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Bethesda  Verascyel

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Une vie différente, intriguante, enivrante. Que l'on aime ce monde ou non, force est de constater que tout le monde finit par y trouver son compte. Une magie à laquelle, malgré ton manque d'excentricité, tu n'as pas échappé. Dans ta vie, tout était d'un sérieux morne et toujours rébarbatif. Si ça te convient, ça n'est pas la recette du bonheur pour autant... Peut-être qu'en dépit de la distance, ta sœur l'a pressenti. En te proposant ce job, Bree avait en quelque sorte ouvert la boîte de Pandore : tu n'étais pas heureuse. Au-delà de ton divorce, de ta fille qui a continué à s'éloigner de toi malgré le fait que tu ais quitté un travail de rêve pour te rendre plus disponible. Visiblement, le problème est ailleurs. Même si en près de deux ans tu es encore frileuse face à ce qu'offre l'hôtel pour lâcher prise, il va de soi que tu t'es ouverte à autre chose : ton plaisir. Des petits bonheurs qui feront de toi une femme accomplie et bien dans sa peau. Il n'est jamais trop tard pour ça !

Si d'ordinaire il faut compter sur les propositions de Verascyel pour te sortir de ton bureau ou de ta chambre, ce soir c'est toi qui est force de proposition ! Il y a cette soirée dégustation particulière à l'Atrium. Sans doute l'occasion saisie d'un chef venu prendre du bon temps à l'hôtel tout en mettant son travail à l'honneur. Connaissant les mœurs du lieu, tu te doutes qu'il sera question de mélanger les charmes aux plaisirs culinaires, mais cela ne te rebute pas. Pour de délicieux mets, tu peux bien supporter quelques Jewels en petite tenue ou un spectacle de Swan improvisé autour des petits fours ! Peut-être que l'an passé tu te serais abstenue. Mais les mois de travail dans cet hôtel semblent te dévergonder. En tout cas, assez pour t'inspirer l'idée d'inviter ta sœur à un tel évènement !

Ta retenue n'est pas qu'une question d'apparence vestimentaire, toujours tirée à quatre épingles. Ni d'image, l'avis des autres ne t'intéresse pas outre mesure. Mais plus la résultante d'un mode de vie qui t'a amenée jusqu'aux sommets que tu as pu atteindre. La discipline et la sobriété ont été le fil rouge de ton existence. Car pour exister aux yeux de tes parents, pour exister aux côtés de ta sœur à l'aura si lumineuse pour eux, il fallait au moins cette perfection que tu t'imposes à toi-même. Des tendances qui ont trouvé leurs racines à ton adolescence et qui se dénouent à l'orée de ta cinquantaine. Car après une vie détachée l'une de l'autre, cette construction très différente l'une de l'autre, vous retrouver permet de resserrer un lien fort, pour ce qu'il est bon ou mauvais de le raviver. Mais aussi de découvrir un autre aspect de ce qui peut définir une vie. Une fenêtre pour en apprendre plus sur l'autre. S'ouvrir sur ce qui, depuis des années peut-être, n'a jamais été dit ni avoué.

Car de cette relation fraternelle très forte ne ressortent pas que de bons aspects. Si la complicité, l'affection et la solidarité sont des valeurs qui forment un solide ciment entre vous, il y a une part d'ombre. L'inévitable envie que tu as toujours ressenti face au succès quasi inné de ta sœur. Tout lui a toujours réussi. Outre ses facilités, il y a aussi la fierté de vos parents et surtout, ce regard admiratif que ta fille porte sur Bree. Elle vénère sa tante, la prend pour modèle. S'il peut être normal qu'une adolescente s'oppose à sa mère, au vu de son âge, de sa maturité, tu sais que ta fille considère sa tante comme un idéal de la femme forte et indépendante avec une sincérité qu'elle ne se garde pas de te décrire. Bree et si accomplie ! Au-delà des carcans sociaux et des limites que les femmes s'échinent à s'imposer. Une femme moderne, audacieuse et vaillante, loin du classique schéma que tu as respecté.

