Count on me

Verascyel & Varcan

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C'était foutu ...

Ma soirée tombait à l'eau, dire que j'avais eu un rendez-vous avec un mec pas trop con, médecin chef d'un bloc opératoire et un minimum beau gosse, c'était un peu décevant, depuis mon arrivée ici, j'avais fais ceinture et j'espérais bien pouvoir me faire "décrasser l'intérieur" avant de bosser sur mes autres dossier, mais celui-ci était important et je voulais absolument le boucler avant ce soir, l'urgence était d'autant plus importante, que les registres étaient devenus un foutoir inimaginable.
J'avais viré les talons hauts et m'étais fais couler un vin rouge, les jambes enfoncées dans une robe ample et un débardeur sur le haut du corps, j'étais plus ou moins décontracte ce soir, pas besoin de fioriture, j'étais seule, j'avais annulé mon rendez-vous et j'en aurai surement pour la nuit.

Le MS dormait du sommeil du juste, quelques locations tardives pouvaient être en train d'avoir lieu, mais la plupart des résidents et des Guests dormaient à cette heure-ci, laissant aux équipes de remplacements, le soin de veiller sur la bâtisse, comme l'on veillait sur une maison de repos à la nuit tombée, prêt à rendre visite au premier patient qui presserait le bouton d'appel.

Me passant la main dans les cheveux, je me mis à soupirer, mon regard se perdant un instant dans l'immensité de l'extérieur. Mon hôtel, mon chez moi. Je me surprenait à réaliser tout ce que j'avais accompli, en combien de temps et surtout, combien de temps il faudrait à l'état pour tout me prendre s'ils réalisaient ce qu'il se passait entre ces murs.
Des fois j'avais envie de jeter l'éponge ... Refiler ce lieu au plus offrant et me barrer aussi sec, mais je ne pouvais pas. J'étais bien trop fière de ce que j'avais accompli ici et de ce que cela me rapportait, j'avais même réussi à éponger la plus grosse dette de mon prédécesseur, même si cela impliquait d'héberger une fille capable de tuer quelqu'un de quatre-cent manière différentes ...

Je pris une nouvelle gorgée de Beaujolais avant de me retourner et de rouvrir un énième classeur pour comprendre ce qui merdait tellement dans nos registres, quand l'on toquait à la porte, était ce l'un de mes deux gardes du corps qui se faisait remarquer ? Probablement pas, je les avais congédié il y avait une heure, aucun risque qu'ils soient encore la, alors qui ?

— Oui ?

Instinctivement, mon doigt se plaçait juste au dessous du bouton sous mon bureau, celui-ci activé, appelerait directement le gros balaise et la fille qui surgirait dans mon bureau pour mettre à temps l'individu qui voudrait me nuire ...

(c) oxymort

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Varcan & Verascyel

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Actuellement le travail était un vrai foutoir, j'aurais pu me satisfaire d'en faire moins, juste ce que je devais, mais je ne pouvais pas m'y résoudre. Je savais le foutoir qu'il y avait pour le moment dans les registres et ma loyauté et dévotion me poussa à travailler jusque très tard afin de mettre de l'ordre là-dedans. Verascyel méritait toute mon aide et ma collaboration et je ne pourrais me satisfaire de moins que ça. J'avais renvoyé Luna, décidé à boucler tout ça peu importe les heures que ça me prendrait et le peu de sommeil que ça me permettrait. Une fois les heures de bureau largement dépassées, j'en avais laissé tomber la cravate et le veston et m'étais découvert les avant bras en retroussant les manches de ma chemise. Il m'avait fallu une bonne dose de caféine pour tenir bon, enchainant dossier sur dossier, démêlant cette montagne de paperasse.

Mais parfois, mon esprit se demandait à quel point cette dévotion envers Verascyel et cette satisfaction à l'aider à participer au succès de cet hôtel n'était qu'un écran de fumée me permettant d'ignorer tout ce qui se dissimulait humainement derrière chaque nom et chaque nombre dans ces dossiers. Etais je en train de marchander ma morale contre une satisfaction professionnelle, que dirait ma mère si elle savait vraiment dans quel type d'établissement je travaillais. Je m'étais persuadé qu'il y avait du bien à faire dans cet endroit ou au moins du moins pire, du moins cruel, du moins barbare. Y croyais je vraiment, ou était ce un mensonge que je m'inventais de toute pièce pour arriver à me regarder dans le miroir? Trop de travail pour y réfléchir honnêtement, ou simplement peur de découvrir la réponse.

