biens : ici je pouvais faire venir un jeune homme ou une jeune femme pour me satisfaire entièrement selon le gré de mes envies. Plusieurs Jewels et Swans s'étaient glissés entre mes doigts de satin et je m'étais glissé en eux ou eux en moi.

A la main, je porte un verre d'un liquide ambré, un cognac, bien que je préfère le Whisky, il fallait parfois savoir se diversifier. Aujourd'hui, j'avais convoqué Asmodeus, coordinateur des Shades pour un petit check up. J'avais déjà vu Dara et je devais voir Merihem plus tard. La journée s'était bien écoulé, le vent frappait mon visage et je réalisais qu'il commençait à faire un peu trop froid pour garder la fenêtre ouverte, mes doigts se refermaient sur la manette de la fenêtre que je verrouillais avec vigueur, l'inconvénient de ces vieilles maisons, c'était la difficulté à utiliser certaines parties du mobilier.

Enfin, l'on toquait à la porte. Les gardiens avaient laissé passer mon invité. D'ordinaire, ils étaient censés tout vérifier, mais Asmodeus était un visage connu. Je le regardais entrer, véritable colosse de la nature, mais bien plus réfléchi que les autres. Lui et Dara avaient la même méthode : des entretiens personnels avec les membres du groupe dont ils avaient la charge, la différence étant que Everleigh était bien plus rentre-dedans que Asmodeus qui, lui, était plus "psychologue"
Encore que ... Dara semblait s'être calmée ses derniers temps et je savais très bien pourquoi : sa rupture avec Raphael n'avait pas du aider, mais je ne doutais pas qu'elle reprendrait vite du poil de la bête, c'était l'auto-proclamée "Princesse du MS" après tout ...
Mais je pouvais comprendre sa solitude, j'étais moi-même très seule, à la différence que moi j'avais consacré ma vie au travail, je n'avais pas le temps de compter fleurette et j'avais ce qu'il me fallait que ce soit auprès des mes amants et amantes ou auprès des employés et employées ...

— Bonjour Asmodeus ...

J'attrapais rapidement une boite négligemment posée sur mon bureau et en extirpait deux cigares de la Havane, en tendant un à mon vis-à-vis en enfournant le second entre mes lèvres. Je ne fumais pas régulièrement, j'étais bien trop maniaque du contrôle que pour me laisser dirigée par la nicotine.
La flemme de mon zippo vint lécher le bout arrondi du cigare et une épaisse fumée grise en sortait. L'odeur de brulé caractéristique envahissait la pièce.
Ok, peut-être n'aurais-je pas du fermer la fenêtre finalement ...

— Installez-vous, vous voulez un verre ?

autant ne pas être égoïste, je n'aimais pas tant le cognac, plus vite il serait bu, plus vite je passerai à la bouteille de Whisky.
Je m'asseyais dans ma chaise, croisant les jambes et jetant un œil à mon interlocuteur, le cigare fixé entre mon index et mon majeur.

— Je vous ai fais venir pour faire le point avec les Shades. Tout se passe bien ? Pas d'incident à rapporter ?

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Asmodeus & Verascyel

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L'air se faisait frais dans le bureau d'obsidienne, mais ce n'était pas pour te déplaire. La chaleur engourdit, ramollit, détend. Rien de plus stimulant qu'une brise en plein hiver ou l'âpreté persistante de la pierre intransigeante et hermétique. Apprêté dans une demi-mesure entre le conventionnel et le solennel, tu te détaches de l'inspiration guindée ou premier de la classe qu'il t'arrive d'arborer auprès de clients ou lors des soirées prestigieuses qui ont régulièrement lieu dans cet établissement. Tu colles à l'ambiance, à cheval entre le professionnel et le personnel, car c'est l'inspiration que t'offre cet hôtel depuis le temps que tu en arpentes les murs. Tu as la sensation d'être dans cette communauté comme tu serais chez toi. Les années ont fini par te faire adopter le Mystic Swan autant qu'il t'a adopté. Non pas que tu fasses partie des murs, en tout cas pour le moment, mais tu t'y sens à ta place. Ce qui joue tant dans l'assurance que tu dégages que dans l'estimes que tu peux porter à la directrice.

Sans manières superficielles, tu acceptes le cigare sans sourciller. Il t'arrive de fumer pour le plaisir, cela te prenait plus au Purgatory que depuis que tu es dans les bureaux. Que les tapisseries et les fibres sentent le tabac froid te déplairait fortement. Un brin tatillon. Mais ce qui te procurait le plus de plaisir gustativement parlant dans le fait de fumer, ce sont les cigares. Un pêcher mignon partagé par assez de personnes ici pour que Verascyel fasse venir des cigares de qualité. Le havane glissé entre tes lèvres, tu l'allumes et commences à le savourer volontiers. Les arômes prononcés ont une délicatesse qui surprend de raffinement. Elle a du goût, c'est indéniable. Et ne manque pas de t'offrir un accompagnement que tu te doutes être à la hauteur de son prestige.

— Je prendrai bien un verre de whisky, s'il vous plaît.

Ce monde n'est pas le tient. Enfin, pas de naissance. De quoi créer un décalage malgré l'adaptabilité dont tu as fait preuve en rejoignant ce cercle élitiste que représente le Mystic Swan. Le garçon rustre et bourru venu du fin fond de l'Alaska ne se lit que dans les marques que le temps laisse traîner sur ton visage. Même si en ce moment une pilosité s'installe sur tes joues et ton menton, tu es coiffé, habillé avec un soin mesuré (une veste, une chemise sciemment entrouverte au niveau du cou et un pantalon assorti, le tout très justement repassé), et te plies aux politesses de mise. Malgré tout, ta façon de t'exprimer reste rauque et tes intonations ne leurrent personne. Tu n'es pas un gosse de riche ni un magnat fortuné. Même si tu gagnes bien ta vie et fréquentes du beau monde, tu transpires l'américain moyen. C'est juste que, contrairement à d'autres, l'oncle Sam t'a offert ton rêve. Pour autant, tu ne t'es jamais senti mal à l'aise. Peut-être décalé, oui, mais tu as assez d'assurance et de confiance en toi pour rester fidèle à ce que tu es et d'où tu viens. De quoi t'attribuer un charme authentique et rustique.

Tu fais le tour du siège présenté face au bureau de Verascyel et t'y installes en inspirant une bouffée de cigare et détachant le bouton de ta veste.

— Je prendrai bien un verre de whisky, s'il vous plaît.