A vouloir un beau pavillon, un mari, des enfants (enfin une, et c'est déjà bien), et ce malgré tes ambitions carriéristes. Si tu t'étais posé la question avec sincérité, tu n'aurais sans doute pas attaché autant d'importance à correspondre au modèle familial. Alors aurais-tu été plus à l'image de ta sœur... C'est plus facile à dire qu'à faire. Car au fond de toi, une petite fille manque de cette confiance qui semble ne jamais avoir fait défaut à la directrice de cet hôtel. Tu l'envies, la jalouses. Avec tout l'amour dont tu es capable de faire preuve. Mais quand même...

Assez légèrement vêtue, robe longue à la fois élégante et sobre, tu patientes dans le hall. Verasayel ne devrait plus tarder à poindre le bout de son nez. En attendant, tu observes la réception, les clients, les employés. Tu observes ce ballet logistique avec l'attention d'un enseignant maniaque jugeant ses élèves. Tu aimes constater que tout file droit. Cela te procure un sentiment de satisfaction qui vaut plus cher qu'un billet pour un ballet classique. C'est que, contrairement à la majorité des clients, ce ne sont pas les spectacles qui t'intéressent le plus, mais une balance financière équilibrée et des process précis bien exécutés. D'autant que l'art, qu'il soit vivant ou figé, n'est rien d'autre que le déroulé logique de processus étudiés au millimètre près. Tu aimes en voir le squelette et les rouages plus que les fioritures et l'emballage que l'on pose par-dessus. Une différence qui complique la tâche de ceux qui aimeraient te voir apprécier les petits plaisirs de la vie.

Obsédée par le cadre, l'optimisation et l'efficience, difficile de te faire vibrer autrement qu'avec le travail. Cependant, cette soirée est la preuve concrète de ta bonne volonté pour t'intégrer et correspondre à la mentalité dont est imprégnée le Mystic Swan. Tu ne le fais par pour ta sœur, ni pour les résidents et l'image que ça peut leur renvoyer. Tu le fais pour toi, de plus en plus consciente que la vie est faite pour être vécue. Un peu timide, tu parviens à te laisser tenter par de nouvelles expériences. De celles qui ne s'expérimentent qu'entre ces murs ... Et pour cela, tu sais que tu peux compter sur ta sœur, ton amie, ton guide dans ces couloirs hantés par des vices auxquels tu n'aurais jamais osé goûter de toi-même.

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Verascyel & Bethesda

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Je suis une battante, je l'ai toujours été ...

Appuyée un instant les fesses sur mon bureau, je tentais avec difficulté d'enfoncer mes nouveaux talons, forçant avec vigueur à tel point que mes jointures blanchissaient, mes dents crissaient et un grognement guttural commençait à s'échapper de ma gorge, mais je persévérais, encore un peu, encore un peu ...

— PUTAIN !

Je tirais d'un coup sec, dans le même temps ma propre main me frappait au visage et mon talon finissait sa course sur le vase Ming hors de prix qui commençait à osciller et devant mes "non" répétés décidait de me faire plaisir pour un miracle de Noël en ... Se cassant gentiment la figure de son piédestal ...

— De toute façon, je ne t'aimais pas ...

Tu parles ! Je l'avais payé une fortune ce vase et la frustration et la colère me donnaient envie d'étrangler royalement le vendeur de chez Gucciotte plutôt que de reconnaître que c'était moi qui avait mal choisi ma pointure, un peu "Dara-esque" pour le coup.
Je jetais finalement mon dévolu sur une paire d'escarpins, talons aiguille plus classique, tant pis pour la nouveauté, je n'avais pas le courage de réessayer deux fois.
Je portais une robe à manches longues verte, rappelant un côté un peu plus "elfe" que "papa Noël" bien que, apparemment une célèbre marque de soda aurait donné sa couleur rougeâtre au vieux bonhomme qui était, de base, vert, mais de ce que j'en savais c'était peut-être un hoax.