Je clôturai les dossiers que j'avais compilé, recroisé, éclaircit, combiné. Je me demandai si Verascyel serait encore là, ou au moins lui déposer les dossiers, quitte à en parler avec elle le lendemain matin, d'ici quelques heures en soit. Je pris mon veston d'une main par dessus mon épaule, et les dossiers sous l'autre bras. Je me dirigeai jusqu'au bureau Obsidian et observa la porte d'où il me sembla émaner de la lumière, peut être était elle encore occupée. Je toquai distinctement pour m'en assurer et entendis sa voix. J'entrouvris la porte me montrant à moitié, le veston posé sur mon épaule dissimulée par la porte.

— Bonsoir Madame, excusez moi de vous déranger, j'ai juste essayé d'arranger les registres et j'ai cru que ça pourrait vous être utile, si vous le désirez.

Mon regard aperçut qu'elle semblait occupée dans des dossier tout en étant dans une tenue plus décontractée qu'à son habitude et je vis également le verre qu'elle avait devant elle. Voyant cela, je ne pouvais ne pas proposer mon aide, mon rôle ici était de l'épauler que cela soit de jour ou de nuit, et pouvoir le remplir me donnait un profond sentiment de satisfaction personnelle.

— Si je peux vous aider pour quoi que ce soit d'autre, je suis à votre disposition Madame.

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Verascyel & Varcan

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Un Guardian déchu ce n'était bon d'aucune façon. L'un des nôtres avait abusé de sa position d'une manière qui aurait peut-être plu à Tsadquiel (ou, tout du moins, aurait-il été conciliant) mais pas sous mon contrôle et si lui faisait n'importe quoi, il valait mieux vérifier son entourage. La d'où il venait, peut-être se permettait-il ce genre d'exaction, mais pas ici, pas chez moi.
Le fait de devoir se séparer de l'un des nôtres était une mauvaise chose : cela foutait en l'air ma politique de la carotte que j'essayais d'appliquer aux résidents en leur faisant croire que, oui, je tenais toujours la laisse, mais non, je n'étais pas leur ennemie, si j'avais décidé de fermer les yeux c'était foutu.
Mais maintenant que le dit Guardian était sur la sellette, il valait mieux éviter que les résidents l'apprennent, sinon à défaut de la stratégie du gant de velours, c'était celle de la main de fer qui tombait dans la cuvette, à savoir que s'il était possible pour des résidents de destituer un Guardian de son rôle, alors ils essayeraient d'en faire chuter un maximum en disgrâce.

Naturellement, il ne s'agissait pas que de s'intéresser à ce que le responsable du Fighting Pit avait pu faire, mais bien de s'intéresser aussi à son entourage, ce genre de choses, se fait rarement seul et il fallait éplucher le dossier des Guardians ET des résidents qui gravitaient autour de lui, Ares nous aura tous et toutes mis dans un sacré bordel.
Et ce n'était pas fini, la comptabilité en, prenait un coup également, plus tous les CV intéressants pour le remplacer ... Et ce devait être fait au plus vite, ce soir étant l'idéal, je détestais faire trainer les choses.  

— Varcan ... Je t'ai déjà dis que tu pouvais me tutoyer depuis le temps ...

Très crédible en l'appelant par son pseudonyme et non par son véritable prénom, mais qu'importe.
Il avait l'air épuisé lui aussi, c'était une dure journée pour les sommets de l'hôtel, mais je savais que je pouvais lui faire confiance.

— Bien sur, tu peux déposer cela sur mon bureau.

Comme toujours, d'une gentillesse extrême, à se demander ce qu'il faisait dans un tel travail, un job qui bouffait le temps, mais aussi l'âme. Pour bosser au MS, il valait mieux mettre sa compassion de côté.
Varcan était le prototype du mec gentil et sympa à qui l'on aurait tout donné et s'il avait un côté sombre, il le cachait bien, je le connaissais depuis des années et pas une fois l'image ne m'était venue à l'esprit, il était plutôt le genre d'homme bine trop gentil pour son propre bien à tel point que malgré mon insistance, il persistait à m'appeler "Madame"

— Non pas d'inquiétude, je suis sur le dossier Ares, c'est assez gros et je m'en voudrais de vous priver d'une nuit de sommeil bien meritée, vous êtes déjà surbooké.