L'objet de ta présence est précis et tu as tout le temps souhaité pour y faire face. Rien de délicat, presque une routine que tu penses être installée pour tous les coordinateurs, même si compte tenu de ta récente promotion, tu te doutes que la directrice sera plus soucieuse de ton état des lieux que celui de tes collègues.

— Que ce soit pour moi comme pour certains Shades que j'ai pu rencontrer au Purgatory, il y a un temps d'adaptation nécessaire. Mais dans les grandes lignes je dirais que rien n'est à signaler pour le moment. Il y a quelques profils qui ont mon attention plus que les autres. Notamment ceux qui ont des antécédents avec les Guests. Que ce soit dans leur comportement, leur application au travail ou les incidents qui ont pu être enregistrés.

Tu dresses un portrait assez généraliste. Pondérant le bon du mauvais, rien n'est rose avec les Shades : il y a du travail, beaucoup de travail. Autant en surface que dans le fond. Des problématiques dont la directrice est certainement au courant.

— Ma surveillance se porte autant sur les incidents où les Shades ont été en tord que ceux provoqués par les Guests. Les mauvais traitements que reçoivent les Shades de la part des clients sont nombreux, encore aujourd'hui. C'est un sujet délicat car bon nombre de clients réguliers ne comprennent pas qu'aujourd'hui, on leur demande de ne pas user de leur statut envers les Shades. Cela pourrait avoir un impact sur leur contentement.

La question ne se pose pas pour les Guardians, car depuis l'arrivée de Verascyel à la tête de l'établissement, tous savent qu'elle ne cautionne pas la violence gratuite. Sa politique se base sur un juste milieu qui permet à la fois d'éviter un remake de février 2021 et d'assurer une résignation suffisante pour que le travail soit fait correctement. Un fil d'Ariane que tu tiens à mettre en place dans les rangs des Shades et pour lequel tu assures une totale transparence avec la flamboyante Guardian.

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Verascyel & Asmodeus

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Ah le petit enfoiré, dire que je m'étais restreinte pour profiter de ce cognac alors que je voulais whisly et lui tout naturellement me demandait ... Un whisky.
Ok, mais je m'en servais un aussi. Je me doutais que cela devait faire bizarre, alors que j'avais encore un fond de cognac, mais peu importe, je voulais un whisky et ce que Bree Langford désirait, Bree Langford l'obtenait.
Je lui tendais donc le verre le plus rempli. Je m'étais contentée que de peu, ayant eu déjà bien plus que de raison d'alcool dans le gosier.

Installé dans le siège qui faisait face au mien, face à la fenêtre encore ouverte il y avait peu. Il semblait à l'aise. Tant mieux. J'aimais que mes employés se sentent en confiance autant qu'il ne se méfie. Garder le respect de tout un chacun n'était pas des plus facile, mais au final j'y arrivai plutôt bien, la preuve : je n'avais pas encore fini avec un couteau entre les omoplates et des émeutes sur les bras.
Je m'installais à mon tour, croisant les jambes et tirant une bonne bouffée sur mon Havane, j'en fumais rarement, mais quand j'en fumais un c'était pour en profiter.

J'écoutais tranquillement le rapport de Asmodeus, terminant mon verre de whisky pendant qu'il parlait. Je déposais le verre vide sur le côté de mon bureau, me penchant en avant et croisant les doigts pendant qu'il terminait sa tirade. Asmodeus était bon, un excellent employé, mais ce n'était pas si surprenant, sans arrogance, j'avais un talent certain pour déceler des perles: Dara & Merihem en étaient le parfait exemple.

— Si je vous ai fais venir ici ce n'est pas seulement pour un rapport des activités des Shades ...

Je laissais planer un moment. J'avais appris que souvent le silence pouvait être une arme sacrément puissante. Cette phrase pouvait dire beaucoup de choses : soit que j'avais envie de m'amuser avec lui, mais rien dans mon attitude n'en donnait l'impression, soit que j'allais lui coller un blâme ...
Et la réponse était ... Ni l'un, ni l'autre.

— Ce que vous me dites par rapport aux Guests abusants de leur statut par rapport aux Shades est justement la raison principale de votre présence ... J'ai eu vent d'un incident, mais sans noms révélés. Un Guest aurait violé une Shades dans nos murs, cela s'est passé il y a un moment, mais cela ne doit plus se reproduire. Cela dit, je me doute que nous parlons le même langage à ce propos n'est-ce pas ?

Je terminais mon cognac cul-sec pour en être débarassée.

— Vous êtes un excellent employé Asmodeus, avez-vous des idées pour éviter ce genre d'incidents ?

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Asmodeus & Verascyel

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La soif de ta directrice ne fait pas débat dans ton esprit, chacun voit midi à sa porte et tu es loin d'être bien placé pour jouer les donneurs de leçons. L'alcool fait partie de tes pêchés et tu es rarement raisonnable quand il en est question, le Maiden Bar et l'ardoise que tu y as en est témoin !

Concentré sur ta kyrielle, tu ne prêtes pas grande attention à ce qui t'entoure et te contentes d'attendre le retour que pourrait t'en faire Verascyel. Il n'y a pas grand chose à dire, mais un problème de fond sur lequel agir et pour lequel trouver une solution, si ce n'est parfaite, au progressive vers un respect minimum des employés les plus en bas de l'échelle. Ce n'est pas un combat inné chez toi. Ta philosophie reste basique en la matière : seuls sont harcelés ce qui se laissent harceler. C'est un état d'esprit, une faiblesse. Certes, c'est injuste, mais c'est la vie. Tu en as assez bavé pour te dire qu'à cœur vaillant, rien d'impossible. Mais la force de travail des Shades est devenue ta priorité. De fait, il faut calmer le jeu, au moins là où il va trop loin.

Cependant, le rapport ne semble pas captiver ton interlocutrice qui détourne le sujet. Certes, c'est ce qu'elle attendait, mais pas que. Tu plisses les yeux, un léger sourire convenu. Tu ne crains pas les silences ni les phrases en suspend. Intègre et assez sûr de toi pour ne pas craindre de mauvaises répercussions. Ce qui pourrait très bien finir par te jouer des tours et te faire manquer d'anticipation. Mais l'heure n'est pas à ce genre de drames.

Ton whisky tourne au rythme insufflé par la force centrifuge que tu impulses en bougeant ton verre. Cigare à l'autre main, que tu fumes en écoutant la directrice, et que tu viens rabaisser au niveau de l'accoudoir de ton siège pour répondre à ses remarques. La flatterie n'a pas grande emprise sur toi, mais tu n'en laisses rien paraître.