Je jetai un œil rapide sur les caméras de surveillance, posant mon regard sur ma sœur qui, visiblement commençait à se décoincer. Je savais qu'elle n'approuvait pas forcément cet endroit, mais qu'elle était la pour m'épauler.
Notre vie avait toujours été assez injuste pour elle, elle était constamment derrière moi dans la plupart des domaines et nos parents m'avaient toujours montré plus d'intérêt qu'a elle, Bree Langford la magnifique, reine d'acier qui fait ployer tout le monde, la dame du lac à la parole divine.
Mais moi j'avais toujours vu ses qualités, je savais de quoi elle était capable et je lui avais proposé une place pour cette raison, pas parce que c'était ma sœur, mais parce qu'elle était douée, je ne faisais pas de traitements de faveur et me basais uniquement sur les capacités ... Ok, peut-être que le sourire de Merihem avait aussi guidé mon choix, mais elle était très compétente dans sa manière de faire et je ne regrettais jamais mon choix.
Dara par contre ...

Je déambulais dans les couloirs du Mystic Swan, suivie de près par mon escorte qui me laissait à l'entrée de l'atrium, non sans garder un œil sur moi, le costaux aux multiples tatouages et crane rasé se positionnant dans un coin et posant sur moi un regard d'acier avant de passer des employés aux invités dans le même temps, l'autre surveillant, une demoiselle avec une partie du crane rasé, cheveux roux et air patibulaire aurait pu jouer dans un film d'action des années quatre-vingts parti s'installer dans un autre coin de la salle

J'adoptais un sourire de façade, le même qu'avec tout le monde, selon moi tout le monde devait en avoir un. Le mien était un léger relèvement de la commissure droite, cela me permettait de faire semblant, même face à des gens dont je gouttait peu la présence.
Mais ce n'était pas le cas ce soir, je rejoignais la femme de ma vie : ma sœur, celle sur qui je comptais le plus au monde. Personne ne m'inspirait plus confiance, pas même Lindsay et pourtant, Lindsay avait clairement mérité la place que je lui accordais dans mon cœur.

— Bonsoir sœurette ... Alors ? On s'ouvre aux plaisirs du Mystic ce soir ?

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Bethesda  Verascyel

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Après quelques longues minutes passées à attendre Bree à l'accueil, tu te décides à aller directement au lieu de la soirée à thème : l'Atrium. Cette salle immense dispute la magnificence de la grandeur ! Sanctuaire de l'hôtel, tout dans cette salle traduit l'esprit du Mystic Swan. La scène est ce que l'on voit en premier. S'y produit d'ailleurs quelques musiciens offrant une musique de chambre à la fois poétique et captivante. Des Swans dansant comme s'ils constituaient eux-mêmes le décor. Des chorégraphies tantôt classiques, tantôt sensuelles. Nul doute qu'ils définissent l'ambiance de la soirée. Cela n'est pas pour te déplaire.

Rapidement après ton arrivée, la voix de ta sœur t'extirpe de la bulle dans laquelle tu commençais à te réfugier. Ton regard ne s'arrêtait pas sur les convives, tu entendais à peine les salutations et répondais encore moins aux signes qu'on te fais de loin. On pourrait mettre cela sur ton côté hautain et supérieur que ça ne serait pas un tort. Tu n'es pas facilement intéressée par les autres, sauf quand ces derniers présentent un intérêt pour les affaires. Tout naturellement, tu te retournes vers Verasayel. Aussi éclatante qu'à ses vingt ans ! Comment fait-elle ? Sa tenue peut-être, la rébellion de ses mèches volages, ou tout simplement l'aura qui émane de sa prestance. Son minois accompagné de ce rictus t'est d'une familiarité réconfortante.

Comme une moquerie amusante, elle te connaît assez pour relever l'exploit de ta présence à une telle soirée et ne manque pas de le souligner. Ça ne te ressemble pas, tu es trop froide face à ce genre de démonstrations pour aimer le Mystic Swan autant que les Guests ou autres Guardians. Difficile de ne pas sourire en t'imaginant au milieu des Jewels apprêtés pour l'occasion ! Tu es la première à noter le décalage. Un contraste clair obscur qui, à vrai dire, t'amuse.