En vérité, un peu d'aide, surtout d'un employé aussi compétent, n'aurait pas été de refus ...

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Varcan & Verascyel

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Remarquer que Bree travaillait encore alors que la quasi totalité de l'hôtel devait dormir ne m'étonnait pas vraiment, bien que cela me fit comprendre tout de suite qu'il devait y avoir un gros dossier urgent sur lequel elle devait être. Et ce genre de comportement était exactement le type d'attitude qui avait forgé mon respect indéfectible à son égard au fil du temps. Elle avait le courage de ses ambitions et était bien plus qualifiée et capable que beaucoup d'hommes qui auraient pu la remettre en question. Cela rendait le travail avec elle beaucoup plus inspirant et m'encourageait à donner le meilleur de moi-même chaque jour pour ne pas la décevoir. Je n'aurais jamais pu rêver d'une patronne plus travailleuse et plus juste qu'elle et j'aspirais simplement à me montrer à la hauteur de ses attentes peu importe les efforts et les heures que cela impliqueraient pour y arriver. Les membres de l'hôtel qui m'accusait d'être son chien de garde n'avait pas tellement tort car mon avis sur elle était au delà du respect, à mes yeux elle était un modèle professionnel qui représentait l'idéal de travail que j'avais toujours voulu atteindre. Etait-ce déplacé de ma part d'avoir ce genre d'opinion à son sujet? C'était le cas et c'était tout ce qui m'importait.

Comme à son habitude, elle essaya de me faire abandonner mon habitude de l'appeler "Madame", c'était simplement impossible pour moi, j'aurais l'impression de la traiter comme un égal et je ne pouvais m'y résoudre car je ne pouvais la considérer comme tel. Ce serait m'accorder plus de valeur que ce que je méritais.

— Vous savez que je ne peux pas m'y résoudre même après tout ce temps.

A la limite je pouvais lui épargner un "Madame" de temps à autre, mais la tutoyer c'était vraiment impossible avec la considération que j'avais à son égard. Elle ne méritait pas que je la rabaisse à mon niveau, avec tout ce qu'elle avait entrepris et réussi, contrairement à moi. J'avais entrepris et j'avais échoué, c'était la différence entre elle et moi qui faisait que je ne pourrais jamais me considérer à son niveau en plus que c'était elle qui m'avait permis de reprendre cette carrière hôtelière que j'avais dans le sang depuis mon enfance. Elle m'invita à déposer les dossier que j'avais sur son bureau, je m'approchai donc pour m'exécuter calmement. Elle m'expliqua alors le dossier sur lequel j'étais et sa phrase me fit sourire, m'amusant qu'elle puisse sincèrement croire que je puisse dormir tranquille en la sachant occupée sur un tel dossier seule. Cette affaire était, il faut le dire, un beau bordel et demanderait une quantité de travail gargantuesque, je le savais pertinemment.

— Vous l'êtes au moins tout autant que moi et je ne pourrais trouver le sommeil en vous abandonnant à ce dossier si conséquent. Nous aurons tous les deux un sommeil bien mérité une fois que ce dossier sera bouclé.

Tout en parlant je me dirige vers un des sièges qui se trouve en face d'elle, prenant place afin de lui montrer que je ne quitterais pas son bureau si facilement. Je me souvenais des grandes lignes de la situation et c'était très délicat pour le symbole que cela pouvait représenter pour les résidents bien que je m'étais posé la question à quel point un espoir comme celui-ci pouvait être bénéfique. Mais cela ne ferait que nourrir des espoirs insurrectionnels qui ne pourraient que mener à des blessés et même des morts comme le soulèvement ayant précédé l'arriver de Bree. Et ça ne devait absolument jamais arriver, tout le monde y perdrait lourdement, certains plus que d'autres. J'observai un instant son bureau pour analyser ce qui était devant elle comme documents et je la regardai un sourire généreux sur mon visage, les avant bras sur le bord du bureau comme pour montrer que je ne la laisserai pas tomber ce soir avant la fin de ce dossier.