— On parle la même langue, bien évidemment. Les Guests confrontés aux Shades n'auront pas de bonnes expériences, et au-delà du fait que ça ne rapporte pas d'argent à l'hôtel, ça cause du tord souvent irréparable aux employés. Même si certains ou certaines y trouvent une forme d'exutoire, ça reste un abus d'autorité qui ne doit pas avoir lieu

La rejoins-tu pour t'assurer du langage évoqué.

Tu savoures une gorgée de whisky qui vient prolongé les arômes du cigare dont le développement affine l'aspect floral des feuilles. Verascyel te gâte beaucoup trop, mais tu sens qu'elle tient à ce que ses employés soient bien traités. Guardians jusqu'au plus insignifiant des Shades. En cela, vous différez drastiquement. Même si la finalité est la même, les motivations qui amènent à ce résultat forment un grand écart qu'il te serait impossible d'illustrer ! Peu importe, l'essentiel est de vouloir la même chose, d'être sur la même longueur d'onde. C'est ainsi qu'une équipe marche. Chacun peut avoir des ambitions et des motivations différentes tant que le but visé est commun à tous les collaborateurs. Cela peut être l'argent, la notoriété, la reconnaissance, peu importe. Ce n'est jamais pour les pauvres que les riches donnent aux galas de charité.

— À cela les solutions ne sont pas légions et pourraient déplaire à certains. Et aucune ne parviendrait à nous assurer un risque zéro ...

Tu exprimes cette synthèse aux réflexions que tu as pu te faire à ce sujet. Car aucune solution ne pourrait être assez efficace pour assurer un résultat parfait. En tout cas, pas dans un hôtel qui, depuis cinquante ans, fonctionne en totale roue libre côté mœurs. Tu as été témoin de choses... Acteurs de faits... plus que douteux. Il t'arrive encore de verser dans quelques excès. Tu as beau parvenir à les justifier, tu sais qu'éthiquement, ça n'a pas sa place dans un monde qui tourne rond. Mais là est tout le nœud du problème : les clients, leurs attentes, les prétentions de l'hôtel en lui-même. On ne peut pas promettre d'assouvir tous les fantasmes sans se confronter aux abus qui font partie de ces fantasmes.

— Spécifier que tout abus sur des employés quels qu'ils soient pourraient conduire à une exclusion pourrait éloigner certains clients ou créer quelques esclandres. À vous de voir quelle importance vous accordez à ce problème et ce que vous êtes prête à sacrifier le temps que les mentalités évoluent sur ce point.

Mais ça ne suffit pas à se poster en solution. Tu reprends une bouffée de havane et une gorgée de whisky. Tu n'es pas d'un naturel éloquent et grand orateur, mais le sujet t'a bien assez emmerdé ces dernières semaines pour pouvoir l'étaler à la principale intéressée.

— Cependant, pour que cela fonctionne, encore faut-il avoir des yeux partout. Ce n'est pas évident, que ce soit matériellement ou humainement. On pourrait miser sur la communication des Shades. Reste à les sensibiliser sur le fait qu'ils ont le droit de parler, de dénoncer ces agissements. Même si là aussi, les plus anciens ou les plus revêches préfèreront se taire que nous donner le moyen d'arranger les choses. D'autant que s'ils viennent nous voir, alors il y a fort à parier que le mal est déjà fait ...

Une fatalité qui s'ancre dans le passé du Mystic Swan et qui ne peut se changer en un claquement de doigts. Les miracles n'existent pas.

— Un appui médical et psychologique est essentiel. Je pensais à mettre en place un suivi médical plus poussé, si nos médecins sont à même de déceler qu'il y a eu une violence, ou un rapport. Et voir pour qu'une personne neutre, Guardian au Shade même, avec un cursus en psychologie qui serait apte à servir de relais entre nous et les Shades et les abus auxquels ils sont confrontés. De mon côté, même si elle n'est pas psychologue, j'ai mis Melusine à mon service. Et plus que mes lessives, je sais qu'elle est à l'écoute et fait preuve d'assez d'empathie pour être l'oreille attentive dont certains peuvent avoir besoin. Beaucoup de Shades refuseront de me parler, que ce soit par ce que j'ai pu leur faire quand j'étais garde au Purgatory ou par le simple fait qu'ils détestent les Guardians. Je ne lui impose pas de tout me dire, mais elle a pour ordre d'identifier et de me signaler les Guests problématiques. J'ai suffisamment confiance en elle pour savoir qu'elle n'abusera pas de cette position dans laquelle je l'ai mise.

Tu as beau te perdre en détails, la transparence face à Verascyel t'importe. Qu'elle puisse agir en toute connaissance de cause. Que ce soit avec ou contre toi. Tu as besoin d'une confiance réciproques avec tes supérieurs pour agir et te sentir à ta place dans les tâches que tu exécutes. Tu n'es pas difficile à satisfaire, et pas difficile à croire. Même si certains détails douteux peuvent remonter aux mauvaises oreilles, servir d'interprétations pour te nuire, tu n'en restes pas moins honnête et droit dans tes bottes. Tu n'es pas fait pour les plans à la Game of Thrones. Dans une fourmilière, tu ferais une bien piètre princesse qui n'aurait jamais sa place en tant que reine. Parce que tu laisses les fourberies à ceux qui ont quelque chose à prouver aux autres ou à eux-mêmes. Tu as beau être quelqu'un de réfléchi, tu ne t'encombres pas de ces considérations qui relèvent plus de la perte de temps que d'une réelle prétention à être capable de faire mieux que les personnes actuellement en place.

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Verascyel & Asmodeus

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Pas de noms cités ? En vérité le nom de Mantis avait été avancé, mais l'informateur ou trice avait été anonyme et l'on n'avait plus revu la Capitaine de stups depuis lors, totalement disparue et pour cause : j'avais entendu dire qu'elle avait démissionné et l'on avait perdu sa trace. Je devrais peut-être avoir peur que Rachel Drake ne me mette des bâtons dans les roues, mais au vu des casseroles monumentales qu'elle se trainait et la crainte de se faire attraper et finir Jewel chez nous.