— Je suppose qu'il faut un début à tout !

Tu lui réponds avec un sourire légèrement pincé. En vous avançant un peu plus dans L'Atrium, une Shade, tout sourire dans un costume aussi léger que soigné, s'approche avec un plateau où vacille du champagne dans des coupes à pétillant en forme de fleur. Les pétales évasés permettent au champagne de s'aérer et faire scintiller ses bulles. La tige dessine le pied, délicatement irrégulier, et deux feuilles permettent au verre de reposer sur les doigts les plus raffinés. Plus par goût que par politesse, tu en saisis un sans t'encombrer de grands égards pour la serveuse. Si la luxure est encore un sujet sensible à tes yeux, celui d'avoir ces "esclaves" à portée de main t'est rapidement apparu comme un privilège mérité... La condition humaine n'a jamais été une cause pour laquelle tu t'engagerais. L'Homme est un loup pour l'Homme, tant pis si tu tombes du mauvais côté. Si à côté de ça tu déplores les enlèvements qui peuvent avoir lieu ci et là, une fois que les victimes se retrouvent à l'hôtel, il t'est assez simple de mettre tes remords sous le tapis.

— Je me suis dit que l'art culinaire pouvait être une porte d'entrée soft pour découvrir ce monde ... atypique.

Tu gardes un sourire pour Bree et approches doucement du buffet le plus proche. Les convives qui s'y étaient arrêtés se déplacent un peu plus loin. Alors tu remarques que sur la table, ce ne sont pas des récipients qui accueillent les canapés raffinés du chef, mais le corps voluptueux d'une Jewel amusée par la situation et le rôle qu'on lui a donné. Tu perds ton sourire pour une mine dubitative. Sourcil droit arqué, tu te désistes à l'idée de goûter les mets présentés. Trop tôt peut-être ? Quelques coupes de champagnes t'aideront sans doute à passer le cap. Il en faut beaucoup avant de te choquer, mais peu pour te gêner.

— Ce n'est peut-être pas l'idée la plus éclairée que j'ai pu avoir ...

Il faut admettre que c'est plutôt original. Et en vérité, très tentant. Loin d'une quelconque vulgarité. Même si tu imagines aisément que certains invités n'hésiteront pas à se servir plus que de nourriture... C'est certainement le but : finir par se nourrir des Jewels présentés !

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Effectivement, il fallait un début à tout et j'aurai tellement apprécié que ma chère sœur se fasse plaisir, j'avais parfois l'impression que venir bosser ici était une corvée pour elle et que je lui avais forcé la main, pourtant je n'espérais qu'une chose pour elle : qu'elle s'amuse avec un, une, voir des Jewels et qu'elle se sente épanouie. Je n'aimais pas l'idée qu'elle se sente contrainte et forcée, après tout, même si la vie m'avait favorisée, je n'étais pas le genre de grande sœur méprisante, non, moi j'étais plutôt du genre à prendre soin de ma chair et mon sang, ma chère sœur et ma nièce étaient les deux personnes les plus indispensables à ma vie, même Lindsay passait derrière, c'était peu dire.

Visiblement, elle avait en tète d'utiliser sa bouche sur de la nourriture avant de l'utiliser de plus plaisante façon, pourquoi pas après tout, il fallait bien commencer quelque part.

— Tu as raison. Ce n'est pas du Gordon Ramsay, mais on est loin de la tambouille de cantine.

Ca pouvait vu ce que ça me coutait, Zethar et Alien devait surement le savoir mieux que moi d'ailleurs.