— Dites moi en quoi je peux vous assister, ça n'en sera que plus rapide à nous deux.

(c) oxymort

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Verascyel & Varcan

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Il y avait quelque chose qui me plaisait chez Varcan ... Oh rien de sentimental ou de quoi que ce soit de ce genre, mais ce côté trop gentil et très respectueux avait un côté très ... Sincère que j'appréciais beaucoup, il était fidèle à ses principes et c'était le genre d'employés que je voulais dans mon équipe, il était en quelque sorte le gant de velours quand j'étais la main de fer, beaucoup plus humain que je ne l'étais.
Je le regardais déposer les dossiers sans mot dire, pourquoi faire ? J'aurai beau insister, même dans cinq ans j'aurai toujours droit à du "madame" donc autant le laisser faire. Je ne vérifierai pas ses dossiers, je n'en avais pas besoin, Varcan était suffisamment professionnel que pour avoir revérifié probablement quatre ou cinq fois son propre travail, tout au plus y jetterais-je un coup d'œil quand j'en aurai l'occasion.

Je n'aime pas faire cela, mais sur le coup, je me servais clairement de lui, je savais très bien que son caractère lui intimerait de ne pas me laisser tomber et je voulais en finir au plus vite, non pas pour retrouver mon amant du soir (ce n'aurait pas été correct) mais bien pour avoir fini en temps et en heure et si nous arrivions à tout boucler ce soir, je lui octroierai un congé de deux, trois jours, il l'aura mérité

Comme je m'y attendais, il me fit comprendre qu'il était hors de question de le renvoyer dans ses pénates, une part de moi s'en voulait quelque peu de lui faire un coup pareil, mais soyons honnête : avec lui ce serait bouclé en moitié moins de temps et de toute manière, il était beaucoup plus consciencieux que moi et c'était exactement ce dont j'avais besoin pour boucler cela une fois pour toute, de toute manière, il était mon bras droit, ce n'était pas comme si je le faisais bosser plus que ce qui était prévu, juste l'horreur qui était mal choisi, mais quand un truc pareil vous tombe sur le coin de la gueule, il valait mieux s'en occuper rapidement, surtout avec toutes les merdes qui m'attendaient sur le feu, certaines ne pouvant être gérée par Varcan parce que mon petit égo voulait s'en occuper soi-même.
De plus, j'avais, semblait-il, trouvé la tâche parfaite pour lui.

— Je ne vous ferai pas changer d'avis alors ...

Ma main se posait sur une farde en plastique remplie à craquer de plusieurs feuilles, certaines avec photos, d'autres noms, il y avait également des post-it un peu partout et de couleur différentes

— Ce sont les CV des remplaçants potentiels de Ares au rôle de chef du Fighting Pit, vous les trouverez classé par rang, il y a même des Guests ainsi que des gens externes au complexe qui en ignore carrément l'existence. J'aimerais que vous fassiez un tri parmi les CVs intéressants et que vous preniez le temps de vous renseignez via la base de données ce que nos espions ont découverts sur les externes et les Guests, je veux vraiment trouver le meilleur remplaçant possible.

La farde présentait des remplaçants de toutes sortes : Guests et extérieurs, mais aussi Guardians évidemment, mais également des Shades, Jewels et Swans, bien que je doutais que ceux-ci soient une bonne idée, il ne fallait négliger aucune piste.
Parmi les fiches il y avait aussi des membres débauchables du Blooming Sakura et du Red Kalinka, respectivement les "Mystic Swan" du Japon et de Russie, ce dernier ayant été l'ancien employeur de Ares

— Les CV's inintéressants on les classera aux archives, les CVs intéressants, je ferais moi-même une seconde sélections et nous soumettront les derniers aux votes de tous les Guardians, il faudra planifier une réunion pour ça, mais nous avons le temps.

Je gardais finalement le plus gros du travail pour moi : il faudrait encore vérifier chaque contact qu'il ait pu avoir (heureusement l'équipe de sécurité, m'a déjà fait quelques screenshots des caméras de surveillances et il faudrait fort probablement essayer d'en savoir plus en questionnant les personnes concernés avec une bonne excuse du pourquoi et du comment, notamment les Guests et ça ce serait mon job, ils se sentiraient plus en confiance si c'était la patronne qui leur posait les questions.