Asmodeus est en phase avec ma vision des choses par rapport aux Shades, bien entendu, c'était ironique cette situation : la directrice d'un hôtel exploitant la misère humaine en forçant des gens à vendre leur corps et qui s'inquiète pour les mauvais traitements que l'on peut leur infliger.
Il fallait être honnête, je savais qu'une fois la vie passée, je finirai en enfer, il n'y avait aucune place pour quelqu'un comme moi au paradis, si l'on était objectif : les Sans étaient souvent des artistes ratés qui n'avaient pas eu le choix d'évoluer dans cet espace clos et qui étaient tous comme les Jewels : des putes. Quant aux Shades, c'était des esclaves, ni plus, ni moins. Oui, j'irai tout droit en enfer, heureusement que je n'étais pas croyante.

— Je savais que vous comprendriez.

Asmodeus poursuivait en répondant à ma question. Je me montrais un rien concentrée, mais en verité, j'avais tout à fait conscience que j'avais le bon choix en embauchant Asmodeus ou plutôt en le gardant comme employé après la chute de Tsadquiel et que son fils se soit presque littéralement chié dessus avant que je ne lui rachète l'hôtel.

— Le risque zero n'existe pas, faites ce que vous pouvez au mieux.

Fis-je avec un léger sourire. Non, je n'étais pas fâchée, que du contraire, je savais que Asmodeus ferait ce qu'il faudrait pour réussir à réduire les risques. Mantis payerai, j'y veillerai et ce, même si j'ignorais le nom de la Shade concernée, mais j'aurai le fin mot de l'histoire, coute que coute.

— L'exclusion définitive hein ?

Cela pourrait être une solution, mais à y réfléchir il y avait une faille sur ce plan : toute la sécurité du Mystic Swan fonctionnait sur la menace : la raison pour laquelle aucun Jewel ne s'en prenait jamais aux Guest c'était en partie du à la crainte d'un séjour au Purgatory en compagnie de Beleth, mais pour les Guests il n'y avait pas vraiment de sanctions, quand un guest allait trop loin, l'on se contentait d'un Guardian l'interrompant et une tape sur les doigts de ma part, mais tôt ou tard si l'épée de Damocles ne blesse pas un minimum on finit par l'oublier ou s'imaginer qu'elle n'est peut-être pas aussi dangereuse que l'on peut l'imaginer.
La solution serait de forcer les Guests récalcitrant à un petit stage en tant que Shades ou Jewel pour comprendre la douleur concernée, mais cela ferait surtout fuir les autres clients et on ne pouvait pas se permettre de perdre un important pourcentage de clients au profit de la sécurité.

— Peut-être augmenter les nombres de caméras, mais nos clients pourraient être nerveux à cette idée. Après tout, beaucoup sont hauts placés et n'ont aucune envie que cela se sache. Voir une carrière politique entachée par un scandale sexuel peu être un frein à n'importe quelle libido.

Et on en avait des politiciens parmi nous, de droite, de gauche, d'extrême droite ou d'extrême gauche, on avait de tout. Encore une fois, la peur était maîtresse de la situation car le scandale qui pouvait découler de ce genre de situation pouvait surgir comme cela. Si l'on était objectif, un groupe de politiciens ou de personnes riches se plaignaient d'avoir participé à de la prostitution dans un hôtel clandestin, il y avait certes un risque, mais l'on n'avait rarement tendance à croire des gens plongés dans l'opprobre et ce, même si leurs parti poltiiques étaient à l'opposés. Les coulisses du pouvoirs étant méconnus de chacun tout le monde se doutait bien que gauche ou droite, les corrompus étaient partout, aussi avant qu'un flic ne débarque avec un mandat pour fouiller l'hôtel nous aurions le temps de cacher ce qu'il fallait. D'autant que d'utres personnes haut placés fermeraient facilement les portes à tout doutes éventuels.
C'était important de se mettre des gens de premier plan dans sa poche.

J'écoutais patiemment le laius sur la fameuse Melusine, décidemment j'avais raison : Asmodeus était une perle. Dara n'avait pas fait pareil : aucune entente particulière avec des Jewels pouvant servir de relai. Il y avait bien Saffron et Siren avec qui s'entendait la coordinatrice, mais aucune servant d'intermédiaire ou d'espionne. Un point pour asmodeus et un fameux !

— Très bonne initiative. Personnellement, j'aurai pris une deuxième Shades pour surveiller la première, mais j'imagine que s'accorder la confiance d'un Shades n'est pas chose aisée du à notre statut d'oppresseur.

J'avais bien tenté d'apaiser les tension depuis mon arrivée, toujours dans la nuance : une main ferme, mais pas trop, faire sentir aux employés que nous sommes humains, mais qu'il ne fallait pas trop tirer sur la corde au risque qu'elle leur pète à la gueule.

— Et pour le suivi médical, je pense également qu'il nous faut plus de psychologue, le départ de Sirona a été un grand vide, mais je suis sure que l'on peut trouver un remplaçant ou une remplaçante à même de gérer les choses, une femme me semble plus indiquée, mais j'aime l'idée que chacun puisse parler à quelqu'un qui lui convienne.

Je laissais planer un petit moment pour que Asmodeus me réponde avant de "contre-attaquer" avec une nouvelle question.

— Et vous Asmodeus ? Comment vous sentez-vous entre nos murs ?

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Asmodeus & Verascyel

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Porté ni par des croyances religieuses, ni politiques, ni urbaines, l’absolution de tes méfaits n’a jamais fait partie de tes préoccupations. Trop terre à terre pour croire à une quelconque entité et même à la moindre notion de jugement final. Tu laisses ces questions à ceux qui ont du temps à perdre. À ceux qui, pour justifier leur faiblesse d’esprit, doivent se trouver des excuses. À ceux qui ont besoin de donner un sens à l’existence. Tout n’est que chaos et enchaînement aléatoire. Rien n’a d’importance autre que ce qu’on y accorde. Ainsi, le destin de toutes ces personnes au bracelet violet ne t’intéresse pas plus que cela. C’est ainsi, tant pis pour eux. Les voir comme des outils plus que comme des humains ne t’empêche pas de dormir. Par contre, tu prends à cœur leur intégrité physique et un peu morale, car ce sont les composantes indispensables pour qu’ils puissent faire correctement leur travail. Un éleveur n’a pas besoin d’aimer son bétail pour l’exploiter, ni même de le considérer autrement que pour le produit fini qu’ils constituent une fois arrivé au bout de la chaîne de production.