Hélas, ma sœur, pourtant si emballée semblait se retenir à nouveau. Pourquoi ? Qu'elle se rassure, les clients n'allait pas enculer les sushis à la fin du repas et les poissons n'avaient pas été enlevés à leur famille avant leur mariage ... Encore que moi et la vie maritime ...
Je montrais alors l'exemple, attrapant un petit four et le glissant dans ma bouche, sentant mes papilles analyser (et apprécier) le saumon bien frais, découpé à l'ancienne au couteau à sushis, un régal, véritable éveil des sens, j'en avais des picotements dans la bouche et une drole de sensation au fond de la gorge.

— Tu devrais en manger tant qu'il en reste, sinon je vais tous les dévorer et je tiens à ma ligne ...

J'espérais que la plaisanterie lui arracherait au moins un sourire, mais rien n'y fit. Je penchais la tète sur le côté et l'observais en biais, sentant bien que quelque chose la mettait mal à l'aise.

— Evy qu'est ce qu'il se passe ?

Je savais quand ma sœur "faisait du boudin" pour rester dans la thématique cuisine et la, visiblement, quelque chose la dérangeait sans que je mette le doigt dessus, même si j'en avais une vague idée : ma chère frangine avait un soucis avec la manière de "recruter" du Mystic Swan, cela étant du à une seule de ses plus grande qualité. Si mes parents voyaient en moi une femme plus efficace, plus douée, plus débrouillarde, moi j'avais un respect immense pour ma sœur parce qu'elle avait bien plus de cœur que je n'en aurai jamais.

En même temps avoir un cœur dans ma branche était une jolie façon de se casser la gueule ...

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Bethesda  Verascyel

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Une réticence face à l'excès, une crainte face aux tabous. Guindée et serrée dans ces habits plus serrés qu'il n'y paraissait. Car en plus de tes vêtements, tu te pavanes avec un tas de principes, de préjugés et de pseudo-décence qui ne servait qu'à faire bonne figure dans des sociétés trop hypocrites pour admettre qu'en vérité, tout le monde adule les péchés capitaux. Tout le monde a ses favoris, ses faiblesses. Tu pourrais prétendre en être exemptée parce que d'apparence, tu as l'air d'une femme bien sous tout rapport. Mais ce n'est qu'une façade. Malsaine pour toi, artificielle pour les autres. Tu n'es pas toi-même, et ne l'a jamais vraiment été.

Le coût de ces soirées avait un budget très élevé que tu t'étonnais constamment de voir rempli. Zethar est habile dans ses choix, dans les prix, dans les manières d'équilibrer chaque compte comme il faut. Une comptabilité bien gérée, c'est rare, même dans les grands groupes. Et pour toi, c'est tellement reposant ! Au moins une tâche opérationnelle dont tu n'as pas la charge et qui, dans n'importe quelle autre société, on t'aurait refilé par manque de rigueur. Le poste offert par ta sœur est une véritable aubaine, tu le sais et en as conscience. Alors, à plus forte raison que n'importe où ailleurs, tu te donnes à fond. Ce qui parfois peut augmenter la pression sur tes épaules, te faire porter le poids de décisions plus délicates que d'autres. Un stress que tu aimes et sans lequel tu ne sauras vivre. Donner cette énergie à Bree et cet hôtel, c'est bien mieux que n'importe où ailleurs.

Comme si tu étais un chien à dresser, Verascyel te montre l'exemple et te rassure, prenant un sushi disposé sur le corps en face de vous. Tu en souris, les joues légèrement teintées de rose, pour ce geste "osé". Dans chaque fratrie, il y a le leader et le.s suiveur.s. Ces derniers agissent par mimétisme, prenant exemple sur l'autre pour se construire. C'est un peu ce qui s'est passé pour vous deux. Sauf que normalement, ce genre de comportement est censé s'estomper avec l'âge et la distance que chacun prend. Mais dans les moments où tu n'es pas à l'aise, ces schémas d'enfant refont surface plus que de raison. Ce qui échappe à ton contrôle te déstabilise, elle le sait bien, et en toute bienveillance, Bree te prend la main pour te guider sur le chemin.