— Je ne suis pas encore sure, mais il faudra peut-être contacter Lilith, c'était sa plus proche collaboratrice au Fighting Pit, vous pourriez-vous en charger une fois que je vous donnerai le feu vert ?

Vu le caractère de la demoiselle, Varcan était surement plus indiqué pour un contact avec elle, même si cela prendrait surement du temps de la contacter, cela dit, je préférais éviter : j'avais la sensation qu'elle ne le portait pas dans son cœur (qui pourrait ?) et donc que ce serait une perte de temps, à voir ...

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Varcan & Verascyel

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Je voyais bien sa réticence à vouloir profiter de mon aide et c'était tout à son honneur. Mais cela ne faisait que me donner une raison de plus de ne pas la laisser s'occuper de tout cela seule, en plus de la culpabilité que j'aurais à savoir que je me reposerais pendant qu'elle continuerait à trimer sans interruption. Quand je la regardais, il m'arrivait régulièrement de me souvenir de notre première rencontre, cet entretien d'embauche pendant lequel on avait presque plus fait connaissance que d'être dans un rapport de force entre employeure et candidat. Notre collaboration avait été quasiment sans accroc au fil des années, sans forcément être toujours d'accord mais toujours en étant capable de mettre les choses à plat et de s'entendre. Il ne me fallut pas beaucoup insister, ce qui me montrait que mon aide était réellement la bienvenue, ce que j'avais pu savoir en jetant un simple coup d'oeil à son bureau et au nombre de documents l'occupant. J'aurais pu argumenter avec elle que j'étais payé pour et elle aurait prétendu que non mais heureusement elle sembla ne pas avoir la force de rentrer dans ce genre de débat. Quand elle conclut verbalement l'état de fait que je ne la laisserais pas seule face à cette montagne de travail, je secouai lentement la tête avec un léger sourire en coin pour confirmer la chose.

Elle m'indiqua une farde en plastique remplie à craquer de paperasse et en écoutant ses instructions, ma compréhension se fit rapidement en entendant un nom précis, Ares. Je comprenais tout de suite mieux quelle était la crise en question et ne perdis pas une seule miette de ses indications, la mine sérieuse et le regard planté dans le sien. Quand elle termine, je prends place dans un des fauteuils en face d'elle et me saisit de ladite farde en l'ouvrant précautionneusement. Je feuillète le haut de la pile pour jeter un rapide premier coup d'œil quand Bree m'explique la suite des opérations une fois que ce premier tri sera effectué. Cette réunion de tous les Guardians est parfaitement dans mes prérogatives et je me propose tout de suite pour m'en charger.

— Je peux tout à fait m'occuper des détails de cette réunion au moment que vous déciderez que ce sera opportun, si vous le désirez.

J'avais l'impression qu'elle se gardait une partie de la tâche bien plus considérable qu'elle ne le laissait entendre, mais elle était la patronne après tout et je ne pouvais que lui offrir mon aide et il lui revenait de choisir ce qu'elle me laisserait faire ou non. J'y voyais une forme de sens du sacrifice et une preuve de son goût pour le travail bien fait et je ne pouvais que l'admirer pour cela. Au moins me laissait elle déjà me charger de ce premier tri et avec un peu de chance de cette réunion qui demanderait pas mal d'organisation, chose qui faisait partie de mes qualités personnelles. Je continuai à analyser le tas de CV pour analyser la signalétique de tous les post-it colorés qui jalonnaient ceux-ci afin de gagner en efficacité. Je remarquai rapidement que les profils étaient fortement variés et brassaient très larges, sûrement pour se donner un maximum de chances pour trouver le meilleur candidat ou la meilleure candidate possible. Rien n'indiquait une quelconque prédisposition sur le genre du ou de la successeur d'Ares. Je m'étonnai d'entendre ma supérieure mentionner Lilith, du moins du peu que je savais à son sujet, c'est à dire ce qu'il était mentionné dans les rapports sur les résidents. De ce que je savais, elle serait sûrement peu enclin à collaborer mais peut-être pourrais je trouver un moyen de lui montrer que je n'étais pas de la même trempe que les bracelets verts qu'elle avait du côtoyer.