Malgré l’apparente bonne volonté de veiller à la sécurité et la pseudo intégrité des Shades, la froideur de vos paroles échangées sur le sujet pouvait glacer le sang de toute personne saine d’esprit. Tout ça n’est qu’un business, une affaire bien huilée dont vous tenter d’assurer la pérennité. Pour qu’aucun février 2021 ne refasse surface. Pour qu’aucun écart ne vienne attirer de trop les autorités. Pour que cet Enfer perdure et continue à faire prospérer autant ses gardiens que ses disciples.

Si les caméras pouvaient permettre une surveillance assidue, la solution trouvait ses limites autant dans le fait de mobiliser plus de gardes pour les superviser que dans le rejet que cela peut créer chez les clients. La majeure partie cherche la discrétion, voire même l’anonymat le plus complet. C’est là une règle d’or, infiniment plus précieuse que les services proposés dans cet hôtel. La politique si particulière du Mystic Swan assurait la présence de cette clientèle aussi select’ qu’exigeante et imprévisible.

Les mesures mises en place ne suffisent pas à être exhaustives, mais l’audace de vouloir placer un soupçon de confiance dans les rangs des Shades paraît être une riche idée aux dires de la directrice. Tu gardes en tête la précision de potentiellement ajouter une deuxième tête capable de surveiller la première, mais avant de tourner dans cette boucle, tu préfères voir ce que donnera l'initiative saluée.

Même l’idée d’un suivi médical et psychologique reste une question légitime. Il y a déjà eu des psychologues, des personnes à qui on imposait ce rôle ou qui l’avaient choisi. Mais le Mystic Swan reste sujet à un turn over certain pour ces personnes qui finissent par s’éteindre, d’une façon définitive ou non.

— La communication possède autant d’avantages que de désavantages, mais j’ai bon espoir que nous puissions y trouver plus de bien que de mal, en tout cas du point de vue de l’hôtel.

L’important, c’est le cadre. C’est de parvenir à déceler les écarts potentiels, de cibler les risques et de les étouffer avant qu’un effet boule de neige ne vienne tout bousculer sur son passage. C’est le job de chaque Guardian, finalement. À des degrés différents et par des moyens qui le sont tout autant selon le rang auquel on se trouve. Tu es prêt à jouer le nouveau rôle que Verascyel t’a confié, avec la même ferveur et la même volonté que lorsque tu étais au Purgatory, à devoir corriger les déviants trop encombrants.

Plus que par obligation, tu t’en fais un devoir. Car au fil des années, le Mystic Swan est devenu plus qu’un lieu de plaisir à tes yeux, tu y vis. Ce n’est pas une famille mais ça reste ce qui t’est le plus familier sur Terre. Pour ce que ça peut représenter de triste et de pathétique. Mais c’est sans doute qu’une question de perception. Après tout, de quoi rêverais-tu que cet hôtel ne puisse t’apporter ? Étonné par la question de la directrice, tu ne te laisses pas le choix de répondre. Tu finis ton verre avant de t’exécuter.

— J’y suis aussi bien qu’au premier jour. Même si la magie de sa découverte remonte à plusieurs années, je suis attaché à sa réussite. Comme beaucoup de clients, je tiens à la prospérité de cet endroit.

Tu ne sais pas trop comment te positionner face à cette question, ni à l’intérêt qu’elle peut avoir dans cet entretien, mais tu as suffisamment confiance en Verascyel pour ne pas y voir de manipulation malveillante. Qu’un employeur se préoccupe de l’état d’esprit de ses employés n’a rien de déplacé. Tu n’y es juste pas habitué, alors forcément, ça change. Même si tu peines à approfondir le sujet. Alors après ta réponse, tu te contentes d’observer la directrice, sagement. Bien que tu ne sois pas un perturbateur ou un hyperactif, il est rare que l’on veuille te décrire comme sage. Pourtant, devant cette femme, tu l’es. Et ce n’est pas qu’une question de hiérarchie. Son aura n’est pas pour te laisser indifférent, comme beaucoup, tu es sensible à son charisme et sa prestance. De quoi endiguer ton comportement parfois trop … rustre.

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Verascyel & Asmodeus

◊ ◊ ◊

Il semblerait que les responsable des Shades et la directrice soient sur la même longueur d'ondes. Quand j'avais sélectionnés ceux qui dirigeraient les différentes factions, je savais que je n'avais pas engagé n'importe qui juste pour beurrer les sandwichs, mais bien des pointures, Merihem en était une, Dara aussi, même si elle accusait le coup de sa rupture et, bien entendu, Asmodeus également.

— C'est exactement ce que je pense. Je ne veux pas faire de mal à ces gens, sauf si j'y suis contrainte et si une dépense supplémentaire peut permettre de calmer les envies de rébellion de certains, alors je pense sincèrement ue cela vaut le coup, on ne peut pas toujours compter sur les gens flippant comme Ares ou Venom, il faut aussi savoir être humain ...

Je me perdais dans mes pensées. Pourquoi Sirona avait-elle vidé les lieux ? Je ne le saurai sans doute jamais. J'avais accepté son départ sans faire un foin, mais depuis, le manque de psy dans nos effectifs risquait de peser lourd, ne fut-ce que pour Dara, ce serait déjà une aide pour l'aider à traverser le deuil de sa relation.
J'aurai du lui dire que c'était voué à l'échec : Raphael et elle étaient trop différents ...

Au moins étais-je heureuse de constater que Asmodeus appréciait les lieux. Sa manière d'en parler rejoignait encore une fois fort la vision de Dara, elle aussi se serait sacrifiée pour le Mystic Swan ... Non ... En fait ... Elle l'avait fait : elle avait faillit mourir en défendant Saffron et l'hôtel et c'était ce qui lui avait valu cette promotion alors qu'elle était encore en train de se faire recoudre le bide à l'infirmerie.
Il y avait du sang et des larmes lors des émeutes, mais la jolie et sexy Dara avait su se montrer guerrière et féroce et ça je le respectais.
Asmodeus, avait une vision similaire à l'autoproclamée "Princesse" ce qui n'était pas pour me déplaire.

— Fort bien, j'aime à savoir mes employés heureux.

Je me levais pour jeter un œil par la fenêtre, un signe éventuelle que l'entretien aurait pu être terminé, mais je n'avais pas totalement fini. Je voulais être sure que nous abordions tous les points avant de renvoyer le coordinateur des Shades à ses occupations. C'était probablement lui qui avait le plus à faire.

— Y a t'il d'autres points que vous souhaitez aborder ? Des incidents que je devrais connaître ?