Avec hésitation, tu prends un sashimi de dorade, que tu apportes à tes lèvres sans te donner le temps de réfléchir. Le morceau de poisson fond littéralement sur tes papilles, enrobant ta bouche d'une douceur et d'une fraîcheur exquises ! Effectivement, et sans surprises, vu le standing de l'hôtel, c'est loin d'être du niveau d'une vulgaire cantine... Tous ne voulaient que le meilleur au Mystic Swan. La délicieuse saveur parvint même à adoucir le point noir que cherchait à évoquer Verascyel. Elle lit en toi comme un livre ouvert, pour ce que ça peut avoir de bon comme d'effrayant... Et tu sais très bien que dans ces moments, ta sœur n'est pas du genre à lâcher le morceau. Alors, tu te rapproches un peu d'elle pour lui répondre.

— Il n'y a rien de notable, je t'assure. C'est juste qu'en dépit des années, j'ai encore beaucoup de chemin à faire pour m'acclimater à cet endroit, ce qu'on y fait pour assurer les services demandés par les clients ...

Tu restes évasive, car ce n'est pas vraiment le lieu ni le moment pour détailler des problèmes éthiques. Tu peux paraître froide et difficile à atteindre, il n'en reste pas moins que tu te fais vite rattraper par des principes sociaux évidents. Te lâcher un peu plus et goûter à ce cadre béni par tous les Guests t'aiderait très certainement à mieux les comprendre, et mieux accepter les sacrifices faits.

— J'ai beau ne jamais avoir eu de poste aussi confortable et plaisant, cet univers continue à me sembler étranger. C'est une chose d'être dans les bureaux à traiter des dossiers, c'en est une autre de voir ces personnes utilisées pour servir de table

Evoques-tu en riant discrètement, comme un réflexe nerveux.

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Verascyel & Bethesda

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Je savais qu'elle avait du mal, elle n'était pas la seule d'ailleurs, mais face à son désarroi je me sentais un peu triste : je ne voulais pas avoir l'air de lui forcer la main ! Ma main se posais sur la peau de la jeune femme qui servait de plateau à sushis et je lui jetais un regard comme l'on regarde un animal dressé. Personnellement je trouvais cela très esthétique, une forme d'art comme le shibari.
Je lui fis un sourire, elle semblait raide comme une planche par crainte de faire tomber un sushi. La directrice avait son regard posé sur elle après tout !
Un California roll se mit à glisser de sa poitrine, je pouvais voir sur son visage qu'elle stressait. Je rattrapais le sushi et le portait à mes lèvres en lui faisant "chut" de l'index sur mes lèvres, suivi d'un clin d'œil.
Mine de rien c'était aussi ça le business : donner l'impression aux employés qu'on est une directrice plutôt cool.

— J comprends ... Mais c'est dommage ...

Du doigt je pointais la jeune fille servant de plateau, d'un sourire, je vins titiller le bout de son teton. La jeune fille ne mouftait pas, trop peureuse pour réagir.

— Elle est prête à tout pour nous faire plaisir et moi ... Je ne veux pas lui faire de mal ... Les méthodes sont discutables, j'en conviens, mais toutes ne sont pas malheureuses ici et puis franchement ... regarde la ... Si elle n'était pas ici elle serait peut-être dans une ruelle en train de tailler des pipes à de parfaits inconnus juste pour avoir sa dose d'héroïne ...

Je me déplaçais, bras croisés, sans aucune agressivité envers ma sœur, jamais je n'aurai pu : je l'adorais.
Evy et moi avions cette aptitude de toujours avoir su nous serrer les coudes et ce malgré que nos parents nous aient misent en compétition des nos plus jeune âges.

— Nous avons plein de gens ici : des meurtriers en cavale, d'anciens drogués et être ici est préférable que d'être dehors pour leur santé et leur vie, nous avons aussi eu des violeurs qui, maintenant, donnent leurs culs en pénitence. Le Mystic Swan n'est pas parfait, mais je trouve cet endroit tellement ...

Je pris une profonde inspiration; levant les yeux vers les cheveux roux de ma crinière qui retombaient devant mes yeux.