— Absolument Madame, je pense que je pourrais m'en charger sans problèmes au moment de votre choix. Pensez-vous qu'elle aurait des informations utiles au recrutement ou alors qu'elle pourrait être une candidate potentielle ?

Beaucoup de rapports la décrivaient comme indomptable et résolument tenace, mais je me demandais quels avantages Bree pouvait bien voir à l'éventualité de rentrer en contact avec elle. Elle devait sûrement faire partie des résidents ayant une des rancœurs si pas la rancœur la plus tenace et intense à l'égard de l'établissement. Je n'avais jamais considéré sa personne comme une de celle à qui je pourrais offrir une quelconque aide, le fait qu'elle soit confinée au Fighting Pit et au Purgatory entre les combats la rendait hors d'atteinte. De plus, il s'agissait du domaine de Beleth et malgré l'animosité que j'avais envers lui, je ne me serais pas osé à aller jusqu'à marcher ouvertement sur son territoire de prédilection. Alors que je m'apprête à rentrer dans le dur, une suggestion me vient.

— Vous permettez que je me fasse un café, et peut être que je vous en fasse un par la même occasion?

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Verascyel & Varcan

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Un sourire étirait mon visage fatigué, Varcan était une perle, le Mystic Swan ne tiendrait pas aussi droit sans lui, oh il tiendrait, c'était sur, mais clairement pas aussi bien, c'était un travail pour un homme tel que lui : patient, calme, réfléchis, s'il n'était pas aussi gentil il aurait largement pu devenir le nouveau patron du Mystic Swan si je venais à me casser la pipe ou à quitter les lieux -) ce que je n'avais aucunement envie de faire, j'aime l'argent ... Beaucoup ...
Mon regard se perdait sur la pile de dossiers, je lui avais indiqué ce qu'il devait faire, mais moi ? Qu'allais-je faire ? Peut-être notifier tous les résidents ayant eu de prêt ou de loin un rapport avec Ares et trouver quoi en faire au cas par cas, inutile par exemple de chercher une excuse auprès de Sylvana, ce serait inutile, voir suspect, elle n'avait fait que le croiser au Fighting Pit.
Et c'était bien la le problème : il fallait vraiment vérifier chaque résidents, Guests compris pour savoir quoi raconter à qui et comme l'animal était dans notre cage depuis un moment, ça en faisait du monde ...

Le remplaçant ou la remplaçante de Ares ne serait pas engagé tout de suite, il y aurait une première sélection par Varcan ce soir, j'en ferais une seconde bientôt et nous enquêterions sur les différents remplaçant-es potentiels, chaque chose en son temps, je choisirais quelqu'un qui n'a pas trop de boulot pour le gérer en attendant, pourquoi pas Dara ou Merihem ? Gérer les Swans et Jewels ne prend pas toute la journée après tout, je verrai bien.

— Pas d'inquiétude, cette réunion ne sera pas pour demain, en revanche il faudrait checker l'emploi du temps des Guardians pour voir ceux qui peuvent remplacer Ares temporairement, je pensais à deux mi-temps : un le matin, un l'après midi ou un jour sur deux, à vous de voir, il faudra quelqu'un avec de la poigne ...

Je m'apprêtais à fermer ma phrase ici, mais levait un doigt pour préciser un dernier point.

— ... Pas Venom !

Autant éviter les problèmes directement.

Lilith allait être un problème également, rebelle, violente, sans foi, ni loi, seul Ares arrivait à calmer le fauve, mais j'ignore comme il s'y prenait. Non, Lilith étant confinée, elle n'avait aucun besoin d'en savoir plus, au pire les remplaçants temporaires n'aurait qu'a lui servir la même soupe qu'aux autres, elle aussi trouverait cela suspect qu'on lui explique soudainement comme si elle avait le droit de savoir. L'avantage dans notre situation c'était que ls résidents savaient qu'on leur avaient privé de leurs droits les plus fondamentaux, dont le plus important de tous : le droit à l'information.

— Laissez tomber pour Lilith, autant éviter les problèmes, ce ne serait que lui fournir de quoi alimenter sa haine et nous n'avions pas besoin de cela.