Demandais-je en me tournant vers lui

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Asmodeus & Verascyel

◊ ◊ ◊

Depuis la mort de Tsadquiel, les choses ont changé dans cet hôtel. Tu restes le même, à la différence près que tu t'es adapté et continues à te plier aux changements qui opèrent au sein du Mystic Swan. Chacun a quelque chose à apporter, ce n'est pas être prétentieux que de penser qu'on a de la valeur à partager. Même les plus récalcitrants ont une partition à jouer.

— Dans bien des cas, la violence est une alternative à laquelle certains nous contraignent. Mais force est de constater que les choses changent, et qu'on a de moins en moins de monde au Purgatory. Ce qui peut être vu comme un signe d'amélioration. En tout cas, votre vision semble amener l'hôtel sur une bonne voie, même si certains profils plus... véhéments, restent indispensables pour le moment.

Après tout, une bonne partie des résidents sont là contre leur gré... Il faut contenir ces personnes, en les amadouant - difficile - ou les matant - facile mais sans la moindre éthique. D'ailleurs, la discussion soulève en secret TA question éthique. Celle de toute une vie à vrai dire. Mais pas la tienne, celle de ta sœur. Tu sais qu'elle a rejeté ses rêves tout ça pour être au chevet de votre mère. Arrivée à bientôt quarante ans, elle n'a jamais vécu que pour votre génitrice. Tu l'aimes, ta mère, mais tu as jugé qu'il était plus utile de gagner de l'argent pour payer ses soins, quoi qu'il en coûte, plutôt que d'être là à lui faire sa toilette, la nourrir, la soignée. Tu voulais payer une aide de vie, émanciper ta sœur de cette dévotion que tu jugeais malsaine. Mais elle a refusé d'accepter la façon dont tu gagnais ta vie. Elle a rejeté ton argent, ta présence, tout ce que tu pouvais apporter. Mais tu t'es juré de ne pas abandonner ta famille. Alors par des moyens détournés, tu as pu faire passer un peu d'argent sur les comptes. D'une manière détournée, tu veux, maintenant que votre mère est sur son lit de mort, lui trouver une place sûre, près de toi.

Si ta sœur n'a jamais pu mener à terme ses études de médecine pour devenir psychiatre, trop sacrifiée pour votre mère, tu sais que ce qu'elle a appris dans ses formations de psychologie pourrait faire d'elle une candidate parfaite pour l'hôtel. Pour ça, tu serais même près à aller la chercher, l'enlever toi-même pour l'enchaîner au Mystic Swan. Ou alors... tu n'oses pas mettre Verascyel dans la confidence, et le sujet s'évapore doucement vers ton ressenti dans l'hôtel. Pour autant, la discussion devient plus informelle. Et sans incident autre à soulever, tu te laisses submerger par deux idées, toutes deux aussi folles qu'impudentes.

— À vrai dire, j'aurais peut-être une proposition à faire ...

Amorces-tu sans pour autant donner l'impression de marcher sur des œufs, tu as une assurance naturelle même quand tu abordes des sujets délicats.

— Vous le savez peut-être ou non, mais j'ai une sœur cadette qui donne dans la psychologie. Et si je n'ai pas évoquer l'idée de la faire candidater, c'est que je suis sûr d'une chose : elle me déteste pour mes choix de vie et je doute que lui présenter de but en blanc ce genre de poste pourrait renouer nos liens. Elle s'est donné toute sa vie pour notre mère et va se retrouver sans rien ni personne à sa mort. Je me dis que peut-être... vous plus que le DRH à vrai dire, vous pourriez vous montrer assez convaincante. Cela dit, à découvrir ce qui se passe ici, je doute qu'elle restera de son plein gré. Aider les autres c'est sa raison d'être, alors je sais qu'elle trouvera son compte dans cet hôtel malgré un CV très léger. Mais avant de considérer lui accorder une place de Guardian, je pense qu'elle devrait être placée dans un rang moins ... libre de ses mouvements.

Tu dois certainement passer pour le plus cruel des frères, et un être particulièrement détestable. Mais comment te le reprocher ? Ta meilleure vie est dans cet endroit, sans que jamais tu n'aies eu envie d'en sortir, si bien que tu t'es fait embaucher et ne passes pas plus de trois semaines l'année à l'extérieur de ses murs ! Malgré la distance et vos différends, tu fais surveiller ta sœur par assez de monde pour savoir qu'elle n'a pas changé en ça qu'elle voue sa vie aux autres. Rien que pour soutenir les âmes fragiles ou en détresse qui sont entre ces murs, Guardian, Shade ou même Guest, tu sais qu'elle resterait quitte à endurer cet endroit. Un temps d'adaptation permettrait d'assurer à la direction que même si elle ne cautionne pas le Mystic Swan, même si tu t'y trouves, ta sœur serait apte à jouer le rôle qu'on lui attribuera.

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Verascyel & Asmodeus

◊ ◊ ◊

— Hm ...

Ma seule réponse à l'observation de Asmodeus ce qui ressemblait plus à un "fort bien" qu'a un "je sais" de ma part. Je me doutais que les choses étaient plus compliquées que ça, mais globalement, j'avais tendance à penser qu'il serait intéressant de pouvoir donner un côté un rien plus "humain" à nos employés, un peu comme on utilise un élastique, on le serre le plus possible, mais on lui laisse quand même un peu de jeu pour qu'il tienne. C'est important de laisser un peu de liberté à ces gens. Ils ont connu la merde aux mains de Tsadquiel et maintenant je pouvais leur cracher au visage, il avaleraient ma salive avec le sourire ... Ok peut-être pas à ce point la, mais une main tendue valait toujours mieux qu'un coup de poing en travers du visage, même s'il faut être prêt à retirer sa main tendue au bon moment pour ne pas leur laisser croire que c'était la récréation. Oui, nous sommes humains, mais non, tu ne peux pas aller manger pour Thanksgiving avec ta famille à laquelle on t'a arrachée.

Je haussais un sourcil, Asmodeus avait une proposition à faire ? Fort bien, je ne payais pas aussi cher mes employés pour qu'ils se content de dire "amen" à tout et m'obéissent sans réfléchir sinon certains n'occuperaient pas les postes qu'ils occupent. Ce que je cherchais c'était avant tout une vision, des idées. J'avais besoin de quelqu'un de réfléchis, ce qu'était objectivement le responsable des Shades.