— Intéressant ...

Je reportais mon attention sur ma cadette avec un sourire. Il fallait que je lui fasse comprendre mon point de vue ou tout du moins un point de vue qui lui conviendrait et ce, même si ce n'était pas si éloigné de ma vision, mais je voulais qu'elle puisse apprécier l'opportunité que je lui avais tendue.

— Si je pouvais faire autrement, je le ferai, mais dans ce monde les gros poissons mangent les petits, il n'y a pas de places pour les faibles. La plupart de ces gens sont seuls, tristes, sans avenir, alors j'ai choisi l'impossible : j'ai choisi d'être leur guide. De toute façon Tsadquiel les avaient déjà enfermés dans ce lieu, je 'nai fais que leur apporter d'autres camarades de jeu.

Ok, ça sonnait un peu creux comme explication, mais justifier l'esclavage était assez particulier je dois dire ...

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Bethesda  Verascyel

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Marche par marche. L'idée du Mystic Swan n'était qu'un mur immense que tu ne souhaitais franchir. Pourtant, Bree est parvenue à t'en faire pousser la porte. Tu n'avais pas vraiment conscience de ce qu'il s'y passait dans le détail. Alors, tu t'es contentée des papiers, des factures à signer, des accords à passer. Et cela te convenait. Cela te convient toujours. Mais tu vis ici maintenant, enfin, quasiment. Bangor a vite trouvé ses limites dans l'échelle de tes intérêts. Donc découvrir cet endroit était la marche suivante. Petit à petit, tu montais l'escalier de valeur jusqu'à comprendre l'étendue des services et leur intérêt. Pour les Guests comme pour toi. Car si ta pudeur réprime tes envies, que ton éducation dresse encore des carcans idéalistes totalement désuets, tu n'es pas naïve face à ce qu'une femme peut obtenir en ces lieux.

En accord ou non avec les pires méthodes qui aient été employées pour ramener certains des "employés", force est de constater que tu t'y fais. Un peu gênée, embarrassée, mais la pièce que tu formes se greffe finalement avec aisance dans l'immense puzzle que constitue cet établissement.

Tu restes stoïque face à la démonstration de ta sœur, étonnée par l'impassibilité du "plateau". Un sourcil arqué, tu ne peux qu'approuver la déclaration de Verascyel. Beaucoup de ces Jewels seraient maltraités en dehors du Mystic Swan. L'hôtel offrait un cadre, une chance d'obtenir une réelle condition de vie acceptable. Vu ce que chacun coûtait, tu es bien placée pour savoir que la directrice ne lésinait pas sur leur confort.

Le ventre grondant ta faim, tu suis Bree tout en écoutant son laïus pertinent. La population du Mystic Swan était pour le moins ... hétéroclite. Les origines de chacun t'étaient inconnues, tu ne gères pas l'humain, que l'argent et les contrats. Mais ce qu'elle t'en apprend te suffit à avoir une idée sur l'origine des résidents.

Bien placée pour entendre ses mots - bien placée pour qu'elle puisse choisir les mots qui te parleront -, cela fait écho dans ton esprit.

— La situation est loin d'être idéale, mais suppose, oui, que tes choix se justifient. En tout cas, ça doit en sauver une bonne partie. Ça vaut sans doute les méthodes qu'il faut parfois employer pour tenir tout ce château de cartes en place

Répliques-tu en répondant à son sourire.

Tu t'accapares d'un cocktail qui passe sur un plateau tenu par un bellâtre apprêté pour l'occasion d'un seul tablier.

— Ça n'en reste pas moins une atmosphère particulière qui m'est étrangère. Je n'ai jamais, ne serait-ce qu'une fois, donné libre cours à des idées aussi ... extravagantes, du temps de mon mariage et même après mon divorce. Alors avec des inconnus ...