Non pas que Lilith seule ait de quoi nous inquiéter, mais si on est vraiment honnête : elle était dangereuse, peut-être pas pour le Mystic Swan, mais pour les autres, les Guests par exemple : si elle en tuait un dans l'arène cela ferait tâche, très mauvaise idée de la laisser s'exprimer et pire encore de lui fournir de quoi nourri le fauve. J'ignore quel était sa relation avec Ares, mais il était clair que la convoquer serait la pire idée que nous puissions avoir, autant éviter les gaffes, certes, nous pourrions la museler, mais ce serait dommage de provoquer un chaos aussi petit soit-il.

Sacré Varcan, toujours aussi adorable, décidemment qu'est ce que ce mec fichait ici ? Il n'avait clairement pas la mentalité à travailler dans un lieu ou les gens étaient forcé à se prostituer pour ramener du fric ...

— Oui, je veux bien un café, je pense que nous allons en avoir besoin ...

(c) oxymort

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Varcan & Verascyel

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La tâche qui m'attendait me procurait une certaine satisfaction pour deux raisons. La première était causée par l'opportunité de pouvoir assister Verascyel dans la gestion de cette crise délicate qui devrait être gérée avec tact et professionnalisme et dont l'enjeu était particulièrement crucial pour l'établissement. La deuxième était que l'importance en faisait un vrai défi à relever, me provoquant l'anticipation de la fierté future à obtenir une fois tout cela terminé. Ça avait toujours été mes deux moteurs professionnels, la loyauté et le goût du travail bien fait. À peine m'avait-elle donné cette pile de CV que mon esprit analytique s'était automatiquement mis en route, d'abord dans une dynamique de repérage de la méthode avec laquelle ils étaient organisés, avant de commencer à les passer au crible de mon regard expérimenté.

Je l'écoute parler de cette réunion future et je réunis mes souvenirs incomplets des différents agendas qui me viennent sur une simple pensée. Cela me permet de me faire déjà une première idée des meilleurs candidats potentiels comme remplaçants temporaires pendant le temps de la sélection. Le temps serait compté, ou en tout cas, au plus vite le processus aurait lieu, au mieux ce serait. Elle capta ma pleine attention et provoqua ma surprise avec son temps d'arrêt et son doigt en l'air. Sa "précision" me fit sourire, pas par amusement, mais bien par une entente évidente sur ce détail, tellement incontestable qu'elle n'avait pas à insister.

— Ça va de soi Madame.

Il me fallut quelques instants pour reprendre le fil de pensée que j'avais commencé à dérouler juste avant cela, me frottant la moustache de mon pouce et mon index, un geste automatique inconscient qui se manifestait régulièrement quand je réfléchissais. Une fois qu'il fut majoritairement retrouvé, je lui confirmai ma pensée avec le sérieux qui me caractérisait.

— J'ai déjà plusieurs candidats et candidates en tête qui pourraient convenir au moins en termes d’agenda. Je ferai en sorte que des remplaçants soient désignés le plus rapidement possible et avec le plus grand soin, Madame.

Verascyel me surprit en mentionnant Lilith dans l'optique que j'aille peut-être la voir. Elle était une des résidentes les plus récalcitrantes, paraissait-il, de ce que je savais administrativement et par les bruits de couloir à son sujet très peu nombreux. Étant une combattante, je devinais que la collaboration qu'elle avait sûrement dû avoir avec l'ancien gérant du Fighting Pit devait susciter un possible intérêt à ses yeux. Mais alors que je commençais seulement à envisager de quelle manière j'aurais pu l'approcher, la directrice abandonna l'idée dans l'œuf, ce qui ne me déplut pas, car l'exercice aurait facilement pu s'avérer périlleux.

— Je comprends tout à fait.

Le nom de Lilith était de ceux que je n'avais pas envisagés dans les résidents éventuels auxquels apporté mon aide, au moins du temps où elle était sous la responsabilité d'Ares. Cela la rendait hors de ma portée et la possibilité de lui apporter une quelconque assistance aurait mis en danger celles et ceux que j'essayais déjà d'aider et de protéger. Le réseau que j'avais mis en place était déjà assez fragile comme cela à mon goût pour le mettre en danger par la situation d'une seule personne. Et en plus, il y avait une personne en particulière dont la sécurité me tenait à cœur, Nymph, celle qui habitait la majorité de mes pensées comme de mes émotions.