J'écoutais sans broncher la proposition de mon vis-à-vis et que voila une proposition pour le moins originale. Elle détesterait le MS, certes, mais trouverait son compte en aidant les autres. Le soucis à cela étant que si sa soeur avait le MS en grippe, une fois Guardian elle utiliserait un de ses congés pour nous balancer, mais la encore, il avait la solution : la prendre dans un rôle moins haut (Jewel ou Shades) afin de calmer son esprit rebelle.
Je me servis un nouveau verre et en servais un à Asmodeus, le glissant devant lui, il le prendra s'il en avait envie.

— Asmodeus vous êtes décidemment un homme machiavélique sans aucune pitié ...

Je fis teinté les glaçons contre les parois du récipient avant de prendre une première gorgée et d'ajouter :

— J'adore votre idée ...

Fis-je avec un clin d'oeil, un sourire de démone figé sur mes lèvres ...

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Asmodeus & Verascyel

◊ ◊ ◊

Des compensations, de quoi faire passer la pilule d'une condition qui n'évoluera jamais réellement. Cette honnêteté peut être un premier pas vers une cohabitation un peu plus acceptable. Pas grand chose, quelque chose en dépit du reste. Ça ne sera jamais juste, mais peut-être un peu plus vivable. Ce constat est on ne peut plus vrai avec les choix de Verascyel qui viennent enterrer quelques unes des pratiques les plus immorales. Nombre de Guardians et Guests peinent à considérer les Swans, Jewels et encore plus, Shades, comme des êtres humains à part entière. Grâce à la directrice et tes collègues directs, les mentalités tendent cependant à évoluer. Pour ce que ça peut apporter de meilleur ou de pire à l'hôtel.

La pérennité du Mystic Swan reste en grande partie une question de corruption et de manipulation. Que les autorités le laissent passer entre les mailles du filet. Que les clients en gardent le secret. Tant de nœuds qui, à tout instant, peuvent créer une défaillance. À ton niveau, tu tentes d'apporter ta part de ciment. Loin d'être une mince affaire. Mais la difficulté ne t'a jamais fait renoncer, sinon tu n'en serais pas là aujourd'hui. Peut-être aurais-tu fait comme ton frère aîné, à t'engager dans l'armée. En tant que soldat, plus de questions à se poser, plus d'états d'âmes à jauger. L'obéissance pure et simple, sans rien autour.

À ta proposition osée, la directrice remplit de nouveau vos verres. Signe de discussion ou d'acceptation ? Tu réserves ce moment de flottement à observer ses courbes qui se meuvent avec une grâce princière. Tu n'es en rien inquiet face à un refus de sa part pour l'intégration de ta sœur. Ni excité par son approbation. Même si ce projet t'a plusieurs fois traversé l'esprit, et ce pour des raisons variables, tu as conscience du risque à prendre. Cela restera ta responsabilité si les choses tournent mal, mais la vie de l'hôtel tout entier si ce projet échoue. Un sabotage que tu n'accepterais pas. De quoi, certainement, te montrer aussi stricte avec ta sœur que quiconque. Voire même plus. Et ce en dépit de l'amour que tu lui portes. Tes principes passent au-dessus de tout, notamment au-dessus de tes considérations sentimentales. Sinon, tu n'aurais pas fait le choix de suivre la mafia quand ton foyer avait besoin d'argent. Tu n'aurais pas signé un contrat avec cet hôtel.

Une sévérité qui peut paraître injuste et excessive, mais qui a défini toute ta vie et les choix que tu as fait au fil des années. Un extrémisme qui ne manque pas d'intriguer ton interlocutrice. Elle souligne cette cruauté qui pour toi paraît nécessaire, comme l'évidence de l'alphabet. Car la fin justifie les moyens.

À son sourire qui effraierait enfants et autres craintifs, tu te délectes d'une gorgée d'alcool, savourant la liqueur qui brûle ton œsophage. À vos regards croisés, la connivence criminelle ne fait pas l'ombre d'un doute. Quelque part, vous vous êtes bien trouvés. Et contrairement à une quelconque crainte de voir ce sourire Méphistophélique se retourner contre toi un jour, cela t'anime plus de fascination. L'époque contemporaine a en bénéfice de révéler ces femmes qui brillent de leurs ambitions et de leur d'audace à les concrétiser. Une assurance qui sublime la directrice au port altier. Entre les murs de ce bureau, le monde pourrait lui appartenir. Rien ne sert d'être particulièrement observateur pour le deviner. Un brin de jugeote suffit.

— Il faut bien se donner les moyens d'atteindre les objectifs que l'on se fixe. Si pour ça il faut employer les grands moyens, alors soit.

Tu prends de nouveau une gorgée dans ce verre si gentiment servit et te redresses sur ta chaise.

— En parlant de ça, j'aimerais proposer une nouvelle recrue au sein des Guardians. Une proposition beaucoup plus présomptueuse mais qu'il me semble intéressant d'étudier, ne serait-ce que pour l'avenir.

On te sent déjà moins assuré, tel un funambule franchissant une nouvelle hauteur dans un environnement inconnu. Ce n'est pas le vent qu'il te faut mesurer, mais l'appréciation de Verascyel. Une valeur qu'il t'est encore difficile de jauger.

— Récemment, j'ai eu plusieurs échanges avec mon ancienne Jewel, Wedelia ...

Avances-tu avec prudence.

— J'ignore votre point de vue sur elle, ou sur le fait d'accorder des places qui n'auraient jamais été accordées à l'arrivée de certaines personnes. Mais elle a évoqué auprès de moi l'envie de rejoindre les rangs des Guardians.

Si ton regard se faisait fuyant au début de ta phrase, à sa fin tes yeux sondent la directrice, incapables de ciller un seul instant.

— Elle a été du côté des Guardians durant les émeutes qui ont secoué l'hôtel et j'ai pu constater un très fort détachement entre elle et les autres résidents. De plus, il faut être honnête, elle n'a jamais été très douée avec les clients en tant qu'hôtesse ...

Au dernier argument, tu affiches une moue presque désolée pour Wedelia. Mais ce n'est que la vérité. Certes, parce qu'elle s'est habituée au luxe de n'appartenir qu'à une personne. Mais surtout parce que tu sais comment se passent les fois où elle est louée. Soit ça ne se reproduit jamais, parce que la Jewel parvient à fuir son devoir avec habileté, soit ça se passe très mal et elle finit au Purgatory. Or, les sévices n'ont plus vraiment de poids face à sa volonté, acceptant son sort comme un geste juste et mesurant ses faux pas pour s'assurer de ne jamais avoir à endurer plus qu'elle ne le pourrait. Certes, ça reste une Jewel, elle reste louée, mais l'image du Mystic Swan n'en est pas embellie pour autant. De quoi justifier, au moins à tes yeux, la reconsidération de sa place au sein de l'hôtel.