Un sourire qui se fait gêné, une confidence à voix plus basse que les autres, pour que seule ta sœur entende. Car là est une partie du problème : tu es coincée avec un balai qui t'empêche de cautionner la moitié de ce que tu vois dans cet Atrium. Réservée que tu es sur la question, forcément qu'à la moindre approche de ta main vers un corps nu servant de plateau te fait rougir. Forcément qu'à la seule idée de te retrouver avec un ou une Jewel en tête-à-tête, ton cœur s'emballe de gêne.

Contrairement à d'autres Guardians, tu n'as jamais été client de l'hôtel avant d'y être employée. Tu n'as jamais mis les pieds dans ce genre d'établissements et n'en a jamais ressenti le besoin. Mais c'est comme tout, surtout dans cette société de consommation où marketing est roi : il y a toujours moyen de faire naître le besoin, de faire croire à la personne qu'elle gagne à céder à l'usage. Il te manque ce déclic, cette barrière à franchir et qui peine à céder dans ton esprit. Mais parfois, il suffit d'y aller, de se jeter dans la gueule du loup et voir si on en ressort indemne.

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Sacrée Evelyn, elle avait toujours du mal à accepter le Mystic Swan en l'état et ce, même si elle y travaillait. En toute honnêteté, j'espérais qu'un jour elle accepterait de se faire une petite location histoire de se décoincer, mais j'aimais ma sœur et je ne l'y forcerai pas, tout au plus la conseillerai-je.

J'écoutais le plaidoyer de ma sœur de sang. Bien sur elle avait raison sur certains point, Eve n'était pas idiote, loin de la, c'était une femme très intelligente.
Elle comme moi savions que même malgré les liens du sang, je ne l'aurai pas engagée si elle n'avait pas eu ce qu'il fallait pour donner son âme dans un tel travail. Je sentais qu'elle avait juste besoin d'apprendre à en apprécier les divers plaisirs.
Hélas, bien entendu, comme toute personne n'ayant jamais prit le temps de découvrir un style de vie plus décadent, elle était assez frileuse à l'idée de se laisser aller, tandis qu'elle s'emparait de son verre, mes yeux à moi se perdirent sur le sexe de l'esclave, puis sur ses fesses, je matais l'apetissant "bout de viande" sans aucune gêne.

— Eve ...

Commençais-je en souriant et m'approchant d'elle, passant ma main doucement sur son épaule d'une manière fraternelle.

— Il y a un début à tout ...

Je savais que son travail était déjà très bon, mais je savais également qu'à partir du moment ou elle s'ouvrirait aux plaisirs de l'hôtel elle ferait un travail encore plus efficace (si cependant, il était possible de faire mieux)

— Tu devrais essayer au moins une fois, on a de très bons employés masculins qui te feraient passer un bon moment, il te suffirait de fermer les yeux et de laisser le plaisir t'envahir ...

Un sourire taquin apparaissait sur mes lèvres, tandis que mes yeux s'enfonçaient dans les siens. Cet endroit était une ode aux pêchés et j'adorerai savoir ce qu'il se passerait au moment ou Evelyn s'ouvrirait aux divers plaisir de cet hôtel, verrait-elle les choses comme moi ?

— Le fait que ce soit des inconnus rend justement la chose excitante et ils peuvent être aussi nombreux que nous le désirons, qui a t'il de mal à cela ? Tu peux te taper Carlos un soir et enchainer avec Mike le lendemain ...

La référence à "Desperate Housewives" était peut-être un peu inutile, mais j'avais toujours été mauvaise à choisir des noms au hasard, mais qu'importe, c'était l'occasion, je sentais une petite faille chez elle et si je pouvais l'aider à se détendre un peu ce n'était pas plus mal, même si cela risquait de durer un moment.

— Eve, je voudrais juste que tu puisse voir cet endroit comme moi je le vois et, qui sait, tenter de nouvelles expériences ...

Pourquoi pas tenter les filles un jour ? Moi j'avais adoré, mais ne brulons pas les étapes, c'était déjà bien qu'elle s'ouvre à cette cuisine en faisant abstraction du beau gosse en tablier ou de la jeune fille couverte de sushis.

— Je veux juste que tu sois heureuse ...

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