Ayant conscience des longues heures de travail que nous avions devant nous, j'avais décidé de me faire un café salvateur tout en proposant d'en faire un pour ma patronne et collaboratrice au passage. L'attention sut la toucher, même si cela n'était pour moi qu'une politesse tout à fait minimale qui nous aiderait tous les deux à tenir le coup. Quelques instants plus tard, les deux cafés en main, le sien servi comme je le savais qu'elle le prenait, je revins près du bureau de Verascyel déposer son café là où je le pouvais, près d'elle entre tous les documents étalés.

— S'il vous plait Madame. Je crois effectivement qu'ils seront nécessaires pour tenir. Je crois qu'à nous deux aucun défi ne peut nous résister Madame.

Forcément, j'avais plus d'admiration en elle que j'en avais pour mes capacités professionnelles, sans les estimer un minimum malgré tout. J'affiche un sourire plein de confiance à celle qui est ma patronne avant de m'asseoir pour m'attaquer à cette pile de CV dont je suis bien déterminé à les épurer avec autant de rapidité que d'efficacité.

(c) oxymort

Count on me

Verascyel & Varcan

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Venom était l'épine dans mon pied, le sable dans ma culotte, le rouage qui grippe, le caillou dans ma chaussure, le serpent de ma mangouste et un tas d'autres métaphores peu ragoutantes. Si l'on lui donnait plus de pouvoirs, il aurait tôt fait de foutre le feu au Mystic Swan, et, contrairement à Beleth, il avait beaucoup plus d'ambition.
Venom a la direction du Fight Club, les combattants seraient armés de crochets de bouchers et les clients se baladeront avec des plaque de plexi pour éviter d'être arrosés par le sang et les tripes, très peu pour moi.

— Ravie que nous nous comprenions.

Un sourire furtif passait sur mon visage, je savais que Varcan n'avait aucune confiance envers Venom.

Il était efficace, si je devais quitter les lieux, je savais qu'il dirigerait parfaitement l'hôtel. C'était grâce à lui que tout roulait si bien, seule, je me serais déjà pris un mur appelé "réalité" dans la tronche, en vérité, j'aurai pu tenir cet endroit seule, mais j'aurai eu beaucoup de mal, Varcan était la meilleure aide de camp possible.
On avançait bien, grâce à son aide : il fallait trouver un ou des remplaçants pour le Fight Club et Varcan avait déjà une solide liste en si peu de temps, une véritable perle. Il fallait planifier une réunion et, je ne doutais pas le moins du monde de l'efficacité de mon associé une fois de plus.

— Dire que je pensais en avoir pour la nuit, avec votre aide d'ici une ou deux heures ... Ok, plutôt trois ou quatre, on devrait avoir conclus je pense.

Mon regard se posait un instant sur mes propres dossiers. Il fallait retrouver tous les résidents sur qui Ares aurait pu passer ses nerfs et pour certains, il n'y avait aucun rapports, il fallait regarder les vidéos de surveillance, je purrais demander cela à Pixel à l'occasion.
Mon regard se posait sur les différents états de service de Ares la d'où il venait. Avait-il été viré ? Je notais rapidement que je devrai les contacter demain.

Je souriais à la réflexion de Varcan sur notre efficacité, cela aurait pu passer pour du lèche-cul, mais je doutais que s'en soit : il avait juste pour habitude de dire ce qu'il pensait.
Je sentais que la fatigue me gagnait, il était clair que sans lui et sans café, c'était fichu pour moi.
Me concentrant sur mes dossiers, je récupérais le liquide chaleureux de ses mains.

— Merci ...

La suite méritait une éllipse : nous avons bossé chacun de notre côté, empilant dossiers et fiches en fonction des besoins. J'en étais la : passant d'une fiche à l'autre, l'énervement me gagnait, tandis que je ne comprenais même plus ce que j'étais en train de faire. Pour finir, je plaquais le dossier avec rage sur la table.

— Ok, j'arrête un moment la, j'ai besoin d'une pause !

Mon regard se posait sur mon associé, imperturbable.

— Comment faites-vous pour rester aussi calme ?

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