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Verascyel & Asmodeus

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Que les choses soient claires pour tout le monde : je ne me délectais par réellement de la situation. Priver un individu de liberté et l'obliger à travailler pour moi ne m'enchantais guère, mais j'avais compris depuis longtemps que si je voulais une évolution, il fallait se salir les mains.
J'avais déjà commencé à Wall Street, les boursiers et boursières vainqueur/es se frottaient les mains avec des billets en souriant, mais voir les perdants était un spectacle extrêmement triste : Les lèvres barbouillées de morve, accroché à la toilette dans laquelle ils venaient de vomir et pour avoir essuyé quelques revers, je savais à quel point l'on pouvait être pitoyable, on en était à se demander si l'on pouvait vendre son costard suffisamment cher pour encaisser de quoi refaire surface. Je n'avais pas été dans ce cas la, mais j'en avais connu et des amis proches qui m'avaient demandé de l'argent pour les aidé à sortir du puit sans fond dans lequel ils étaient tombés, j'en avais connus plus d'un ... Et je leur avait fermé la porte ...
Après il y avait eu le Mystic Swan ou je n'avais pas hésité à louer celles et ceux qui m'intéressaient. j'avais eu des doutes à ma première arrivée puis j'avais croisé le regard de Flor Velasquez, la chanteuse devenue Swan en ces lieux. Flor et moi cela avait été comme un coup de foudre sexuel : je l'avais eue des notre première rencontre, mais cela ne m'avait pas suffit et cette nuit la mon entre cuisses et mes phalanges s'en souviennent encore.
Puis il y avait eu Dara et les autres ...
Depuis que j'avais racheté le Mystic Swan, j'étais devenue encore pire, les autres n'étaient que pions sacrifiables sur mon grand échiquier : la pauvre Taïssia, devenue Amnesia, amnésique, incapable de se souvenir de son passé et à qui j'ai réussi à faire croire que j'étais la gentille de l'histoire.

Je n'étais pas une méchante, je faisais simplement ce qu'il fallait pour gagner encore plus d'argents, mentalité Wall Street oblige, Lindsay avait bien raison : j'étais vénale au dernier degré et j'en étais fière, tant pis si cela ne plaisait pas, dans ce monde, les gros poissons mangent les petites, il n'y a point de place pour les faibles ...

Les mots d'Asmodeus faisant échos à mes propos, je souriais en déposant mon verre juste devant moi. Le Guardian semblait avoir une autre proposition à me faire et j'étais prête à l'écouter avec attention. Un nouveau poste de Guardian ? Ok, cela valait le coup d'en savoir plus.

Wedelia ? J'avais eu vent de certaines choses la concernant. Asmodeus avait surement ses raisons et j'aurai pu croire qu'il pouvait s'agir d'une histoire de fesses, mais même si c'était le cas, l'ex mafieux avait toujours fait preuve de discernement, il ne me proposerait pas Wedelia s'il n'était pas sur de lui.

— Je vais me renseigner et ferait passer le mot à Dara, si elle estime que Wedelia mérite de rejoindre nos rangs, alors je donnerai la décision finale en fonction du dossier qu'elle me donnera ...

Au moins ça lui occupera l'esprit à "mademoiselle cœur brisé" elle enchaînait beaucoup trop de connerie en ce moment et si elle ne prenait pas gaffe j'avais déjà deux noms pour la remplacer et si Wedelia se révélait intéressante ce serait peut-être le troisième nom à sortir du chapeau, mais je n'avais aucune envie de remplacer Dara, je lui laissais encore quelques temps pour voir si elle allait enfin se remettre ...

— Bien, nous pouvons conclure l'entretien ici, à moins que vous ayez quelque chose à ajouter ?

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Asmodeus & Verascyel

◊ ◊ ◊

Des ambitions et la conviction de les réaliser. Mine de rien, ce n'est pas donné à tout le monde. Ce n'est pas toi qui iras juger Verascyel d'avoir repris l'hôtel et de le faire tourner même mieux qu'avant. Elle a saisi l'opportunité de sa vie. Pour ça, il en faut une sacrée paire. Surtout face aux polonais qui tenaient la maison avant elle. Ce n'étaient pas des tendres, tu en sais quelque chose. Le fait d'avoir été le témoin et parfois le bras de leurs pires travers te permet plus justement de rendre compte des changements venus avec la nouvelle direction.

Si beaucoup n'ont pas perçu les améliorations, une minorité ne peut que les constater, que ça leur plaise ou non - tu as en pensé Beleth et ses lubies bridées par les nouvelles règlementations. Ta position sur le sujet est plutôt neutre. Tu fais ce qu'on te demande comme on te le demande. À tes yeux, il en est de même pour Verascyel : elle fait ce qu'il faut pour maintenir le Mystic Swan. Des sacrifices doivent être faits, et la femme d'affaires ne tremble pas face à ces choix moraux. Ainsi va la vie et se construit la société dans laquelle on vit : la fin justifie les moyens.

À ta proposition de changer Wedelia de camp, tu compris la considération que portait Verascyel à tes propos. Bien qu'aucune décision n'allait être prise sur l'instant - ce qui reste rassurant - la directrice prit bonne note de ta suggestion. Tu la remercies d'un geste de la tête. Ni heureux, ni déçu, bien qu'un refus catégorique aurait été bénéfique pour ton côté obsessionnel. Cependant, ta parole a de la valeur, tu te devais d'évoquer le sujet. De plus, le pilier de ta vie, celui envers qui convergent tes principes et tes actes, c'est ce boulot. Wedelia peut réellement être un atout. Il ne faut pas gâcher l'opportunité de son recrutement juste par crainte de perdre le contrôle que tu avais sur elle jusqu'à lors...

— rien à ajouter. Je vous remercie pour le temps que vous m'avez accordé. Ce fut très agréable de pouvoir échanger avec vous

Dis-tu en te levant.

Tu poses ton verre vide et éteins ton cigare. D'un sourire satisfait et respectueux, tu prends congés de la directrice.

— Bonne journée, Verascyel

Annonces-tu simplement.

Les courbettes n'ont jamais vraiment fait partie de ton éducation... Mais ta déférence permet d'endiguer ton manque de manières.

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